Les différents types de féminisme

Les différents types de féminisme

Définitions 

Cette première section concerne les définitions. Étant donné que la présente étude s’intéresse à la psychothérapie auprès d’une clientèle masculine, il est nécessaire de définir le sexe et le genre afin d’avoir un point d’ancrage pour les prochaines sections. Les termes sexe et genre seront définis de manière individuelle. Ensuite, ces termes seront mis ensemble afin d’examiner les enjeux des rapports entre ces deux concepts. Cette section se terminera par le concept des masculinités selon Conne Il (1995).

Le sexe 

Selon les auteurs, des subtilités sont trouvées quant à la définition du sexe. Kiss et Meryn (2001) mentionnent que le sexe est influencé par les gènes et la biologie. Hollander, Rendrow et Howard (20 Il) considèrent le sexe comme se rapportant aux caractéristiques biologiques innées liées à la reproduction. Ces auteurs donnent l’exemple des chromosomes et des organes sexuels qui sont directement impliqués dans le phénomène de la reproduction. Aussi, l’ American Psychological Association (2007) a défini depuis plusieurs années ce terme en faisant référence généralement aux aspects biologiques de la masculinité ou de la féminité. Les termes de masculinité et de féminité seront définis plus loin dans le texte. Avant, le genre sera défini.

Le genre 

Les définitions du terme genre (<< gender » en anglais) sont présentées en deux soussections. L’ une au niveau d’un dictionnaire d’ usage courant et l’ autre à partir de références plus spécifiques à la sociologie et à la psychologie. Ces dernières seront présentées chronologiquement.

Dictionnaire d’usage courant. Robert (2013) renferme trois spécifications pour le mot genre. Premièrement, il s’ agit d’un groupe d’ êtres vivants ou d’objets qui partage les mêmes caractères. Deuxièmement, ce mot est défini comme une catégorie grammaticale. Ainsi, en grammaire, il y a une distinction de trois genres, soit le masculin, le féminin et les choses (neutre). Troisièmement, le genre exprIme des manières d’ agir.

Références plus spécifiques. Zaidman (1999) définit le genre comme un outil analytique permettant d’indiquer des constructions sociales dans le fait d’ être un homme ou une femme. Il ajoute qu ’employé au singulier, ce terme montre l’aménagement social des rapports entre ces sexes, rapport social considéré comme une institution. Kiss et Meryn (2001) mentionnent que le genre est influencé par l’environnement, la culture et les facteurs psychosociaux. Matlin (2004) décrit le genre comme un processus dynamique. Elle mentionne, par exemple, que l’ être humain ne répond pas nécessairement de la même manière selon qu ‘il est en présence d’ un homme ou d’une femme et que sa réaction peut se modifier selon le contexte. Selon cette auteure, le genrô se rapporte aux caractéristiques psychologiques et aux catégories sociales créées par la culture humaine. Par ailleurs, elle conçoit que le genre peut être perçu comme une similarité ou une différence. De cette manière, si le genre est perçu comme une similarité, cela suppose qu’ il n’y a pas de différence de genre entre les hommes et les femmes. Par contre, si le genre est perçu comme différent, cela suppose que les hommes et les femmes sont différents. Mellinger (2005) définit le genre comme étant construit socialement et influencé par l’histoire .

L’APA (2007) propose comme définition du mot genre, le fait d’être un homme, une femme ou neutre l . En plus, d’une manière plus spécifique, cette association montre que le genre tient compte des facteurs psychologique, comportemental, social et culturel. De plus, il se différencie du sexe parce que l’être humain se construit en fonction de ces facteurs. Dans le même sens, d’autres auteurs portent l’ attention sur l’aspect culturel en spécifiant que le genre masculin (ou féminin), de par son côté culturel, n’est pas nécessairement le même d’un pays à l’autre (Connell, 2009; Hollander et al., 2011). En ce qui concerne l’ aspect social, Laslett (2012) utilise le genre pour désigner ce qui relève de la différenciation sociale entre les deux sexes. Ainsi, les différences sociales sont séparées de celles biologiques. Par exemple, auparavant, la sphère du travail était attitrée à l ‘homme de manière biologique et maintenant, cela est conçu comme une différence sociale de la culture. Cette catégorie socialement construite se reflète sur le lieu du travail, dans la famille, à l’ école et dans les sphères économique, politique et culturelle.

