LES FORMES DE DEGRADATION DE LA VILLE PAR LE PROCESSUS DE RURALISATION

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Analyse et traitement des informations collectées

Cette 3ème et dernière phase, la phase de rédaction, a été ite,fa au fur et à mesure des remontées des informations collectées et classéesuacours de briefings.
Pour traiter ce sujet, nous avons opté un plan de travail axé sur trois points essentiels et dont chacun constitue une partie.
La première partie est intitulée : « La ville de Tuléar et les formes de dégradation par le processus de ruralisation ». Nous allons étudierici la présentation générale de la ville de Tuléar. Il est question de voir l’historique de la ville et de son peuplement, ainsi que l’ensemble des éléments géographiques que connaîtalville avec ses environs.
On voit également dans cette première partie les formes de dégradation de la ville par le processus de ruralisation. Il s’agit d’examiner les différents aspects de la dégradation de la ville de Tuléar par le processus de ruralisation.
La deuxième partie est intitulée : « Les causes de la ruralisation de la ville de Tuléar ». Nous avons classé ces différentes causesen trois catégories : les causes démographiques, le problème de la migration avec leurs impacts respectifs et enfin les causes dues à l’attraction de la ville. La 3ème et dernière partie traite : « Les conséquences dela ruralisation de la ville de Tuléar ». Nous examinerons les problèmes de la dégradation du tissu urbain, les conséquences socio-économiques et enfin la politique de développement de la commune urbaine de Tuléar.

Site et fondationa de la ville

La province de Tuléar n’était pas parmi les régionspréférées de l’administration coloniale au départ, cela à cause de la médiocritéde ses potentialités économiques et naturelles et de son faible peuplement par rapport à d’autres régions de Madagascar, comme le souligne Koto Bernard dans sa thèse de Doctorat publiée en 1994 : « Elle ne faisait pas partie de ce que les colons appelaient le « Madagascar utile ». On attribuait à Tuléar, comme l’ensemble du Sud-Ouest malgache, une modeste vocation pastorale pour les bœ ufs, les chèvres et les moutons. Elle n’offrait aucune des conditions favorables à la mise en place et au développement d’une véritable économie de traite, basée sur l’exploitation des matières premières et sur l’importation des produits manufacturés. […]. De même la faiblesse du peuplement et sa grande dispersion ne plaidaient en faveur de l’existence d’un important marchépotentiel »2.
La ville de Tuléar a été choisie capitale régionalepour des raisons plus politiques qu’économiques. L’administration coloniale, dans sa stratégie de contrôle politique de la nouvelle colonie, avait besoin d’un centre stratégique pour faire aboutir la pacification. Et pour des raisons de communication, en l’absence de toute possibilité de construire de véritables routes dans le plus bref délai, ce centr devait être nécessairement un port. Plusieurs sites ont été envisagés : Manombo, Nosy-e,V Saint-Augustin et Tuléar. Mais les trois premiers, pour de nombreuses raisons, n’ont pas été choisis.
Le site de Tuléar a été choisi par le groupe fondateur (groupe de pêcheurs) bien avant les colons. Donc ces colons ont choisi la ville de Tuléar qui a été déjà fondée.
Le choix de Tuléar permettait mieux que d’autres à Gallieni (Gouverneur de la Grande île à cette époque coloniale) d’appliquer sa « politique de races » (voir l’annexe I les instructions données à Gallieni lors de son départ en congé en France).
Pour d’autres raisons aussi solides, le choix de Tuléar repose sur sa position géographique, à mi-chemin entre deux zones d’insécurité, les royaumes mahafaly et masikoro.
En outre, comme nous avons vu dans le paragraphe précédent, le sud-ouest, plus particulièrement la baie de Saint-Augustin, attirait les pirates et les marchands européens où les pillages, les attaques et quelquefois les alliances se succédaient. Ainsi des traités étaient conclus entre les officiers français et les rois locaux. Par mesure de prudence, M. Estèbe3 était désigné pour s’installer à Nosy-Ve en 1885.En 1891, le roi Rapay faisait piller tous les comptoirs de la baie Saint-Augustin. M. Estèbe a failli être tué en 1892 et une partie de son personnel était assassinée. Après ces violences envers les comptoirs des traitants étrangers et la vice résidence de Nosy-Ve, la visite de Gallieni en juin 1897 marqua pour l’histoire de Toliara un événement important puisqu’il fut décidé le transfert à Toliara des services administratifs de la vice-résidence et des entrepôts de marchandises. C’est ce qui a renforcé la position de Tuléar, en tant que capitale régionale.

