Les cultures de rente

Les cultures de rente

Le bocage bamiléké et la plantation des arbres

Le bocage constitue un élément moteur de l’intégration des arbres dans le paysage rural en pays Bamiléké (Gautier, 1994c). Bocage est un terme scientifique utilisé en France pour désigner un paysage caractérisé par la présence de réseaux de structures linéaires de végétaux ligneux (Baudry &Jouin, 2003). Le bocage est un paysage rural créé par l’homme, constitué de haies de grands arbres, entourant des concessions, des parcelles cultivées ou des prairies. Bien qu’elles ne soient plus entretenues aujourd’hui comme par le passé23, les haies vives sont toujours présentes dans le paysage du pays Bamiléké, à proximité des cases ou pour délimiter les parcelles de cultures. Traditionnellement, le bocage se cantonne aux régions de très fortes densités de population, notamment le plateau basaltique, à l’intérieur du triangle Bafoussam-Mbouda-Dschang, dans la moitié nord du pays Bamiléké (Fotsing, 1992). Dans les zones de moindre pression foncière, le bocage est moins systématique, peu dense et discontinu, ou tout simplement inexistant (Barbier, 1988). Le bocage offre une succession et un agencement de haies constituées d’arbres et d’arbustes divers. Les haies sont des formations ligneuses dont le rôle et la production variée déterminent la gestion et les facteurs de leur organisation, leur situation dans la concession, leur composition floristique et les pratiques sylvicoles qui s’y appliquent (Gautier, 1994b). La considération de ces éléments a permis à Gautier (1992) et à Fotsing (1992) de différencier trois types de haies en pays Bamiléké.

Les haies de limite de concession.

Elles ont une fonction juridique de délimitation et de protection des propriétés familiales. Les arbres qui les composent sont des arbres marqueurs de limites (Ficus spp, Schefflera barteri, Hymenodyction floribundum, Makhamia lutea,…), et les arbres fruitiers locaux dans la strate haute. La strate moyenne est constituée d’arbres et d’arbustes régulièrement taillés ou élagués. Les arbres sont d’autant plus abondants que la haie se trouve sur les bordures de la concession et ne gêne pas les cultures vivrières. Les arbres fournissent des fruits, du bois de feu, du bois d’œuvre, du bois de service et des produits médicinaux. Parmi les nombreuses essences qui enrichissent ces haies, nous pouvons citer Canarium schweinfurthi, Polyscias fulva, Entandrophragma candollei et Podocarpus mannii.

Les haies de composition

De structure simple, autour des parcelles, elles marquent les limites des lots attribués aux femmes. Elles sont généralement des haies monospécifiques de Draceana deistalina ou de Podocarpus mannii (à Bafou par exemple). Les cultures maraîchères qui nécessitent de l’ensoleillement sont limitées par Draceana deistalina ou des Cupressus sempervirensis taillés à hauteur d’homme. Il existe aussi à l’entrée des maisons des haies d’embellissement qui ont une fonction de prestige et d’isolement de la concession. En pays Bamoun, le paysage est plus ouvert et le système de bocage n’est pas très répandu. Cependant, au niveau de la concession, des haies subsistent par endroit avec des fonctions d’embellissement, mais parfois aussi économiques avec l’introduction des eucalyptus et des pins. L’arbre est surtout présent dans les systèmes de cultures ou encore en peuplements et en bosquets.

L’arbre dans le système de culture

Dans la région de l’Ouest, l’arbre est très souvent présent dans les parcelles cultivées et participe à l’élaboration des systèmes agroforestiers. Globalement, on peut identifier avec Gautier (1994c) trois niveaux d’intégration de l’arbre dans le système de culture en fonction de la situation de la parcelle par rapport au versant, de l’éloignement de la parcelle à la case, et des acteurs qui interviennent. D’autre part, Gautier (1994d) distingue les systèmes agroforestiers suivant : Les systèmes agroforestiers sont denses et complexes aux abords des cases et dans les caféières ombragées ou les cacaoyères, selon le cas. Ils constituent le mode de mise en valeur principal des versants avec une prédominance agricole. Ils se multiplient aux abords

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Table des matières

REMERCIEMENTS 
TABLE DES MATIERES 
LISTE DES TABLEAUX 
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
GLOSSAIRE DE QUELQUES TERMES FORESTIERS UTILISES
INTRODUCTION GENERALE 
Généralités
Problématique
Questions, objectifs et hypothèses de recherche
Question générale
Objectif général
Hypothèse de recherche 
Organisation de la thèse 
PARTIE I : CADRE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1 Relief et hydrographie
1.2 Conditions climatiques
1.3 Les sols
1.4 La végétation 
1.6 Politique et structure sociale 
1.7 Un régime foncier exclusif et marqueur d’espace 
1.8 Un système agricole intensif 
1.8.1 Les cultures de rente
1.8.2 Les cultures vivrières
1.8.3 L’élevage
1.8.4 L’artisanat
1.9 Un paysage marqué par la présence des arbres
1.9.1 Le bocage bamiléké et la plantation des arbres 
1.9.2 L’arbre dans le système de culture 
1.9.3 Les peuplements arborés
1.11 Historique de la plantation de quelques essences de bois d’œuvre dans l’OuestCameroun
1.11.1 Eucalyptus sp. (Eucalyptus
1.11.2 Pinus sp. (Pin) 
1.11.3 Podocarpus mannii
1.11.4 Entandrophragma candollei (Kosipo
1.11.5 Tectona grandis (Teck) 
1.11.6 Canarium schweinfurthii (Aiélé
1.11.7 Polyscias fulva 
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 
2.1 Cadre conceptuel 
2.1.1 Le bois d’œuvre
2.1.2 Le bois d’artisanat 
2.1.3 Le bois de feu ou bois de chauffage
2.1.4 Le bois de service 
2.1.5 Agroforesterie et systèmes agroforestiers 
2.1.6 Le sylviculteur
2.1.7 Les interventions sylvicoles
2.1.8 Pauvreté et moyens d’existence durables
2.1.8 Le concept d’innovation
2.2 Cadre théorique 
2.2.1 Théorie de l’adoption et de la diffusion des innovations 
2.2.2 L’approche filière
2.2.2.1 La structure de la filière 
2.2.2.2 Le comportement de la filière
2.2.2.3 La performance de la filière 
2.2.3 La théorie des maîtrises foncières 
2.3 Cadre méthodologique et opérationnel 
2.3.1 La recherche documentaire 
2.3.2 Les enquêtes de terrain
2.3.2.2 Niveaux de collecte des données : la concession et le ménage agricole
2.3.2.3 Méthodologie des enquêtes et choix des enquêtés
2.3.3 Inventaire et mesure des arbres
2.3.4 Analyse des données
2.3.5 Cartographie
PARTIE II : RESULTATS ET DISCUSSIONS
CHAPITRE 3 : DETERMINANTS DE LA PLANTATION D’ARBRES PRODUCTEURS DE BOIS
D’ŒUVRE ET D’ARTISANAT ET TYPOLOGIE DES SYLVICULTEURS
3.1 Les plantations d’eucalyptus et de pin dans l’arrondissement de Foumban 
3.1.1 Caractéristiques de l’échantillon et déterminants de la plantation des arbres 
3.1.2 Typologie des sylviculteurs
3 .1.1.1 Les agro-sylviculteurs
3.1.1.2 Les fonctionnaires et les retraités
3.1.1.3 Autres planteurs
3.1.3 Typologie des plantations et leur intégration dans l’espace de la concession
3.1.3.1 Les plantations linéaires
3.1.3.2 Les bosquets
3.1.3.4 Localisation des plantations dans le territoire
3. 1.4 Critères d’adoption des essences et objectifs de plantation 
3.1.4.1 Choix des essences
3.1.4.2 Objectifs de la plantation des eucalyptus et des pins
3.1.5 Mise en place et gestion des plantations
3.1.5.1 Acquisition des jeunes plants et des semences
3.1.5.2 Plantation et entretien
3.1.5.3 Produits et usages des pins et des eucalyptus
3.1.5.3 Associations des cultures vivrières et des arbres 
3.1.6 Les contraintes à la plantation des arbres
3.1.6.1 Les feux de brousse