Le mot genre a subi une évolution sémantique comme les notions d’identité de genre, de rôle de genre, des biais de genre, des comparaisons de genre et des stéréotypes de genre. Ainsi, une gamme de vocabulaire est créée afin de rendre compte des particularités sémantiques liées au mot genre. Dans sa généralité, le mot genre a évolué de façon à créer des mots plus spécifiques, entre autres le «concept de genre ». L’APA (2007) définit le concept de genre comme une construction sociale basée sur le sexe biologique incluant les rôles et les attentes. L’APA (2007) mentionne que le genre se développe durant l’enfance où l’enfant s’ identifie comme étant un homme ou une femme en n’excluant pas l’aspect culturel. Les termes sexe et genre ont été présentés de manière individuelle afin de les circonscrire. Maintenant, les différents enjeux entourant ces thèmes sont exposés.

Les enjeux entourant le sexe et le genre
Plusieurs auteurs utilisent le terme genre dans leurs écrits, mais d’autres n’y adhèrent pas. Entre autres, plusieurs féministes de tradition matérialiste ont longtemps refusé d’employer le terme « genre » étant donné son caractère naturel (donc immuable) que cette distinction implique pour « sexe » (Matlin, 2004). Ces féministes préfèrent l’utilisation du terme « les rapports sociaux de sexe ». Les points soulevés par cette opposition sont que le sexe est un produit sociohistorique, qu ‘il suppose une différence entre être un homme ou une femme et que le genre favorise une division sociale à cause de la domination patriarcale (Matlin, 2004). Par ailleurs, selon Leonard et Adkins (1996), le sexe et le genre sont deux termes qui peuvent seulement être compris en relation avec l’hétérosexualité. Dans cette définition, il n’y a pas de possibilité qu ‘ il y ait des hommes ou des femmes qui naissent avec les deux sexes ou encore qu ‘une personne vive une relation amoureuse et durable avec une personne du même sexe (homosexualité). Enfin, le sexe et le genre peuvent être perçus par certains comme des concepts qui sont interchangeables (Hollander et al., 2011).

Finalement, après avoir exposé les définitions et les enjeux, il est important de garder en mémoire la distinction que la documentation scientifique fait ressortir entre le sexe et le genre. Le sexe est davantage considéré de nature biologique alors que le genre est défini comme une identité qui se construit en tenant compte des facteurs comportemental, social, culturel, psychologique et historique. Le titre de la présente étude contient les termes « réalité masculine », le concept de genre est sous-entendu comme étant le concept central de l’ étude. Outre le tenne genre, l’ étude s’ intéresse à la réalité masculine. Ainsi, le concept de la masculinité sera défini.

