LES DIFFERENTS TYPES DE TERRITOIRES HALIEUTIQUES (LES NOMS DE LIEUX-DITS « GOKH ») ET LES ACTEURS

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La revue documentaire

Cette partie de la recherche s’est effectuée dans différents centre de documentation en quelque sorte à la bibliothèque centrale de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la bibliothèque de la direction des parcs nationaux à Hann (DPN), au centre de documentation de l’IRD et à la bibliothèque d’Enda tiers monde. Dans ces bibliothèques, nous avons exploité des ouvrages généraux, des mémoires et thèses spécifiques traitant sur la pêche artisanale dans le Delta du Saloum.
Aussi à travers certains moteurs de recherche sur l’internet (Google) également la visite des sites de certaines institutions internationales et ONG (IUCN, FIBA, OCEANIUM, RAMPOA, PRCM), ont été déterminant.
En fin au niveau local, le PLAE 2013 et le PLD (2011-2016) de la Communauté Rurale de Dionewar ainsi que de nombreuses informations, ont contribué énormément à la réalisation de ce travail.

Les enquêtes de terrain

Nous avons opéré trois missions dans la CR de Dionewar :
La première mission a permis de rencontrer différentes personnes ressources notamment les autorités administratives (sous préfet, PCR, les agents des services techniques), coutumières et les animateurs des fédérations locales des GIE, avec qui nous avons entretenu selon leur domaine de compétence tout en leur exposant le but de notre recherche. Ce dernier était centré sur un travail d’inventaire sur les potentialités par rapport aux ressources naturelles existant dans la localité. Répertorier tous les organisations paysannes et les différents partenaires au développement qui interviennent dans la collectivité locale.
La deuxième mission constituée à faire des enquêtes sur la situation du secteur de la pêche au niveau locale au près des acteurs intervenant dans ce secteur. Parmi ces acteurs nous pouvons noter les pêcheurs, les présidentes des Fédérations locales des GIE, les agents du service des pêches.
La troisième mission avait pour objectif de rencontrer les femmes exploitantes des fruits de mers pour discuter autour des questions relatives à l’extraction des arches. Pour cela nous avons choisis au niveau de chaque village quatre groupements plus actifs et anciens dans ce secteur. De même qu’avec les comités chargés de la gestion des ressources halieutiques dont le COGERN et le CLPA, sur les modes de gestions des ressources du territoire. Nous avons effectué également des focus groupes avec quelque personne ressource au niveau de chaque village pour confectionner une carte thématique de l’occupation du sol et des territoires halieutiques de la collectivité locale.
En effet nous avons utilisé des guides d’entretien pour la concrétisation de nos trois missions de terrain.

Les travaux de labo

Les données collectées ont été traitées grâce aux logiciels Excel pour la confections des tableaux et graphiques, puis Microsoft Word pour la rédaction.
La recherche documentaire et l’analyse de données de terrain, nous ont permis de réaliser ce présent document.

Les difficultés rencontrées

Nous avons rencontrés quelque difficultés concernant les voyages entre Joal et Differ où l’état de la route est très délabré en plus de l’enclavement de la Communauté Rurale dont l’accessibilité est difficile avec deux traversé à pirogue par jour au niveau de Djiffer (11h 30mn ou 15h 30mn). Aussi le déplacement dans la collectivité pour rallier surtout le village de Falia du fait de l’insularité. Nous tenons à souligner lors de nos trois missions, nous n’avons pas pu rencontrer le chef de CADL, qui était absent.

