Les différentes théories sur le développement et les IAA

Les différentes théories sur le développement et les IAA 

Dans ce chapitre, trois points essentiels vont être relatés. Le premier concerne le développement. La littérature a permis de dégager les différentes théories de développement. Elles sont déduites des expériences et des observations effectuées au niveau des pays surtout développés. Le deuxième s’intéresse sur les complexes agro-alimentaires et les industries agro-alimentaires. Ces dernières mettent en exergue les liens et mutations intersectorielles agriculture et industries. Le troisième s’attache sur la place occupée par les paysans dans le développement. Ils sont considérés comme des fournisseurs de produits, non seulement pour les consommateurs directs au niveau de leur localité mais aussi pour les autres consommateurs et les industries à travers les différents intermédiaires commerciaux et réseaux de distribution. Et ils sont également les clients des industries en amont, en particulier les industries technologiques.

Les théories sur le développement

La description des différentes théories relevées dans la littérature économique permet de mieux cerner le phénomène de développement. L’agriculture, selon les physiocrates constitue la seule activité productive considérée comme la base de développement d’un pays. Le dualisme de Lewis, entre secteur traditionnel et secteur moderne ou capitaliste, constitue la section suivante. Les étapes de la croissance économique de Rostow rejoignent à la notion de secteur d’entrainement. La transformation agricole de Schultz met en relief le passage de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne. La théorie de Kuznets fait partie des théories agro-centristes fondées sur la relation d’interdépendance entre l’agriculture et l’économie. Les mutations de l’agriculture de Mazoyer et Roudart (2002) montrent le passage d’une agriculture de survie à une agriculture industrielle mercantile. La dernière sous section concerne l’étude sur la révolution agricole effectuée par Baîroch (1992) dans laquelle il a conclu que la révolution industrielle est poussée par le progrès de l’agriculture.

La physiocratie
La physiocratie est un courant de pensée économique, ayant comme chef de file Quesnay (1766). Pour les physiocrates, la seule et unique source de richesse d’une nation est l’agriculture. Elle est la seule activité capable de produire un surplus appelé « produit net ». Elle crée une richesse davantage qu’elle n’en consomme. L’agriculture fournit non seulement les produits de subsistance, mais elle produit également les matières premières nécessaires pour l’artisanat et la production manufacturière. L’expression «produit net» désigne la somme reçue par le propriétaire de la terre après l’utilisation de son champ. En d’autres termes, l’agriculture ou le travail de la terre procure ce produit net qui forme «les profits » ou les «revenus ». Le produit net est considéré par les physiocrates comme un don de la nature dégagé par les agriculteurs. Les physiocrates sont les premiers libéraux ayant favorisé le libre échange. Ils prônent la propriété privée et ils contestent l’intervention de l’Etat dans l’économie. L’ordre naturel qui guide l’économie doit être respecté. Les intérêts individuels et surtout ceux des agriculteurs forment l’intérêt général.

Le dualisme de Lewis (1954)
Lewis a constaté, dans son étude sur l’économie des pays en développement, l’existence simultanée d’un secteur traditionnel et d’un secteur capitaliste. Le secteur traditionnel constitue le secteur d’activité comprenant l’agriculture. Ce secteur est appelé traditionnel à cause de l’ancienneté des modes de production. Les agriculteurs cultivent et élèvent pour leur propre besoin. Ils n’emploient pas du capital. La main d’œuvre est constituée essentiellement par les membres de la famille. La production dépend ainsi de l’effectif de la main d’œuvre employée dans chaque famille.

Quant au secteur capitaliste, il englobe les secteurs d’activités qui utilisent du capital pour produire (capital humain, capital financier, capital technique, etc.). Le secteur capitaliste emploie une main d’œuvre salariée et vend les produits avec une marge bénéficiaire. Les salaires y sont déterminés par les revenus du travail. Ces salaires s’avèrent légèrement supérieurs à ceux du monde rural afin d’encourager la main d’œuvre rurale à changer de secteur. Les bas salaires, permis par une offre infiniment élastique du travail lié à l’excédent de main d’œuvre, entraînent un taux de profit élevé. Ces profits sont réinvestis et conduisent à l’accumulation du capital. Les analyses de l’économie duale ont poussé Lewis à considérer l’agriculture comme un pilier du développement. Le modèle avancé par Lewis comprend les réformes agraires et la modernisation de l’agriculture comme axes de développement. Les réformes agraires ou les changements dans les modes de culture, dans les produits à cultiver sont essentiels. Le relèvement de la production et l’amélioration des revenus agricoles sont considérés comme le préalable de tout développement. La progression de l’agriculture permet de ce fait d’attaquer le mal à la racine. La croissance agricole offre au pays pauvre les moyens de se procurer les devises nécessaires à sa croissance. Les débats portent sur les choix entre les cultures d’exportation et les produits vivriers, entre la sécurité alimentaire et l’autosuffisance, sur le rôle que jouent les prix par rapport aux autres facteurs tels que les infrastructures, les crédits agricoles ou les fonctions de stockage. Quant à la modernisation de l’agriculture, les pays en développement qui sont essentiellement à vocation agricole, sont connus pour leur mode de production archaïque. Les éleveurs de bétail pratiquent encore le mode d’élevage en nomade. L’élevage industriel comme aux Etats Unis n’existe guère. Les agriculteurs produisent surtout pour leur propre consommation et ne commercialisent que le reste non consommé. La modernisation de l’agriculture reste une nécessité pour que l’exploitation soit plus rentable pour les agriculteurs eux-mêmes. Cette option de modernisation permet, aux pays en développement, de diminuer ou supprimer une grande partie d’importation de leurs besoins alimentaires.

