Les femmes dans le secteur informel artisanal

Elucidation des concepts

    Dans cette recherche nous avons utilisé de nombreux concepts dont l’élucidation est indispensable pour la compréhension de l’étude. Ces concepts sont les suivants : artisanat, femmes, secteur informel, ménage.
-Secteur informel : La notion « secteur informel » est un concept moderne apparu dans la théorie économique du développement au début des années 1970 avec les premiers travaux du programme mondial sur l’emploi lancé par le bureau international du travail (BIT)23. La notion trouve son origine dans la célèbre communication de Keith HART en septembre 1971 à la conférence sur le chômage urbain en Afrique (Institut of Developpement, studies university of Sussex, Great Britain) et a été développé par l’organisation internationale du travail (OIT) notamment dans le document intitulé Rapport Kenya 1972 qui propose une formulation à partir d’un certain nombre de caractéristiques permettant de le distinguer du secteur moderne dit formel. L’expression secteur informel servait à désigner les activités qui se développent spontanément en milieu urbain, permettant d’absorber une partie des citadins demandeurs d’emplois et de la main d’œuvre provenant des migrations surtout rurales et qui n’arrive pas à s’intégrer dans les secteurs modernes et industriels. Qualifié de « secteur non-structuré », d’ « économie populaire », de « secteur non protégé », d’ « économie souterraine », de « secteur de l’illégalité », de « petite production marchande », d’ « économie de bazar », d’ « économie parallèle », le secteur informel a connu diverses approches et définitions de la part des chercheurs, acteurs et experts en développement. Le secteur informel n’est pas facile à définir. La difficulté de définition tient au fait que c’est un secteur à la fois hétérogène et très complexe de par son fonctionnement, ses activités et les acteurs concernés. D’une manière générale, le secteur informel est défini par opposition au secteur moderne dit formel. Il est constitué d’un ensemble d’activités de production de biens et services qui n’appartiennent ni au secteur agricole, ni à celui industriel et moderne, encore moins, à l’administration publique. Ce sont « les activités à petite échelle où le salariat est limité où le capital avancé est faible, mais où néanmoins il y a circulation monétaire, vente de biens et services onéreux. » Cette définition permet certes de désigner les activités du secteur de la petite production marchande urbaine, mais elle ne permet pas de saisir réellement le secteur informel dans la mesure où ce dernier est très hétérogène. Aujourd’hui, la plupart des définitions prennent en considération de nombreux facteurs tels que le contenu et les caractéristiques des activités, le mode d’organisation et de fonctionnement du secteur etc. En ce qui concerne le contenu, Pieter Van DIJK considère que le secteur informel « regroupe les activités artisanales, le petit commerce, les transports non mécanisés et les prestations de service. »25. Ces activités se caractérisent par un certain nombre d’éléments qui permettent de les distinguer des autres activités. Le BIT, dans le Rapport Kenya de 1972, distingue sept (7) critères qui sont spécifiques au secteur informel : facilité d’entrée, marché de concurrence non réglementée, utilisation des ressources locales, propriétés familiales des entreprises, petite échelle des activités, technologie adaptée à forte intensité de travail, formation acquise en dehors du système scolaire. ZAROUR26 ajoute d’autres critères tels que l’emploi de dix (10) personnes au plus, la non application des règles légales et administratives, l’emploi d’aides familiales, l’absence d’horaires ou de jours fixes de travail. Par ailleurs, le secteur informel est souvent défini par rapport à son mode d’organisation et de fonctionnement. Dans ce cas, l’accent est mis sur le cadre institutionnel et juridique pour appréhender les activités de l’informel. Le cadre de référence est la légalité juridique des activités exercées. Les activités « ne sont pas soumises à l’Etat et à son contrôle, elles sont outlaw, en échappent au fisc, aux patentes, aux recensements statistiques et aux réglementations »27. Le secteur informel se définit sous cet angle, par son absence de formalisation. C’est le secteur de l’ « illégalité », de la « clandestinité », etc. C’est une sorte d’ « économie souterraine » qui s’organise et fonctionne en marge du système de réglementation générale en