Les masculinités selon Connell
Précédemment, dans la définition du sexe, l’APA (2007) a mentionné les termes de féminité et de masculinité. Avant d’ approfondir au niveau de la masculinité, la féminité se définit comme l’ensemble des caractères propres à la femme (Robert, 2013). Au niveau de la masculinité, Connell (1995) la définit comme les effets sur le corps, la personnalité et la culture. Cette auteure mentionne que ce ne sont pas toutes les cultures qui ont le concept de la masculinité. Selon cette auteure, il existe trois sortes de modèle de structure de genre, soit les relations de pouvoir, les relations de production et la cathexie. Pour les relations de pouvoir, les hommes ont du pouvoir sur les femmes, par exemple le modèle patriarcal place la femme en subordination et l’ homme dans une position de dominance. Au niveau de la relation de production, il n’y a pas d’égalité à ce niveau étant donné l’ économie capitaliste et les revenus qui divergent; par exemple, la sphère privée dont la grossesse n’ est pas source de revenus. Et la cathexie concerne les traits affectifs, la sexualité et les désirs. Selon cette auteure, il existe différentes masculinités et elle en identifie quatre types qui sont caractérisés par l’ hégémonie, la subordination, la complicité et la marginalisation. La masculinité caractérisée par l’hégémonie se réfère à un moment précis, dans une culture précise, où les qualificatifs de l’homme se fondent sur un idéal de ce qui est attendu de la masculinité dominante. La masculinité caractérisée par la subordination concerne ceux qui ont des privilèges, mais qui ne sont pas dominants; par exemple l’associé d’un directeur. De plus, il s’agit des traits qui sont rejetés par la masculinité dominante comme peuvent le vivre les homosexuels. La masculinité caractérisée par la complicité concerne un partage de bénéfices sans que la personne en soit le centre. De plus, ce type de relation de complicité est en relation avec la masculinité caractérisée par l’ hégémonie et inversement. La masculinité caractérisée par la marginalisation ne possède pas les caractéristiques de la masculinité dominante comme dans le cas d’un homme ayant un handicap important ou qui est plus efféminé. Ainsi, selon cette auteure, chaque homme a la possibilité de choisir un type de masculinité selon le contexte. Par contre, elle fait ressortir également que l’homme peut aussi subir son type de masculinité. Avant de conclure sur les masculinités, tous ces types de masculinités partagent plus de privilèges que les femmes étant donné la société qui est patriarcale et capitaliste.

Les théories de Connell mettent en relief certains points permettant d’approfondir les connaissances en lien avec les réalités masculines. Cette auteure met en relief qu’ il est important de bien connaitre la personne, en lien avec l’ essai qui se trouve en thérapie, et de ne pas concevoir qu ‘une seule masculinité comme il est véhiculé dans les discours sociaux. Ainsi, cela permet d’ atténuer les stéréotypes de genre qui peut affecter la demande d’ aide des hommes. Une autre manière d’ approfondir les connaissances est d’ aborder la socialisation dont le genre est le résultat de l’ interaction de plusieurs facteurs, dont ceux des milieux de vie; ce qui mène à la section sur la socialisation.

Socialisation des hommes 

Comme il a été abordé dans la précédente section, le genre se construit et il est influencé par l’ environnement. Il est également à noter que les effets de l’ environnement sur la femme ont été abondamment documentés, entre autres le contrôle social exercé sur ces dernières. Par contre, au niveau de l’ homme, les chercheurs commencent à peine à s’y intéresser. Ils s’ intéressent plus particulièrement aux mécanismes de normalisation de leurs comportements (Dulac, 2001). Cette section présente un angle d’ analyse pour comprendre la difficulté des hommes à consulter. Afin de bien répondre à l’ homme en thérapie, il est important de comprendre de quelle manière s’ effectue la socialisation. C’est pourquoi, dans cette deuxième section, une attention est portée à la construction de l’identité.

La construction de l’identité
L’ identité est influencée par différentes sources. Par exemple, Brannon (2008) mentionne l’influence des facteurs biologiques, de l’environnement familial, des pairs et des médias. Pour cet auteur, les facteurs biologiques concernent les organes génitaux qui influencent les attitudes et les comportements. N’oublions pas que le genre masculin ne se construit pas seulement par la différenciation des organes génitaux, cela corroborant également l’ idée de Matlin (2004) pour qui l’être humain est influencé aussi par la politique, les changements de valeurs et l’économie. L’ influence des parents, des professeurs et des pairs durant la socialisation de l’enfant joue donc un rôle important (Englar-Carlson, 2006). Dans le même sens, tel qu’il a été vu dans la définition du genre, ce que signifie être un homme varie en fonction des contextes psychologique, historique, social, culturel et politique. Soulignons aussi que l’homme peut avoir différentes identités en fonction du contexte dans lequel il est, tout comme Conne Il (1995) le mentionne lorsqu’ il traite des masculinités.