Les différentes zones de la Communauté Rurale

Le découpage de la CR en trois zones est fait par rapport à des critères pertinents qui sont d’ordre géographique, socio-économique et administratif. En effet l’identification de ces différents critères de base du zonage a dégagé les trois zones moulées aux limites des trois villages que compte la collectivité locale (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

la zone de Niodior

Elle est localisée au Sud de la collectivité locale. C’est la zone la plus peuplée car elle compte 7 224 habitants, soit 53% de la population totale. Elle est aussi la plus équipée en infrastructures car elle abrite le chef lieu de l’arrondissement du même nom, la sous préfecture, le CADL, un poste de santé. Du point de vu éducatif, il y a un Lycée, un CEM, deux écoles primaires, deux écoles coraniques et une case des tous petits. Elle dispose aussi d’un bureau de Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), d’un marché permanant qui ne polarise pas les différents quartiers par sa situation presqu’à la périphérie du village, d’une radio communautaire non fonctionnelle de même que la poste de brigade de la gendarmerie, d’un site de transformation des produits forestiers et d’un site de transformation des produits halieutiques. Cette zone est également caractérisée par une volonté de ses populations qui contribuent dans le développement de leur localité par des financements dans la construction de plusieurs infrastructures (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

la zone de Dionewar

Elle est située au centre de la collectivité locale. Elle est le chef lieu de la collectivité locale, abritant la maison communautaire, en plus un poste de santé qui polarise la zone de Falia, un lycée, un CEM, deux écoles primaires, deux écoles coraniques, une case des tous petits et un site de transformation des produits halieutiques. C’est la seconde zone la plus peuplée avec 5 535 habitants, soit 40% de la population totale. Sur le plan touristique, la zone de Dionewar abrite le seul complexe hôtelier de quatre étoiles de la CR (le DELTA NIOMINKA), qui est actuellement non fonctionnelle. Cette zone est aussi caractérisée par un important dynamisme des femmes qui s’activent dans diverses activités génératrices de revenus (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

La zone de Falia

Elle se situe à l’Est de la collectivité locale, face au kal Falia et est à 07 km du fleuve Saloum. C’est la zone la plus enclavée et aussi la moins peuplée avec seulement 941 habitants, soit 7% de la population totale. Cependant elle aussi la moins équipé en infrastructures, nous notons une case de santé, une école primaire, un CEM non fonctionnel et un site de transformation des produits halieutiques. Cette zone se particularise par sa richesse en poissons avec ses nombreux bolongs, surtout en mollusques et en crustacées mais aussi par le développement de l’apiculture et de la riziculture. Cette dernière est aujourd’hui abandonnée à cause de la salinisation, qui a envahi tous les bas-fonds (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