vigueur en matière de production, de fiscalité, et de normes de travail. Cependant, toutes les activités de l’informel ne sont pas dans «l’illégalité ». La plupart des activités se différencient de « l’économie souterraine » proprement dite, qui elle fait référence à la fraude fiscale, à des activités « illicites » et répréhensibles (économie de la drogue, prostitution, blanchiment d’argent…). Les activités de l’informel n’échappent pas aux réglementations juridiques et administratives .En effet, beaucoup d’entreprises du secteur non structuré payent des taxes et sont connues des pouvoirs publics. De ce fait, le secteur informel peut être défini comme un secteur potentiellement légalisable et non un secteur outlaw. L’approche juridique connaît donc des limites en ce que le secteur informel n’est pas synonyme de secteur de l’illégalité, de la clandestinité. Dans le même ordre d’idées, John MC KENZIE pense qu’ « au Sénégal, la différence entre les secteurs formels et informels n’est pas une différence de légalité, mais une différence de culture. Le secteur formel sénégalais est moderne et occidental tandis que le secteur informel est traditionnel et africain ». Donc, considérer le secteur de la petite production marchande ou informel sous l’angle de la légalité ou de l’illégalité ne permet pas d’appréhender totalement ce secteur. Une définition globale et significative du secteur informel au Sénégal doit prendre en compte un ensemble d’éléments socio-économiques et culturels liés aux activités, aux acteurs et au mode d’organisation et de fonctionnement du secteur. En définitive, la définition du secteur informel qui se rapproche le plus de notre conception est, sans doute, celle proposée par Abdoulaye NIANG. En effet, selon l’auteur : « le secteur informel est l’ensemble des activités de commerce, de production des biens et services à valeur marchande, de pratiques associatives, d’épargne et de crédit, de transformation ou de redistribution des ressources, toutes se menant à une échelle plus ou moins réduite, qui échappent partiellement ou totalement à la législation et/ou aux normes dominantes qui régissent le champ des activités et des pratiques de même catégorie ».
-Femme : Il n‘est pas facile de donner une définition « exacte », « unanime » ou « universelle » à la notion de femme. Ce concept fait appel à différents éléments, qui tous font référence à des facteurs psychologiques, biologiques et à des considérations sociales ou culturelles.
-La définition selon des critères biologiques : la femme se définit dans ce sens comme un être humain de sexe féminin qui se caractérise par des traits physiques et une physionomie différente de celle de l’homme (appareil de reproduction, constitution musculaire,…). Grâce à une constitution biologique très spéciale, la femme est par nature celle qui donne la vie.
-La définition selon les considérations sociales et/ou culturelles : selon cette conception, la femme ne doit pas seulement être définie selon des critères biologiques. La notion de femme est une construction sociale et/:ou culturelle. En effet, dans de nombreuses sociétés, le critère de sexe n’est pas suffisant pour désigner la femme. On fait souvent appel à d’autres éléments pour caractériser la femme. Parmi ces éléments nous avons : l’âge, le mariage, la maternité, etc. En effet, est d’abord femme l’être humain de sexe féminin qui a atteint l’âge adulte. Au Sénégal cela correspond aux filles qui ont atteint ou dépassé 18ans, âge qui correspond à la maturité selon les lois. En outre, pour désigner la femme, les gens font référence à la situation matrimoniale. Dans ce cas, est femme, la jeune fille mariée même si celle-ci n’a pas atteint l’âge adulte. Dès qu’une fille se marie, elle change de statut et devient une femme. Enfin, la maternité est un élément important dans l’acquisition du statut de femme dans certaines sociétés. En effet, pour être femme dans certaines sociétés, il est indispensable pour la femme de donner la vie. La femme ou plutôt la fille stérile est considérée souvent comme une fille mineure (même si elle a atteint l’âge adulte) ou comme un homme. En somme, la notion de femme sert à désigner un être humain de sexe féminin qui, soit a atteint l’âge adulte, soit est mariée et est capable de donner la vie. Concernant notre étude, nous appelons femme, la personne de sexe féminin qui a atteint la maturité. Autrement dit une « fille » qui est âgée d’au moins dix huit ans (18ans), âge qui correspond dans notre pays à la maturité.