Le féminisme en général 

En général, le mouvement féministe se fait sentir en France et au Québec. Au XIXe siècle et dès le début du XXe siècle, les femmes revendiquent de plus en plus leurs droits et déclenchent des mouvements sociaux. Entre autres, elles veulent avoir accès à l’ éducation, être considérées au travail et avoir un salaire égal aux hommes, elles veulent avoir une carrière et des facilités sur le plan de la conciliation du travail et de la famille, elles demandent que l’avortement soit non criminalisé et elles luttent contre les violences de toutes sortes, spécialement conjugales.

Une des prémisses primordiales du féminisme est que la société doit aVOIr un respect pour toutes les femmes (Stange, 2002). Selon cette auteure, il est nécessaire de porter une attention sur les pressions sociales et autres influences que les femmes peuvent vivre dans leurs prises de décisions. Cependant, il est à noter que les femmes ne forment pas un groupe homogène. Ainsi, il faut prendre en compte ses caractéristiques identitaires comme son ethnie ou sa culture (Matlin, 2004). Ainsi, en thérapie avec un homme, il est important de considérer les pressions sociales.

Les différents types de féminisme 

Comme tout mouvement social, le féminisme s’est construit à partir de différents points de vue suscitant ainsi des oppositions, des contestations et des ralliements (Matlin, 2004). De ce fait, les féministes ont conçu des modèles qui leur permettent de mieux comprendre leur réalité quotidienne au niveau personnel et professionnel, entrainant divers types de féminisme qui sont abordés maintenant.

Les types de féminisme les plus fréquemment retrouvés dans les écrits sont le féminisme libéral, radical et culturel. Il y a également l’ écoféminisme, le féminisme psychanalytique, celui des femmes de couleur et le socialisme.

Selon Matlin (2004), l’écoféministe concerne l’ environnement et l’écologie. Ce type de féminisme regroupe les personnes qui dénoncent la manière que les humains ont de nuire aux animaux, de détruire les ressources naturelles et la violence commise entre eux (Matlin, 2004). En France plus particulièrement, le féminisme psychanalytique est retrouvé. Ce féminisme s’appuie sur les théories psychanalytiques (Matlin, 2004). Il existe le féminisme pour les femmes de couleur aux États-Unis (womanism) (Kahn, 2009). En ce qui concerne le féminisme socialiste, leur vision est axée principalement sur l’ économie partagée entre chaque personne (Kahn, 2009). Ainsi, les biens sont partagés de manière égalitaire. Cette vision est en contradiction avec une vision capitaliste qui crée des inégalités sociales (Kahn, 2009).

Conclusion

Pour conclure, l’objectif de l’étude était d’effectuer une critique sur la psychothérapie appliquée aux hommes et, par le fait même, d’être attentif à leur réalité. Étant donné l’aspect social du terme homme, ce travail a exigé d’intégrer des sources de connaissances en sociologie et en psychologie. Différents constats ont été soulevés à l’aide des écrits recensés, soit l’attention portée au genre et aux différentes théories. L’ auteure a peu développé sur la psychothérapie comparativement à la section sur les études féministes étant donné sa décision d’élargir les connaissances à la sociologie afin de bien comprendre la problématique.

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Table des matières

Introduction 
Contexte théorique
Définitions
Le sexe
Le genre
Dictionnaire d’usage courant
Références plus spécifiques
Les enjeux entourant le sexe et le genre
Les masculinités selon Connel!
Socialisation des hommes
La construction de l’identité
Les études féministes: un modèle dans la prise en compte des réalités liées au
genre en psychologie
Le féminisme en général
Les différents types de féminisme
Le féminisme et le genre
Les différents apports du féminisme quant à la compréhension du genre
L’ impact du féminisme sur les hommes
Le féminisme et la psychothérapie
La participation des hommes aux actions psychothérapeutiques
Impacts de la socialisation sur l’ homme
Les hommes et la consultation
Les raisons diverses d’ une non-participation
Les obstacles organisationnels
Les hommes et les conflits de rôle
Les propositions d’ amélioration de la psychothérapie appliquée aux hommes
Les recommandations pour les professionnels
Les recommandations pour les institutions
Discussion
Conclusion

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