Etude de la population

Histoire du peuplement

 Le village de Niodior :
Le village de Niodior a été fondé par Bandé Ñambo de la famille Simala venu du Gabou, guidée par des rêves qui l’indiquaient le lieu où elle habiterait. Ses rêves l’ont mené avec ses frères de la famille Pata-Fata jusqu’à Sangomar où ils devaient traverser le fleuve pour rallier l’île de Niodior. Certains disent qu’ils ont trouvé un grand baobab tombé et les « lawbé » (sculpteurs) de Bandé ont construit une pirogue avec pour assurer la traversé. Bandé et ses compagnons arrivèrent alors à Ndiourdiouré, puis à Tabak, enfin à Boubo où elle avait vu un bel oiseau et ordonna au chasseur de le tuer pour elle. Cependant, le coup de fusil tomba sur un nid d’oiseau et la paille s’enflamma puis provoqua un incendie qui brûla la forêt et attesta le droit de feu à Bande. Après avoir quitté Boubo, elle arriva à Niodior, dont le nom signifie en sérère : « c’est là que je peux me reposer » (Martin et Becker, 1979). D’autres versions disent qu’après avoir fait un tour dans la forêt, à laquelle elle a donnée le nom de Niodior qui signifie en manding « nio » = mil et « Dioyo » = île, ce qui donne littéralement île du mil.
Cependant le mil est la spéculation la plus cultivée depuis lors jusqu’à présent.
La première installation du village de Niodior était d’abord au lieu appelé Toumbé, situé au Sud de l’actuel village. Bande avait une sœur appelé Dado, elles vivaient ensemble jusqu’au jour où une dispute s’éleva entre elles. Après cette querelle avec Dado, elle s’en alla s’établir à Pethiala (Martin et Becker, 1979). Il y avait une parenté qui reliée la famille Fata-Fata et Simala depuis leur départ de Gabou. Après ces deux familles fondateurs du village d’autres sont venues et se sont installées dans le village : les Thianor, les Fouma, les Wagadou, les Thiofane, les Diakhanor, les Fedior…etc.
 Le village de Dionewar :
Le village de Dionewar a été fondé par deux personnes, issues de la famille maternelle Simala, du nom de Ngodan la sœur aînée et de Taara son frère. C’était sous le commandement de Ngodan qui était plus savante que son frère et c’était à la suite d’un rêve qu’elle a prit la décision d’émigrer. Ils sont venu du Gabou jusqu’à la pointe de Sangomar où Ngodan avait brûlé et défriché puis sa famille prit ainsi possession de Sangomar qui n’était pas occupé (Martin et Becker, 1979). Ils étaient arrivés vers le crépuscule et ont passé la nuit, c’est cette nuit-là, qu’elle a rêvé que le lendemain matin elle accostera à son village, entouré d’eau. Selon les uns, la traversée de Sangomar à Dionewar se serait effectuée sur un tronc de baobab et selon les autres, c’est une pirogue de paille qui aurait transporté Ngodan. Elle fonda alors la première maison de Dionewar qui s’appelait Mbadat. Au moment où elle faisait désherber le site d’implantation de la maison par son frère, elle est partie faire un tour pour visiter les terres qui se trouvaient dans les environs puis elle alluma le feu (Martin et Becker, 1979).
Le nom de Dionewar provient du fait qu’un navigateur portugais, appelé Dionwan. Il était arrivé au village peu après sa fondation par Ngodan. Dionwan était à la recherche de son papa, parti en voyage et ne revenait pas. Son bateau était emporté par le vent jusqu’au Sénégal et s’échoua près de Sangomar durant la nuit. Le lendemain, il traversa puis rencontra Ngodan et ils se parlèrent en faisant des gestes, car ils ne comprenaient pas la même langue. Après que chacun avait expliqué les raisons de sa présence dans cet endroit, ils se sont présentés, Ngodan lui dit son nom et Dionwan de même. C’est le nom de cet étranger qu’on a donné au nouveau village. Dionwan avait écrit son nom sur un arbre du village qui a été terrassé par la suite pour la construction d’une maison (Martin et Becker, 1979).
Ensuite arriva le chef de la famille Fata-Fata, qui s’était arrêté sur un îlot (Ngokhor) situé sur le bolong de Falia, avant d’aller demander l’autorisation de s’installer auprès de Ngodan. Après lui, de nombreuses autres familles continuèrent à affluer et à peupler le village fondé par Ngodan : les Thianor, les Fouma, les Wagadou, les Thiofane, les Diakhanor, les Fedior… etc.
 Le village de Falia :
Falia a été fondé par Sinding Senghor, qui était accompagné de ses deux sœurs, Kumba bou Maak et Kumba bou Ndawe. Ils étaient de famille Simala en provenance du Gabou. Ils sont passés par le Nord du fleuve Saloum, puis à Djisanor au Nord de Falia et à Bourédiène situé à 1km au Nord du village. En suite, ils étaient à un îlot appelé Ndianda Fouma, situé vers l’Est du village, où Sinding y avait trouvé un homme de la famille maternelle Pouma en train de manger et lui demandait du feu. Avec ce feu, Sinding avait pu allumer la brousse et ce feu est allé jusqu’à Diganté la limite frontalière avec le village de Diogane. Enfin, il était venu s’installer juste au nord de l’actuel village. Après d’autres familles sont venues par la suite s’installer comme les kalikhali, les tik, les signala, les wagadou, les thiofane…etc. (Martin et Becker, 1979).

