Les enjeux d’une gouvernance de l’estuaire du Saloum

Contexte général
Par contexte environnemental général, nous entendons démontrer explicitement les justifications et les objectifs de notre travail de recherche. Autrement dit, l’intérêt scientifique qui constitue la source de notre abnégation à vouloir réussir cette méticuleuse entreprise qu’est la thèse de doctorat. En effet, notre thématique s’articule autour de la problématique de la gestion des écosystèmes en Afrique en général et de sa partie occidentale en particulier. Plus précisément, à propos de l’Afrique occidentale dont fait partie le Sénégal, Assane Seck et Alfred Mondjannagni disent que « Par ses types de reliefs, par les grands facteurs de ses climats, par ses hommes et leurs activités traditionnelles, ce bloc présente une unité certaine » (1975, p.5-8) . En tant que composante et Finistère de l’Afrique de l’ouest, le Sénégal est un pays de type « sahélien » (R. Brunet, R. Ferras et H. Théry) dans presque toute sa partie nord et centrale. C’est ce que le PNAE (plan national d’actions pour l’environnement) appelle « Pays sahélien à la pointe extrême ouest du continent africain » (1995, p.79) . Quant à Buovolo (2003), il dira que « le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain, entre 12° 30’ et 16° 30’ de latitude nord et entre 11° 30’ et 18° 30’ de longitude ouest. Sa superficie est de 197161 kilomètres carrés » (cité par D. Quentin, 2003-2004) . Une description et une présentation plus détaillées de ce pays, relativement petit, ont été faites aussi par Véronique L’Hoir (1999-2000) qui affirme que « Bordé par l’océan Atlantique sur une distance de 700 Km, le Sénégal est le pays le plus occidental du continent africain (Finistère) » .

La notion de « Paysage Culturel » : est-ce le cas du patrimoine mixte du delta du Saloum ?

Au départ, la définition succincte, laconique de l’UNESCO disait que c’est une « œuvre combinée entre l’homme et la nature (locale) ». Il ne s’agit pas de l’homme au sens exclusivement biologique, mais aussi de ses activités socio-économiques et de ses valeurs culturelles. Donc un paysage culturel renvoie à un patrimoine mixte, c’est-à-dire globalement au développement local durable. En effet, un paysage culturel est un territoire aménagé, anthropisé de façon relativement durable car son aménagement et sa gestion tiennent compte des réalités socio-culturelles locales en particulier. Il s’y ajoute, en dehors du nécessaire équilibre entre l’humain et la nature, que le local doit donc primer sur l’extérieur pour que ce paysage culturel puisse se distinguer par sa dynamique et sa singularité, c’est-à-dire un paysage culturel vivant et exceptionnel. Mais, cette œuvre peut-elle être parfaite, immuable et sans failles à cause des influences culturelles et socio-économiques extérieures émanant de la mondialisation et de la globalisation des échanges ? Les besoins croissants qui émanent d’une explosion démographique, à l’échelle locale et planétaire, menacent ils les paysages culturels ? L’influence des changements climatiques (physiques et planétaires) menace-t-elle les paysages culturels en général et la RBDS en particulier ? Bref, l’homme peut-il tout tirer du local exclusivement sans avoir besoin de l’extérieur, et le milieu local peut continuer à se régénérer sans l’apport de l’extérieur ? Voilà autant de questions qui, à notre avis, ne sont pas sérieusement prises en compte par l’UNESCO dans sa tentative de définition du « paysage culturel». En effet, la science et l’expérience empirique ont montré que le local est très intimement lié au global et inversement, tant d’un point de vue politico administratif que naturel. L’interconnexion et la complémentarité sont alors des réalités à saisir complétement. Il importe donc, une fois de plus, de préciser que cet esprit critique, et non un esprit de critique (nihilisme), est fondamental pour mieux cerner les limites de cette définition. En clair, une telle définition de l’UNESCO est idéaliste, parfaite sur le papier et théoriquement, mais dans la pratique la réalité en est tout autre. Souvent les experts (fonctionnaires) de l’UNESCO se mettent à rêver dans leurs bureaux en créant des concepts et des définitions, sans la prise en compte des réalités du terrain, et pire ils ignorent même généralement celles-ci. Revoir la définition pour plus de réalisme, moins d’utopie, d’imaginaire nous semble très vital. Mais attention, précisons que nous ne prônons point le perfectionnisme.

