Les facteurs explicatifs du problème d’assainissement dans la commune

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Justification de l’étude

L’assainissement est un maillon social indispensable au développement économique d’un pays. Le développement durable et la volonté de réduction de la pauvreté dans le monde doivent le considérer comme une priorité dans les politiques sociales.
Dans les pays sous-développés, l’urbanisation mal maîtrisée, l’occupation anarchique de certains espaces et l’implantation des populations dans les cuvettes explique en grande partie le problème d’assainissement dans cette partie du monde.
Au Sénégal, le secteur de l’assainissement peu inscrit dans les projets de développement économique, est confronté à de multiples problèmes.
La commune de Keur Massar est confrontée à de sérieux problèmes d’évacuation des eaux usées domestiques et pluviales. Ceci s’explique par le manque de gestion collective des eaux usées que confronte la localité, l’implantation par certains individus dans des zones de cuvette, la récurrence des inondations qui sévissent depuis pas mal d’années et l’exposition de la population à de grands risques sanitaires et environnementaux. L’évacuation incorrecte des eaux usées et pluviales et leurs accumulations dans les artères de la ville créent un environnement favorable à la multiplication de l’agent vecteur du paludisme et la dégradation du cadre de vie des populations. Toutes ces raisons nous ont poussées à nous intéresser à « la problématique de l’assainissement des eaux domestiques et pluviales et ses impacts environnementaux dans la commune de Keur Massar ».

Questions de recherche

Question Générale

L’accès au service d’assainissement occupe une dimension importante dans les objectifs de la réduction de la pauvreté. Dans les pays en développement, la présence de maladies liées à un manque de dispositifs d’assainissement sécuritaire continue à inquiéter les autorités des collectivités locales.
A Madagascar, les maladies diarrhéiques constituent la première cause de morbidité. Environ 10400 personnes y meurent chaque année dont 6900 enfants de moins de 5 ans : ces décès sont presque à 90% attribués à l’impureté de l’eau et au manque d’assainissement et d’hygiène4.
Au Sénégal, les maladies les plus récurrentes sont celles liées à l’eau, notamment le paludisme qui est la première cause de décès.
Dans la commune d’arrondissement de Keur Massar, la question de l’assainissement reste une problématique très sérieuse à cause des innombrables dommages qu’elle entraîne.
Dans l’intérêt de comprendre les causes du problème d’assainissement, la question suivante mérite d’être pauser : Quels sont les différents paramètres qui expliquent la problématique de l’assainissement dans la commune?

Questions spécifiques

L’efficience d’un système d’assainissement dépend considérablement ou bien même entièrement des ouvrages d’assainissement mis en place par les pouvoirs publics et adoptés par les populations d’une localité. Ainsi, la première question qui va suivre permettra de trancher sur l’efficacité ou l’inefficacité des ouvrages utilisés dans la commune et le mode de gestion des déchets liquides.
Question spécifique 1: quels sont les ouvrages d’assainissement existants et utilisés dans la localité et le mode de gestion des eaux domestiques et pluviales de la population ?
Question spécifique 2 : Quels sont les acteurs intervenant dans le secteur de l’assainissement dans la zone ?
Question spécifique 3 : Quels sont les impacts environnementaux qui découlent de la problématique d’assainissement et les stratégies adoptées dans la commune de Keur Massar.

Objectifs

Objectif Général de l’étude

L’objectif général de cette étude est d’analyser des différents facteurs explicatifs de la problématique d’assainissement qui sévit dans la localité puis de souligner les impacts environnementaux qui en découlent.

Objectifs spécifiques

Objectif spécifique 1 : Rendre compte des ouvrages d’assainissement présents et le mode de gestion adopté par la population pour la collecte et l’évacuation des déchets liquides.
Objectif spécifique 2 : Identifier les différents acteurs qui interviennent sur la question d’assainissement dans la localité.
Objectif spécifique 3 : Déterminer également les incidences environnementales émanant de la problématique de l’assainissement et les stratégies mises en place par la population.