Structure et dynamique de la population

La structure de la population par sexe, nous montre une population composée de 7 114 hommes contre 6 586 femmes, soit respectivement 52% et 48% de la population totale de la collectivité locale. Ainsi, l’observation montre une légère dominance de la population masculine par rapport à la population féminine, c’est-à-dire une différence de 4%.
La dynamique d’une population peut être affecté par : la fécondité, la mortalité, l’émigration et l’immigration. Nous s’arrêterons à l’approche du mouvement migratoire de la population de la collectivité locale dans le sens des flux externes. En effet le mouvement migratoire externe dans la Communauté Rurale est marqué par l’exode rural et l’émigration saisonnière qui sont une stratégie génératrice de revenus, de transfert et de recherche de la sécurité alimentaire. Nous pouvons noter:
 Les mouvements saisonniers des pêcheurs : ils concernent le déplacement de certains pêcheurs vers d’autres zones de pêches aussi bien à l’intérieur du pays (Joal, Kayar) que dans les pays limitrophes (Gambie, Guinée Bissau et Mauritanie). Dans la collectivité locale la pêche est une activité saisonnière, ce qui expliquerait ces nombreux mouvements des pêcheurs vers les autres sites de pêche.
 L’exode des jeunes : ils se déplacent pour des raisons économiques ou d’étude vers les grands centres urbains. Ce phénomène est plus accentué au niveau des filles car près de 80% d’entre elles demeurent dans les centres urbaines et ne reviennent que lors des cérémonies, (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

Caractéristiques socioculturels

La CR de Dionewar est essentiellement peuplée par l’ethnie sérère qui est un groupe ethnique profondément matrilinéaire avec une stratification sociale fondée sur des lignées fondatrices des villages : les Simala et les Fata-Fata. Ces derniers avaient tout le contrôle des ressources foncières par le pouvoir du droit de feu et de la hache. Ils avaient attribué des terres aux autres familles qui étaient venues s’implanter par la suite, dont les Thianor, les Fouma, les Wagadou, les Thiofane, les Diakhanor, les Fedior…etc. (Faye et Sougou, 2012).
L’Islam est actuellement la principale religion pratiquée dans toute la CR avec 100% de la population. Ce qui explique cette forte islamisation et l’implantation de confréries dont les plus représentatives sont : la Tidjania et le Mouridisme. Cette forte islamisation s’observe par la présence d’une imposante mosquée implantée dans le village de Niodior, mais aussi par la présence de plusieurs autres mosquées réparties à travers toute la collectivité locale. Elle compte en tout dix sept mosquées dont quatre grandes. Sur le plan de l’éducation et de l’organisation religieuse on note respectivement cinq écoles arabo-coraniques dont deux à Niodior, deux à Dionewar et une à Falia (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

