Les disparités du réseau scolaire

Les disparités du réseau scolaire

Le poids de l’héritage colonial

L’exploration du S énégal, voire l’exploitation des ressources du pa ys passe par la ville de Dakar située en position de Finistère dans la partie Ouest du Sénégal. La capitale nationale située sur le littoral jouissait d’une situation géographique de choix, permettant aux colonisateurs de drainer les produits forestiers et agricoles de même que les ressources minières, énergétiques et halieutiques dont recèle le Sénégal. L’économie de la capitale s’améliore. Les flux économiques s’intensifient. Ils sont suivis dans la même direction par des flux démographiques qui finiront par se masser à Dakar.

Née de la « volonté coloniale », Dakar s’adjuge de privilèges statutaires et devient tour à tour, «capitale de l’AOF et siège du Gouverneur Général en octobre 1902, capitale du Sénégal depuis 1957 puis de l’éphémère Fédération du Mali (1960-1961)». Ce faisant, Dakar rayonnait sur un vaste territoire. La ville de Dakar qui a «représenté l’irruption de la modernité » a constitué dans le passé, une sorte de mirage pour les populations éprises de migration.

Elle a reçu sur son sol un déferlement d’une marée humaine à d es degrés divers, venue d’horizons différents. Du Nord au Sud du pays en passant par l’Est, elle y a fait une ponction réelle. En « 1955, un quart seulement des Dakarois âgés de plus de 14 ans étaient nés dans la ville ; les travaux d’Assane Seck ont montré qu’en 1961 les immigrants constituaient près de 55% de la population ».. La somme des flux migratoires en direction de Dakar contribue à assurer l’essor démographique de cette partie du pays.

La ruée vers Dakar est impressionnante tant, l’accroissement démographique de la ville à un rythme exponentiel fait peur. « …entre 1950-1960, la ville a connu un taux de croissance de 8% par an, jamais atteint par elle . ». Le chiffre est revu d’ailleurs à la hausse par d’autres chercheurs, quasiment pour la même fourchette de temps considérée. Ce qui permet de situer cette proportion à « 9% pour la période 1955 61». Ces chiffres sont effrayants. Ils mettent en exergue la fulgurance de la croissance démographique et surtout urbaine de Dakar. Car, « entre 1951 et 1974, la population a augmenté de 114% ».

Le caractère répulsif de l’intérieur du pays trouve une opposition avec l’attractivité de Dakar, la force vive du Sénégal. Très petite de par sa taille, Dakar est démographiquement le mastodonte du pays. Dakar attire les populations au risque de déchoir sous l’effet de sa propre surcharge pondérale. Tout se passe comme si, toutes les villes de l’intérieur du pays se vident au profit de la capitale. A bien des égards, l’on constate que les autorités coloniales n’ont pas prêté attention au déséquilibre qui guettait la répartition géographique aussi bien des hommes et de leurs activités. Ils ont semblé agir délibérément en accentuant la « littoralisation » des activités sur une faible bande côtière du pays : l’Ouest. Presque toutes les dynamiques se faisaient sur cette bande littorale. Nous sommes amenés à faire une nette opposition entre l’Est du pays qui ressemble à une coquille vide bien que spacieux, et l’Ouest populeux. Suivant le gradient Est-ouest, on se rend vite compte que plus on s’approche de l’Ouest en direction de la capitale, plus on répertorie dans l’espace un très grand nombre de villes dont les densités sont largement situées audessus de la moyenne nationale, environ 36 ha bitants au km². La pression est plus forte à Dakar avec plus de 2000 habitants au km². Les autorités, aussi bien coloniales que post-coloniales, ne sont pas parvenues à endiguer les flux migratoires en direction de la capitale nationale. Ainsi, Dakar continue d’accueillir une importante cohorte d’individus. « Si en 1960, 50% de la population urbaine est concentrée à Dakar, en 1980, le chiffre passe de 65%  ». Le solde migratoire reste positif dans la plus grande agglomération du pays. « La capitale avec un taux de croissance de 3,82% demeure le principal foyer de polarisation des flux entre 1988 et 1996 avec un gain de 0,6% ». La Commune urbaine de Dakar s’agrandit. Et, les populations locales augmentent à profusion.

La ville connaît une augmentation assez élevée de sa population avec, « 70% de la population urbaine nationale ». Le déséquilibre à l’échelle nationale est significatif, et indique l’inégale répartition des populations sur l’ensemble du territoire. « Le taux d’urbanisation varie de façon considérable d’une région à l’autre. Hormis celle de Dakar, urbanisée à 96%, aucune autre région n’atteint la moyenne nationale de 39%, bien que celle de Ziguinchor (38%) et Thiès (34%) s’en rapprochent . » . Le maillage urbain est dense à l’Ouest du pays. Mais, il met en relief une population clairsemée à l’Est. « L’analyse de l’armature permet de déceler deux phénomènes majeurs. Le premier est la macrocéphalie de la métropole dakaroise avec 54,35% de la population urbaine du pays en 1996 ; le second extrême déséquilibre du réseau entre une bande littorale large de quelque 100 km et l’arrière-pays ». Le phénomène de macrocéphalie se renforce sur le territoire national. Il souligne un déséquilibre dans la répartition des agrégats qui permettent le cadrage administratif de la ville.