Histoire de la collecte des données et répartition des tâches institutionnelles

Les outils utilisés et l’organisation des travaux, dans le temps comme dans l’espace, ont été d’une importance particulière tout au long de cette minutieuse recherche de données. Cependant, force est de noter qu’avant de mener une quelconque activité formelle de recherche il a fallu d’abord clarifier les clauses d’une convention de cotutelle de thèse afin de savoir les vraies responsabilités administratives de chacune des deux universités. Dans le cadre de cette cotutelle de thèse, la partie théorique (les facteurs humains et l’élucidation conceptuelle; impacts de l’homme sur les patrimoines naturels du delta du Saloum ; impacts de la dégradation de la nature sur la vie humaine et le patrimoine culturel en particulier ; les caractéristiques du paysage culturel du delta du Saloum et les menaces qui pèsent sur ce site) de nos recherches sera pilotée par l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne (France) alors que l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) s’occupera de tout ce qui est relatif aux activités pratiques (recherches documentaires, phase de terrain) et à l’étude des facteurs physiques. Ainsi, aux conditions de recherches complexes liées à l’enclavement de la zone, à la chaleur accablante, au relatif bas niveau de vie (manque d’eau douce et/ou potable, manque voire absence totale d’électricité, alimentation déficitaire, etc.), viennent s’ajouter des réalités socio-culturelles à cerner avec beaucoup de finesse (mentalité capricieuse, réticence vis-à-vis de l’étranger en général et du politico-intellectuel en particulier, etc.). La peur d’être utilisés comme des cobayes dans des recherches dont ils estiment qu’ils ne voient point les résultats poussent souvent ces locaux à se replier sur eux-mêmes ou au mieux à exiger des pourboires. Les consultations documentaires n’ont pas été aussi d’une grande facilité, surtout au Sénégal, vu la nature de la thématique que nous avons abordée. En effet, les ouvrages portant précisément sur l’étude des patrimoines et des paysages culturels font toujours défaut au Sénégal, étant donné que ces concepts sont relativement nouveaux et ne sont donc presque pas connus du grand public universitaire ainsi que par les milieux politico-administratifs. Enfin, les données cartographiques et statistiques (études de laboratoire) font défaut aussi. Ces nombreuses complications ont quelque peu entravé nos activités de recherches, mais nous avons tout de même tenu à aller jusqu’au bout. Il faut dire, avant de nous lancer dans un projet de thèse, que nous nous étions déjà préparés psychologiquement et mentalement pour pouvoir parer à toute éventualité.

