Les enjeux actuels de développement pour les exploitations agricoles

Les enjeux actuels de développement pour les exploitations agricoles

Organisation de l’étude

Présentation des exploitations impliquées dans la construction de la démarche

Nous avons sélectionné les exploitations partenaires pour tester la démarche d’accompagnement parmi un échantillon de 12 réalisé avant le début du stage. Ces exploitations sont toutes autosuffisantes en riz et dégagent des revenus réguliers de l’activité d’élevage grâce à la production de lait (Figure 2). Un producteur autosuffisant en riz possèdera des marges de manœuvre. En outre s’il mise à la fois sur ses activités de polyculture et d’élevage pour dégager des revenus, il sera susceptible d’avoir des objectifs complémentaires ou contradictoires entre ces différentes activités. La réalisation d’un projet peut renvoyer à la complexité des interactions entre les composantes de son système et justifier ainsi l’intérêt de la modélisation.
L’échantillon des 3 exploitations choisies représentait a priori une diversité de situations agro-écologiques pour élaborer un modèle suffisamment générique (Tableau 1).
L’exploitant P exploite 4,75 ha (très majoritairement loués) dont 80% sont des rizières qui présentent de bonnes aptitudes culturales (en moyenne 5 t/ha de riz paddy). L’exploitation a adopté un rythme de croisière pour une production rizicole qui reste assez attachée aux traditions. Elle comprend une chaîne de traction complète pour les chantiers de labour, hersage et mise en boue des rizières, n’utilise pas d’engrais minéraux et très peu de produits phytosanitaires. La monoculture du riz et ses objectifs de production élevés obligent le producteur à rendre l’alimentation du troupeau très dépendante des ressources externes à l’exploitation. Deux salariés permanents collectent des fourrages de marais quotidiennement pour l’affouragement des animaux. Les performances de l’atelier lait conduit par le fils adoptif alors âgé de 23 ans, amène le producteur à accorder de plus en plus d’importance à son développement dans le système de production. La demande croissante en lait liée entre autre à la proximité d’Ambatondrazaka l’incite à produire davantage. Il souhaite alors qu’on l’aide à voir de quelle manière peut s’envisager une augmentation du niveau de production de ses vaches à effectif stable.
L’exploitant H est un jeune producteur dynamique, installé depuis 2 ans après avoir été responsable des stocks dans un entrepôt de matériaux bâtiment à Antananarivo. Il a hérité de sa famille un foncier important, composé de 16 ha de rizières et 7 ha de tanety. Le producteur, avoue manquer de maîtrise technique pour exploiter la totalité des surfaces disponibles (actuellement seulement 10 des 16 ha de rizière et 2 des 7 ha de tanety sont exploités). Il débute le développement d’un atelier laitier avec 2 vaches faiblement productrices achetées en 2009, et en implantant plusieurs cultures fourragères (5 au total) en essai sur moins d’un ha. Il souhaite qu’on l’aide à configurer et dimensionner son système de production avec l’objectif de mettre en valeur l’intégralité du foncier dont il dispose.
L’exploitant S est un jeune producteur qui exploite un foncier de taille modeste mais pratique des cultures maraîchères sur baiboho en contre-saison. Il les intègre dans des systèmes de cultures SCV à base de dolique et de vesce. Une partie de ces fourrages est prélevée pour l’alimentation d’un troupeau de 3 vaches laitières. Deux de ces vaches doivent être réformées en raison de problèmes de fertilité. Son objectif serait de retrouver l’effectif actuel en misant sur la reproduction de la vache restante jugée bonne productrice, et d’augmenter ainsi le potentiel de production du troupeau. Il ne prévoit pas de changement majeur dans le système d’alimentation, actuellement basé sur la récolte d’herbes de marais. Le producteur souhaite avant tout voir comment configurer l’installation des cultures maraîchères sur l’ensemble de la surface de baiboho en fonction de la production de fumure organique du troupeau.
Dans l’ensemble, les projets abordent directement des questions de dimensionnement (augmentation de surfaces ou d’effectif) ou de configuration d’atelier (modification du niveau de production des vaches, introduction de nouveaux systèmes de cultures, SCV ou pas).

Déroulement de l’étude

Prise en main du matériel existant et choix des exploitations participant à la démarche

Il s’agissait déjà de comprendre le fonctionnement des applications développées au Maroc et au Burkina-Faso et d’extraire les caractéristiques principales des 12 exploitations sélectionnées au lac Alaotra pour les besoins de l’étude. Ces deux étapes d’appropriation des modèles et de caractérisation des exploitations devaient permettre d’élaborer un pré-modèle conceptuel d’analyse et de réfléchir aux adaptations nécessaires des applications existantes. Une ingénieure malgache chargée de pérenniser la démarche nous a rendu compte du suivi individuel qu’elle réalise auprès des 12 exploitations de l’échantillon depuis janvier 2010. La discussion de ces informations aura permis d’accélérer le processus de sélection des exploitations avec lesquels concevoir la démarche.

