Les fondements théoriques des déterminants de croissance

Les fondements théoriques des déterminants de croissance

LES FONDEMENTS THEORIQUES DES DETERMINANTS DE CROISSANCE

L’objet de ce chapitre est de présenter le cadre théorique sur lequel s’appuient les travaux empiriques sur les déterminants de la croissance économique. Il comprend des théories formalisées, à savoir le modèle de croissance néo-classique de Solow(1956,1957) et les modèles de croissance endogène. Le modèle néoclassique de Solow a été pour longtemps le cadre favorisé pour l’étude et la compréhension de la croissance économique. En raison de l’hypothèse des rendements d’échelle décroissants qui constitue une hypothèse fondamentale dans le modèle de la concurrence pure et parfaite, la croissance ne peut être assurée que par des facteurs exogènes, en l’occurrence le taux de croissance démographique et le taux de croissance du progrès technique, avec pour conséquence la convergence à long terme des économies. A partir de la moitié des années 80, un groupe de théoriciens de la croissance chapeauté par Paul Romer (1986) remet en cause les explications des effets exogènes sur la croissance de long terme. Cette insatisfaction, théorique et empirique, était à la base de la construction d’une nouvelle classe de modèles dans lesquels les déterminants clés de la croissance sont endogènes aux modèles.

L’objectif principal des modèles de croissance endogène est de lever les hypothèses d’un progrès technique exogène et de rendements décroissants dans le but d’expliciter l’origine de la croissance à long terme et de pouvoir mieux rendre compte de la diversité des taux de croissance des économies. Il s’agit, en particulier, de montrer que la formation de taux de croissance de long terme dépend des caractéristiques de l’économie. La première section présentera le modèle de Solow qui reste la référence et la base de tous les modèles contemporains .Elle abordera le modèle de base de Solow ,puis le rôle du progrès technique dans le modèle , puis la notion de convergence , enfin le modèle de Mankiw Romer et Weil ( 1992) qui a proposé une extension du capital humain . Pour dégager les mécanismes et les déterminants endogène de la croissance, la deuxième section sera consacrée aux nouvelles théories de la croissance, à savoir les modèles de croissance endogène .Nous n’exposerons pas l’impressionnant ensemble de travaux qui existent sur ce thème de recherche très actif. Nous nous limitons à exposer une version très simplifiée de modèle AK et les modèles fondateurs de chacune des quatre voies qui ont été explorées pour modéliser les sources de la croissance, ou autrement dit, pour empêcher le phénomène d’extinction de la croissance par tête à long terme.

La convergence

Le concept de convergence, inscrit au coeur du modèle de croissance néoclassique de Solow, traduit l’idée qu’une économie converge dans le long terme vers un état de croissance dit régulier. Nous présentons tout d’abord rapidement cette notion de base. Ensuite, nous abordons la manière dont les concepts de convergence absolue et de convergence conditionnelle se déduisent de ce modèle. Du point de vue de la dynamique de transition vers l’état régulier (la convergence), le modèle possède des implications optimistes. En effet, les économies les plus pauvres épargnent plus et présentent des rendements de l’investissement plus important, ce qui les rapproche graduellement vers les économies les plus riches. Ces dernières présentent des stocks de capital par tête important et des rendements plus faibles, par conséquent une accumulation du capital par tête plus lente que dans les pays pauvres. Ces conditions conduisent à une convergence pour le même niveau de production et de capital par tête, et donc à une convergence vers le même taux de croissance du progrès technique. Les différences de taux de croissance observées au niveau international et régional ne sont ainsi que transitoires. C’est l’hypothèse de convergence absolue. Cette conclusion n’est cependant valide que si toutes les économies sont caractérisées par les mêmes paramètres structurels. Dans le cas contraire ,chaque économie est caractérisée par son propre état régulier et seule une convergence en taux est observée. C’est l’hypothèse de convergence conditionnelle.

Les innovations technologiques et la croissance endogène

Une deuxième classe de modèles aborde le changement technique de manière plus précise que les modèles à accumulation de facteurs et fait reposer le mécanisme endogène de croissance sur les innovations. Il existe deux grandes familles de modèles d’innovation et de croissance. La première rassemble les modèles où l’innovation augmente la gamme et donc la diversité des biens disponibles (également appelés « variétés » dans ce contexte).La deuxième famille de modèles de croissance basée sur l’innovation est la théorie « schumpétérienne » développée par Aghion et Howitt (1992) et Grossman et Helpman (1991). La théorie schumpétérienne s’intéresse à la qualité des innovations qui rend les anciens produits obsolètes à travers le processus que Schumpeter appelle la « destruction créative ».Ces modèles présentent les innovations technologiques comme un bien public non rival qui engendre des externalités , soit instantanées ( Romer 1990) ( chaque découverte fait avancer la recherche future ) . Il ne sera pas question, à ce niveau, d’aborder les trois modèles puisqu’ils ont la même structure logique et traitent la même source de croissance, mais seulement quelques objectifs intermédiaires et quelques hypothèses différentes. Nous nous limitons donc à l’exposé du modèle de Romer 1990.

