Les dispositifs mis en place par la Politique de la Ville ont un effet de « tremplin social » pour les habitants des ZUS

Analyses des statistiques 

Les analyses sont faites à partir de données INSEE ou du Pôle Emploi.

Sanitas 

Population mobile

Part des ménages installés depuis moins de 5 ans :
Au Sanitas, la mobilité résidentielle est plus importante que dans les autres quartiers de la ville de Tours. En 2009, la part des ménages installés depuis moins de 5 ans est de 51,50% dans le quartier sensible contre 47,40% à Tours.

Population vieillissante

Démographie :
La population du Sanitas vieillit à l’image de la population nationale. En effet, entre 1999 et 2006 la population âgée de 75 ans et plus a augmenté de 13,40% tandis que par exemple la population âgée de 25 à 59 ans a baissé de 14,50%.

Dynamisme des jeunes

Démographie
Bien que la population du Sanitas vieillisse, elle n’en demeure pas moins jeune par rapport au reste de l’agglomération tourangelle. Comme le montre le tableau ci-dessous, plus des ¾ des habitants ont moins de 60 ans, représentant la population active. Cette population est moins importante que dans le reste du territoire de l’agglomération de Tours. C’est logiquement que l’indice de ‘jeunesse’ est deux fois plus important au Sanitas que dans l’agglomération tourangelle, relevant ainsi le caractère jeune du quartier.

La Rabière 

Démographie

Parmi les quartiers classés en ZUS, celui de la Rabière fait partie de ceux ayant connu la plus forte baisse de population depuis 1999. Elle a baissé de 18% en seulement 15 ans. La part de la population ayant quitté plus le quartier est les 0/24 ans, avec une baisse de 30% (de 4572 jeunes en 1990 à 3162 jeunes en 2006). Ce taux de jeunes reste élevé (38.3% de la population du quartier) par rapport à la moyenne nationale (moins de 30%). De la même manière, La Rabière possède un nombre élevé de familles nombreuses (au moins 3 enfants) et monoparentales (15% chacune). Cependant alors que la population a diminué, le nombre de ménages est resté stable impliquant que la taille des ménages a diminué. Le nombre de personnes vivant seules a fortement augmenté, passant de 23% des ménages en 1990 à plus de 35% des ménages en 2006.

Population mobile
La population de La Rabière est une population qui évolue beaucoup. Entre 2002 et 2007, 1600 nouveaux habitants se sont installés sur le quartier de La Rabière, dont 30% sans activité (chômeurs et inactifs). Ces nouveaux arrivants sont majoritairement jeunes et en couple. Au contraire plus de 2000 habitants ont quitté le quartier de 1999 à 2007, possédant un taux d’emploi plus élevé (20%). D’après une enquête des bailleurs sociaux de La Rabière de 2009, 30% des ménages avaient emménagé moins de 6 ans auparavant, contre 25% à Joué.

Population vieillissante :
Comme le reste de la population française, la population de La Rabière et de Joué-Lès-Tours est vieillissante, le nombre de personnes de plus de 60 ans ayant augmenté de 25% à Joué et de 20% à La Rabière. De plus, 61.7% des personnes âgées vivant seules de plus de 80 ans de Joué sont à La Rabière.

Dynamisme de la jeunesse

Démographie :
Comme nous l’avons vue cette population reste encore relativement jeune par rapport à Joué-lèsTours avec 65 personnes de 60 ans pour 100 de 20 ans contre 180 de 60 ans pour 100 de 20 ans à Joué en 2007. L’indice de jeunesse est près de 3 fois plus élevé à La Rabière qu’à Joué. Quant à l’enfance, on a vu que La Rabière avait perdu une partie de sa jeunesse entre 1999 et 2007. Le quartier accueille de nombreux jeunes enfants de moins de 6 ans, le taux de jeunes de moins de 6 ans augmentant de 5%. Ainsi 49.2% des enfants de moins de 6 ans de Joué habitent à La Rabière.

Scolarité et Formation
Cette nombreuse population jeune est de plus en plus dynamique comme en témoignent les chiffres de la scolarité et de la formation à La Rabière. Nous avons vu que le niveau de qualification des femmes a fortement augmenté en 15 ans à La Rabière, alors que le taux de personnes sans diplôme à La Rabière a diminué durant cette période.