L’évolution de la ville

L’évolution de la ville de Tuléar est matérialiséepar la construction de la première digue de 1902 à 1914 par les Français. Celle-ci fut rapidement envasée par les crues du Fiherenana qui n’est endigué que plus tard : entre 1928 et 1930. De 1933 à 1935, les colons français ont fait la seconde jetée, le Wharf actuel. Pour cette première jetée, les vestiges restent encore présents à côté de l’actuel Hôtel Re staurant Plazza. Elle prolonge jusqu’à la mer le boulevard à double voie qui porte le nom du pacificateur Gallieni. Cela avait pour but de faciliter l’accès des bateaux à la ville qui étaient auparavant en rade. Ce qui nécessitait aussi des transbordements par pirogues des marchandises destinées au ravitaillement de la ville. Inversement, pour ravitailler les mêmes bateaux, on recourait aux mêmes pirogues monoxyles à balancier. A cette époque, les activités portuaires n’étaient pas très importantes par rapport à aujourd’hui, ain si que par rapport à celles des provinces de Majunga et de Tamatave.
En effet, comme le souligne à juste titre Hoerner J .M., « Mais ces aménagements ne sont pas suffisants pour assurer l’essor du port qui est toujours restésecondaire et de la ville qui est loin d’avoir les activités de Majunga ou de Tamatave. L’arrière-pays attire peu de capitaux et les exportations de latex, d’orseille, de viande, de bois, de produits agricoles divers représentent peu de chose. Cela correspond au premier quart de siècle : 2.000 habitants en 1897 et moins de 7.000 habitants en 1925 »4.
Le plan d’urbanisme de la ville de Tuléar s’effectue lentement mais sûrement : construction de routes qui débouchent vers d’autres régions, principalement la route vers Fianarantsoa et Tananarive (Route Nationale N°7), l a RN9 vers Morondava et la RN10 passant par Ambohimahavelona et Tongobory vers Fort-Dauphin. La réalisation de ces travaux a été rendue possible dès 1922 grâce aux subsides octroyés par l’Etat et les grands commerçants soucieux d’évacuer leurs produits. Ainsi, dès 1926, Tuléar se modernise car, elle est dotée des structures propres à une ville digne de ce nom.
A partir de 1922, Tuléar qui est déjà chef-lieu de province depuis le 27 septembre 1903, est érigée en commune. Elle devient chef-lieude la région en 1926 sous le Gouverneur Général MARCEL Ollivier qui mène une politique d’aménagement5 et de décentralisation.
En 1946, sous le Gouverneur Général SAINT MART, uneréforme proclamant la division du territoire malgache en cinq provinces a fait de Tuléar un chef-lieu de province du Sud. Elle l’a été jusqu’à la formation des six provinces sous la Première République.
A la veille de l’indépendance est née à Tuléar, lapremière entreprise : la SEM ou Société d’Electricité de Madagascar qui devient parla suite la JIRAMA6, puis les premières Banques d’Escompte et de trésor. Les premières écoles primaires et officielles publiques ainsi qu’une école secondaire régionale ont été construites. Il a fallu attendre la Première République pour que Tuléar ait pu avoir ces Collèges d’Enseignement Général et son Lycée (Lycée Laurent BOTOKEKY). Donc au fil detemps, des bâtiments publics ou privés n’ont pas cessé de se multiplier. Parallèlement à cela, toutes les fonctions urbaines (administrative, commerciale, militaire, portuaire, intellectuelle, touristique, religieuse) s’instaurent dans la ville (voir carte N°1).

Les influences climatiques

De par son étendue, la région de Tuléar ne connaîtpas un climat uniforme. Le Nord-Ouest, de Morombe à Belo-sur-Tsiribihina, de Miandr ivazo à Beroroha et Ankazoabo, on a un climat tropical humide et chaud. Donc chaque année, de violents cyclones rencontrent presque cette zone. Au centre avec Tuléar, Andranovory en passant par Benenitra et Bekily jusqu’à Ambovombe, Amboasary, on a un climat tropic al sec. De Bezaha à Ambovombe, la région est particulièrement aride. Elle vit despériodes de sécheresse totale qui peuvent s’étaler sur plusieurs années ; ce qui explique enpartie la famine endémique qui sévit et qui provoque en général la migration de la population vers Tuléar. Au Sud-Est, avec Taolanaro c’est la présence d’un climat tropical humide et dont l’alizé de l’Océan Indien influence fortement le climat de la région qui connaît aussi des cyclones presque tous les ans. Quant à Sakaraha et Betroka sont sous l’influe nce du climat semi-humide à hiver tempéré.

