Les facteurs influençant l’intention d’entreprendre des étudiants universitaires

Problématique managériale

L’entrepreneuriat joue un rôle de pilier dans l ‘économie de plusieurs pays. Au Canada, les PME représentent la quasi-totalité des entreprises (99,8 %) (Industrie Canada, 2013). L’ intention entrepreneuriale de la population québécoise est de 15,6 % alors que dans le reste du Canada, la proportion est de 17,5 % (St-Jean et Tremblay, 2014). Dans ce même rapport, les auteurs soulignent aussi que le Québec est légèrement en retard dans la création ,d’ entreprises par rapport aux autres provinces canadiennes. Puisque les intentions entrepreneuriales précèdent fes actions, d’une part, et que l’ intention d’entreprendre au Québec demeure plutôt faible comparativement aux autres provinces canadiennes, d’autre part, il convient de s’ attarder sur ce qui pourrait influencer les intentions d’entreprendre des citoyens. On recense dans la littérature un certain nombre de facteurs qui contribuent à l’ intention d’entreprendre. De nombreux chercheurs révèlent que le sentiment d’ auto-efficacité a une influence non seulement sur l’ intention d’entreprendre (Boyd et Vozikis, 1994; Zhao et al., 2005) mais également sur le processus entrepreneurial en aval (création d’ entreprises) (Dimov, 2010). De ce fait, le concept d’ auto-efficacité est présenté comme un facteur important au sein du processus entrepreneurial, aussi bien en amont qu’en aval de la création. L’ entrepreneuriat est devenu un choix de carrière pour de nombreux étudiants universitaires (Audet, 2004; Barbosa et al. , 2010; Gasse, 2012; Menzies, 2005; Schmitt et Bayad, 2008; Tounés, 2006). À ce sujet, Jones et English (2004) affirment qu’ il y a un intérêt croissant des étudiants universitaires pour les cours d’ entrepreneuriat. Avec les nombreuses formations et les programmes spécialisés en entrepreneuriat, les universités pourront bénéficier des retombées de cette recherche car il est intéressant de voir la relation entre les cours en entrepreneuriat et l’ intention des étudiants.

Selon les résultats du Global Entrepreneurship Monitori en 2013 , la forte majorité de la population du Québec (78,1 %) considère l’ entrepreneuriat comme étant «très important » ou « assez important » pour le développement économique et la prospérité. Toujours au cours de ce même sondage, on note que 5,5 % des québécois font actuellement une démarche pour devenir entrepreneur contrairement à 8,4 % dans le reste du Canada. On constate que le Québec est en retard dans la création d’entreprises comparé aux autres provinces canadiennes. L’enquête de St-Jean et Tremblay (2014) a révélé que l’ intention d’ entreprendre des québécois est de 15,6 % et 17,5 % pour le reste du Canada. On constate que la proportion des québécois qui ont l’ intention d’ entreprendre est élevée, cette proportion est supérieure à tous les pays de G8 à l’exception des États-Unis. Chez les jeunes, le rapport GEM précise également qu’au Québec, le pourcentage de l’ intention d’ entreprendre des 18 à 34 ans est de 24 %, ce taux étant supérieur à la moyenne de la population canadienne (21,7 %). Les auteurs de ce rapport notent que « le Québec demeure moins dynamique que le reste du Canada, mais on constate un fort taux d’ intention d’entreprendre des jeunes quant au futur entrepreneurial, le Québec affiche une tendance à l’ augmentation au fil des années de son dynamisme entrepreneurial concernant la population de 18 à 34 ans ». Après le constat de retard de l’ intention entrepreneuriale québécoise par rapport aux provinces, les résultats de notre recherche aideront le gouvernement à stimuler l’ intention entrepreneuriale de la population et aussi à mieux comprendre si les cours et l’ AEE influencent l’ intention des étudiants universitaires.

