Les endométrites chez la jument

LES ENDOMETRITES CHEZ LA JUMENT

Endométrite infectieuse

Ces endométrites peuvent être vénériennes, transmises par des animaux porteurs sains, à la faveur d’une saillie, d’un examen gynécologique. Les germes impliqués sont principalement Taylorella equigenitalis (agent responsable de la métrite contagieuse équine), Klebsiella pneumoniae de types 1, 2 et 5 ainsi que certaines souches de Pseudomonas aeruginosa. Chez un étalon porteur asymptomatique, on les trouve à la surface du pénis et dans l’urètre distal (Paccamonti et Pycock, 2009). Il est donc important de détecter et éliminer ces germes avant la mise à la reproduction afin d’éviter une propagation entre les animaux. Une endométrite infectieuse peut également être causée par une contamination de l’utérus par des agents opportunistes bactériens ou fongiques dans diverses situations telles que : la mise bas, la présence d’un pneumovagin ou une mauvaise fermeture du col, ces situations favorisant une contamination ascendante. Par ailleurs, la présence dans l’utérus de bactéries ou agents fongiques commensaux du tractus génital, du fait de l’incapacité pour la jument à évacuer le contenu utérin, peut aussi être à l’origine d’une endométrite (Paccamonti et Pycock, 2009 ; Couroucé-Malblanc et Thiriet, 2010). De même, un traitement antibactérien ou antifongique mal maîtrisé peut conduire dans un second temps à une prolifération de germes, respectivement champignons ou bactéries, déjà présents au niveau des voies génitales de la jument et donc à une endométrite (LeBlanc, 2008). Les bactéries principalement mises en évidence sont Escherichia coli et Streptococcus β hémolytique. Les fréquences varient selon la technique de prélèvement entre 16% et 42% pour E. coli, 36% et 39% pour Streptococcus β hémolytique (LeBlanc et al., 2007).Pour résumer, dans 80% des cas d’endométrite bactérienne confirmée, un des 4 germes suivants est mis en évidence (Brinsko et al., 2010) : – Streptococcus equi spp zooepidemicus – Escherichia coli (et Enterobacter spp.) – Pseudomonas aeruginosa – Klebsiella pneumoniae Les principaux agents fongiques incriminés sont Candida spp. et Aspergillus spp. Les contaminations sont généralement d’origine fécale ou cutanée. La particularité des endométrites fongiques est qu’elles sont fréquemment associées à des traitements antibiotiques inadéquats ou répété à l’origine d’une altération de la microflore génitale et des défenses utérines. Ce n’est toutefois pas systématique, et ces affections peuvent résulter de l’accumulation de facteurs favorisants, souvent chez les juments âgées. La présence d’une affection fongique est souvent associée à un mauvais pronostic concernant l’avenir reproductif de la jument (Paccamonti et Pycock, 2009). La seule endométrite infectieuse évoluant réellement selon un mode aigu est la métrite puerpérale. Il s’agit d’une infection utérine consécutive à la mise-bas, et souvent secondaire à une dystocie ou une rétention placentaire. L’utérus est alors le siège d’une multiplication bactérienne importante qui s’accompagne d’une contamination des tissus profonds et d’une diffusion des toxines ou des agents infectieux dans la circulation générale à l’origine de signes généraux et parfois compliquée d’une fourbure (Bruyas, 2013b). Le traitement de l’affection utérine s’accompagne alors d’un traitement de soutien systémique que nous ne détaillerons pas ici : fluidothérapie, anti-inflammatoires non stéroïdiens, couverture antibiotique large (LeBlanc, 2010b). Dans les autres cas, les endométrites peuvent être aiguës sur le plan histologique mais évoluent cliniquement selon un mode chronique. Celles-ci se manifestent rarement par des signes généraux, mais on met fréquemment en évidence la présence de liquide dans l’utérus et on observe occasionnellement des écoulements vulvaires qui sont alors très épais, purulents et de couleur blanche à jaune. De nombreux cas ne se manifestent que par une infertilité (Malschitzky et al., 2006).