LES TRAVAUX ECONOMETRIQUES SUR LES DETERMINANTS DE CROISSANCE : UNE VUE D’ENSEMBLE

Le développement théorique notable de diverses approches endogènes de la croissance présentées au chapitre précédent, a donné naissance à un gisement considérable de recherches et analyses économétriques visant le test et l’identification des facteurs endogènes importants pour la croissance économique. La disponibilité de bases de données1 riches incluant différents pays du monde et couvrant plusieurs variables économiques, sociales et institutionnelles, a contribué au développement de cette littérature empirique dont l’outil économétrique principal est la régression en données transversales ou en panel. Dans ce chapitre, nous nous appuyons sur une revue des analyses et recherches économétriques sur la croissance économique pour faire une synthèse quasi exhaustive des déterminants de la croissance économique ayant été mis en exergue. Malgré des différences en termes d’hiérarchisation et d’impact sur la croissance, ces facteurs constituent le noyau dur des sources de croissance ayant été identifiées et sur lesquelles se dégage un consensus parmi les économistes. Toutefois, de vives critiques ont été avancées à ces études. Dans la première section, nous décrivons chacun de ces facteurs, nous discutons son lien avec la croissance et également sa ou ses mesures empiriques. Ensuite, nous discutons les principaux résultats de chaque étude économétrique. Dans la deuxième section, nous allons souligner certaines limites et problèmes auxquels sont confrontées plusieurs de ces études. Nous renvoyons en première section du chapitre suivant, le problème de l’hétérogénéité spatiale car il est suffisamment important pour être traité à part ; de plus, il constitue notre problématique. Les différentes synthèses de la littérature empirique présentées au cours de ce chapitre permettent de retracer le débat et de donner plus d’éclaircissement sur notre démarche.

Inflation et stabilité macroéconomique

L’effet de la stabilité macroéconomique, plus particulièrement de l’inflation à long terme a été un domaine d’investigation important du point de vue analytique et empirique. La plupart des études économétriques indiquent que l’inflation a une corrélation négative avec la croissance économique, et que le coût de l’inflation en croissance perdue est significatif. Cependant, un certain nombre d’études récentes indiquent un effet non linéaire de l’inflation. Les études économétriques de l’après deuxième Guerre mondiale font apparaître un lien négatif entre l’inflation et la croissance. Parmi lesquelles, par exemple, celle de Ficher (1983)14 sur un panel de 53 pays, celle de Kermendi et Meguire (1985) sur un panel de 47 pays pour la période 1950-1977,celle de Grier et Tulock (1989), celle Gylfason (1989)15 sur un échantillon de 37 pays et celle d’Alexandre (1990) sur un échantillon de 13 pays de l’OCDE pour la période 1959-1984 ont obtenu un coefficient estimé du taux d’inflation négatif et significatif.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : Les fondements théoriques des déterminants de croissance
Introduction
Section 1: Le modèle de Solow [1956,1957
1.1.Le modèle de base de Solow
1.1.1 Hypothèse et structure de base du modèle
1.1.2 La croissance dans le modèle
1.1.2.1 A l’état stationnaire (l’état régulier
1.1.2.2 En dynamique transitoire
1.2.Le progrès technique dans le modèle de Solow
1.2.La convergence
1.3.1 Convergence pour des économies identiques
1.3.2 Convergence pour des économies différentes
1.4.Le modèle de Solow augmenté : Mankiw, Romer et Weil (1992
Section 2 : Les modèles de croissance endogène
2.1.Le modèle AK
2.2.Les sources de la croissance endogène
2.2.1 Le capital physique et la croissance endogène : Le modèle de Romer 1986
2.2.2 Le capital humain et la croissance endogène : Le modèle de Lucas 1988
2.2.3 Les dépenses publiques et la croissance économique : le modèle de Barro 1990
2.2.4 Les innovations technologiques et la croissance endogène : le modèle de Romer 1990
Conclusion au premier chapitre
CHAPITRE 2 : Les travaux économétriques sur les déterminants de croissance : une vue d’ensemble
Introduction
Section 1 : Synthèse de quelques travaux économétriques
1.1.Le PIB par tête initial, le taux d’accumulation en capital physique et en capital humain, le taux de croissance de la population
Inflation et stabilité macroéconomique
Les dépenses publiques
L’ouverture commerciale
Les investissements directs étrangers (IDE
L’abondance en ressources naturelles
Le développement financier
L’environnement institutionnel
Les facteurs politiques
Section 2 : Quelques critiques et limites avancées aux travaux économétriques
Le manque de robustesse des variables explicative
Une absence de prise en compte des relations de causalité
Des problèmes méthodologiques divers
2.3.1 Des problèmes statistiques
2.3.2 Des problèmes de spécification du modèle
2.3.3. Des problèmes de simultanéité
2.3.4Des problèmes de multicolinéarité
2.3.5 Des problèmes liés à la dynamique.
2.3.6 Des problèmes d’hétéroscédasticité
Conclusion au deuxième chapitre
CHAPITRE 3 : Etude économétrique de l’hétérogénéité spatiale des déterminants de croissance par l’approche spatiale GWR : Cas des pays du MENA
Introduction
Section 1 : L’hétérogénéité spatiale
1.1.Définition de l’hétérogénéité spatiale
1.2.Modélisation de l’instabilité des paramètres
1.2.1 Variation spatiale discrète
1.2.11 ANOVA spatiale
1.2.12 Régimes spatiaux
1.2.2 Variation spatiale continue
1.2.21 La méthode Trend Surface Analysis (TSA
1.2.22 La méthode Variable Expansion (VE
1.2.23 La méthode non-paramétrique GeographicallyWeighted Regression (GWR)
Section 2 : Application de la méthode GWR : Cas de pays du MENA
1.1Le choix de l’échantillon
1.2.Définition et choix des variables
1.3.Estimation et interprétation des résultats
1.3.1 Estimation des résultats
1.3.2 Interprétation des résultats
Conclusion au troisième chapitre
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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