L’analyse de la relation assainissement et environnement

L’intégration de l’assainissement dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2002 revêt d’une importance capitale dans la politique de la réduction de la pauvreté initiée par l’ONU. Il existe parfaitement un réel parallélisme entre un assainissement adéquat et un environnement sain. En vérité, l’acquisition d’un cadre de vie sanitaire dépend nécessairement d’un système d’assainissement correct.
Dans les pays en développement, prés de 90% des eaux usées sont rejetées dans la nature sans traitement préalable entrainant de grands dommages écologiques. Cette situation, entrave la santé physique et psychologique des populations. Nombreux cas de maladies enregistrées dans ces pays sont en grande partie liés à l’absence d’installations sanitaires d’assainissement capables d’assurer l’environnement sécuritaire de la population. Selon l’ONU, en 2011, 4 milliards de cas de maladies diarrhéiques ont été recensés dans les pays sous développés (Analyse et Evaluation mondiales de l’ONU- EAU sur l’assainissement et l’eau potable, GLASS, 2012).
La contamination de certains milieux écologiques comme les cours d’eau et les grandes surfaces d’eau est l’un des facteurs qui explique le phénomène du déséquilibre écologique et la disparition de certaines espèces dans le milieu aquatique.
Aussi, les terres infectées d’agents microbiens qui proviennent d’un mauvais drainage des eaux usées et pluviales produisent des rendements dont leur consommation peut créer des perturbations chez les populations.
L’adoption d’un système d’assainissement incorrect compromet l’installation et la volonté publique affichée par les autorités publiques d’obtenir une sécurité alimentaire dans nos pays.
En définitive, un environnement propre et sécuritaire ne peut exister sans la mise en actif des installations d’assainissement capables d’assurer une évacuation correcte des déchets liquides, des excrétas humains et des déchets solides.

Méthodologie de recherche :

Dans le but d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, nous avons adopté la méthodologie de collecte et d’analyse de donnés. En premier lieu, il s’agissait de procéder d’abord à la documentation, ensuite le travail de terrain et enfin l’analyse et le traitement des données.

La recherche documentaire

Comme tout travail, la recherche documentaire constitue la première phase et permet à l’auteur d’avoir une certaine initiation sur le thème en question. Ainsi, nous sommes allés à la visite de différents centres de documentation comme la bibliothèque centrale de l’UCAD, le centre de documentation d’ENDA TIERS-MONDE, la bibliothèque du CODESRIA, le centre de documentation de la DGPRE et, le centre de documentation de la mairie de la commune de Keur Massar pour consulter des mémoires, des thèses, des articles et, des ouvrages. Ces différentes oeuvres consultées nous ont beaucoup aidés sur la rédaction de l’introduction, de la problématique et de la première partie du mémoire. De même, nous nous sommes rendus dans les services techniques de l’Etat pour la collecte de données allant dans le sillage d’une quête de données. Nous avons visité l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) pour les données démographiques, l’Office National de l’Assainissement (ONAS) du Sénégal pour nous renseigner sur la situation de la commune dans le domaine de l’assainissement et l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM) pour les données pluviométriques et climatologiques pour les analyses physiques.
En outre, l’internet a aussi servi dans notre travail de recherche et d’acquisition de données pour l’élaboration de la problématique de l’étude. Les sites visités seront répertoriés dans la bibliographie.

Les entretiens exploratoires

Dans cette partie, il était question d’aller à la rencontre des personnes sources censées avoir des connaissances ou bien de détenir des informations qui permettront sans doute une meilleure imprégnation dans le thème en question eau et assainissement à Keur Massar. De ce fait, nous avons contacté le Chef de la direction régionale de l’ONAS, le Directeur du service d’hygiène de Thiès, le Secrétaire communautaire de la commune de Keur Massar, mais également certaines associations communautaires présentes dans la zone. A l’issu de ces séances d’échanges, de rencontres avec les différentes personnalités citées au- dessus, nous avons pu avoir une meilleure perception de notre thématique d’étude.