Endométrite dégénérative chronique

Cette entité concerne surtout les juments âgées et/ou pluripares et va de pair avec une dégénérescence de l’utérus. Ces endométrites, appelées abusivement endométrioses, évoluant souvent de manière insidieuse sans autre signe clinique que l’infertilité, sont le fruit d’un cercle vicieux au sein duquel les modifications anatomiques et histologiques de l’utérus, que nous
verrons en détail par la suite et notamment liées à l’âge, créent un environnement défavorable à l’implantation d’un embryon, et favorisent la contamination et l’installation d’une inflammation qui va induire à son tour des remaniements au sein de l’endomètre (LeBlanc et Causey, 2009). Le phénomène d’ « inflam-aging » ou installation progressive d’une inflammation systémique de faible intensité associée au vieillissement est décrit chez le cheval comme chez l’homme. Il serait plus marqué chez les chevaux présentant une surcharge pondérale et pourrait contribuer à la dégénérescence de l’utérus d’après LeBlanc et Causey (2009). Les juments présentant ce type d’endométrites sont difficiles à prendre en charge médicalement, et le pronostic en termes de succès reproductif est réservé pour les cas sévères. Si la fécondation et le développement embryonnaire précoces peuvent se faire malgré la présence de ces modifications, la placentation sera en générale défectueuse notamment du fait d’une diminution du nombre de glandes endométriales, et la gestation n’ira pas jusqu’à son terme (Bruyas, 2013a).

Endométrite post-insémination persistante (Persistant mating induced endometritis ou PMIE)

On observe de manière physiologique chez la jument une inflammation post-saillie liée à la présence de la semence, de germes et de débris intra-utérins. Ce phénomène est caractérisé par un afflux de polynucléaires neutrophiles et la présence de fluide libre dans la lumière utérine. Dans les situations normales, cette inflammation atteint un pic après 6 à 12 heures, et le contenu utérin est éliminé dans les 48 heures après insémination (Katila, 1996) laissant un environnement favorable à l’embryon qui descend dans la lumière utérine environ 5,5 jours après fécondation (Paccamonti et Pycock, 2009). Chez certaines juments, dites sensibles, cette inflammation va perdurer au-delà de 5 jours faisant de l’utérus un environnement défavorable à l’embryon et entrainant un relargage de prostaglandines F2α (PGF2α ) à l’origine d’une chute des concentrations en progestérone et donc un retour en œstrus (Allen et Pycock, 1988). Cette affection, classée troisième en terme de fréquence chez la jument adulte (Traub-Dargatz et al., 1991), concerne 15% des juments PurSang après monte naturelle (Zent et al., 1998). On est ici face à une endométrite d’origine non infectieuse, même si elle peut être associée à des endométrites infectieuses chroniques, liées à l’incapacité de la jument à vidanger correctement son utérus. Nous avons donc vu que les endométrites peuvent avoir différentes origines, sachant qu’il est parfois difficile, voire impossible de se placer dans une unique catégorie du fait de l’aspect plurifactoriel de cette affection. On peut ainsi observer des endométrites bactériennes favorisées par un mauvais drainage de l’utérus ou encore des surinfections fongiques sur une cause
primaire bactérienne ou encore l’apparition d’un défaut de drainage sur de vieilles juments dont la paroi utérine a subi des modifications dégénératives liées à l’âge. Nous allons à présent nous intéresser aux facteurs susceptibles de favoriser la survenue d’une endométrite quelle qu’elle soit.

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Table des matières

Introduction
1. LES ENDOMETRITES CHEZ LA JUMENT
1.1. Histologie de l’utérus
1.2. Inflammation endométriale
1.3. Typologie
1.3.1. Endométrite infectieuse
1.3.2. Endométrite dégénérative chronique
1.3.3. Endométrite post-insémination persistante (Persistant mating induced endometritis ou PMIE)
1.4. Facteurs favorisants
1.4.1. Facteurs anatomiques
1.4.2. Facteurs histologiques
1.4.3. Facteurs physiologiques
1.5. Impact sur la fertilité
1.6. Diagnostic
1.6.1. Cytologie et bactériologie
1.6.2. Echographie
1.6.3. Histologie
1.6.4. Endoscopie
1.7. Traitement des endométrites
1.7.1. Stimuler la vidange utérine
1.7.2. Antibiothérapie
1.7.3. Traitements visant à potentialiser l’effet des antibiotiques
1.7.4. Traitements visant à moduler la réponse immunitaire utérine
2. ETUDES DES PRATIQUES EN MATIERE DE DIAGNOSTIC ET DE TRAITEMENT
2.1. Matériels et méthodes
2.1.1. Questionnaire
2.1.2. Mise en ligne et diffusion du questionnaire
2.2. Résultats et discussion
2.2.1. Population des répondants
2.2.2. Diagnostic des endométrites bactériennes chroniques
2.3. Traitement local des endométrites bactériennes chroniques
2.2.4. Traitements utérotoniques
2.2.5. Traitement systémique des endométrites bactériennes chroniques
Conclusion

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