Les étapes de la croissance économique de Rostow (1962)
Cette théorie traite le développement en tant que processus historique comportant des niveaux qui se succèdent à savoir, la société traditionnelle agricole, le décollage du développement, la marche vers la maturité et la consommation de masse.

La société traditionnelle agricole est caractérisée par des activités économiques qui se concentrent sur l’agriculture. La population ne cherche pas alors à améliorer leur condition de vie. Si la terre devient aride, les gens trouvent l’explication dans le destin et non pas dans le mauvais traitement qu’ils ont fait subir à la terre. A ce niveau, les us et coutumes ont une importance considérable. Les paysans ignorent les nouvelles modes de culture plus productives et maintiennent la méthode culturale traditionnelle. Le décollage du développement constitue le deuxième niveau. Ce décollage est impulsé par des conditions préalables. Ces conditions sont constituées par le changement des mentalités et des techniques de production. En plus, les comportements des différents acteurs économiques se tournent vers l’industrie, le profit et l’épargne. L’Etat a intérêt à établir ou à améliorer les infrastructures de santé, d’éducation, les infrastructures de télécommunication et routières pour que la population puisse travailler et les producteurs n’encourent pas le risque de surproduction.

Ainsi, les industries motrices aux effets entraînant pour le reste de l’économie s’installent. Les produits manufacturés peuvent circuler librement grâce aux infrastructures routières et ferroviaires. La diffusion des techniques est favorisée par les ingénieurs, les économistes, les techniciens, etc. Les investissements deviennent considérables. L’organisation économique et sociale se modifie en un sens plus favorable à la croissance. Les institutions d’appui au développement sont mises en place. Le niveau qui suit est la marche vers la maturité. Il est marqué par la généralisation du progrès dans toute la société. Les investissements en création ou en extension d’entreprises peuvent être élevés. D’ailleurs, de nouvelles industries émergent et le secteur agricole devient minoritaire. Le secteur industriel prédomine. Le dernier niveau est la consommation de masse. C’est l’aboutissement du développement. Il se traduit par une amélioration des indicateurs sociaux et sanitaires, une réduction des inégalités. Les besoins essentiels de la population sont satisfaits. Le pouvoir d’achat de la population augmente. L’Etat providence se tourne vers le développement du bien être collectif. La consommation se généralise sur toutes les couches sociales qui disposent un niveau de vie élevé. Le secteur des services se développe considérablement. La théorie de Rostow (1962) rejoint à la notion du secteur d’entraînement. Cette notion mentionne le fait que le développement d’un secteur constitue un facteur pour dynamiser les autres secteurs de l’économie.

La transformation agricole de Schultz (1964)
Schultz présente le déplacement de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne qu’il appelle «la transformation agricole». Deux points importants sont soulevés par Schultz, le premier concerne la nouvelle technologie dans l’agriculture, le deuxième sur l’amélioration du capital humain. Schultz part du principe selon lequel l’agriculture contribue au développement, l’agriculture est complémentaire de l’industrie. Elle nécessite du progrès technologique afin d’accroître rapidement la production. Cet accroissement résulte à la fois par les transferts de technologies agricoles et l’installation des stations de recherche agricole publiques. Selon lui, les agriculteurs des pays en développement ne disposent pas des moyens et des possibilités pour produire. Il soutient que les paysans sont rationnels mais la défaillance en matière de technologie constitue un blocage pour les agriculteurs. Schultz met également l’accent sur la place-clé du capital humain. Il insiste sur la qualité du capital humain telle que l’habileté, le savoir et toutes les capacités qui suscitent à l’amélioration de la productivité du travail humain. Il considère la formation et l’éducation comme des moyens indispensables pour accroître et améliorer la productivité, qui à son tour induit à l’amélioration du revenu agricole. Le capital humain englobe les formations, les connaissances et la bonne santé qui rendent les travailleurs plus productifs.

La théorie de Kuznets (1966)
La théorie de Kuznets fait partie des théories agro-centristes. Ces théories sont fondées sur la relation d’interdépendance entre l’agriculture et l’économie. L’idée est que l’état d’une économie est en rapport avec l’état du secteur agricole. En d’autres termes, l’exploitation agricole a un effet d’entraînement sur le reste de l’économie. Ces théories mettent l’accent sur le rôle prépondérant de l’agriculture non seulement au niveau du décollage de l’économie mais également sur sa contribution au soutien d’un taux de croissance élevée. Plus l’agriculture prédomine dans l’économie, plus cet effet d’entrainement est davantage puissant. Dans sa théorie, Kuznets soutient la contribution de l’agriculture au développement sous plusieurs axes d’analyse. L’agriculture assure la nourriture de la population et approvisionne les travailleurs des secteurs non agricoles. D’ailleurs, elle fournit les matières premières qui vont être transformées par l’industrie. L’agriculture produit de ce fait les inputs industriels en fournissant les matières premières avec la qualité, le coût et la régularité requis par l’industrie. Elle stimule le développement industriel. Une agriculture productive fournira des biens agricoles à bas prix ou bon marché, et par conséquent réduit les coûts salariaux et accroit les profits. L’agriculture, tout en vendant ses produits à l’industrie achète également à l’industrie. En effet, là encore la prospérité de l’agriculture s’avère essentielle, pour garantir des débouchés croissants à l’industrie.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I – MATERIELS ET METHODES
Chapitre 1- Les différentes théories sur le développement et les IAA
Chapitre 2 – Compréhension de l’innovation
Chapitre 3- Le contexte, la problématique, les hypothèses, les méthodes
PARTIE 2 – RESULTATS ET DISCUSSIONS
Chapitre 1- Les rôles respectifs de l’agriculture et des industries agro- alimentaires
Chapitre 2- Les résultats de l’étude sur terrain
Chapitre 3– Discussions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTES DES ANNEXES

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