Les activités socio-économiques

Les différents secteurs socio-économiques sont : la pêché ; l’agriculture ; l’élevage ; le tourisme ; l’artisanat ; le commerce et l’exploitation des ressources forestiers.
La pêche :
La pêche est l’activité dominante vue la configuration géographique de la CR qui dispose beaucoup d’atouts et de potentialités. Dont nous pouvons noter :
 L’océan atlantique à la façade Ouest ;
 Deux principaux bolongs (kal Falia et kal Diagne) et plusieurs autres à l’intérieur du territoire ;
 Une importante réserve de mangrove qui constitue des zones de frayère.
La pêche occupe une place importante dans la vie active de la population des trois villages et elle demeure leur principale source de revenus. En outre, l’ethnie sérère des îles du Saloum sont caractérisée essentiellement de pêcheurs de profession. Par ailleurs, nous constatons que l’activité de la pêche, tend vers la modernisation par l’acquisition de pirogues à moteur en remplaçant les pirogues à voile ou à rame aussi par rapport aux types d’engins de pêche utilisés par les pêcheurs. Dans la zone, nous notons : le filet maillant encerclant (céna), le filet dormant (mbal sèrre), le filet maillant déroulant de fond (yollale), le filet maillant déroulant en surface (félé félé), le filet fixe à crevette (moudiasse), le filet déroulant à crevette (mbal khousse), les filets individuels (épervier), la pêche à la ligne (killy) (Fall, 2009). Ces engins ont remplacé les stratégies traditionnelles qui sont :
 Le « Nguiff », une sorte de palissade fait avec des branches de rônier, qui permet de barrer l’entrée d’un bolong en haute marée et attendre en basse marée quand l’eau se retire, ils viennent ramasser les poissons piégés de l’autre côté du bolong.
 Le « Warane », un genre de panier étroit, tissé avec les fibres de branches de rônier que les pêcheurs placent dans l’eau en haute marée puis mettre des palissades à côté et quand la mer se retire, les poissons y entrent et y restent piégés. Après en basse marée, ils viennent le retirer et ramasser les poissons. Cette stratégie est une spécialité du village de Niodior plus précisément maîtrisé par les populations du quartier de Damal.
D’autre part, les activités de pêche, nous notons un important développement de la transformation des produits halieutiques expliquée par un fort dynamisme des femmes de la collectivité locale à l’image de la Fédération des GIE de Dionewar qui a reçu le grand prix du chef d’Etat pour la promotion de la femme en 1996 et en 2003. Cette transformation concerne pour l’essentiel les mollusques et crustacés par le séchage, le fumage, le solage et la fermentation (PLD CR Dionewar, 2011-2016).
L’agriculture :
L’agriculture occupe une importante place dans la vie des populations insulaires de la CR de Dionewar, puisque la base de leur alimentation est la céréale, qui vient de la production familiale. Ces populations de la CR ne sont pas considérées comme des agriculteurs parce que leur principale activité est la pêche, vue la situation géographique et vivant essentiellement de la pêche. Selon les populations, ils disent être privés de certains programmes gouvernementaux dans le secteur agricole, aussi il faut noter que le premier sekko2 se trouvait à Fimela donc ils rencontraient beaucoup de difficulté pour s’approvisionner en intrant. Or l’agriculture occupe une place de choix vu l’importance des potentialités : un climat côtier très favorable, des terres cultivables (dominance des sols Dior), des bas fonds, des cuvettes à nappe peu profondes très propices au maraîchage, aussi des nombreux gokh3 qui existent dans ces trois villages dont la majorité se trouve dans le village de Niodior plus particulièrement dans l’île de Djior, où sont pratiqués la plupart des cultures (PLD CR Dionewar, 2011-2016). Le type d’agriculture pratiqué dans ces trois villages est l’agriculture pluviale et extensive, qui est caractérisé par la prédominance des cultures vivrière (mil, sorgho, niébé, bissap, riz). A Dionewar et à Falia ces dernières années, la culture du mil a diminué au détriment de la culture du maïs à cause des oiseaux granivores qui détruisent les cultures. La riziculture a disparue du fait de la forte salinisation qui a affecté tous les bas-fonds. Il faut aussi ajouter les cultures de rente, qui sont constituées de l’arachide, des cultures maraîchères (patate douce, légumes) et fruitières (cocos nains) (PLD CR Dionewar, 2011-2016).

LES DIFFERENTS TYPES DE TERRITOIRES HALIEUTIQUES (LES NOMS DE LIEUX-DITS « GOKH ») ET LES ACTEURS

La collectivité locale de Dionewar, présente de nombreux gokh d’exploitation des ressources halieutiques, leurs noms sont donnés par les populations locales selon leurs vécues (Cissé et al., 2004). Ces lieux-dits sont répartis dans l’ensemble du territoire et chaque village présente ses propres gokh par rapport aux différentes activités de la pêche artisanale (cueillette des huîtres, extraction des fruits de mer et la pêche).