Positionnement de notre recherche

La mise en place par le gouvernement des centres d’entrepreneuriat universitaires (CEU) et l’engouement des cours d’entrepreneuriat au sein des universités auprès des étudiants ont pour but de développer la culture entrepreneuriale et d’améliorer l’accompagnement des étudiants qui désirent démarrer une entreprise. En étudiant le processus entrepreneurial en amont de la création, on comprend mieux les comportements et les attitudes des individus qui peuvent mener à la création éventuelle d’une entreprise. Le champ entrepreneurial étant vaste, nous nous focalisons particulièrement sur le processus entrepreneurial qui précède le passage à l’action entrepreneuriale en nous concentrant sur le lien entre la formation universitaire et l’intention d’entreprendre ainsi que les croyances d’ auto-efficacité des étudiants universitaires comme effet médiateur. À notre connaissance, peu d’auteurs ont tenté de comprendre le rôle médiateur de l’ autoefficacité entrepreneuriale (St-Jean et Mathieu, 2012; Zhao et al., 2005). Il est important de tester le rôle médiateur entre la formation et l’intention entrepreneuriale car la formation pourrait développer des compétences utiles liées aux compétences entrepreneuriales (identification d’opportunité, planification, établissement de la vision., etc.), lesquelles feront améliorer le sentiment d’ auto-efficacité entrepreneuriale. Toutefois, nous ne savons pas si toutes les dimensions seront touchées par ces formations. De plus, on justifie aussi ce choix par le fait que dans la théorie sociocognitive de la carrière, l’auto-efficacité joue un rôle médiateur entre les éléments liés “à la formation et l’intention de choisir une carrière spécifique.

Nous avons décidé de nous intéresser aux étudiants universitaires dans le cadre de cette étude. Ce choix se justifie par le fait qu’après leur étude, les étudiants entament leur vie professionnelle, en particulier les finissants sont à quelques mois, de commencer leur carrière professionnelle. C’ est dans ce contexte que nous posons la question de recherche suivante: L’auto-efficacité agit-t-elle comme médiateur dans la relation entre la formation en entrepreneuriat et l’intention entrepreneuriale chez les étudiants universitaires? Notre étude est innovatrice car on a recensé seulement une étude similaire (Zhao et al,. 2005) qui a tenté de comprendre le rôle médiateur de l’auto-efficacité entre la formation et l’intention d’entreprendre des étudiants. Notre démarche se distingue toutefois de cette étude par le fait que l’on a mesuré le sentiment d’auto-efficacité entrepreneuriale avec cinq dimensions, ce qui constitue une amélioration méthodologique importante. De plus, nous ne nous sommes pas intéressés seulement à la formation universitaire en entrepreneuriat, nous avons aussi considéré la formation entrepreneuriale hors université.

Les résultats de notre étude permettront au gouvernement et aux universités québécoises de mettre en place des mesures concrètes qui auront pour but de développer l’intention entrepreneuriale des étudiants universitaires et de tenter de rattraper leur retard face aux autres provinces canadiennes. Pour mener à bien notre recherche, notre travail sera composé de cinq chapitres. Le prochain chapitre présentera la revue de la littérature dans laquelle, nous traiterons de la formation universitaire, du concept d’auto-efficacité et l’intention entrepreneuriale. Nous élaborerons aussi notre cadre conceptuel et présenterons les hypothèses de recherche qui en découlent. Le troisième chapitre traitera de la méthodologie retenue au sein de cette recherche. Nous présenterons les éléments suivants: la population visée, la stratégie de recherche, les caractéristiques de l’échantillon, la collecte des données, l’instrument de mesure des variables et la méthode d’analyse des données.

Le modèle de la théorie sociocognitive de la carrière de Lent et al. (1994) Afin de mieux comprendre le choix de carrière des étudiants, nous allons nous focaliser sur le modèle de la théorie sociocognitive de la carrière de Lent et al. (1994). Selon StJean et al. (2013, p. 3), « la théorie sociocognitive de la carrière est plus explicite dans le cadre du choix de carrière que la théorie du comportement d’Azjen ». Ces auteurs justifient leur choix sur l’apport du profil individuel (personnalité, prédisposition, etc.) et l’importance de la variable « attentes de résultats » pour expliquer les intentions dans la TSC. Comme la théorie sociocognitive générale, la TSC se fonde sur trois facteurs en interaction: le comportement, l’ environnement et la personne (Lent, 2005). Selon Lent et al. (2002), la TSC comprend trois variables essentielles dans le développement de choix de carrière: l-L’ auto-efficacité, 2-Les attentes de résultats, et 3-Les buts (intentions). La représentation du modèle de carrière (figure 3) est composée de nombreuses variables qui sont en interaction (expérience d’ apprentissage, auto-efficacité, attentes de résultats, intérêts, buts, choix d’actions et attentes de performances) et des facteurs personnels et environnementaux (le genre, la culture, l’ histoire personnelle et le contexte influençant le choix … ). De nombreuses variables personnelles et contextuelles (le genre, l’ ethnie, la santé physique ou l’ handicap, les conditions socio-économiques, le contexte passé et l’environnement.. .) sont liées avec les expériences d’apprentissage et les variables sociales cognitives du modèle.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