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Table des matières

Introduction générale
Contexte général
Problème général de la recherche et cadre théorique
– Problématique
– Recherche documentaire et état de la recherche
– Justification et choix du thème
– Questions de la recherche
– Délimitation du champ d’investigations
– Les objectifs et hypothèses de recherches
Cadres opératoire et méthodologique
– Cadre opératoire
– Cadre méthodologique
– Histoire de la collecte des données et répartition des tâches institutionnelles : Phase
de terrain ; L’utilité du traitement et l’analyse des données
– Analyse quantitative et qualitative
Finalité de la recherche : les résultats attendus
Première partie : Caractéristiques biophysiques du patrimoine naturel du delta du Saloum, composante d’un paysage culturel vivant
Chapitre I : Un domaine biogéographique deltaïque particulier
I-1 : Les caractéristiques du patrimoine écobiogéographique du delta du Saloum
I-2 : Les unités morphopédologiques, signes d’une faible topographie favorable à la
biodiversité et à l’implantation humaine dans le delta du Saloum
I-3 : Le patrimoine biophysique du delta du Saloum comme composante essentielle
du paysage culturel local
Chapitre II : L’eau comme élément déterminant du patrimoine naturel
du delta du Sine Saloum
II-1 : Les principaux facteurs et caractéristiques de l’hydrodynamisme estuarien
II-1-1 : L’inversion hydrodynamique et l’évolution hydrologique dans le delta
II-1-2 : Les divers impacts de l’inversion hydrodynamique sur les patrimoines
biophysiques
II-2 : Les caractéristiques systémiques du patrimoine climatique et son importance
dans le cycle hydrodynamique du delta du Saloum
II-2-1 : Les facteurs généraux du patrimoine climatique et sa contribution dans le
l’évolution biophysique du delta
II-2-2 : Les diverses caractéristiques du patrimoine climatique du delta du Saloum
II-2-2-1 : L’importance des vents dans le mécanisme climatique
II-2-2-2 : Les autres éléments du système climatique dans l’évolution du cycle de
l’eau du delta du Saloum
Chapitre III : La végétation et la faune comme éléments de la
biodiversité et du patrimoine naturel du delta du Saloum
III-1 : Les impacts de la faible topographie et de l’inversion hydrodynamique sur les
diverses ressources du patrimoine végétal dans le delta du Saloum
III-1-1 : Les impacts sur les formations végétales des zones submersibles et bordures
III-1-2 : Les impacts sur les formations végétales des zones non submersibles
III-2 : L’évolution des ressources animales et faunistiques du delta du Saloum
III-2-1 : Une variété fragile de ressources halieutiques dans le delta du Saloum
III-2-2 : La fragilité de la diversité de la grande et moyenne faune terrestre
III-2-3 : Les impacts sur la diversité des oiseaux d’eau et des tortues
Conclusion partielle de la première partie
Deuxième partie : Le patrimoine socioculturel du delta du Saloum en mutation
Chapitre I : Le delta comme point de convergence des séréres et des socés notamment
I-1 : Les diverses attractions du patrimoine biophysique (climatique et eau) sur le
peuplement du delta
I-2 : Analyse des patrimoines naturel et culturel dans l’estuaire pour une meilleure
compréhension des origines et de l’évolution du terme « Sine Saloum »
Chapitre II : La question de l’importance de l’eau, de la biodiversité et
de la terre continentale dans la vie socio-économique locale
II-1 : La pratique de l’activité agrosylvopastorale dans la zone continentale du delta
du Sine Saloum comme élément d’un patrimoine culturel immatériel
II-2 : La pêche et le transport par pirogue dans les milieux insulaires comme
éléments du patrimoine culturel du delta du Sine Saloum
II-3 : L’importance de l’exploitation des produits forestiers et de la chasse dans le
dynamisme du paysage culturel du delta du Saloum
II-4 : La transformation des produits halieutiques et autres activités locales comme
signes des influences du patrimoine naturel sur la vie socio-culturelle dans le delta
Chapitre III : Fragilisation grandissante des équilibres des patrimoines
du paysage culturel du Sine Saloum
III-1 : La fragilisation du patrimoine naturel à travers la dégradation des ressources
III-2 : La fragilisation du patrimoine culturel à travers la détérioration des valeurs
culturelles locales anciennes
Conclusion partielle : un paysage culturel dynamique et exceptionnel, mais très
sévèrement menacé par des facteurs anthropiques et physiques
Troisième partie : Enjeux et perspectives d’une gestion durable des patrimoines de la RBDS
Chapitre I : Les impacts des déséquilibres naturels et biophysiques
I-1 : Les facteurs physiques de la dégradation écologique dans le delta du Saloum
I-1-1 : Les facteurs d’ordre hydroclimatique : du local au planétaire
I-1-2 : Les causes et les conséquences de la rupture de la pointe de Sangomar sur
l’évolution hydrodynamique et les patrimoines naturels dans le delta du Saloum
I-2 : La salinité et l’acidification des eaux comme principale menace chimique des
terres agrosylvopastorales et de la biodiversité
I-2-1 : Les impacts de la salinité dans la dégradation de la végétation du delta
I-2-2 : Les incidences de la salinité sur l’état des ressources halieutiques locales
I-2-3 : Les conséquences du sel sur la grande et moyenne faune terrestre de la RBDS
I-2-4 : L’état des ressources ornithologiques d’eau et les tortues de la RBDS
Chapitre II : Les déséquilibres sociopolitiques et démographiques
II-1 : Un cadre réglementaire institutionnel relativement incohérent et inefficace au
niveau national
II-2 : Les impacts négatifs de la croissance démographique et de la pauvreté sur le
patrimoine mixte du delta du Saloum
II-3 : L’échec de la décentralisation à travers les politiques locales successives de
partenariat pour une gestion participative
II-4 : Les effets négatifs d’un tourisme non « responsable » sur l’environnement naturel du delta du Saloum
II-5 : Les divers effets négatifs des autres activités socio-économiques locales
II-5-1 : Echec et impacts des politiques de pêche locale non durable
II-5-2 : Limites et méfaits des diverses politiques agrosylvopastorales locales
Chapitre III : Propositions de stratégies de gestion durable du territoire
culturel local de la RBDS
III-1 : L’importance du territoire dans la gestion des paysages culturels pour un développement local durable
III-1-1 : Politique d’aménagement du territoire et décentralisation :
pour une autre approche au Sénégal et dans l’aire deltaïque du Saloum en particulier
III-1-2 : L’importance de la participation populaire, de la concertation et de la médiation dans les politiques de développement territorial durable du delta
III-1-3 : Une meilleure politique de marketing territorial et une
réduction de la pauvreté à travers une meilleure valorisation des
ressources pour un développement local durable dans la RBDS
III-1-4 : Plus d’éducation environnementale et une amélioration de l’empreinte écologique locales, conformément aux ODD (objectifs de développement durable)
III-1-5 : Pour un vrai PGIZC (plan de gestion intégrée de la zone
côtière) au Sénégal, au profit des patrimoines, surtout du delta du Saloum
III-2 : L’importance de la dimension culturelle dans les politiques
publiques : le cas de la réhabilitation des patrimoines pour un développement durable de la RBDS
III-2-1 : La nécessaire prise en compte de la culture locale pour la
gestion durable des paysages dans un contexte de mondialisation et de globalisation
III-2-2 : Pour une politique de résilience, d’atténuation et d’adaptation
aux aléas de la nature, notamment les changements climatiques
III-2-3 : Pour plus de culture d’éthique dans les politiques publiques de
développement durable, dans le delta du Saloum en particulier
III-2-4 : L’évaluation et le suivi dans la gestion et la gouvernance
publiques territoriales pour un développement local durable dans le delta du Saloum
III-2-5 : Pour une meilleure politique de planification, d’encadrement
sociopolitique et juridico-institutionnel des actions de développement local durable
Conclusion générale 

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