Les enfants victime d’agression sexuelle

 Les enfants victime d’agression sexuelle

Revue de la littérature

De plus en plus d’étude démontre bien que les personnes exposées à des violences sexuelles peuvent développer toutes sortes de symptômes problématiques en lien avec l’évènement. De façon générale, la recension des écrits stipule des troubles de comportement, des troubles de santé physique et également psychologique comme entre autres, la dépression qui est de plus en plus présente. En lien avec ces symptômes, les revues scientifiques déclarent que la dépression est le trouble mental le plus fréquent ressenti par les gens (American Psychological Association [APA], 2017). Il se caractérise par un manque d’intérêt et de plaisir dans les activités quotidiennes, une perte ou un gain de poids significatif, de l’insomnie ou du sommeil excessif, un manque d’énergie, de la difficulté à se concentrer, un sentiment d’inutilité ou une culpabilité excessive et des
pensées récurrentes de mort ou de suicide (APA, 2017). Selon la World Health Organization (2017), 350 millions de personnes souffrent de dépression à travers le monde, elle est une des principales causes d’invalidité dans le monde et contribue grandement au fardeau global de la maladie. La dépression est différente des fluctuations habituelles de l’humeur et des réponses émotionnelles de courte durée aux défis de la vie quotidienne.Lorsqu’elle est de longue durée et avec une intensité modérée ou sévère, la dépression peut devenir un problème de santé grave (World Health Organization, 2017). La personne touchée peut souffrir d’une incapacité à fonctionner au travail, à l’école et dans la famille.Au pire, la dépression peut mener au suicide (World Health Organization, 2017).En effet, une étude rétrospective a démontré qu’au moins 50% des jeunes qui avaient eu un épisode dépressif majeur ont souffert d’épisodes récurrents à l’âge adulte (Kessler et al., 2001). Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que la dépression à l’adolescence serait susceptible d’entraîner des répercussions sur le développement et ainsi accroître la vulnérabilité lorsque des évènements stressants se produisent dans les années subséquentes (Hébert et al., 2014). Ainsi, certains auteurs concluent que plusieurs évènements de vie négatifs et des épisodes dépressifs fréquents risquent d’amener les adolescents à souffrir de troubles de santé mentale de plus en plus sévère (Kessler et al., 2001). Par contre, plusieurs auteurs soutiennent que pour avoir des effets à long terme et se reproduire à l’âge adulte, l’épisode dépressif à un jeune âge doit être combiné avec des troubles anxieux et des difficultés interpersonnelles avec les pairs (Hammen, Brennan, Keenan-Miller & Herr, 2008). Considérant cela, il est important de pouvoir évaluer la dépression infantile suite à un abus survenu chez ces jeunes afin de contrer ou du moins d’essayer de minimiser les répercussions pour ne pas qu’elles persistent jusqu’à l’âge adulte.La dépression est recensée dans la littérature comme étant une séquelle à long terme des agressions sexuelles chez les enfants (Fregusson et al., 2002). En effet, près de 50% des enfants ayant survécu aux agressions sexuelles ont présenté des symptômes significatifs de dépression au moins une fois dans leur vie (Jumper, 1995; Nelson et al., 2002; Neumann, Houskamp, Pollock, & Briere, 1996; Polusny, & Follette, 1995). La contrainte est que la plupart de ces études sont une rétrospective donnée par les adultes qui ont vécu un abus dans leur enfance afin de déterminer si la dépression qu’ils vivent à l’âge adulte est en lien avec l’agression vécue dans l’enfance. Il est donc difficile de déterminer si les symptômes rapportés par ces adultes sont directement liés à l’abus sexuel en enfance ou si, certaines variables médiatrices moduleraient cette relation (Barnes, Noll, Putnam, & Trickett, 2009).Une étude menée au département de psychiatrie de l’Université du Queensland, à Brisbane, en Australie, a démontré que chez les garçons, après avoir contrôlé les niveaux actuels de dépression, de désespoir et de dysfonctionnement familial, l’abus sexuel autodéclaré est fortement et indépendamment associé à des pensées suicidaires, des plans, des menaces, des blessures délibérées et des tentatives de suicide. Chez les filles, la relation entre l’abus sexuel et le suicide est médiée complètement par la dépression, le désespoir et le dysfonctionnement de famille (Martin, G., et al., 2004). Plusieurs études ont démontré que les victimes d’agression sexuelle ont une prévalence plus marquée pour la dépression (Brent et al., 1999, Brown et al., 1999, Hébert et al., 2014, Molnar, Berkman & Buka, 2001, Silverman, Reinherz & Giaconia, 1996).Une autre recherche a dévoilé que la prévalence à vie des troubles de dépression majeure pour les adolescents âgés de 15 à 18 ans est estimée à environ 14% avec en plus, 11% des adolescents qui rapportent une dépression mineure (Hammen & Rudolph, 2003).Une autre étude américaine vient confirmer ces résultats. Les auteurs ont récolté un échantillon de 10 123 adolescents âgés de 13 à 18 ans. Ces derniers ont participé à une entrevue structurée et les résultats ont démontré que chez cette population, la prévalence à vie des troubles de l’humeur est évaluée à 14% (Merinkagas et al., 2010).
D’autres études rapportent que plus d’un tiers des enfants victimes d’abus sexuels ont des symptômes cliniques significatifs de dépression (Mathews et al., 2013). Pour ce qui est du contexte intrafamilial et extrafamilial, les recherches ont mentionné que de façon générale, on retrouve plus de symptômes chez les enfants dont les agressions débutent plus tôt, durent plus longtemps, et dont la relation avec l’agresseur est plus significative (Kendell-Tackett et al., 1993).
De part et d’autre, les études révèlent que les enfants ayant vécu des violences sexuelles sont plus susceptibles de présenter des comportements d’intériorisation comme de l’anxiété, de la dépression, des plaintes somatiques, ainsi que des comportements d’extériorisation agressifs incluant des troubles déficitaires de l’attention, de l’hyperactivité et des symptômes de stress post-traumatique, comparé aux enfants n’ayant vécu aucune agression. Dans la présente étude, la dépression des enfants est pris en considération afin d’appuyer les théories déjà existantes et de confirmer que les enfants abusés sexuellement ont des symptômes significativement plus élevés que les enfants n’ayant pas été exposés à ces violences sexuelles. De plus, afin d’avoir un éclairage nouveau sur le sujet, la dépression des mères est également étudiée à savoir si les mères des enfants du groupe abus ont des symptômes significatifs de dépression plus élevée que les mères des enfants du groupe non abus. Si les résultats s’avèrent confirmés, cela pourrait venir expliquer partiellement la dépression de l’enfant. Ensuite, la dépression est évaluée dans le contexte des agressions intrafamiliales et extrafamiliales afin de déterminer s’il existe une différence significative entre les deux. Si ces hypothèses sont confirmées, cela pourra être utile pour de futures recherches. Effectivement, cela permettrait de diagnostiquer la dépression beaucoup plus tôt chez les victimes et ainsi, apporter des traitements plus adéquats pour ces enfants.