Conception de la démarche et des outils avec deux producteurs

Partant de l’application Dalib, et des éléments de Cikeda sur la production de fumures organiques nous avons conçu de nouveaux modèles. Leur contenu et leur traduction en outils ont été modifiés en testant par itération leur applicabilité au cours de la démarche conduite avec les producteurs P et H. Des scénarios de fonctionnement de leur système de production ont été co-construits à partir d’une collaboration intervenants/producteur puis avec la participation des conseillers agricoles locaux relevant des opérateurs du projet BV Lac (groupe Bas-Rhône Languedoc (BRL) et Agronome et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF)).
Dans la pratique, nous avons organisé des séances de travail au sein des exploitations mais aussi dans les locaux mis à disposition par les opérateurs du projet BV Lac afin de profiter des moyens logistiques (rétroprojecteurs, alimentation des ordinateurs). Pour chacune des séances, nous avons employé un traducteur malgache.

Initialisation d’une troisième expérimentation pour la transmission de la démarche

Partant de la démarche et des outils élaborés et testés avec les producteurs P et H, un troisième cas (producteur S) devait permettre de transmettre le processus d’accompagnement à l’ingénieure malgache. Ce cas n’a pu être conduit dans son intégralité avant la fin de la période de terrain. Toutefois, la participation de l’ingénieure à l’accompagnement des deux autres exploitations a favorisé la transmission de la démarche, en sus de la formation dispensée à l’utilisation des outils informatiques.
Restitution des résultats auprès des opérateurs du projet BV Lac Au terme de la période de terrain de 3mois ½, nous avons présenté les principaux résultats de la démarche auprès des opérateurs BV Lac. Cette rencontre a permis de discuter le contenu des modèles, l’utilité des outils pour le conseil et leurs perspectives d’utilisation au Lac Alaotra.

Description de la démarche

Architecture générale

La démarche de modélisation se centre sur les performances et les différents flux physiques sous forme de bilans au sein d’un système de production (Figure 3). Ces bilans concernent les aliments du troupeau, les fertilisants employés pour les cultures, le riz consommé par le foyer et enfin la force de travail de trait pour les travaux des champs. Dans tous les cas, la demande est couverte par l’offre produite sur l’exploitation et/ou par des ressources externes au système de production (qui peuvent générer un coût d’achat). Les achats simulés influent sur les résultats comptables de l’exploitation donnant ainsi au producteur la possibilité d’apprécier les conséquences économiques de ses choix.
Ce type de représentation implique de traiter des questions de différents registres : Quelles ressources utiliser pour atteindre tel objectif de production ? Quelles sont les modalités d’utilisation de cette ressource au niveau du système de production (intégration dans le système, allocation par rapport aux différents ateliers, planification des vêlages, des ventes,des travaux de labour/hersage, etc.) ? Quelle configuration ou dimensionnement des ateliers pour produire ou consommer une ressource (gabarit des animaux, effectif, assolement) ?  La multiplicité et l’interdépendance des différentes productions possibles au sein d’une exploitation polyculture-élevage complexifient a priori la résolution des questions précédentes. Pour cette raison, nous avons choisi de structurer la démarche et ses outils selon deux niveaux de réflexion :
– au niveau “unitaire”, c’est-à-dire pour une vache en lactation, un bœuf à l’engraissement, un ha d’une situation culturale , etc., il s’agit de rechercher une combinaison de ressources (fourragères, fertilisantes) permettant d’atteindre un objectif de production, parmi celles dont dispose le producteur ou qui pourraient rentrer dans son système de production. Pour ce faire, nous avons développé deux applications sous tableur Excel : l’une spécifique au calcul de ration (CalculRation, ANNEXE B), l’autre au calcul de fertilisation (CalculFerti, ANNEXE C).

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Table des matières

1. INTRODUCTION GENERALE 
2. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
2.1. Approche historique du développement agricole au Lac Alaotra
2.2. Les enjeux actuels de développement pour les exploitations agricoles
2.2.1 Les relations agriculture-élevage au sein des exploitations
2.2.2 L’émergence de processus d’innovation
2.3. Modélisation des exploitations de polyculture-élevage
2.4. Problématique
3. ORGANISATION DE L’ETUDE 
3.1. Présentation des exploitations impliquées dans la construction de la démarche
3.2. Déroulement de l’étude
4. DESCRIPTION DE LA DEMARCHE
4.1. Architecture générale
4.2. Présentation du simulateur CLIFS (Crop LIvestock Farm Simulator)
5. MISE EN ŒUVRE DE LA DEMARCHE 
5.1. Un processus en trois étapes
5.2. Applications de la démarche auprès d’agro-éleveurs
5.2.1 Démarche complète conduite avec l’exploitation P
Phase 1 : « Vers une représentation similaire du fonctionnement de l’exploitation »
Phase 2 : « Conception du scénario de référence »
Phase 3 : « Concevoir des scénarios alternatifs »
5.2.2 Contribution des deux autres cas à la démarche d’accompagnement
Sur l’aspect organisationnel des phases de conception de scénarios
Sur l’articulation ration/fertilisation et [animal, culture] /exploitation
6. INTERETS ET LIMITES DE LA DEMARCHE D’ACCOMPAGNEMENT 
6.1. Des outils articulés pour favoriser l’apprentissage
6.2. Pour aller plus loin dans la démarche : le traitement du risque
6.3. La reprise de la démarche par le conseil
6.4. Autres perspectives d’utilisation des outils
6.4.1 Dans le cadre de formations collectives
6.4.2 Dans le cadre de travaux de recherche
6.5. Evaluation des outils et voies d’évolution
6.6. Adaptations des moyens mis en œuvre pour répondre à la problématique
7. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES

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