Les gokh pour la cueillette des huîtres

La cueillette des huîtres est une activité très développée dans la zone, expliquée par l’importance de l’écosystème de mangrove et les nombreux Kal. Le tableau ci-dessous nous montre l’ampleur de cette activité avec les nombreux sites de cueillettes existant dans les trois villages. Seul Dionewar possède moins de sites de cueillette par rapport à Niodior et Falia qui ont le plus grand nombre. Il y a des sites où les populations des trois villages se rencontrent (Diandouffa), ils le partagent aussi avec Diogane, village voisin appartenant à la CR de Bassoul. Les exploitants des villages de Niodior et Dionewar se rencontrent aussi à Fandiong et à Beureup Sangomar. Nous constatons également, une abondance de la ressource en majorité dans les différents sites des trois villages. A Niodior, seul le site Médina présente des ressources peu abondantes et de moyenne qualité à cause de sa proximité du village. A Falia, le site dénommé Ndanguane Moundé Moundé illustre une raréfaction de ressource, du fait que c’est un petit bolong localisé prêt du village.
L’exploitation des huîtres démarre au mois de Janvier et se termine entre Mai ou Juin. Des fois le début de l’exploitation peut démarrer en Février. Parce que tout dépend de l’évaluation des comités de gestion par rapport à l’état de la ressource, s’ils jugent que les huîtres sont matures, c’est en ce moment qu’ils autorisent alors à la population d’aller exploiter. La cueillette est pratiquée par les femmes mais dans ces dernières années à Dionewar, ce sont les hommes qui font la cueillette et après ils vendent les produits frais aux femmes transformatrices (750f à 800f la bassine).

Les gokh pour l’extraction des fruits de mer

L’extraction des fruits de mer se fait dans les Sarés4 qui bordent le littorale et apparaissent en basse marée (Cissé et Al., 2004). Ce sont les femmes qui fréquentent le plus ces sites car ce sont leur lieu de prédilection pour l’activité de ramassage des coquillages. Ces sites sont accessibles qu’en marée basse et chaque village possède ces propres vasières néanmoins ils ont des vasières en commun où les femmes des trois villages se rencontrent de même qu’avec le village de Diogane.
Le village de Niodior compte plus de vasières dont la majorité se situe sur la façade océanique au Sud-ouest de la collectivité locale. Les vasières les plus fréquentées par les femmes sont : Saré Tiélemka, Saré Dioumbass, Saré Sankoam, Saré Sangane, Saré Acathe, Saré Mbandate Guelwar. Les vasières en commun avec le village de Dionewar sont : Diandouffa (Saréma), Saré Dioumbass, Saré Sangane, également toutes les vasières qui sont
à Sangomar. Mais les femmes de Niodior fréquentent le plus les vasières de Sangomar que celles de Dionewar. Parce qu’elles maitrisent plus les techniques d’exploitation puis ce que ces sites sont profonds. La vasière de Diandouffa, il le partage aussi avec les villages de Falia et de Diogane.
Le village de Falia compte également beaucoup de vasières dont la majorité est situées tout le long du bolong du même nom. Les femmes de ce village fréquentent le plus le Saré I bouhô, le Saré Thioutiaka, le Saré Ndiathiaré, le Saré Ngokoh Loffine, le Saré Ngokoh Sélégne, le Saré Aladji Fodé, le Saré Maliame, le Saré Makalé et le Saré Tchigalé. Les vasières en commun sont celles de Diandouffa (Saréma) avec Niodior, Dionewar et Diogane, puis Bolong Kalatchigue et le Saré Makalé avec Dionewar.
Le village de Dionewar détient moins de vasière par rapport aux villages de Niodior et Falia. Et les femmes fréquent le plus le Ndiaré Ngor Sarr, Saré Diandouffa et Saré Projet. Elles ont en commun avec Falia le Saré Projet, Diandouffa, ensuite les vasières qui sont à Sangomar et Dioumbass avec Niodior.

Les acteurs intervenants dans les territoires halieutiques

Plusieurs acteurs interviennent dans ces différents territoires halieutiques et nous pouvons noter ceux-ci : les exploitants (les femmes qui font la cueillette des huîtres et l’extraction des fruits de mers et les pêcheurs) ; les partenaires au développement et les comités de gestion.