Même si l’on voit clairement qu’il existe de fortes inégalités scolaires entre La Rabière et le reste de Joué ; Comme en témoigne la réussite au brevet (97.8% de réussite dans le quartier de Saint-Gatien contre 69.8% à La Rabière) et la part d’élèves issus de familles défavorisées (plus de 70% à la Rabière et moins de 40 sur Joué), il y a une augmentation globale des indicateurs de réussite scolaire dans la ZUS. Par exemple entre 2007 et 2011 la part des élèves de 3ème en retard de plus de 2 ans a diminué de 5,8%.

Entretiens et questionnaires 

Bilan des questionnaires

Lors des mêmes questionnaires que précédemment, nous nous sommes également intéressés au but réel recherché par la Politique de la Ville et à un éventuel « effet tremplin » qui existerait dans ces ZUS. Nous entendons par « effet tremplin » le fait que les habitants pourraient se servir de la ZUS simplement pour y a habiter quelques temps, en attendant d’avoir de meilleures conditions financières pour aller habiter ailleurs. La quasi-totalité des personnes interrogées au Sanitas et à la Rabière considèrent que la politique de la ville, par ses actions, cherche à améliorer le quartier en lui-même, même si les actions utilisées ne sont pas les bonnes. Ils n’avaient jamais pensé à la possibilité que l’objectif soit de permettre aux habitants d’améliorer leur situation afin de quitter le quartier. Cependant plusieurs jeunes interrogées souhaiteraient s’enrichir afin de pouvoir quitter la ZUS et utilisent donc l’ »effet tremplin » sans en avoir conscience .

Bilan des entretiens 

Les informations obtenues suite aux entretiens avec les professionnels de l’action sociale, Danielle Reuiller la responsable du service cohésion sociale de la mairie de Tours nous a, par exemple, évoqué l’existence de cet « effet tremplin » sans pour autant utiliser le mot. Lorsque nous lui avons soumis l’idée que la Politique de la Ville pourrait viser à créer un tel effet, elle a tout d’abord réfuté l’idée en expliquant qu’elle estimait que l’idée de la Politique de la Ville est que les habitants restent et puissent améliorer le quartier. L’objectif est de faire changer l’image négative du quartier. Même si elle reconnait une forme d’échec puisque les habitants ayant réussi quittent le quartier. Mais ce n’est pas volontaire car l’amélioration du cadre de vie est souhaitée. Lorsque nous avons parlé de dérives éventuelles de la Politique de la Ville, elle a admis que c’était possible en parlant de la loi Boutin. Cette loi stipule que lorsque les habitants ont plus de revenus ils payent un surloyer dans les logements sociaux. Initialement, cette loi est faite pour permettre aux ménages à faibles revenus d’avoir un logement à faible loyer. Mais l’effet induit est de diminuer la mixité sociale : quand les revenus des habitants augmenteront ils payeront un loyer élevé pour un logement qu’ils paieraient moins cher ailleurs. Cela provoque donc le départ de personnes ayant un revenu qui augmente. C’est notamment le cas au Sanitas puisque le quartier est constitué uniquement de logements sociaux.

Elle a également évoqué le fait qu’il y a beaucoup de lois qui s’annulent les unes avec les autres et qui posent donc problème, même si elles permettent l’accès au logement social à ceux qui en ont besoin. Cela provoque donc un « turnover » dans la population, difficile à gérer et s’éloignant de l’objectif initial. Thierry Fouqué a lui simplement évoqué l’idée que ce serait déjà une petite victoire pour le centre social s’il permettait à certains habitants d’avoir de meilleures conditions de vie, même ailleurs qu’à La Rabière.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie 1 : Cadrage du sujet
1. Choix du sujet
2. Définitions
3. Méthode de recherche
Partie 2 : Contextualisation
1. Historique de la politique de la ville
2. D’une multiplication des zonages vers une simplification
3. La mise en place du Projet Social de Territoire (PST)
Partie 3 : Une situation sociale ne s’améliorant pas dans les ZUS
1. Analyses des statistiques
2. Entretiens et questionnaires
Partie 4 : Les dispositifs mis en place par la Politique de la Ville ont un effet de « tremplin social » pour les habitants des ZUS
1. Analyses des statistiques
2. Entretiens et questionnaires
3. Une politique qui traite davantage les habitants que les quartiers
Partie 5 : Les ZUS sont-elles vouées à conserver ce rôle de « tremplin social »?
1. L’État ne s’est jamais désengagé
2. Les institutions publiques préfèrent se reposer sur la thématique du ghetto
3. Une nouvelle image de la Politique de la Ville à travers un nouvel instrument : le PST
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE

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