CHAPITRE 1 : LA PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE
1.1 Problématique théorique
1.2 Problématique managériale
1.3 Positionnement de notre recherche
CHAPITRE 2: REVUE DE LITTÉRATURE
2.1 L’intention d’entreprendre
2.1 .1 Le concept d’intention
2.1.2 Le modèle de la formation de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)
2.1.3 Le modèle du comportement planifié d’ Ajzen (1991)
2.1.4 Le modèle de la théorie sociocognitive de la carrière de Lent et al. (1994)
2.1.5 Les facteurs influençant l’intention d’entreprendre des étudiants universitaires
2.1.5.1 L’ effet de la formation sur l’ intention entrepreneuriale
2.1.5.2 L’ auto-efficacité et l’intention d’entreprendre
2.1.5 .3 Le sexe et l’âge des étudiants
2.1.5.4 L’ influence de l’entourage
2.2 L’auto-efficacité
2.2.1 Le concept d’ auto-efficacité selon Bandura
2 .. 2.2 Sources de l’ auto-efficacité
2.2.2.1 L’expérience active de maitrise
2.2.2.2 L’apprentissage social modelant..
2.2.2.3 La persuasion verbale
2.2.2.4 Les états physiologiques et émotionnels
2.2.3 Mesure de l’ auto-efficacité
2.2.3.1 La reconnaissance d’opportunités
2.2.3 .2 La planification
2.2.3.3 La définition de la finalité de l’ entreprise
2.2.3.4 Les compétences humaines et conceptuelles
2.2.3.5 Les compétences financières
2.2.4 L’influence environnementale sur l’ auto-efficacité des étudiants universitaires
2.2.4.1 L’auto-efficacité entrepreneuriale et le sexe
2.3 Formation
2.3 .1 Le développement de l’enseignement entrepreneurial au sein des universités
2.3.2 L’enseignement entrepreneurial universitaire au Canada
2.3.3 L’ entrepreneuriat : un choix de carrière pour les étudiants
2.3.4 Les difficultés de l’ entrepreneuriat universitaire
2.3.5 Les effets de la formation sur l’ auto-efficacité et l’ intention
2.3.5.1 La formation et l’ auto-efficacité entrepreneuriale
2.3.5.2 La formation et l’ intention entrepreneuriale
2.4 Le cadre conceptuel
2.4.1 Le modèle de recherche
2.4.2. L’objectif de recherche
2.4.3 Les hypothèses retenues
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
3.1 La stratégie de recherche
3.2 La population visée dans cette étude
3.3 Les caractéristiques de l’ échantillon retenu
3.4 La collecte des données
3.5 Mesure des variables
3.5.1 La variable dépendante
3.5.2 La variable indépendante
3.5.3 La variable médiatrice
3.5.4 Les variables de contrôle
3.6 La méthode d’analyse des données
CHAPITRE 4: LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
4.1 L’analyse corrélationnelle
4.2 L’analyse des régressions
4.2.1 Régression hiérarchique de l’AEE-Reconnaissance d’opportunité
4.2.2 Régression hiérarchique de l’ AEE-Planification
4.2.3 Régression hiérarchique de l’AEE-Définition de l’ entreprise
4.2.4 Régression hiérarchique de l’AEE-Compétences humaines et conceptuelles
4.2.5 Régression hiérarchique de l’AEE-Compétences financières
4.2.6 Régression hiérarchique de l’intention entrepreneuriale
4.2.7 Régression hiérarchique du modèle final de recherche
4.3 Tests des différentes hypothèses
CHAPITRE 5 : LA DISCUSSION
5.l La discussion relative aux résultats obtenus
5.2 Limites de la recherche
5.3 Les avenues de recherches futures
CONCLUSION
RÉFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE 1 : LE QUESTIONNAIRE EN LIGNE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *