Les débuts de la Ville de Montpellier

Les débuts de la Ville de Montpellier 

Montpellier est une ville fondée aux environs de l’an 1000, au carrefour de deux grands axes :
-Le « «couloir bas-languedocien », seul passage Est-Ouest aisément accessible, entre la zone accidentée des garrigues au Nord et la plaine du littoral, submersible et insalubre, au Sud. La circulation entre l’Espagne, la Vallée du Rhône et l’Italie, se fait grâce à ce couloir, constitué par le premier gradin des garrigues et ce, à toutes les époques par la voie domitienne des romains (créée par le Consul Domitius – actuellement, la route N 113 et l’autoroute A9).
-L’axe Nord-Sud, celui de l’accès à la Méditerranée ; Montpellier se trouvait en effet, à l’époque où la côte était plus proche, au point de rupture de charge entre les navires de mer et les embarcations du Lez.

En réalité, ce document témoignant de la donation par le Compte de Mauguio, de Melgueil et sa femme Sénégonde à Guilhem, – premier seigneur de Montpellier- d’un manse (petite exploitation agricole), et un autre à Candillargues, illustre la présence de vie dans ce territoire languedocien puisque des documents peu après cet acte attestent de l’existence de plusieurs hôpitaux (environ 6) bien avant 985. Au Moyen âge, la fonction essentielle de Montpellier n’était pas commerciale ou industrielle mais intellectuelle ; ce sont les hôpitaux et l’université et non le contexte économique qui ont soutenu le développement de la ville. Montpellier a vu naître toute la dynastie des Guilhem (seigneurs ayant fondée en partie la ville dès l’an 1000). Dès la première partie du XIe siècle, cette dynastie devint plus puissante que celle des comtes de Melgueil, notamment par des alliances flatteuses: Guilhem VII épouse en 1156 une descendante d’Hugues Capet, Mathilde de Bourgogne et Guilhem VIII, en 1174, se marie avec Eudoxie, nièce de l’Empereur de Byzance. Ce dernier par un édit de 1181 a autorisé toute personne, de toute origine à pouvoir exercer et enseigner dans cette école de médecine ayant bénéficiée de grandes connaissances – elle est la plus vieille faculté de médecine du monde occidental. En accueillant les Arabes, les Juifs chassés d’Espagne et les hommes d’affaires italiens, la ville devint un carrefour du savoir ; ces derniers ayant assimilé les connaissances des peuples qu’ils ont traversés au cours de leurs migrations, ainsi que les traditions d’Hippocrate. Les ouvrages d’Averroès, d’Avicenne, de Razès, de Constantin furent les références des premiers médecins de Montpellier. Quelques gravures des XIIe et XIIIe siècles au musée atypique d’anatomie de la faculté attestent de dissertions de maîtres devant leurs élèves. D’illustres médecins professèrent à Montpellier tels qu’Arnaud de Villeneuve, Guy de Chaulhiac, Jean d’Alais et Petrus Hispanus devenu pape sous le nom de Jean XXI. Ainsi que Guillaume Rondelet (connu pour Histoire des Poissons) qui se lia d’amitié avec François Rabelais (étudiant en médecine). Ce dernier le caricatura dans Pantagruel, sous le personnage de Rondibilis. De plus, Montpellier possède le plus ancien jardin botanique de France : le jardin des plantes créé en 1593 par Pierre Richer de  Belleval (sous les ordres d’Henri IV). Il se développa parallèlement avec la faculté de Médecine dont la biologie était une discipline phare. Ce jardin a aujourd’hui triple fonctions (botanique, historique et universitaire) et la serre Martins a été récemment réhabilitée.

Aujourd’hui, Montpellier la ville « surdouée », est :
– Une ville de 268 456 habitants qui s’étend sur 56,88 km² et une population de l’aire urbaine de 561 326 habitants
– Sur le département de l’Hérault et de la région LanguedocRoussillon
– Une ville métropole depuis le 1 er Janvier 2015 avec 7 quartiers distincts eux-mêmes divisés en sous quartiers
– 4 lignes de tram (bientôt 5), 30 lignes de bus et service de vélo et voitures en libre-service
– 13 ZAC programmées
– Un centre historique important
– Une des premières villes françaises à disposer d’un chemin ferroviaire
– Une ville étudiante accueillant de nombreux étudiants étrangers (7e pôle universitaire de France)
– Une ville jeune (46.1 % des Montpelliérains sont âgés de moins de 30 ans et seulement 15.4 % plus de 60 ans)
– De 2007 à 2012, la ville a connu la plus forte croissance démographique des principales communes du pays (+1.1%) devant Paris et Lyon. La région Languedoc Roussillon attire, elle se situe en 2e position des régions les plus attractives, après la Corse
– A obtenu le Label French Tech en 2014
– Montpellier possède le plus grand espace piéton français (qui sera optimisé afin que tous, piétons, vélo, rollers puissent circuler en toute sécurité dans la ville).

Le Quartier de la Paillade

C’est un quartier situé dans un des quartiers de Montpellier : le quartier de la Mosson.

Le quartier d’étude de la Paillade se situe donc à l’intérieur de la Mosson. Au début des années 2000, la mairie de Montpellier (présidé par Georges Frêche) a décidé de le renommer sous le nom de la Mosson pour donner une nouvelle image au quartier. Voici ci-dessous les contours de la ZUP (zone à urbaniser en priorité), la Paillade. Une partie des Hauts de Massane est donc comprise.

Histoire

Construction 

Le grand ensemble de la Mosson (aujourd’hui Paillade et Hauts de Massane) a été construit en 1962 sur un terrain de 260 hectares. La SERM (Société d’équipement de la Région Montpelliéraine) a retenu l’équipe d’architecte dirigée par M.Gallix pour ce grand projet qui consiste à répondre à un accroissement rapide de la population notamment par l’arrivée de rapatriés d’Algérie (les pieds noirs), d’immigrés et de jeunes issus du baby-boom. C’est un grand ensemble qui se voulait au départ différent de ceux qui ont pu être construits. En effet les responsables ont « voulu rompre radicalement avec les erreurs de certaines extensions urbaines, en d’autres termes, opposer la variété à la monotonie, l’unité au désordre, l’animation à la tristesse » (SERM, Livret) .

A l’exemple des grands ensembles de Londres ou des villes scandinaves, il est situé à la périphérie de la ville (en conurbanisation) : à 5 km du centre-ville et à 10 km de la plage (Palavas). A l’’intersection de tronçons de circulation importants permettant de joindre différentes villes environnantes, il permettait un enthousiasme nouveau dans une dynamique de logement de grande envergure.

La Paillade est proche des universités, des hôpitaux, de la zone de laboratoire et de recherche, du centre-ville, de l’autoroute A9 (Narbonne-Orange) et de la départementale (D127) qui permet de joindre Grabels au nord-ouest. C’est au total 15000 logements pour 40 000 habitants prévus près d’un parc de pins d’Alep, des zones boisées, du lac des Garrigues (au Nord) et une rivière ; la Mosson (à l’Ouest).

Remarque : Le boulevard du Grand Mail doit sûrement son nom au jeu de Mail, ancien jeu sportif français qui était très pratiqué en France et en Italie dès le Moyen-âge. Malgré un arrêt du Maire l’interdisant en 1858 car il détruisait les récoltes, le jeu se pratiquait encore dans les régions de Montpellier et d’Aix-enProvence avant la Première Guerre Mondiale.

Diagnostic du quartier

Comme tous les grands ensembles, nous retrouvons les maux de la pauvreté, de la déscolarisation précoce, un taux de chômage élevé et une insécurité. Une analyse sociologique faite par Cyprien Avenel sur les problèmes des ZUS (zone urbaine sensible) reflète bien la situation (des habitants) de ces quartiers « complexes » .

Etat des lieux
Les politiques publiques doivent prêter une attention particulière sur la Mosson qui représente aujourd’hui, le plus grand quartier populaire (18 % d’ouvriers contre 8 % pour l’ensemble de la ville) et d’habitat social de l’agglomération de Montpellier (63% de logements sociaux contre 13 % pour l’agglomération).

« Le territoire Mosson accueille environ 10 % de la population montpelliéraine. Les indicateurs relatifs au nombre de personnes par ménage, à la part de bas revenus et de population de nationalité étrangère révèlent un écart marquant entre la Mosson et l’ensemble de la ville ce qui en fait un territoire habité par des personnes en situation économique et sociale particulièrement précaire ».

Evolution du quartier

Les projets réalisés 

Nous étudierons particulièrement les projets réalisés au Sud de la Paillade car il est au plus proche du terrain étudié, permettant ainsi d’entrer dans le cœur du sujet : La liaison de la Paillade à la ZAC des Pierres Vives.

Les mutations de ce quartier se sont déroulées sur plusieurs années. Dès 1977 alors que 80% de la ZUP est réalisée, la Ville a décidé d’arrêter la construction de tours et de barres pour commencer à introduire une diversité d’habitat (plan masse réétudié en privilégiant l’habitat intermédiaire et les maisons individuelles) avant d’engager les premières opérations de dédensification à la fin des années 1980. Les équipements et les services publics se sont aussi implantés peu à peu. Des aménagements de grands espaces verts tels que la promenade du Grand Mail, la Coulée verte de la Mosson, au lac des Garrigues, ou encore le parc Malbosc voient le jour. En 1987, le quartier s’intègre mieux dans la ville grâce à son premier axe de transport en commun. Le quartier a amélioré sa réputation et son désenclavement par l’arrivée du tramway en 2000 et l’accueil du Mondial de football au stade de la Mosson (1998). Il a également bénéficié de nombreux dispositifs de discrimination positive depuis le milieu des années 1990 : Education prioritaire, politique de la ville, zone franche urbaine, Grand Projet de Ville depuis 2001 (GPV), rénovation urbaine… :

Un projet de résidentialisation5 qui se déroula en 2 phases est d’abord effectué. L’habitat, l’environnement urbain, la sécurité et la tranquillité ont été placés parmi les priorités du programme.1) .

1èr e Phase : Ce sont 2500 habitants, 1700 familles concernées, soit 7500 logements dont 3400 gérés par l’OPAC ex ACM (bailleur social).

En 1996, L’Atelier du Mail (structure de l’OPAC animée par deux architectes) s’installe dans le quartier, pour réhabiliter des logements tout en impliquant les habitants. Cet atelier veille à la mise en œuvre de la méthode et à l’harmonie esthétique générale des réhabilitations. Le chantier pilote est l’îlot Uranus qui sera transformé en un ensemble de petits immeubles regroupés autour d’un jardin privatif avec une restructuration de l’espace urbain. 23 nouveaux programmes correspondant à 170 petits immeubles ont démarré au rythme de 300 logements par an. 50 000 francs sont alloués à chaque appartement.

Ainsi, chaque cage d’escalier est traitée par un architecte différent qui met en œuvre la démarche de concertation (170 architectes). Les locataires sont informés de la réhabilitation et de leurs conséquences financières (augmentation de loyer, environ 300 Frs pour un type 3) négociées avec les associations des locataires. Ce processus de concertation par cage d’escalier a permis une valorisation de l’identité individuelle et collective ainsi qu’une meilleure appropriation de l’habitat par les habitants. Il y a eu un recul de la vacance, un taux de rotation plus faible, un meilleur respect des parties communes et de l’environnement ainsi qu’une baisse des dégradations.

2) 2e Phase : Ce sont de nouvelles opérations d’autre nature sur 2 îlots (îlots Florence et Oxford), avec l’appui de la loi Borloo en 2003. Cette résidentialisation contrairement à la précédente s’est faite de manière plus homogène mais cette fois, l’habitant n’a pas été concerté, seulement informé.

En 1998, la Mairie sollicite la création d’une zone franche dans le but d’inciter la création d’emplois. Une ligne de tramway sera installée pour relier la ville au quartier. Le tramway dessert depuis juillet 2000, quatre stations dans La Paillade. Parallèlement, un nouveau nom désignera le quartier : la Mosson (qui comprend les Hauts de Massane et la Paillade).

Ilot Florence : De 1998 à 2000. L’ensemble est divisé en 350 logements en une quinzaine de résidences distinctes avec pour but de sécuriser les allées piétonnes, de mettre en valeur les espaces extérieurs et améliorer la sécurité avec des portails d’accueil différents et des abords de commerces retraités ainsi que la création de nouveaux pavillons pour commerçants ambulants et l’installation d’un bureau de gardiennage. L’ensemble est divisé en unités résidentielles. Les jardins et les parkings équipés de portails automatisés à contrôle d’accès sont peu ouverts, fermés sur l’îlot.

En 2000, afin d’améliorer la maintenance et la gestion dans la continuité des espaces extérieurs, l’OPAC a entrepris une démarche de concertation avec les habitants. L’activité des petits commerces a aussi été impactée par la résidentialisation : « elle a donné aux petites entreprises la possibilité de soumissionner aux appels d’offres. Un locataire témoigne : « La réhabilitation est très positive pour moi. Avant mon commerce se situait dans un recoin, peu sécurisant. Maintenant je suis visible dans la rue. J’ai dessiné le plan d’aménagement de l’espace du magasin. Les travaux l’ont bien respecté. Mon loyer a augmenté de 50 %, mais c’est tout à fait honnête : mon commerce marche mieux qu’avant »». (Montpellier, Résidentialisation – Février 2008 POPSU)

En 2004 : îlot d’Oxford. L’ensemble d’habitat social de 380 logements a également été divisé en unités résidentielles et jardins privatisés clos réorganisés. Les cheminements piétonniers publics au cœur de cet îlot ont dû être pris en compte. Un cheminement perpendiculaire au premier tient également compte des usages et des pratiques des habitants du quartier pouvant désormais se rendre plus facilement aux halles et au marché. Pour donner une dimension paysagère au site, des plantations ont été réalisées.

Dans les deux cas, « les espaces extérieurs ont été sécurisés par des clôtures (métalliques galvanisées et plastifiées) et des portails automatiques afin de sécuriser et de privatiser le stationnement résidentiel. On remarque une forte fréquence de dégradations portées sur les grillages et portails mis en place par la résidentialisation… » ». (Montpellier – Résidentialisation, Février 2008 POPSU) .

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Table des matières

Introduction
I) Les débuts de la Ville de Montpellier
II) Le Quartier de la Paillade
A) Histoire
1) Construction
B) Diagnostic du quartier
1) Etat des lieux
2) Evolution du quartier
A. Les projets réalisés
B. La ZAC des Pierres Vives
3) Microdiagnostic : Les rues et la végétation
Enjeux
III) Projet
Limites
Conclusion
Lexique – Index des Sigles
Bibliographie
Table des Illustrations
Table des Matières
Annexe

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