LES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE PORCIN AU SENEGAL

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L’élevage porcin et son intérêt économique

Le porc (Sus scrofa domesticus) encore appelé cochon domestique est un animal omnivore élevé dans toutes les régions du pays avec toutefois de grandes disparités régionales. Le porc est à coté des bovins et des petits ruminants, l’espèce domestique la plus répandue dans le monde grâce à ses nombreux avantages dont sa viande grasse qui est très appréciée (sauf interdits religieux) et ses nombreux sous produits valorisés qui seraient autrement perdus [8].
Tout comme la volaille et les petits ruminants, le porc joue un rôle socio économique important pour les communautés non musulmanes surtout en milieu rural où son élevage est utilisé pour lutter contre la pauvreté des groupes vulnérables que sont les femmes et les jeunes car assurant l’apport en protéines d’origines animale et sources de revenus pour la famille [9].
La viande porcine est consommée par les populations sénégalaises non musulmanes et certains résidents. Sa transformation en produits finis comme le jambon et les saucisses se développe avec le secteur touristique et les initiatives privées.
Malgré son importance socio-économique, l’élevage porcin rencontre beaucoup de difficultés qui peuvent freiner son développement.

Les races porcines exploitées au Sénégal

Le cheptel porcin de la zone sud du Sénégal est constitué de différentes races à savoir la race locale offrant une meilleure productivité mais aussi des races améliorées installées durant la phase du Projet de Développement des Espèces à Cycle Court (PRODEC). Un métissage de races a été également noté dans cette zone car certaines porcheries sont constituées de différentes races et le croisement est incontrôlable [10]. Ainsi nous pouvons distinguer les races suivantes.

Le porc de race locale (L)

De type coureur, la race locale est caractérisée par sa petite taille, sa robe généralement noire ou grise, elle est longiligne. Son poids ne dépasse pas 75kg à 12mois d’âge. La tête est longue avec un front court, un groin allongé et des oreilles de petite taille légèrement dressées ou portées horizontalement [11]. La poitrine est étroite et les membres sont grêles. La croupe est légèrement inclinée et les jambons relativement peu musclés (figure 2). Avec ses grandes qualités d’adaptation, le porc de race locale a une bonne résistance à la chaleur et à l’insolation. Sa grande tolérance aux irrégularités alimentaires, au manque de soins de santé accompagnée parfois d’une bonne fécondité (entre 10 à 12 petits par portée) a fait d’elle la race la plus élevée. Cependant cette race peut être parasitée par le cysticerque ce qui la rend impropre à la consommation car dangereuse pour la santé humaine [1].

Les races améliorées d’importation

Au Sénégal, les races d’importation les plus exploitées sont le porc Large white, le Land race et le piétrain, qui ont réussi à s’adapter aux conditions climatiques de la zone tropicale en conservant les bonnes performances. Chacune de ces races présente des caractéristiques qui lui sont propres.

Le porc Large White

Cette race créée en Angleterre est répandue partout dans le monde (figure 3). Elle peut se développer dans les pays chauds selon les conditions climatiques [12]. Elle a été installée dans la zone sud du Sénégal par le PRODEC. La race large white, avec une forte tête et des yeux vifs, a de grosses oreilles triangulaires portées dressées avec un groin assez large et une poitrine profonde [10]. Elle est caractérisée par une robe claire peu poilue, un profil légèrement concave avec une taille corporelle assez grande [13]. Les truies de cette race offrent une grande productivité par leur pouvoir de fécondité mais aussi leurs bonnes nourrices. Elle produit de la viande dont la qualité est satisfaisante.

Le porc Land race

C’est la race originaire du Danemark et de la Suède [9]. Elle est caractérisée par sa robe blanche avec un peu de poils, le corps allongé, fusiforme et de grande taille porte des membres fins aux jambons globuleux qui arrondissent l’arrière (figure 4). Sa tête légère et fine porte de grandes oreilles tombantes dirigées horizontalement vers l’avant et un fin groin [13]. La femelle de cette race offre une grande productivité de par son pouvoir exceptionnel de fertilité (environ 13 porcelets par portée) et sa capacité de croisement avec le Large white [14].