-Artisanat : Pour définir l’artisanat, on procède souvent par comparaison aux autres secteurs de l’économie. L’artisanat désigne d’habitude un ensemble d’activités qui ne sont ni agricoles, ni industrielles, encore moins commerciales ou administratives. L’activité artisanale se définit le plus souvent par la technologie utilisée, la taille de l’unité de production et la façon de produire, etc. Les activités artisanales sont d’habitude des activités caractérisées par la faiblesse de la technologie. En effet, la technologie utilisée, même si elle devient de plus en plus moderne, n’est pas assez puissante comme c’est le cas dans les industries, les entreprises artisanales qui utilisent une technologie moyenne très peu sophistiquée. Dans de nombreuses activités, d’ailleurs, cette technologie est faible voire inexistante. Les artisans utilisent des moyens ou instruments très traditionnels pour la production des biens ou articles artisanaux. En outre, la taille de l’unité de production est très limitée. En effet, ce sont des entreprises dont la taille est très réduite avec la prédominance d’entreprises individuelles. Cependant, malgré l’importance en nombre des indépendants, de nombreuses personnes travaillent en groupe dans une ou des unités artisanales. Enfin, l’activité artisanale se caractérise principalement par l’importance du travail manuel. En effet, contrairement aux activités de type industriel qui utilisent des machines et une technologie lourde et moderne, les artisans eux, font un travail manuel avec peu ou pas de technologie moderne. Au Sénégal, « la liste des activités reconnues comme artisanale est fixée par l’arrêté n° 05550/MDIA du 10 mai 1988. Il abroge l’arrêté interministériel n° 4015/MDIA/MEN/MEF/MFPET du 11 avril 1984 fixant la liste des différents métiers artisanaux »30. Le nombre d’activités artisanales recensées par cet arrêté était de cent onze (111) corps de métiers. Cependant, avec la dynamique qui caractérise le secteur de l’artisanat, le nombre d’activités artisanales a augmenté depuis lors. En effet, au terme du recensement des entreprises artisanales de 1992, le secteur artisanal comptait cent vingt (120) corps de métiers31. Aujourd’hui, le nombre d’activités est très important, il y a une diversité d’activités artisanales dans le secteur informel. Par ailleurs, les activités artisanales sont classées dans trois (3) sous secteurs. Cette classification a été effectuée suivant que l’activité permet de produire des articles, de décorer ou de réparer ou d’entretenir des produits déjà fabriqués. Ainsi, les activités artisanales sont regroupées dans trois sous-secteurs suivants : l’artisanat de production, l’artisanat de services, l’artisanat d’art.
-L’artisanat de production regroupe un ensemble de métiers dont l’activité principale consiste à fabriquer des produits utilitaires. Exemple : la menuiserie, la maçonnerie, la boulangerie, la couture, la vannerie, … Ces activités servent à l’usage domestique ou social.
-L’artisanat de services regroupe un ensemble d’activités qui consiste en activités d’entretiens et de réparation de produits ou articles. Il s’agit des activités telles que la coiffure, l’horlogerie, la blanchisserie, la plomberie, le nettoyage de locaux, la mécanique d’automobiles et de motos. L’artisanat de services est surtout développé en milieu urbain.
-L’artisanat d’art est constitué d’un ensemble d’activités dont le travail consiste à fabriquer des produits et articles d’arts ou bien à usage décoratif. Exemple : la bijouterie, la peinture et le décors, la poterie et la céramique, la teinture, le tricotage, la fabrication des colliers en perles, la broderie, la sériographie, le tissage et la filature, etc.