L’échantillonnage

L’échantillonnage est un moyen de sélectionner un sous-ensemble d’unités dans une population pour une collecte d’informations sur ces unités dans le but de formuler des inférences sur l’ensemble de la population. Donc l’échantillonnage constitue une phase importante dans notre travail de collecte d’informations. Cette partie du travail nous permettra de répondre aux questions suivantes :
 Qui contacter
 Sur quoi l’interroger
 Et comment le contacter
De ce fait, nous allons cibler un échantillon assez représentatif en vue d’obtenir des informations exhaustives à notre problématique. Pour cela, nous allons principalement cibler les ménages se trouvant dans la commune.

L’échantillon

La mairie, première instance dirigeante et administrative de la commune, est censée avoir une meilleure maîtrise de la localité notamment la connaissance de tous les problèmes que confronte la population tant du point de vue socio-économique que environnemental. Alors, à l’occasion de notre entretien que nous avons eu à faire avec le secrétaire général de la commune par rapport à notre objet de recherche, une liste de 63 quartiers qui s’avéraient être une classification des quartiers les plus et les plus affectés aux problèmes d’évacuation des eaux usées domestiques et pluviales vulnérables nous avait été fournie . Nous avons choisi de faire de cet ensemble de quartiers notre base d’enquête, notre population mère. Dans le souci de bénéficier d’une bonne représentativité de l’échantillon et de la qualité des résultats d’enquête, un échantillon de 30% des quartiers a été choisi, ce qui donne 19 quartiers. Ces derniers sont choisis selon le degré de vulnérabilité en d’autres termes les quartiers qui ont été choisis pour faire partie de l’échantillon sont les plus exposés aux problèmes d’assainissement parmi les 63 quartiers. Etant donné que nous avons porté notre cible d’enquête sur les ménages, l’enquête sera adressée au 30% des ménages de chaque quartier.

Traitement, analyse et cartographie

Dans cette phase de traitement et d’analyse de nos données, nous aurons à utiliser les Logiciels tels que SphinxV5 pour la saisie du questionnaire ainsi que le traitement et le dépouillement des données.
Pour le traitement graphique de nos données nous comptons utiliser le logiciel de calcul Excel mais aussi pour les tableaux dynamique et croisé qui seront insérer dans notre mémoire. Le logiciel de traitement de texte Word nous permettra de saisir en texte notre travail.
Pour la cartographie de notre zone d’étude nous allons utiliser le logiciel de système d’information géographique Arcgis 10 en utilisant les « shapes »de la DTGC (Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques) ou de l’ANSD et Google Earth pour le traitement des images satellitaires de ladite zone.