Modèle théorique employé

Au cours des deux dernières décennies, il y a eu une augmentation majeure des recherches faites sur les enfants et les familles exposées à des évènements traumatiques de la vie (Mannarino, Cohen, & Deblinger, 2014). Des tragédies comme le 11 septembre, l’ouragan Katrina ainsi que les différentes tueries qui sont médiatisées ont attiré l’attention sur l’impact de ces évènements, sur la façon d’identifier les enfants les plus touchés et sur les interventions à court et à long terme susceptibles d’aider les victimes (Mannarino et al., 2014). Pourtant, les évènements de vie traumatisants font partie du quotidien de plusieurs familles et enfants et peuvent se retrouver entre autres, sous forme de violence physique, violence familiale, violence psychologique, intimidation, agression sexuelle, etc. Un modèle qui est de plus en plus utilisé dans la littérature scientifique pour venir en aide aux enfants victimes d’abus sexuels est le modèle diathèse-stress (diathesis stress model). Cette théorie cognitive est un cadre important pour étudier la dépression chez les adultes et les adolescents (Braet, Van Vlierberghe, Vandevivere, Theuwis, & Bosmans, 2013). Cette méthode a déclaré que les schémas dysfonctionnels sont des modérateurs (connus sous le nom de diathèse) dans l’association du stress actuel et de la psychopathologie (Braet et al., 2013). Le risque accru de problèmes psychologiques suite à une agression sexuelle peut être compris en partie par le fait que l’évènement porte atteinte au développement positif de l’enfant et que le lien de confiance envers les autres peut se briser (Hébert et al., 2016).D’autre part, plusieurs études stipulent que différents facteurs tels que le soutien parental précaire, le fait de blâmer l’enfant pour l’abus sexuel et la faible crédibilité que l’enfant a, sont des prédispositions à la dépression chez les enfants (Cohen & Mannarino, 1998).Ensuite, d’autres auteurs mentionnent que la réaction de la mère, sa disponibilité et le support qu’elle apporte à son enfant sont en lien avec le profil symptomatologique de l’enfant ayant vécu une agression sexuelle (Kendall-Tackett et al., 1993; Rossman, Bingham & Emde, 1997; Milot, Éthier, St-Laurent, & Provost, 2010). Le rôle parental est donc particulièrement important afin de moduler l’impact de l’agression sexuelle su l’enfant (Ensink, Begin, Normandin, & Fonagy, 2017). En complément à cela, lorsque le parent a de la difficulté à gérer le dévoilement de son enfant ou de lui apporté un support émotionnel, cela impliquerait davantage de difficultés présentées par celui-ci, par exemple, davantage de comportements intériorisés et extériorisés (Kendall-Tackett et al., 1993;Mannarino & Cohen, 2006; Rakow et al., 2011). Un autre déterminant à considérer selon certains auteurs est l’état émotionnel psychologique du parent, par exemple, s’il est dépressif, cela altérerait également la perception qu’il a sur son enfant et les symptômes qu’il vit (Cohen et al., 1999; Rakow et al., 2011).

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Table des matières

Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique 
L’envergure des agressions sexuelles
Définition des agressions sexuelles 
Conséquences des agressions sexuelles 
Le rôle des parents 
Revue de la littérature 
Modèle théorique employé 
Objectifs et hypothèses 
Méthodologie
Participants et procédures 
Mesures
Résultats
Analyse de données effectuées 
Conclusions générales
Discussion
Forces et limites
Contributions scientifiques
Avenues futures
Références
Annexe
Formulaire de consentement 2 à 7 ans
Formulaire de consentement 8 à 12 ans
Formulaire de consentement de l’autorité parentale

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