Ménage : Le ménage est souvent défini comme une unité socio-économique composée d’individus apparentés ou non, qui vivent habituellement sous le même toit. Les personnes qui exercent une activité économique ou celles qui possèdent des biens ou richesses mettent souvent en commun leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels tels que l’alimentation, le logement, …Un ménage n’est pas une unité décisionnelle homogène. Dans la plupart des ménages, leurs membres ont chacun un rôle productif différent et les ressources et les produits du ménage sont destinés à régler leurs problèmes quotidiens. Le ménage dans sa composition et sa constitution, se confond souvent à la famille. En effet, les membres du ménage sont d’habitude des personnes qui ont des liens de parenté plus ou moins proches. Concernant la taille du ménage, il faut dire qu’elle varie en fonction du milieu (ville ou campagne), des populations (africains ou occidentaux,…) et de la situation sociale et économique des personnes ou populations. En Occident par exemple, la taille des ménages est assez réduite. Le ménage dans ces sociétés se résume au couple et aux enfants. Par contre, en Afrique, d’une manière générale, le ménage est assez élargi, il correspond à la grande famille c’est-à-dire au couple, aux enfants et autres parents (tantes, oncles, cousins, grand parents, …). A Dakar, les ménages sont assez hétérogènes. Cette hétérogénéité est observable à travers la taille et la composition des ménages. Ce phénomène s’explique par des facteurs économiques, sociaux, culturels tels que la solidarité sociale, les difficultés socioéconomiques que vivent de nombreuses personnes et de nombreuses familles (chômage, misère, pauvreté,…). En effet, la société sénégalaise est une société dans la quelle la solidarité occupe une place centrale dans les relations sociales entre les individus et les groupes. Cette solidarité est remarquable aussi bien dans les campagnes que dans les centres urbains et se manifestent parfois par la cohabitation sous un même toit, la mise en commun des ressources matérielles et financières pour satisfaire les besoins individuels et collectifs des personnes. Par ailleurs, avec les difficultés socio-économiques que vivent les populations dans les villes (Dakar et sa banlieue par exemple), la taille et la composition des ménages sont très variables. En effet, concernant la composition, les ménages ne sont pas constitués par des personnes apparentées (frères et sœurs, cousins, parents grands parents,…). Des individus venus d’horizons divers cohabitent quelques fois sous un même toit dans de nombreux ménages à Dakar et dans la banlieue (Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Parcelles Assainies,…). Ils mettent en commun leurs revenus pour survivre. S’agissant de la taille des ménages, celle-ci est assez importante. Il n’est pas rare de trouver des ménages dans lesquels le nombre de personne y vivant dépasse la dizaine. Cette situation a pour origine un taux d’accroissement démographique très important, l’exode rural, ou l’émigration inter-urbaine, la pauvreté, le chômage, etc. En bref, nous entendons par ménage un ensemble de personnes vivant sous le même toit peu importe que ces personnes soient apparentées, ou participent à l’entretien et à la satisfaction des besoins quotidiens.

L’exploitation des données

     Lors de notre enquête, nous avons recueilli deux types de données : des données qualitatives et des données quantitatives. Ces données sont de nature différente dans la mesure où les premières sont des données chiffrées tandis que les secondes se présentent sous forme de discours. Leur exploitation doit être différente dans la mesure où les données ne sont pas identiques sur le plan de la forme. Les données quantitatives on été obtenues grâce au questionnaire tandis que les données qualitatives proviennent des entretiens.
– Les données quantitatives sont contenues dans les questionnaires. En effet, grâce aux questions nous avons obtenu des données chiffrées sur l’artisanat féminin à Pikine. Pour obtenir ces données, nous avons procédé après le recueil des données, à une codification de l’ensemble des interrogations contenues dans le questionnaire. La codification a consisté à extraire les informations du questionnaire, de les présenter sous une forme quantifiée à travers des tableaux de tri à plat et de tri croisés. La codification des données est une phase très importante, mais assez délicate dans la mesure où toute erreur commise peut avoir des répercussions négatives sur les résultats obtenus et partant sur l’étude entière. En ce qui concerne notre étude, nous avons procédé à une codification minutieuse des questionnaires grâce au logiciel informatique excel. En effet, une fois que nous avons extraites les informations contenues dans les questionnaires, nous avons procédé à l’établissement des tableaux de tri à plat et des tableaux de tri croisé, suivant de nombreuses variables que nous avions pris en compte lors de la confection du questionnaire (l’âge, la situation matrimoniale, l’ethnie, le sous secteur d’activité, la taille du ménage, la participation à une structure de solidarité, …). L’analyse de ces données nous a permis d’avoir des informations assez importantes sur les femmes et sur leurs activités artisanales à Pikine.
– Les données qualitatives : elles ont été obtenues grâce aux entretiens que nous avons effectué auprès des femmes artisanes de Pikine. Les données qualitatives sont des données non-chifrées qui se présentent sous forme d’un discours. Le recueil de ces données a été rendu possible par un guide d’entretien élaboré à cet effet et par le moyen d’un dictaphone. L’exploitation des données qualitatives a consisté pour nous à traduire et à transcrire le discours des femmes enquêtées. Seulement, la transcription des entretiens n’a pas été facile dans la mesure où certains discours étaient prononcés dans des langues nationales (wolof, pulaar, …). La transcription de ces entretiens nous a permis d’avoir des informations très intéressantes pour notre étude. En somme, l’exploitation des données que nous avons collectées lors de notre enquête de terrain, est intervenue à deux niveaux et a concerné les données contenues dans les questionnaires et les données obtenues grâce aux entretiens. L’exploitation de ces données s’est faite de manière différente dans la mesure où ces données n’étaient pas identiques. Pour l’exploitation des données quantitatives, nous avons procédé à la codification des questions, laquelle codification nous a permis d’avoir des tableaux statistiques. Par contre, s’agissant des données qualitatives, leur exploitation a consisté à la traduction et à la transcription du discours des femmes enquêtées.

La satisfaction des besoins du ménage

     Nous avons vu plus haut avec Fatou Sow, que la crise économique et sociale dans les ménages est un facteur non négligeable qui permet d’expliquer et de justifier l’entrepreneuriat féminin dans l’informel à Dakar et dans la banlieue ( Pikine Guédiawaye, Parcelles Assainies,…). En effet, de nombreux ménages dakarois connaissent des difficultés quant à la satisfaction des besoins essentiels (nourriture, habillement, santé, logement,…) des leurs membres. Cette situation de pauvreté qui n’épargne ni les enfants ni les femmes, pousse ces dernières à entreprendre une activité économique rémunératrice, le plus souvent dans le secteur informel pour satisfaire les besoins liés à leur survie quotidienne et à celle du ménage. La satisfaction des besoins économiques est donc un facteur déterminant l’exercice d’une activité économique par les femmes de Dakar et de Pikine. Les femmes travaillent avant tout pour s’entretenir et entretenir le ménage c’est-à-dire subvenir à la nourriture, au logement, à la santé, à l’éducation et beaucoup d’autres besoins liés à la survie et au développement des membres du ménage. C’est dans le ménage donc, que sont investis la moitié des revenus issus des activités artisanales exercées par les femmes de Pikine. En effet, 58,57% des femmes que nous avons interrogés sur l’investissement ou l’utilisation de leurs revenus ont affirmé investir uniquement dans le ménage (voir annexe tableau 5). Dans le ménage, les revenus sont utilisés pour la satisfaction des besoins liés à la survie des membres du ménages mais aussi pour l’entretien sur le plan matériel ou de l’équipement du ménage. Par ailleurs, un peu plus de la moitié des femmes enquêtées (57,14 %) ont déclaré procéder à une sorte d’épargne d’une petite partie de leurs revenus (voir annexe tableau 13). Cependant, l’investissement de l’épargne est identique à celui des revenus. Les femmes gardent juste un peu d’argent au cas où un ou des problèmes urgents surviendraient. Ce n’est pas à proprement parler de l’épargne au sens économique du terme, c’est juste de l’argent qu’on garde de coté pour des cas urgents. En effet, l’argent que les femmes artisanes gagnent sert souvent à satisfaire des besoins urgents dans le ménage. Les femmes épargnent d’abord pour l’investir lorsque le besoin se fait sentir dans le ménage. Ensuite elles procèdent selon les besoins et selon l’urgence qui s’impose à la satisfaction des autres préoccupations telles que les cérémonies, les tontines, les voyages, et d’autres investissements liés au travail ou d’autres activités de type économique et capitaliste. A propos de l’investissement des revenus P. K. affirme : « tout ce que le bon Dieu me gratifie venant de mon activité, je l’investis dans le ménage. Il ne peut être autrement. Je travaille pour ma petite famille et plus particulièrement pour mes enfants : pour qu’ils n’aient pas faim, pour qu’ils s’habillent comme leurs camarades, pour leur santé et leur éducation, etc. ». A la lumière de cette affirmation, il faut dire que les femmes de artisanes de Pikine travaillent pour la survie, le développement et l’épanouissement des membres du ménage ou de la famille. Le ménage consomme plus de la moitié des revenus des femmes. L’autre moitié est consacrée aux autres besoins (cérémonies, voyages, loisirs,…) et à l’épargne. En somme, les revenus issus des activités artisanales exercées par les femmes de Pikine servent le plus souvent à la satisfaction des besoins du ménage.