Revue de la littérature

Radoux (1990), les techniques d’épuration des eaux usées, l’auteur élabore différentes techniques d’épuration de façon précise sur le fonctionnement et le principe de chacun des systèmes d’épuration traités. Il nous propose de découvrir quatres catégories de technique d’épuration d’eaux usées.
La première méthode mieux adaptée par les populations c’est l’assainissement individuel, lequel retrace toute une procédure de traitement d’eaux usées par le sol. Le volume d’eaux usées prés à être rejeté au sol et la masse critique de leur charge polluante nécessite une indispensabilité d’un prétraitement de ces eaux avant le rejet au sol. La charge est de 60 à 100 mg /l. L’eau usée rejetée au sol pourrait s’infiltrer et polluer la nappe profonde, tel horizon pouvant être une source d’eau potable destinée à la consommation.
Cette méthode vise à éliminer toute la charge polluante des eaux domestiques. Les matières organiques sont éliminées à partir d’un phénomène d’aérobie où le carbone est oxydé en gaz carbonique. Il estime que dans un sol utilisé pour l’épandage, il faut s’assurer de la présence d’oxygène en quantité suffisante pour la respiration des micro-organismes aérobies.
L’assainissement individuel dispose d’un processus de prétraitement assuré par la fosse septique qui reçoit l’ensemble des eaux vannes et des eaux ménagères. Deux processus essentiels sont exploités dans le fonctionnement de la fosse septique :
 La diminution du taux des matières en suspension (MES), décantation des ME plus denses que l’eau, élimination par flottaison moins denses (dégraissage).
 La fermentation anaérobie des boues décantées et de flottants. L’élimination d’eau dans le sol devra d’abord connaître une séparation draconienne des zones de captage aux zones de rejet.
En d’autres termes, mettre en place un dispositif d’assainissement qui prend en considération les risques et les possibilités d’affectation de la nappe profonde.
Les eaux usées contiennent une quantité de charges polluantes importantes de matière organique, d’azote organique et d’azote ammoniacal. Leur rejet dans le milieu naturel a des risques soutenus de contamination de la zone. La pollution pourrait jouer en grande partie sur l’équilibre biologique de la flore mais aussi de la faune.
L’élimination d’eaux usées dans le réseau hydrographique peut avoir moins d’incidents du fait d’un bénéfice de l’eau usée de la protection de l’eau saine. Les microbes sont moins dangereux et la nécessité d’une épuration peut être négligeable.
L’assainissement collectif intensif ou station classique comporte une phase première que constitue le dégrillage. Le phénomène s’occupe de l’axénisation des matières en suspension. Le dégrillage est placé en tête de la station pour retenir les matériaux grossiers. L’autre étape c’est le dessablage, il permet d’éviter le colmatage des égouts par l’élimination du sable et des matériaux grossiers. Le bassin d’égalisation diminue les variations des caractéristiques de l’eau usée en vue de créer une certaine homogénéisation et permet l’aération de l’eau.
Le traitement tertiaire vise l’élément du phosphore pour empêcher l’eutrophisation des lacs par contre les phosphates peuvent être éliminés à l’aide des eaux de fleuve qui contiennent du calcium.
L’assainissement collectif extensif appelé également lagunage comporte comme phase primaire l’élimination des matières en suspension (MS) par simple sédimentation ; c’est un processus qui s’évolue dans deux ou trois bassins disposés en série avec une grande surface et une faible profondeur de 1à 2 m, il s’assure d’une épuration bactrienne aérobie qui dégrade les matières organiques. Au-delà de la dégradation des matières en suspension, il ya celles des molécules organiques résultant de l’activité des bactéries qui utilisent l’oxygène que leur fournissent les phytoplanctons pour la photosynthèse. La dernière étape et la 3ème s’effectue dans le troisième bassin et où le phénomène d’eutrophisation s’y mène.
La dernière méthode proposée par Radoux est l’assainissement collectif intégré ou naturel dont le processus constitue à épurer les eaux usées dans les écosystèmes aquatiques. Dans ce contexte, ils sont nommés hydrosères artificiels. Il regroupe les associations planctoniques d’eau libre, les communautés végétales aquatiques submergées ou flottantes, les communautés hélophytes, les prairies humides et les forêts marécageuses. C’est un dispositif qui permet de bien mener la lutte contre les polluants domestiques. De même, il est généralement utilisé dans les zones à faible densité de population.
Adepoju G ONIBOKUN (2001), la gestion des déchets urbains des solutions pour l’Afrique. L’objectif du présent ouvrage des spécialistes de la gestion des déchets urbains est de mettre en lumière la gouvernance de la gestion des déchets urbains.
L’étude a été menée par des spécialistes sur la gestion des déchets urbains et s’est déroulée dans quatres grandes villes d’Afrique (Abidjan, Ibadan, Dar-es-Salam et Johannesburg).
L’équipe estime que le continent africain qui demeure encore l’un des continents les plus urbanisés enregistre une vitesse fulgurante de sa population urbaine. Par exemple entre 1990 et 1992, l’Afrique et l’Asie ont connu un taux d’accroissement de 4,9% et de 4,2% respectivement tandis que l’Europe et l’Amérique du nord en ont enregistré qu’un taux de 1%. Ces chiffres témoignent la forte accélération de la population de l’Afrique.