Les acteurs exploitants des territoires halieutiques

Parmi les exploitants, nous pouvons citer en premier les femmes qui sont très bien organisées dans l’exploitation des mollusques (huître et fruits de mer). Elles sont regroupées dans des GIE et ces derniers sont affiliés autour d’une grande structure appelée Fédération Locale des Groupement d’Intérêt Economique (FELOGIE), qui centralise tous les financements et bénéfice provenant des partenaires au développement intervenant dans la CR. Cependant chaque village de la CR détient une FELOGIE. Dionewar était l’initiateur dans les années 90 et compte aujourd’hui vingt quatre GIE (dont 490 femmes et jeunes filles). Ensuite celle de Niodior est créée en 1994 avec actuellement vingt quatre GIE, regroupant 398 femmes et jeunes filles. Dans le village de Niodior, d’autres groupements sont dans la phase de création et à la recherche de récépissé. En fin Falia est le dernier village à avoir une fédération en 2009 et regroupe au total 183 femmes et jeunes filles dans sept GIE, (Faye et Sougou, 2012). Les premiers groupements de la CR avaient un nombre limité à quinze membres, ce sont les nouveaux qui sont constitués de plus de quinze membres. Les fédérations des GIE, pratiquent les mêmes activités (la transformation et la commercialisation de coquillages, de poisson, de fruits et légume, l’aviculture, le maraîchage, la riziculture, la fabrication de balaies, la teinture, l’extraction de sel). L’extraction de coquillage est l’activité la plus exercée dans les trois villages car elle regroupe plus de femme. Aussi ces fédérations ont les mêmes partenaires économiques qui les accompagnent dans différents secteurs.

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Table des matières

SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALES
PROBLEMATIQUE
I- Contexte et justification
II- Revue critique de la littérature
III- Discussion conceptuelle
IV- Cadre opératoire
METHODOLOGIE
I- La revue documentaire
II- Les enquêtes de terrain
III- Les travaux de labo
IV- Les difficultés rencontrées
PREMIERE PARTIE : ETUDE GEOGRAPHIQUE DES TERRITOIRES HALIEUTIQUES DE LA COMMUNAUTE RURALE DE DIONEWAR
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE D’ETUDE
I- Généralité
II- Les différentes zones de la Communauté Rurale
I-1- la zone de Niodior
I-2- la zone de Dionewar
I-3- La zone de Falia
III-Etude de la population
III-1- Histoire du peuplement
III-2- Structure et dynamique de la population
III-3- Caractéristiques socio culturels
III-4- Les activités socio-économiques
CHAPITRE II : LES DIFFERENTS TYPES DE TERRITOIRES HALIEUTIQUES (LES NOMS DE LIEUX-DITS « GOKH ») ET LES ACTEURS
I- Les gokh pour la cueillette des huîtres
II- Les gokh pour l’extraction des fruits de mer
III- Les gokh pour la pêche artisanale
IV- Les acteurs intervenants dans les territoires halieutiques
IV-1- Les acteurs exploitants des territoires halieutiques
IV-2- Les partenaires au développement
IV-3- Les Comités de gestion des territoires halieutiques
DEUXIEME PARTIE : GESTION ET EXPLOITATION DES TERRITOIRES HALIEUTIQUES
CHAPITRE I : LES MODES DE GESTION DES TERRITOIRES HALIEUTIQUES
I- Evolution de la gestion des ressources halieutiques dans la collectivité locale de Dionewar
II- Principes, démarches et Organisation de la gestion annuelle des territoires
III- Outils de la gestion des territoires
IV- Les limites liées à la gestion des territoires halieutiques
CHAPITRE II : L’EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES : EXEMPLE DES ARCHES (ARCA SENILIS)
I- Organisation de l’activité
I-1 Calendrier annuel de l’exploitation
I-1-1 Période de production
I-1-2 Période « morte » :
I-2 Mode de production
I-2-1 Mode traditionnel
I-2-2 Mode actuel
I-2-3 les limites de ces modes de production
II- Evaluation de la production annuelle de l’extraction des arches
III- Impact de cette activité sur le niveau de vie des populations
IV- Difficultés dans l’activité de production des arches
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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