3.1.6.2 L’attaque des plants par les termites
3.1.6.3 Le piétinement des plantations par les bœufs
3.1.6.4 L’effet appauvrissant du sol par les eucalyptus
3.1.7 Appropriation des arbres et modalités de transfert de leur propriété 
3.1.6 Dynamique des plantations
3.2 La plantation du Kosipo à Bayangam 
3.2.1 Caractéristiques des sylviculteurs
3.2.2 Objectifs de la plantation et de l’exploitation
3.2.3 Dynamique des plantations
3.2.4 Quelques paramètres dendrométriques 
3.3 La plantation du Podocarpus manni dans l’arrondissement de Nkong-Ni 
3.3.1 Caractéristiques des sylviculteurs
3.3.2 Critères d’adoption du Podocarpus 
3.3.3 Objectifs de plantation
3.3.4 Localisation des haies au niveau de la concession
3.3.5 Mise en place et gestion des haies 
3.3.6 Dynamique des plantations
3.3.7 Quelques paramètres dendrométriques 
3.4 La plantation du teck dans l’arrondissement de Bafia
3.4.1 Objectifs et gestion des plantations
3.4.2 Le devenir du teck à Bafia 
Conclusion du chapitre 3
CHAPITRE 4 : LES FILIERES DE COMMERCIALISATION DU BOIS D’ŒUVRE ET D’ARTISANAT DANS L’ARRONDISSEMENT DE FOUMBAN 
A - Filière bois d’œuvre 
4.1 Structure et acteurs de la filière bois d’œuvre 
4.1.1 Les sylviculteurs
4.1.2 Les commerçants et transporteurs
4.1.3 Les scieurs
4.1.4 Les menuisiers
4.1.5 Les consommateurs
4.1.6 Les structures d’appui à la sylviculture 
4.2 Le fonctionnement de la filière bois d’œuvre
4.2.1 La production 
4.2.2 La commercialisation
4.2.3 La transformation
4.2.4 Les utilisateurs du bois vendus dans les dépôts 
4.2.5 Les circuits de commercialisation du bois d’œuvre
4.2.6 Modes et lieux de vente
4.2.7 Mécanisme de formation du prix et stratégies de négociation
4.2.8 Les relations entre les acteurs
4.3 Performance de la filière
4.3.1 Prix pratiqués par les sylviculteurs
4.3.2 Coût de production et marge bénéficiaire des sylviculteurs
4.3.2 Marges bénéficiaires des commerçants en bois
4.3.3 Part du sylviculteur
4.3.3 Difficultés de commercialisation identifiées
4.4 Contribution du bois aux revenus des ménages et à leurs moyens d’existence durable 
4.4. 1 Structure des revenus du ménage chez les sylviculteurs enquêtés
4.4.2 Utilisation des revenus issus de la sylviculture 
B - Le bois d’artisanat
4.6 Structure et acteurs de la filière bois d’artisanat
4.6.1 Les artisans
4.6.2 Les commerçants en objets d’art
4.6.3 Les antiquaires
4.7 Fonctionnement de la filière bois d’artisanat
4.7.1 La production 
4.7.2 La transformation
4.7.3 La commercialisation
4.7.4 Les circuits de commercialisation 
4.8 Performance de la filière bois d’artisanat
4.8.1 Marges bénéficiaires des artisans
4.8.2 Les marges bénéficiaires des acteurs du maillon de commercialisation
Conclusion 
CHAPITRE 5 : ETAT DES LIEUX DES PLANTATIONS ETATIQUES SUR L’ENSEMBLE DU
TERRITOIRE ET CAUSES DE LEUR ECHEC 
5.1 Histoire et cadre politique des plantations forestières au Cameroun
5.1.1 Historique des plantations forestières
5.1.2 Cadre institutionnel et politique des plantations 
5.1.3 Les phases de la politique de plantation et de reboisement
5.2 Quelques projets de reboisement conduits par l’Etat et les ONGs
5.2.1 Le projet Sahel Vert
5.2.2 Le Projet Nord-Est Bénoué (NEB
5.2.3 Le projet de foresterie commerciale pour les femmes (CARE International
5.2.4 Le projet ONADEF/ODA (Overseas Developement Agency
5.3 Statut juridique des plantations
5.3.1 Statut foncier des forêts domaniales