Pour l’équipe, cette urbanisation galopante et mal maitrisée répercute entièrement sur la gouvernance des déchets urbains. L’observation de l’environnement urbain des quatre villes laisse le courage d’affirmer l’incapacité et l’insuffisance des institutions officielles et la visibilité des espaces insalubres : amoncellement des déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d’enfouissement menaçant la santé dans les secteurs résidentiels et l’élimination inadéquate des déchets toxiques. De même, pour l’équipe l’absence de mesure d’accompagnement c’est-à-dire des infrastructures sociales de base, remettent en question la compétence dans le domaine de la gouvernance des déchets des pays africains. Le groupe chargé de l’étude établit un programme auquel elle s’intéresse particulièrement aux structures officielles et informelles créées par la société comme les institutions, associations et acteurs d’organismes communautaires, mais également les rapports entre eux. Ceci pour avoir une vision claire sur la manière de gestion des déchets et sa gouvernance. De ce fait, l’étude s’intéresse sur quatres volets : les relations intergouvernementales, les dotations financières, les activités de planification et la participation de la population. La méthodologie de collecte de données adoptée par l’équipe a été d’abord l’acquisition de renseignements généraux sur le pays en question, la maîtrise des questions démographiques, la prise en compte des lois environnementales, et la visite des institutions responsables dans chaque pays. Les recommandations qu’ont bénéficiées chacune des capitales de l’ensemble des pays africains sont bien la résultante de l’étude comparative des différentes manières de gestion des déchets urbains.
Ministère de la Coopération française (Avril 1977) l’assainissement des zones urbaines en Afrique tropicale. L’objectif de l’ouvrage est de renseigner sur l’importance de l’installation d’un réseau d’assainissement mais aussi sur les conditions d’implantation. Ainsi, la structure a apporté les caractéristiques des eaux usées et des eaux pluviales. En plus de cela, une précision sur les conditions d’implantation des réseaux eaux usées et eaux pluviales. Il admet que la confection d’un réseau eaux usées nécessite le recensement des installations sanitaires et leurs points de rejet. Et le réseau eaux pluviales devrait se réaliser dans les points de concentration des eaux surtout les zones de thalweg. En plus, la mise en place d’un réseau doit prendre en compte la nature topographique d’un lieu de ce fait la préférence serait un terrain de pente moyenne. Les pentes fortes peuvent jouer sur l’accélération de l’érosion du sol à cause de la vitesse importante qu’elle octroie aux effluents. Il existe différents types de réseau d’assainissement :
 Le réseau unitaire qui prend en compte à la fois les eaux usées et les eaux pluviales dans un seul tuyau.
 Le réseau séparatif, comme son nom l’indique sépare les eaux usées des eaux pluviales. Le réseau eaux pluviales déversant les eaux collectées dans l’exutoire (fleuves, lacs, mer etc.).
 Les réseaux eaux usées collectant les eaux pour les acheminer vers une station de traitement.
 Le système pseudo-séparatif, les eaux provenant de la propriété privé (eaux usées, eaux de toitures etc.) sont collectées par le réseau eaux usées tandis que les eaux de ruissellement en provenance des espaces publics (voiries, places, etc.) sont mobilisées par le réseau pluvial. Enfin, la procédure de traitement des eaux usées commence par le traitement primaire qui concerne la décantation pour aboutir à une séparation solide- liquide.
Le traitement biologique assuré par les bactéries peut se réaliser en deux manières : en aérobies, c’est-à-dire en exposant l’eau usée à l’air libre pour permettre une oxydation des matières et, en anaérobies, dans ce cas l’eau est à l’abri de l’air mais l’oxygène est emprunté aux sulfates et aux nitrates.
Centre de Service Régional Infoterra (1996) dossier documentaire intitulé gestion et l’exploitation des eaux usées dans la région de Dakar, l’auteur estime que l’assainissement dans la région de Dakar et particulièrement dans la banlieue est prioritaire par rapport à toutes les autres localités du pays. Selon lui, la ville est confronté à un problème de collecte des ordures ménagères, d’évacuation correcte des eaux usées mais également sur le traitement des eaux déjà utilisées. Il nous propose de décrire le système d’assainissement adopté à Dakar dans ses différentes composantes :
 L’assainissement individuel ou autonome qui constitue le plus répandu, utilise les ouvrages comme la fosse septique ou le puisard pour la réception et l’épandage souterrain des eaux vannes et ménagères. Ce système compte pour être véritablement fonctionnel sur les capacités épuratrices du sol.
 L’assainissement collectif intensif qui utilise le réseau d’égout pour évacuer les eaux jusqu’aux stations d’épuration.
 L’assainissement collectif extensif ou lagunage se base sur les capacités épuratrices des écosystèmes liées à l’eau.
La région de Dakar abrite un réseau d’égout fermé long de 623km, 26 stations de pompage et 2 stations d’épuration. Le réseau eaux pluviales est long de 89 km. Le système d’assainissement de la région dans son ensemble souffre des problèmes d’entretien au point de rationner le bon fonctionnement du réseau.
Face à cette problématique de l’assainissement dans la région, l’auteur propose comme solution le recours à des méthodes techniques mais aussi d’informer et la sensibilisation des populations sur les risques qui découlent de la mauvaise gestion des eaux usées.

