Les fondements théoriques du syndrome hollandais

Lorsque l’on évoque la situation économique qui prévaut dans les pays exportateurs de pétrole, le constat est presque partout le même : en dépit des énormes capacités d’importer dont ils disposent, on observe une régression absolue de l’activité dans le secteur non pétrolier de l’économie, notamment dans l’agriculture, une faible productivité de la production industrielle, une polarisation croissante des ventes à l’extérieur sur le pétrole, une tendance à la « pétrolarisation » du budget de l’Etat. On assiste, dans ces pays, à une véritable intoxication pétrolière, source d’innombrables effets pervers sur la dynamique interne des processus d’accumulation. Pourquoi les pays pétroliers s’appauvrissent-ils donc à la source même de leur richesse ? L’interprétation dominante du phénomène se ramène, pour l’essentiel, au modèle du Dutch Disease.

Le cadre théorique du mal hollandais

Suite aux booms successifs des surplus pétroliers survenus au cours des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, les pays pétroliers ont connu un déséquilibre important entre leur richesses naturelles et leur forces de production hors cette richesse. Ce phénomène peut s’expliquer, entre autre, par le syndrome hollandais . La théorie de ce dernier explique les effets néfastes de la découverte d’une ressource naturelle sur l’économie, ainsi cette maladie semble incontournable dans la majorité des pays vivant l’expérience.

Notion du syndrome hollandais

Dans les années soixante-dix, la Grande Bretagne se trouvait confrontée à de nombreux problèmes relatifs à la découverte de gisement de pétrole. La revue anglaise « the economiste » employait l’expression « syndrome hollandais » ou « Dutch disease » suite à ce dilemme.

Elle faisait référence aux situations économiques de la hollande dans les années soixante quand celle-ci mettait en exploitation la réserve de gaz naturelle de « stocheren ».En effet, l’économie néerlandais présentait des symptômes extraordinaires après la découverte de cette ressource naturelle.

Normalement, suite à la mise en exploitation d’une richesse naturelle, l’économie d’un pays doit présenter des signes favorables paradoxalement, les agrégats économiques du pays chutent énormément, par apport aux situations des autres pays qui mettaient en exploitation des richesses naturelles.

Définition du syndrome hollandais

La maladie hollandaise s’attrape souvent par la forte expansion du secteur pétrolier suite à la brusque montée de son cours mondial. Cette expansion sera évidemment suivie d’une hausse du taux de change réel de la monnaie du pays exportateur du pétrole, ce qui rend la plupart des exportations hors hydrocarbures non compétitives, et rend la diversification économique difficile .

Selon l’auteur, Svetlana Taslik et Anya Schiffrin le syndrome hollandais est « un phénomène par lequel le secteur pétrolier provoque une hausse du taux de change de la devise locale, ce qui rend les autres exportations non compétitives. En effet, les exportations de pétrole prennent toute la place et bloquent d’autres secteurs d’exportation porteurs, notamment l’agriculture et la fabrication, ce qui rend la diversification économique particulièrement difficile ».

Selon, KARL, T le syndrome hollandais est « un phénomène pour lequel la mise en exploitation d’une ressource naturelle procure des avantages pour le secteur lié à cette richesse, mais en parallèle nuit au développement des autres secteurs de production de l’économie ».

Les causes du syndrome hollandais

La maladie hollandaise se manifeste lors d’une rentrée massive de devise étrangère résultant de plusieurs éléments qui sont principalement.

a- L’expansion du secteur des ressources naturelles Cette abondance de devises est due principalement aux deux chocs pétroliers en 1973 et en 1979, mais aussi à des chocs d’offre à la suite de nouvelles découvertes et à l’exploitation de nouveaux puits de pétrole.

b- L’aide étrangère dans les pays en développement, appelé « aubaine » Vient sous forme de devise étrangère qui sera du moins partiellement affectée à l’achat de biens non commercialisés, ce qui amènera une appréciation de la monnaie nationale. Les conséquences de la réallocation des ressources au sein de l’économie sont aussi les mêmes. En effet, les facteurs de production ont tendance à quitter les secteurs manufacturiers ou agricoles, créant une pension à la hausse sur les salaires réels des secteurs en termes des biens commercialisés.

c- L’afflux d’investissements directs étrangers La maladie hollandaise peut aussi provenir d’un afflux massif d’investissements directs étrangers (IDE) dans une économie. Dans le cas d’un pays en voie de développement, un afflux massif de capitaux étranger se traduit par une appréciation ou une dépréciation de la monnaie locale, tout dépend si ces nouveaux capitaux sont utilisés pour financer des dépenses courantes ou l’accumulation de capital dans les secteurs des biens échangeables ou non échangeables . Si ces nouveaux capitaux sont utilisés pour financer la consommation domestique, alors ils augmenteront le pouvoir de dépense et la demande de bien entrainant du même coup une appréciation de la monnaie locale et un déficit du compte commercial. Ceci est causé par une demande excédentaire qui accroit le prix des biens non échangeables sur le marché local, alors que les prix des biens échangeables sont déterminés sur le marché mondiale. Dans le cas où l’IDE est utilisé pour financer l’accumulation de capital, il faut s’attendre à une hausse de la production dans le futur. Ainsi, dans ce cas, l’orientation de l’IDE vers le secteur des biens échangeables ou non échangeables est d’une importance primordiale pour le taux de change réel, si l’IDE est concentré dans le secteur échangeable, l’offre de bien échangeable s’accroitra et le compte commercial s’améliorera. Si l’IDE est orienté vers le secteur des biens échangeables, alors le compte commercial se détériorera et le taux de change réel tendra à s’accroitre au fur et à mesure.