5.3.2 Statut foncier des forêts des particuliers
5.3.3 Statut foncier des forêts du domaine national 
5.3.4 Statut foncier des forêts communautaires
5.4 Situation actuelle et devenir des plantations étatiques
CHAPITRE 6 : UN EXEMPLE DE PROJET DE CREATION DE FORET COMMUNALE PAR
PLANTATION: LE PROJET PUITS DE CARBONE FORESTIER DE LA VILLE DE PARIS (Reboisements communaux de Foumban et Tonga) 
6.1 Brève description du projet puits de carbone de la ville de paris 
6.2 Les systèmes fonciers et le statut foncier des forêts communales
6.2.1 La gestion foncière traditionnelle et « moderne » 
6.2.2 Statut foncier des forêts communales
6.2.3 Particularité des forêts communales créées par plantation
6.2.5 Situation des maîtrises foncières avant la plantation
6.2.5.1 Modalités et droits d’accès à la terre et aux ressources 
6.2.5.2 Les conflits
6.2.5.3 Les critères fonciers pour les projets forestiers MDP sont-ils respectés
6. 3 Etat des lieux des démarches foncières des deux communes
6.3.1 Les étapes de la procédure d’obtention du titre foncier
6.3.2 Situation dans les deux communes
6.3.2.1 La commune de Foumban
6.3.2.2 La commune de Tonga 
6.3.3 Les contraintes
6.3.4 Démarche participative pour arriver à la concession provisoire 
6.3.5 Emprise foncière de la commune 
6.3.6 Les groupes d’initiative commune 
6.4 Perception des reboisements communaux par les populations
6.4.1 Objectifs des plantations
6.4.2 A qui appartiennent les plantations ? 
6.4.2.1 Pour les élus locaux 
6.4.2.2 Pour les populations riveraines
6.4.3 Modalités d’accès aux plantations
Conclusion du chapitre 6
CHAPITRE 7 : QUEL AVENIR POUR LES PLANTATIONS D’ARBRES PRODUCTEURS DE BOIS D’ŒUVRE DANS LA REGION DE L’OUEST 
7.1 Conditions de durabilité des plantations
7.2 La durabilité économique
7.3 La durabilité sociale
7.3.1 Evolution de la qualité de vie des sylviculteurs 
7.3.2 La sécurisation du foncier 
7.2.3 Transmissibilité intergénérationnelle des savoir-faire 
7.3.4 L’insertion des sylviculteurs dans des réseaux sociaux
7.3 La durabilité environnementale
7.3.1 Diminution de la pression sur les écosystèmes naturels
7.3.2 Impact des plantations sur la biodiversité 
7.3.3 Impact des plantations sur la fertilité des sols
7.3.4 Lutte contre les changements climatiques
Conclusion du chapitre 7
CONCLUSION GENERALE 
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES ET GUIDES D’ENTRETIEN
Annexe 1.1 Questionnaire adressé aux sylviculteurs
1.1.1 Questions spécifiques aux plantations de tecks à Bafia 
1.1.2 Questions spécifiques aux haies de Kosipo et de Podocarpus 
Annexe 1.2 : Questionnaires pour l’étude filière
1.2.1 : Questionnaire adressé aux producteurs (sylviculteurs) 
1.2.2 Questionnaire adressé aux transformateurs du bois
1.2. 3 Questionnaire adressé aux commerçants en bois
1.2.5 Questionnaire adressé aux abatteurs/scieurs 
Annexe 1.3 : Guide d’entretien avec les populations riveraines des reboisements
Communaux de Tonga et Foumban 
ANNEXE 2 : PARAMETRES DENDROMETRIQUES MESURES 
ANNEXE 3 : CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS DE LA FILIERE BOIS
D’ŒUVRE
ANNEXE 4 : EXEMPLE DE TABLEAU D’ACTUALISATION
ANNEXE 5 : CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTEURS DE LA FILIERE BOIS
D’ARTISANAT
ANNEXE 6 : ELEMENTS DE CALCULS DES MARGES BENEFICIARES DES ARTISANS

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