Géomorphologie de la zone

La commune de Keur Massar abrite des formations sableuses du Quaternaire, qui encadrent des dépressions inter dunaires plus ou moins inondées par les pluies et la nappe phréatique de ces formations.

Les systèmes dunaires

Dans la zone trois grands ensembles de systèmes se sont formées dans des époques différentes. Il s’agit :
 Les dunes vives blanches ou dunes littorales caractérisés par une grande mobilité et des plages et sable coquillier constamment repris par le vent. Ces formations datent de 2000 à 1800 ans Avant l’Actuel (BP). La présence de l’ombrun marin dans ces dunes explique la faible couverture en végétation composée essentiellement d’essences d’halophytes.
 Les dunes jaunes ou dunes fixées occupent l’arrière-plan des dunes vives. Entre ces dunes s’insèrent par endroits des lacs surtout dans la région de Dakar (Retba, Mbeubeuss, Youi, Malika, etc.)
 Les dunes rouges continentales constituent un important erg qui s’étire de la Mauritanie jusqu’à l’Ouest du Sénégal. Ce sont des sols rouges communément appelés sols Dior. Elles se sont formées pendant l’ère ogolienne (15 à 20000 ans BP) d’où l’appellation de dunes ogoliennes. La couverture végétale y est assez importante formant même par endroits des savanes boisées.

Les Cuvettes inter dunaires

Ce sont des dépressions situées en arrière des cordons littoraux qui se sont plus ou moins inondés par des pluies. Certaines cuvettes sont maintenues inondées pendant toute l’année par l’affleurement de la nappe phréatique contenue dans le sable. Elles sont caractérisées par des dépôts de tourbes et d’argiles.

Les différents types de sol

Généralement les sols appartiennent à la classe des sols halomorphes ou celle des sols hydro morphes

Les sols halomorphes

La genèse des sols halomorphes est étroitement liée à la présence des sols sodiques et magnésiens principalement sous forme de chlorures et de sulfates. Dans les zones où dominent les sols halomorphes, les phénomènes de salinités apparaissent par tâches plus ou moins étendues. Pour la plupart, la salure est due à une évaporation importante pendant la saison sèche qui provoque en surface une très forte concentration en sel.

Les sols hydro morphes

Les sols hydro morphes occupent les dépressions inter dunaires et évoluent sous l’influence de la nappe phréatique, plus ou moins affleurant qui provoque un engorgement total ou partiel, permanent ou temporaire de leur profil selon leur position topographique.
En fonction du niveau de la nappe et de ses fluctuations, on passe progressivement des sables de la dune rouge où se sont développés les sols « Dior », aux sols semi-tourbeux plus ou moins inondés en permanence, au fond de la dépression.

Les sols à hydromorphie totale permanente ou semi-permanente

Ces sols sont localisés dans le bas fond. Ils sont submergés en permanence ou inondés une grande partie de l’année par une nappe qui se stabilise à très faible profondeur.

Les sols à hydromorphie totale ou permanente

Ils succèdent, en direction du plateau, aux sols plus ou moins submergés en permanence. Leur évolution est étroitement liée aux fluctuations de la nappe. Les sols sont inondés pendant la saison des pluies, et évoluent tout le reste de l’année sous l’influence de la nappe qui se stabilise à environ 1 m de profondeur.

Sols à hydromorphie partielle de profondeur (sols peu humifères)

Ce sont des sols de sommet de pente qui font immédiatement suite aux sables rouges des « Dior ». Ils sont généralement occupés par une palmeraie (Elaeis Guinness) plus de 2 m, mais qui peut remonter jusqu’à 1 m dans certaines zones.

La Végétation des milieux d’eaux douces

La végétation des cuvettes peut être subdivisée en deux groupes, qui se différencient en fonction de la teneur en sels de la nappe, et à l’intérieur de chacune d’elle, les groupements se différencient en fonction de la profondeur de cette nappe.
 En présence d’une eau douce normale (0,2 g/l de sel), on observe sur les sables humides le groupement à Polycarpon sp. Lorsque la cuvette s’approfondit, il est remplacé par Kyllinga perviana qui à son tour cède la place à Lipia et Panicum repens qui sont beaucoup plus hygrophiles.
 Lorsque le sel de la nappe d’eau douce est inférieur à 0,2 g/l nous observons une autre série qui se succède ainsi : Polycarpon sp, Xyris anceps et Schizachirieum compressum puis Laurembergia villosa. L’approfondissement se poursuivant le groupement à Typha australis apparait, ce dernier passe au Pycreus mundtti ; lorsque la marre devient permanente.

La végétation des milieux salés ou saumâtres

La végétation des milieux salés est constituée de groupements à Salicornia senegalensis en début de saison sèche et de groupements aquatiques flottant à Rupia maritime en début d’inondation, ce sont des halophytes. Ce type de végétation joue un rôle primordial dans la détermination des caractéristiques du milieu : elle permet d’estimer le type de minéraux présents, la profondeur de la nappe avant analyse et influence la pédogenèse. Le couvert végétal est à l’origine de l’accumulation de la matière organique dans les dépressions humides qui forment les tourbières des Niayes.
Dans les zones où la végétation est abondante et permanente le sol est fixé notamment par le groupement à Vetiveria nigritana, il n’y donc pas de processus de mobilisation des sables dunaires. La détérioration du couvert végétal, du fait de la sécheresse et de l’action anthropique fut très rapide ces dernières années.
La physionomie actuelle de la végétation de la commune se caractérise par une végétation clairsemée avec des espaces dénudés et des lacs asséchés. On observe une extension rapide des cultures maraichères, des bordures vers le centre de la dépression, suivant la baisse du niveau de la nappe et la qualité du sol.
Actuellement une flore relique, très rare est représentée par le Detarium senegalensis, la mangrove (Avicenia africana et Rhizophora racemosa), que l’on a clôturé pour la protéger.
Dans certaines dépressions l’espèce Typha australis y est très entretenue, ce type de formation représente les caractéristiques d’une Niayes en voie de dégradation (raynal, 1963). L’espèce paspalum vaginatum est également très bien représentée dans les bas-fonds, Ceci témoigne de la présence d’un faible taux de sel dans le milieu.
Le Tamarix senegalensis caractérise les sols riches en sel, tandis que Adansonia digitata se développe sur les sols calcaires.

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Table des matières

Introduction Générale
I. PROBLEMATIQUE
7. Contexte
8. Justification de l’étude
9. Questions de recherche
9.1 Question Générale
9.2 Questions spécifiques
10. Objectifs
10.1 Objectif Général de l’étude
10.2. Objectifs spécifiques
5.Hypothèses
5.1 Hypothèse Générale
5.2 Hypothèses spécifiques
II. Discussion Conceptuelle
III. Méthodologie de recherche
1. La recherche documentaire
2. Les entretiens exploratoires
3. L’échantillonnage
4. L’échantillon
5. Echantillonnage
6. Instruments de collecte et d’analyse de données
6.1 Questionnaire
6.2 guide d’entretien
7. Traitement, analyse et cartographie
V. Revue de la littérature
Première partie : présentation de la commune de Keur Massar
Chapitre : Présentation physique de la zone d’étude
VI. La Géologie de la commune
1. Les dépôts ante quaternaires
VII. Géomorphologie de la zone
1. Les systèmes dunaires
2. Les Cuvettes inter dunaires
VIII. Les différents types de sol
1. Les sols halomorphes
2. Les sols hydro morphes
a. Les sols à hydromorphie totale permanente ou semi-permanente
b. Les sols à hydromorphie totale ou permanente
c. Sols à hydromorphie partielle de profondeur (sols peu humifères)
IX. La Végétation
a. La Végétation des milieux d’eaux douces
b. La végétation des milieux salés ou saumâtres
X. Le climat
1. La température
2. La pluviométrie
3. L’humidité relative
4. Insolation
5. Evaporation
6. Les Vents
Conclusion
Chapitre II : Le cadre humain de la commune
Introduction
I. Historique du milieu
II. La répartition de la population par âge et par sexe
1. La répartition par âge
2. Répartition selon le sexe
III. Evolution de la population
IV. Les secteurs sociaux
1. La santé
2. L’éducation
3. Les ouvrages de desserte en eau potable
Conclusion partielle
Deuxième partie : La gestion des eaux usées dommestiques et pluviales
Chapitre I : Les facteurs explicatifs du problème d’assainissement dans la commune
Introduction
A. Les paramètres physiques
A.1 Les facteurs topographiques
A.2 Les causes liées à la variabilité pluviométrique
B. Le problème lié à l’occupation de l’espace
C. Le manque d’ouvrages d’assainissement collectif
D. Mauvais aménagement des infrastructures
Conclusion partielle
Chapitre II : La gestion des eaux usées domestiques et pluviales
A. Les acteurs autour de la question d’assainissement
A-1 La gestion de l’Etat
A-2 Le rôle de la commune
A -3 Le rôle de la population
B. Le mode d’évacuation des eaux usées ménagères
B-1 Le mode d’évacuation des eaux vannes
B.2 Méthode de vidange des fosses
C. La gestion des eaux pluviales
Conclusion partielle
Troisième partie : Les impacts environnementaux
Chapitre I : Les impacts environnementaux du problème d’assainissement des déchets liquides
III- Evaluation usées domestiques de la pollution des eaux
A. La pollution physique
A-1. Les matières en suspension (MES)
A-2. Les matières décantables et non décantables
A-3. Les matières volatiles en suspension (M.V.S)
A-4. Les matières minérales et les matières sèches totales
A-5. La température
B. La pollution chimique organique
C. La pollution biologique
C.1 Les bactéries
C-2 Les virus
C-3 Les Zoo-parasites
IV- Les impacts environnementaux
II-1. Manifestation des inondations dans la commune de Keur Massar
b. La durée des stagnations d’eau
II-2 La pollution de la nappe
II-3 La pollution de l’air
II-4. Un cadre de vie désagréable
Chapitre II : Les stratégies de lutte et les pérspectives
Introduction
D. Les solutions proposées par l’Etat
E. Les stratégies d’adaptation des populations
F. Les perspectives
Conclusion Générale

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