Les températures

La ville de Tuléar, située à 43°44’ de longitude Est, et à 23°26’ de latitude Sud n’est pourtant pas naturellement plus avantagée que son contexte régional. Après la mer qui est un élément primordial, le soleil fait la renomméeedTuléar et ses environs.
L’ensoleillement qui est indissociable de la mer, prédispose au « brozange ». Tuléar passe pour être la « cité du soleil » ou « Tuléar lblanche », et sa région « le pays de l’éternel été ». Elle connaît comme sa région un imatcl subaride avec une longue saison sèche, qui s’allonge que près de 9 mois, entre Avril à Novembre.
Région qui est parmi les plus chaudes de Madagascar, ses températures moyennes annuelles y sont relativement de l’ordre de 24° à 2 5°C allant en deçà des 10°C durant la saison sèche pour dépasser fréquemment les 35°C durant l’été austral.
Nous allons étudier ces résultats à partir d’un tableau qui résume les températures minimales et maximales avec leurs moyennes mensuelles et annuelles, ainsi que leurs totaux mensuels et annuels.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : LA VILLE DE TULEAR ET LES FORMES DE DEGRADATION PAR LE PROCESSUS DE RURALISATION
CHAPITRE I : LA PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE DE TULEAR
I.1. Historique de la ville et de son peuplement
I.1.1. Site et fondation de la ville
I.1.2. L’évolution de la ville
I.1.3. Peuplement et population
I.1.4. Les origines du peuplement
I.2. Les éléments géographiques de Tuléar par rapport à la région
I.2.1. Les influences climatiques
I.2.1.1. Les températures
I.2.1.2. Les précipitations
I.2.2 Les conditions pédologiques et hydrographiques de la région par rapport à la ville
CHAPITRE II : LES FORMES DE DEGRADATION DE LA VILLE PAR LE PROCESSUS DE RURALISATION
II.1. Les aspects morphologiques dè la dégradation
II.1.1. Les formes d’habitation
II.1.2. Mode et forme d’occupation urbaine
II.1.3. Les formes des infrastructures
II.2. Les aspects sociaux
II.2.1. Les mariages
II.2.2. La circoncision
II.2.3. Les funérailles
II.3. Les aspects économiques
II.3.1. Nature et évolution du secteur primaire dans la ville de Tuléar
II.3.1.1. La pêche : une autre apparence de la ruralité de la ville
II.3.1.2. L’élevage : activité de type traditionnel
II.3.2. L’aspect économique industriel
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : LES DIFFERENTES CAUSES DE LA RURALISATION DE LA VILLE DE TULEAR
CHAPITRE III : LES CAUSES DEMOGRAPHIQUES
III.1. Les facteurs de la transition démographique
III.1.1. L’influence de la réduction du taux de mortalité
III.1.2. La stabilité du taux de natalité
III.1.3. L’évolution de l’accroissement naturel
III.2. Les autres formes du dynamisme de l’explosion démographique
III.2.1. Les mentalités traditionnelles
III.2.2 L’influence de la pauvreté pour certains foyers
CHAPITRE IV : LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES ET LEURS CAUSES RESPECTIVES
IV.1. Les migrants régionaux
IV.1.1. L’afflux massif des Mahafale
IV.1.2. Une présence spectaculaire des Antandroy
IV.1.2.1. Les causes de la migration des Antandroy
IV.1.2.2. Le but de la migration des Antandroy
IV.1.2.3. Le mode de vie urbain des Antandroy
IV.1.3. Les autres ethnies régionales
IV.2. Les mouvements nationaux
IV.2.1. Les Merina et leur commerce
IV.2.2. Les Betsileo
IV.2.3. Les autres ethnies provinciales
IV.3. L’apport substantiel des migrants étrangers
IV.3.1. La présence des Indopakistanais
IV.3.2. L’existence des Comoriens dans la ville de Tuléar
CHAPITRE V : LES FACTEURS ATTRACTIFS DE LA CAPITALE PROVINCIALE 
V.I. Le rôle administratif de la ville
V.2. L’importance économique des marchés
V.3. Les développements socio-culturels
V.4. La poussée du développement touristique
V.4.1. Le tourisme sexuel et ses conséquences
V.4.2. La création d’emplois dans les sites touristiques
Conclusion de la deuxième partie
TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES DE LA RURALISATION DE LA VILLE DE TULEAR
CHAPITRE VI : LA DEGRADATION DU TISSU URBAIN
VI.1. La polarisation de la ville
VI.1.1. L’envahissement de l’espace péri-urbain
VI.1.2. La transformation des quartiers en gros villages
VI.1.3. Les tentatives d’un processus de « squattérisation » dans la ville
CHAPITRE VII : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES
VII.1. Les problèmes sociaux
VII.1.1. La paupérisation de la ville
VIII.1.2. L’insécurité sociale
VII.2. Les problèmes économiques
VII.2.1. L’évolution du secteur informel
VII.2.2. Le développement des activités issues du secteur primaire au centre-ville .
VII.2.2.1. La circulation des volailles
VII.2.2.2. La circulation des animaux et leur fonction économique
VII.2.2.3. La pratique des activités maraîchères intensives dans les environs de la ville de Tuléar
CHAPITRE VIII : LA POLITIQUE DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE URBAINE DE TOLIARA
VIII.1. La lutte contre la migration et la délinquance
VIII.2. La lutte contre l’accroissement naturel élevé
VIII.3. La résolution des problèmes de la paupérisation
VIII.3.1. La création d’emplois
VIII.3.2. La rationalisation des ressources agro-pastorales et halieutiques
VIII.4. La maîtrise du rythme de la polarisation
VIII.4.1. Les aménagements des infrastructures urbaines
VIII.4.2. Les nouvelles mesures d’occupation de l’espace urbain
VIII.5. L’adoption d’un système de développement régional par la politique nationale
du développement rapide et durable
Conclusion de la troisième partie
Conclusion générale
Annexe I
Annexe II
Annexe III
Annexe IV
Références bibliographiques

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