Les mouvements migratoires qui se sont rabattus dans la capitale combinés à son propre essor démographique expriment tacitement une forte concentration d’hommes et d’activités. « On considère la question de l’accroissement rapide de la population comme le problème majeur du Tiers-Monde. A notre avis, il existe une autre dont les conséquences sont extrêmement graves : la trop forte concentration des hommes et des équipements sur une portion de l’espace ». L’accroissement urbain a pour corollaire, une dotation conséquente en équipements (équipements d’infrastructure ou de superstructure).

Les populations qui s’agglutinent sur un m ilieu ont besoin d’un minimum nécessaire pour impulser le développement. Elles ont besoin de se loger, de se mouvoir dans l’espace pour vaquer à leurs occupations quotidiennes et personnelles, de se soigner, de se divertir mais aussi et surtout de s’instruire. Tous ces indices des différents secteurs sociaux précités exigent que soient mis en place des équipements à su ffisance. Or, la «rapidité de la croissance urbaine entraîne une distorsion grave entre les différentes zones d’une même ville, entre villes d’inégales importance. Faute de temps et faute d’argent, sinon faute de volonté, les zones les plus défavorisées ne reçoivent pas leurs équipements et le contraste est souvent spectaculaire entre zone centrale et zones périphériques . ». Dans l’entendement des colonialistes, la primauté devait revenir à l’Ouest au détriment de l’Est, à Dakar au détriment des autres villes et au Plateau encore au détriment des autres communes de Dakar. C’est là, toute la réalité à sai sir quand on a, à f aire une analyse des processus d’aménagement du territoire.

Effets de concentration au plateau 

La politique coloniale a favorisé dans l’armature urbaine du Sénégal un dispositif macrocéphalique en faveur de Dakar. La configuration de l’espace dakarois réservait une place de choix au Plateau, dans la distribution des équipements d’infrastructure et de superstructure à l’échelle locale. «Dakar, avec son statut de ville-capitale, abrite les centres de décision politique et administrative les plus importants du pays : le palais présidentiel, la primature, les ministères, l’assemblée nationale, le palais de justice, les directions nationales, les sièges de la plupart des sociétés nationales. Ces institutions et services sont localisés dans le quartier central du Plateau créant du coup un déséquilibre dans l’armature urbaine . » .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Position du contexte de l’étude de la carte scolaire du Plateau
CHAPITRE I : Les disparités du réseau scolaire
1. Le poids de l’héritage colonial
2. Effets de concentration au plateau
3. La décentralisation du système éducatif
CHAPITRE II : Problématique de la gestion foncière
1. Le plateau perd sa dimension d’espace résidentiel
2. Accroissement de la compétition pour l’espace urbanisable
3. Le développement de l’informel urbain
CHAPITRE III : Présentation de la carte scolaire du plateau
1. L’offre scolaire du plateau
DEUXIEME PARTIE : Diagnostic des problèmes de la carte scolaire
CHAPITRE I : La baisse des effectifs et des structures
1. La baisse des effectifs scolaires
a) La baisse dans le préscolaire
b) La baisse dans l’élémentaire
c) La baisse dans le moyen
d) La baisse dans le secondaire
2. Les raisons de la baisse
CHAPITRE II : La condition d’étude des élèves en question
1. La distribution sociogéographique des élèves
a) La répartition spatiale des élèves du plateau
b) Les caractéristiques sociales des élèves
2. La dynamique des élèves
b) Les problèmes de transport des élèves
CHAPITRE III : La problématique d’occupation de l’espace par les écoles
1. Problèmes de structuration de la trame urbaine
a) L’emprise des écoles sur la structure spatiale du plateau
b) La densification de l’espace
c) Un problème d’espace
2. Les problèmes environnementaux des écoles
a) Problèmes de «cantinisation» des écoles
b) La pollution physique des écoles
c) La pollution sonore des écoles
TROISIEME PARTIE : Les perspectives de recherche sur la carte scolaire du Plateau
CHAPITRE I : Les stratégies d’adaptations des établissements
1. Lutte contre la baisse des effectifs
CHAPITRE II : les perspectives politiques
1. La redistribution spatiale des écoles
CHAPITRE III : Les perspectives de politique environnementale
1. Les principes d’amélioration du cadre scolaire
2. L’implication des élus locaux
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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