Les effets du syndrome hollandais

Selon la théorie du syndrome hollandais, un boom sectoriel entraine deux principaux effets réels « effets des dépense » et « effets mouvement des ressources », qui vont se manifester sur le marché des biens et sur le marché des facteurs.

L’effet dépense
Cet effet est lié à l’utilisation des revenus. Il analyse l’impact macroéconomique de l’augmentation de revenus engendrés par tout choc externe. Cependant, un boom sectoriel implique une augmentation initiale de la production dans le secteur échangeable. A la suite du boom, l’excédent de la balance des paiements peut être assimilé à un accroissement du revenu global. Si tout le revenu est dépensé et si les biens du secteur des biens non échangeables satisfaisaient la demande des consommateurs, cet accroissement de revenu se traduirait par une hausse de la demande de ces biens. Face à une situation d’excès de la demande sur l’offre, il y aura, indépendamment de toute réallocation de ressources, une hausse des prix intérieurs des biens non échangeables.

Par conséquent, les prix relatifs du rapport entre celui des biens échangeables et les prix des biens non échangeables, doit baisser : il y a une appréciation de la monnaie nationale qui entraine une croissance de la production des biens non échangeables et une contraction de la production des biens échangeable.

L’effet réallocation de ressources
Pour un pays exportateur, un choc externe positif entraine aussi de réallocations de ressources qui se manifestent sur le marché de biens et de facteurs. Étant donné que dans le modèle, le facteur capital est supposé fixe; cette réallocation se traduit par le déplacement seul du facteur mobile (travail) vers le secteur en expansion (boomier) et le secteur de biens non échangeables.

Si le secteur en boom n’est pas enclavé, utilisant les mêmes facteurs de production que les autres secteurs de l’économie, alors le boom pourrait produire un effet de réallocation des ressources. En effet, la différence entre l’offre et la demande de travail par secteur entraine un différentiel de salaire par secteur, et donc un déplacement du facteur travail vers le secteur offrant les salaires les plus élevés. Ainsi, lorsque le prix du secteur énergétique augmente en raison du choc externe positif, il y aura un accroissement de demande de travail dans ce secteur ainsi que le secteur des biens non échangeables. Cet accroissement de demande de travail dans ce secteur ainsi que le secteur des biens non échangeables conduit donc à une baisse du niveau du travail pour le secteur échangeable non boomier qui voit sa production baisser car l’économie est supposée en plein emploi et l’offre du travail étant fixée.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 01 : Les fondements théoriques du syndrome hollandais.
Introduction au chapitre 01
Section 01 : Généralités sur le syndrome hollandais
1-1-Notion du syndrome hollandais
1-2-Définition du syndrome hollandais
1-3- Les causes du syndrome hollandais
1-4-Les effets du syndrome hollandais
1-5- Les modèles du syndrome hollandais
Section 2 : Effets des ressources naturelles sur la croissance économique
2-1-Analyse théorique de la malédiction des ressources naturelles
2-2-Les catégories d’explications de la malédiction des ressources naturelles
2-3- Analyse théorique de la bénédiction des ressources naturelles
2-4-Identification de modèle de syndrome hollandais avec l’analyse néoclassique
Conclusion au chapitre 01
Chapitre 02 : Expériences de certains pays et les stratégies adoptées pour échapper à la malédiction pétrolière
Introduction au chapitre 02
Section 1 : Expérience de certains pays face à la malédiction pétrolière
1-2-Quelques pays qui n’ont pas réussi à diversifier leurs économies
2-2- Quelques pays qui ont réussi à diversifier leurs économies
Sommaire
Section 2 : Les politiques de diversification pour faire face à la malédiction pétrolière.
2-1- Les stratégies d’ordre économique
2-2- Les stratégies d’ordre institutionnel
Conclusion au chapitre 02
Chapitre 03: L’Algérie face au syndrome hollandais
Introduction au chapitre 03
Section01 : L’économie algérienne et quelques statistiques de secteur réel
1-1- Les caractéristiques de l’économie algérienne
1-2- Quelques statistiques du secteur réel
Section 02 : Analyse d’éventuelle manifestation du mal hollandais en Algérie
2-1- Le déclin de l’industrie
2-2- Symptômes du syndrome hollandais en Algérie
Conclusion au chapitre 03
Conclusion générale

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *