VERS LA PROFESSIONALISATION DES PAYSANS PRODUCTEURS 

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LA PHASE EXPLORATOIRE ET PREPARATOIRE :

Le travail de recherche commence toujours par une étape interrogative et exploratoire. Dans une démarche scientifique, cette phase inclus trois taches indispensable dont : la détermination du choix du sujet sur lequel on va travailler ainsi que la recherche d’une question de départ, la problématique. Ensuite, la prise de connaissance du sujet grâce aux explorations bibliographiques et des documentations et enfin une séance de visite préliminaire sur terrain.

Présentation du sujet de recherche :

La justification du choix du sujet et de la zone d’étude :

Le choix du sujet et de la zone d’étude dépend de quelques facteurs majeurs. Cela pourrait être le fruit du vécu et l’appréciation personnelle du chercheur ; l’utilité du sujet selon le contexte que ce soit social, économique, ou politique. Le choix repose aussi sur des connaissances que l’on a acquis lors des différentes lectures : journaux, ouvrages d’actualité, la pensée de certains auteurs…
Ainsi fait, notre choix s’est basé sur quelques motifs :
 Le pays betsileo pour notre mémoire de DEA parce que depuis la réalisation de notre mémoire de maîtrise, nous nous sommes déjà orientées vers cette zone ;
 De plus, à notre connaissance, peu de chercheurs se sont encore penchés dans cette zone. Cependant, la rareté des études géographiques, notamment dans les zones qui pourraient avoir de fortes potentialités, peut freiner à leur développement ;
 L’importance de la filière café dans la région nous intéresse étant donné que cette activité constitue une importante source de revenu pour une bonne partie de la population locale, notamment pendant les périodes de récolte. En plus, nous estimons que c’est un sujet d’actualité vue les différentes stratégies mises en oeuvre pour la relance de la filière à cause de la chute de production et de l’exportation de ce produit pendant ces deux dernières décennies.

La problématique de recherche :

La problématique est l’énoncé du but de la recherche. Elle se présente souvent sous forme de question par laquelle on implique la possibilité d’une investigation en vue de trouver une réponse fiable et de nouvelles informations.
La filière café malgache représente 0,2% du PIB national seulement, selon les données de l’Organisation internationale du Café (ICO). C’est moins important par rapport à la riziculture irriguée dont la part dans le PIB est estimée à 15%5. La filière café affiche aujourd’hui une régression importante. Ainsi, le café malgache souffre de baisse quantitative constante et d’une mauvaise qualité de produit suite à la vieillesse des plantations existantes et aux mauvaises conditions de culture, de récolte, de traitement médiocre (café de faible granulométrie, verte, et humide…) et de problème de prix à cause de la dévaluation de la monnaie nationale. Hormis, le café pourrait constituer une grande source de revenu pour la population malgache, surtout pour celle des zones productrices comme le District de l’Isandra, dans la Région Haute Matsiatra, du fait que c’est une culture d’exportation. Ainsi, la problématique suivante se pose : « En quoi le dynamisme de la filière café constitue-il un moteur de développement économique local dans le sous-espace de l’Isandra ? »
Cette question principale nous conduit à avoir les questions secondaires qui feront l’objet d’une réponse tout au long de ce travail : Quelles sont les variables positives (environnementale, humaine, sociale, politique…) susceptibles de booster la production de café locale ?

Les objectifs du travail de recherche :

La présente étude prévoit de démontrer dans quelles mesures la filière café pourrait constituer une porte d’entrée vers un dynamisme économique dans la Région Haute Matsiatra, particulièrement dans le sous- espace de l’Isandra. Dans ce sens, les principaux objectifs de ce travail consistent à :
– Déterminer la capacité de production de café dans la zone afin d’améliorer le niveau de vie des producteurs.
– Mettre en exergue l’originalité de la filière dans le sous-espace de l’Isandra et la valeur ajoutée économique qu’elle génère auprès de la paysannerie locale.
– Examiner les démarches déjà mises en oeuvres pour le développement de la filière et voir les possibilités d’amélioration du système de production ainsi que le niveau de vie, en général, des producteurs.

La recherche bibliographique et la documentation :

La bibliographie est formée par de document à caractère général et d’articles portant sur les études rurales. Dans cette première phase, il est important de classer les documents selon leur type, c’est-a-dire en ouvrages généraux, ouvrages spécifiques, ainsi que les autres documents obligatoires comme les ouvrages institutionnels, les rapports d’activités des organismes oeuvrant dans la Région, les mémoires académiques ainsi que les fonds de carte.

Les ouvrages généraux :

La constitution d’une bibliographie fait partie des apprentissages documentaires incontournables. Cette étape consiste en un recueil de données existantes au sein de plusieurs centres de documentation et bibliothèques ainsi que chez les organismes locaux et régionaux, qui interviennent dans la zone d’étude (au département de Géographie, à l’ESSA, à l’INSTAT, au CNCC, et surtout au sein du projet AROPA).
Ils constituent les éléments de base pour l’évaluation des aspects physiques, humains et économiques de la zone d’étude. Ils permettent d’avoir une connaissance globale sur la méthodologie de recherche, le sujet de recherche et les caractéristiques géographiques de la zone d’étude ainsi que sur la technique d’une approche filière et la filière café en général. Les données obtenues sont majoritairement qualitatives.
Cette phase permet aussi d’apporter des points de repères méthodologiques permettant de clarifier toutes les démarches à suivre pour l’élaboration du travail de recherche.

Les ouvrages spécifiques :

Ces types d’ouvrage sont surtout formés par les rapports d’activités des organismes ou des mémoires académiques ayant travaillé sur le thème et la zone d’étude. Les travaux universitaires : formés par les mémoires académiques préalables se rapportant à la zone d’étude et à l’exploitation agricole dans le District. Les rapports et revues : ce sont des documents fournis par les organismes et services qui travaillent plus spécialement sur la filière café, par exemple le document sur le « plan stratégique de développement de la filière café Arabica » fourni par l’Organisme public de Coopération Intercommunale Isandra en 2011,….
Ils constituent, à cet effet, le pilier du travail de recherche et les informations qu’ils fournissent sont généralement d’ordre quantitatif. Effectivement, ces ouvrages sont utilises pour compléter les données et informations issues des travaux sur terrain.

Les entretiens préliminaires et étude de documents :

Des visites ont été effectuées auprès des autorités locales afin d’avoir une connaissance plus nette sur le niveau de développement de la zone d’étude et sa situation administrative. Ces informations sont complétées par des entretiens préliminaires avec certaines personnes ressources à savoir : les responsables du projet AROPA, du PAR, du CNCC, de la TTR et déjà avec quelques producteurs de café afin d’obtenir un certain éclaircissement sur le dynamisme de la filière café dans la zone.
Par ailleurs, le pré-terrain consiste à effectuer un dépouillement d’archive. Ce dernier est un complément de ce que l’on a déjà obtenu au cours des entretiens préliminaires dont l’objet est tout document sélectionné a été traité comme une donnée de la recherche, au même titre que les informations recueillies par enquêtes durant les travaux sur terrain. Les documents consultés sont surtout des données statistiques sur la production agricole dans le District d’Isandra, notamment celle de la filière café, afin de vérifier sa part de production au niveau régional voir national. Cette étape a permis d’avoir des données plus nettes et plus précises sur les différents indicateurs de développement de bases de la zone et surtout sur l’importance de la filière café dans la vie quotidienne de la population.
Durant cette période, la procuration de fonds de carte a été aussi une tache indispensable dans le but de réaliser les croquis de synthèse.

Visite et observation de pépinière à Sahambavy :

Dès cette séance de pré-terrain, nous avons déjà eu la chance de visiter la pépinière du « café de qualité » de la Société SIDEXAM à Sahambavy. Cette pépinière abrite, au total, 16 700 jeunes plants de l’espèce Arabica, repartis sur 15 plate-bondes.
Mais pourquoi avoir choisi le café Arabica ?
Le café Arabica pousse dans une zone se trouvant à plus de 800m d’altitude c’est-à-dire dans les Hautes Terre centrales de Madagascar. Ce type de produit présente des avantages non négligeables du fait que non seulement il s’adapte au climat des Hautes Terres mais également plus résistant face aux diverses maladies comme la « rouille ». C’est à cause de cela que la Société SIDEXAM entreprend un essai de production de cette espèce dans le but de le destiner à l’exportation par le biais de la Société TAF.

LA PHASE DE COLLECTE DE DONNEES SUR TERRAIN :

Cette action consiste notamment à capitaliser toutes les informations et base de données utiles pour interpréter la problématique. Cette phase s’étale dans une période de deux semaines, approximativement c’est-à-dire du 23 Novembre au 03 Décembre 2013.
En sciences humaines, on dispose de quatre grands types de méthode de recueil de données : l’étude de documents, l’observation, le recours à des questionnaires et l’entretien. Chacune de ces approches correspond à un type de questionnement et seuls le questionnaire et l’entretien sont des méthodes de production de données verbales6. Et il est aussi très rare qu’une seule méthode de recueil d’information permette à elle seul de donner l’information nécessaire7. Ainsi, après l’observation des indicateurs plausibles, une stratégie de recueil d’information composée en même temps de ces quatre méthodes est adoptée en choisissant l’enquête par questionnaire comme méthode prioritaire.

Le choix de l’échantillonnage :

Faute de disposer des moyens de transport et du temps suffisants pour réaliser une investigation exhaustive sur l’ensemble de la population parente, la technique d’enquête par sondage ou par échantillonnage a été utilisée. L’enquête menée sur échantillon doit permettre de généraliser les résultats à l’ensemble de la population ciblée. La taille de l’échantillon est déterminante parce ce que plus l’échantillon est important, plus la généralisation sera fiable.
En général, la zone d’étude est le District d’Isandra, mais les zones touchées par l’étude ont été localisées dans des sites bien définies (les deux Communes rurales d’Isorana et d’AnjomàItsara). Les ménages et personnages potentiellement touchés par les activités agricoles, particulièrement la filière café, dans la zone ont été alors considérés comme population parente. Ainsi, les zones d’intervention de l’étude sont choisies selon les conditions d’accessibilité et leur possibilité à pouvoir représenter le District tout entier en matière de production.

ISANDRA : UNE ZONE FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRICOLES ET A LA CAFEICULTURE

LE CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE :

Un relief accidenté mais propice à la pratique agricole

Le sous-espace de l’Isandra se présente sous forme de relief montagneux très rocheux, heurté par des massifs isolés et sillonnés par des dépressions étroites, ainsi que des larges bassins de basses collines intercalées de plaines et de rizières (cf. croquis 3). Les bassins versants sont couverts de savanes (« bozaka ») et de forêts de reboisement dont les pinus et les eucalyptus sont les espèces qui dominent. Ils sont encore peu aménagés mais on peut dire que c’est une zone à vocation pastorale. Les « tanety » sont destinés à la pratique de cultures pluviales (manioc, maïs, riziculture sur tanety….) et servent de pâturage pour l’élevage bovin. Les bas-fonds sont couverts de différentes sortes de cultures surtout la riziculture en terrasse qui spécifie le pays Betsileo (cf. photo 1).
Sur cette photo n°1, on voit sur le premier plan les « bozaka » qui spécifient le paysage des « tanety » dans l’Isandra. En second plan, les parcelles de rizières dans le bas fond, clôturées par des arbres fruitiers comme le bananier, le pêcher,… et des cultures maraîchères (tomates, légumes). Enfin, en troisième plan, ce sont les autres cultures vivrières composées de maniocs et de patates douces qui occupent la pente.
D’après ce croquis 3, le sous-espace de l’Isandra est une zone d’altitude étend donné que l’altitude moyenne avoisine les 1210 m. Il est caractérisé par des chaînes de montagnes qui se prolongent depuis Andoharanomaitso à Isorana. La partie nord notamment la Commune de Fanjakànaabriteles points les plus élevées dépassant les 1700 m.

Un climat tropical d’altitude adapté à la caféiculture :

Puisqu’on a une zone qui se trouve dans les Hautes Terres Centrales de Madagascar, il s’agit, à Isandra, d’un climat tropical d’altitude divisé en deux saisons bien distinctes, à savoir : la saison pluvieuse qui va de Décembre à Mars et la saison sèche et fraîche entre le mois de Mai et le mois d’Octobre. C’est en Décembre, Janvier et Février que tombe la plus forte quantité de pluie mais le niveau de précipitation baisse progressivement jusqu’à atteindre ses plus faibles valeurs en saison sèche. Toutefois, les pluies tombent en moyenne 15 jours par mois.
En général, le café pousse dans les zones intertropicales. En d’autres termes, les conditions climatiques qui lui sont favorables correspondent à une humidité importante entre 1.000 et 2.000 mm par an ainsi qu’une température comprise entre 18 et 24°C.

La prédominance de la savane sur sols ferralitiques :

La savane : une formation typique de la zone :

La couverture végétale du sous-espace de l’Isandra est essentiellement composée de savanes herbeuses s’étendant sur une superficie très vaste laissant de temps en temps une place pour des îlots de forêts naturelles et de reboisement (cf. photo 2). Ce sont donc, la savane herbeuse hyparrhéniarufahétéropogon et la savane herbeuse de l’ouest à hyparrhéniadissolutahétéropogon. Cette prédominance de grande superficie est caractérisée par un vaste étendu de pâturage propice à l’élevage bovin. Ces deux types de savanes sont délimités par un mince filet de forêt de reboisement de même altitude composée de pinus et d’eucalyptus qui sont des ressources exploitables à grande échelle dans la zone.

Un espace agricole difficile à maîtriser :

Malgré les difficultés physiques de ce milieu naturel, la population de l’Isandra reste dynamique et on peut dire qu’il y a des liens étroits entre l’agriculture et l’élevage bovin. De la sorte, presque la totalité de la population pratique l’agriculture et l’élevage comme leurs activités principales sauf que le relief tourmenté de la région influe beaucoup sur l’emplacement des terres cultivées qui, généralement se répartissent sur les pentes de collines et dans les bas-fonds.
Les « tanety » non-aménagés sont couverts particulièrement par les savanes et parfois par les forêts de reboisement. Sur les pentes et les vallées, les terrains de culture, notamment les rizières sont disposées en terrasse suivant les courbes de niveau, donnant un aspect typique au paysage betsileo, tandis que les bas-fonds sont divisés en parcelles de formes variables. Les principales cultures sur « tanety » sont les haricots, les patates douces, les maniocs et les arachides. Les cultures à tubercules occupent la moitié des surfaces et les légumineuses à graines (haricot, arachide) en occupent près de 20%.
En ce qui concerne la caféiculture, elle reste encore peu visible sur le paysage agricole de l’Isandra malgré sa réputation dans toute la Région. Néanmoins, elle commence depuis quelques temps à être reconnue par les paysans ; d’où l’augmentation de la superficie des terrains de culture et des caféiculteurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE ET CONDITIONS GEOGRAPHIQUES DU SOUS-ESPACE DE L’ISANDRA
Chapitre I : LES DEMARCHES DE LA RECHERCHE
A. LA PHASE EXPLORATOIRE ET PREPARATOIRE
B. LA PHASE DE COLLECTE DE DONNEES SUR TERRAIN
C. LA PHASE D’ANALYSE ET LA REDACTION
Chapitre II : ISANDRA : UNE ZONE FAVORABLE AUX ACTIVITES AGRICOLES ET A LA CAFEICULTURE
A. LE CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
B. UN POTENTIEL HUMAIN INCONTOURNABLE AU DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE
C. UNE DIVERSITE D’EXPLOITATION DOMINEE PAR LES CULTURES VIVRIERES
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Chapitre III : LES FACTEURS DE LOCALISATION DE LA CULTURE DE CAFE DANS LE SOUS-ESPACE D’ISANDRA
A. LA CAFEICULTURE : UNE ACTIVITE MARQUANT LE PAYSAGE AGRICOLE DE LA ZONE
B. UN SYSTEME AGRICOLE TRADITIONNEL
Chapitre IV : LA STRUCTURE DE COMMERCIALISATION DU CAFE A ISANDRA 39
A. DE LONGS TRAITEMENTS POST-RECOLTE
B. LA DIMENSION SPATIALE DES PRODUITS DE LA FILIERE
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Chapitre V : ETATS DES LIEUX DE LA FILIERE ARABICA DE L’ISANDRA
A. CONTRAINTES ET FACTEURS BLOQUANTS DE LA FILIERE CAFE DANS LE SOUS-ESPACE DE L’ISANDRA
B. ATOUTS ET OPPORTUNITES DU CAFE ARABICA DE L’ISANDRA
Chapitre VI : VERS LA PROFESSIONALISATION DES PAYSANS PRODUCTEURS 
A. LE PROJET AROPA : UN ORGANISME D’APPUI AUX ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS
B. LA PROFESSIONNALISATION DES PRODUCTEURS
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

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