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Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chapitre : CADRE THEORIQUE
Section I : Problématique
Section II : Objectifs de l’étude
Section III : Hypothèses
Section IV : Revue critique de la littérature
Section V : Le sous secteur d’étude
Section VI : Pertinence de l’étude
Section VII : Les modèles théoriques
-La théorie des besoins
– L’analyse wébérienne
Section VIII : Elucidation des concepts
Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section I : Cadre de l’étude
II-I-1 Présentation physique
II-I-2 La population de Pikine
II-I-3 La problématique de l’emploi à Pikine
II-I-4 Le champ d’étude
Section II : La population cible
Section III : L’échantillonnage
II-III-1-Méthodes et techniques d’échantillonnage
II-III-2- La taille de l’échantillon
Section IV : Le déroulement de l’enquête
II-IV-I- La phase exploratoire
– Les entretiens exploratoires
– La recherche documentaire
II-IV-2 Le pré test
II-IV-3 L’enquête de terrain
Section V : Les méthodes et techniques de recherche
II-V-1- Les méthodes de recherche
II-V-2- Les techniques de recueil des données
II-IV-2 L’échantillonnage
Section VI : L’exploitation des données
Section VII : Les difficultés rencontrées
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
Chapitre I : Les données de l’enquête de terrain
Section 1 : Les données qualitatives
Section II : Les données quantitatives
I-II-1-Les caractéristiques socio-démographiques des femmes artisanes à Pikine
– L’âge
-Le critère ethnique
– Le niveau d’étude
– La situation matrimoniale
Chapitre II : Femmes et activités artisanales à Pikine
Section 1 : L’artisanat féminin à Pikine : la nature des activités
Section II : Les conditions de travail des femmes dans l’artisanat à Pikine
II-II-1 L’environnement physique
II-II-2 L’environnement social
Section III : Les difficultés rencontrées par les femmes artisanes de Pikine
Chapitre III : Les revenus issus de l’activité artisanale et leur investissement
Section I : La satisfaction des besoins du ménage
Section II : La satisfaction des besoins personnelles
-Les besoins matériels
-Les besoins non matériels ou symboliques
Section III : La création et la consolidation des liens sociaux
-Les tontines : un cadre d’échanges
TROISIEME PARTIE INTERPRETATION SOCIOLOGIQUE DES DONNEES
Chapitre IV : la signification du travail chez les femmes artisanes de Pikine
Section I : la conception du travail selon les considérations sociales et religieuses
IV-I- A-le travail comme prescription divine
IV-I-B- le travail comme moyen d’expression de soi
IV-I-C- l e travail comme moyen de conquête de l’autonomie ou de liberté
IV-I-D-Le travail comme moyen d’ascension et de promotion sociale
IV-I-E- Le travail comme moyen de réalisation de soi
Chapitre V : Les facteurs déterminants l’activité féminine dans l’artisanat à Pikinep
Section I : les caractéristiques socio-démographiques des ménages
V-I-A-Les difficultés socio-économiques dans les ménages
V-I-B- La tradition familiale
V-I-C-les réseaux de solidarité sociale
Chapitre VI : l’impact du travail féminin sur les rapports sociaux dans les ménages et la vie sociale à Pikine
Section I : l’impact du travail féminin sur les rapports sociaux dans les ménages à Pikine
VI-I-A La problématique de l’autorité dans les ménages
VI -I -B- Vers une redéfinition des rapports de pouvoirs dans le ménages
Section II : l’impact du travail féminin sur les rapports sociaux dans la vie sociale à Pikine
VI- II- A- L’amélioration du statut social de la femme
VI- II -B- les relations sociales entre les hommes et les femmes
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe

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