Le porc Piétrain

Originaire du Belgique, cette race porcine a été introduite dans plusieurs pays de la sous région comme porc charcutier car possédant une carcasse excellente et une musculature bien développée. De taille moyenne, Il est caractérisé par sa croupe rebondie, sa robe claire tachetée de noir et parfois de roux avec des sortes d’anneaux de soies blanches entourant les taches (caractéristique du verrat). Ces oreilles sont portées droites, il est assez trapu avec de courtes pattes et un dos large avec des jambons bien développés, c’est un animal à viande qui en produit une grande quantité par rapport à son poids (figure 5).
Le caractère spécifique génotypique du porc piétrain est sa sensibilité au stress. Par contre son croisement avec une race indemne du gène fait disparaitre quasi complètement cet inconvénient et donne des hybrides à 25% charcutier [14].

Le porc Métis

Il est issu du croisement entre truie et verrat de races exotiques différentes ou entre truie locale et verrat améliorateur (Large white, Landrace etc.…). Ce phénomène participe à l’amélioration de la race locale [15]. L’exemple le plus connu est celui du porc Korhogo (race améliorée de la Cote d’ivoire) (figure 6a). Des verrats craonnais auraient été croisés avec des femelles locales, les meilleurs descendants de ce croisement auraient ensuite été accouplés avec des verrats Yorkshire, la stabilisation de cet étage a donné naissance à la souche de «Korhogo» [16]. D’assez grand format, cette race allie les performances zootechniques très appréciables des races exotiques à la rusticité des races locales [12]. Le porc de Korhogo a connu un succès incontestable, grâce à ses bonnes performances, et a été largement exporté dans des pays limitrophes comme le Sénégal. Elle est propre à la consommation mais son élevage nécessite des conditions favorables et un minimum de précautions sanitaires. Le porc métissé est donc prisé par des éleveurs de porcs en Afrique où son prix d’achat et son entretien n’est pas à la portée de tous [17].
A part ces races ainsi citées, On note également la présence du porc Duroc que l’on rencontre rarement (Figure 6b).

Les systèmes d’élevages porcins au Sénégal

Les systèmes de production de porcs peuvent être divisés en deux catégories principales: le système traditionnel où le porc doit trouver sa propre alimentation et le système moderne où la majorité des aliments est composée de déchets ménagers ou d’aliments spécialement développés.

Le système traditionnel

Ce système d’élevage généralement de type extensif, est pratiqué surtout dans les zones rurales. Il va de la divagation (porcs errants) à la claustration (porcs attachés). La divagation consiste à laisser les animaux errer autour des maisons et des tas d’ordures pour trouver leur propre nourriture et parfois quand il y en a des restes d’aliments à faibles valeurs nutritives
[18]. Le système claustration est pratiqué surtout en période hivernale où les porcs errants détruisent les récoltes [19; 20; 21]. Ils sont ainsi attachés ou mis à l’habitat traditionnel et l’éleveur fournit la nourriture. Cependant la production familiale en reste alimentaire et déchets est insuffisante d’où la nécessité d’investir en aliment (sons, drèche, etc…).
L’élevage traditionnel exploite surtout la race locale [12]. Elle possède d’excellentes capacités d’adaptation à l’environnement, une grande aptitude à résister aux maladies et à supporter les conditions environnementales. Ce système permet de fournir de la viande mais aussi constitue une réserve financière pour la famille sans avoir à investir beaucoup d’argent et de temps. Cependant les porcs sont exposés à des maladies et à la contamination par les vers intestinaux pouvant ainsi ralentir leur croissance. Ils contribuent également à la dissémination de ces derniers et à la propagation de certaines maladies comme la Peste Porcine Africaine [9].

Le système moderne

Ce système concerne deux types d’élevages le semi- intensif et l’intensif. Il est pratiqué surtout en zone urbaine et périurbaine et rarement en milieu rural.

Le système semi-intensif

Décrit par HOLNES [22], le système semi-intensif est caractérisé par un parcage des animaux dans des enclos, l’éleveur leur apportant eau et nourriture. Les troupeaux sont généralement plus importants avec des effectifs tournant autour d’une cinquantaine de têtes et une productivité plus élevée. De constructions rudimentaires, ces enclos sont plus ou moins améliorés selon l’effectif des troupeaux. Leur organisation est réduite au strict minimum. En plus des races locales on y trouve des produits de croisements de races exotiques. Un contrôle sanitaire et un investissement de la part de l’éleveur est nécessaire du fait des mélanges de races locales et exotiques.
La commercialisation est présente mais parfois aléatoire ou dictée par des besoins financiers. Cependant le rendement obtenu par rapport au système traditionnel est satisfaisant [18].

Le système intensif

Ce système consiste à produire de façon rentable de la viande de porc en très grande quantité et en bonne qualité pour la commercialisation. Il nécessite un investissement important du point de vue financier par le nombre élevé de l’effectif porcin. Ce système d’élevage n’est pas très développé dans cette zone où les conditions nécessaires ne sont pas réunies : porcs de races améliorées, espaces dégagés et herbacés avec ombrage pour les animaux, nourriture saine et bien équilibrée, abris individuel pour la mise bas des truies etc… [18].

Les contraintes liées à l’habitat

En élevage porcin, le logement joue un rôle capital pour une meilleure productivité. Selon HOLNES pour qu’un porc soit le plus productif possible, il lui faut un environnement thermique neutre avec un espace bien organisé (séparation des truies allaitantes et les verrats etc…) [22]. Au Sénégal, les loges traditionnelles sont les plus couramment rencontrées surtout en milieu rural et elles sont mal conçues. Il s’agit de petites cases triangulaires ou circulaires construites en ciments ou en banco et rarement compartimentées avec des toitures faites en zinc, tôle ou paille surtout pendant les fortes périodes de chaleur [10]. Certains éleveurs utilisent des enclos construits à base de piquets ou de tôle et les conditions hygiéniques n’y sont pas respectées (nettoyage régulière et désinfection des enclos).

Les contraintes alimentaires

Bien qu’étant omnivore, le porc a besoin d’un apport d’éléments nutritifs essentiels [22]. Son niveau de production dépend principalement de la quantité et de la qualité des nutriments apportés dans l’alimentation. En élevage porcin sénégalais, l’alimentation est très variée et dépend parfois de la race élevée. Elle va des déchets de cuisine qui ont une faible valeur nutritive (restes de repas, épluchures de légumes, noix de palmistes), son de riz aux produits concentrés industriels. Certains éleveurs utilisent, en plus de la ration de base, des tourteaux d’arachide, de palmistes, des fruits tels que les mangues avariées et la pomme d’acajou. Certains de ces produits alimentaires peuvent s’obtenir gratuitement par contre pour d’autres il faut un financement de la part de l’éleveur ce qui peut freiner ainsi le développement du système.

Les contraintes sanitaires

Au plan sanitaire, la majorité des éleveurs n’accorde aucun soin à leurs animaux et les soins préventifs sont donc quasiment absents [24; 19]. Les soins sanitaires d’un animal ne se limitent pas seulement au traitement des maladies car même après rétablissement le système immunitaire est déjà affaibli et cela peut jouer sur la croissance mais aussi sur la productivité [25]. Cependant l’aspect sanitaire est étroitement lié à l’habitat et à l’alimentation. Il faut donc un respect des conditions d’hygiène et une bonne alimentation pour prévenir certaines pathologies [9].
Selon les études bibliographiques antérieures, mis à part la Peste Porcine Africaine, peu d’études expérimentales concernant les pathologies microbiennes ont été menées à part des enquêtes. Cependant dans les zones tropicales, certains agents infectieux sont fréquemment rencontrés en élevage porcin et peuvent être dangereux pour l’espèce mais aussi pour l’homme.

Bactéries et infections bactériennes

Les Entérobactéries

C’est une famille de bactéries (Enterobacteriaceae) regroupant des bacilles à gram négatif asporulés, aéro-anaérobie facultatifs, mobiles avec ciliature péritriche ou immobiles. Elles se cultivent sur des milieux ordinaires comme la gélose nutritive mais aussi sur des milieux sélectifs tels que les géloses SS, Drygalski et Mac Conkey et donnent des colonies lisses parfois muqueuses (Klebsiella), brillantes et de structures homogènes. Elles fermentent le glucose avec ou sans production de gaz et sont oxydase négative. Certaines souches possèdent une catalase et nitrate réductase. Dans cette famille se trouve les genres Salmonella, Klebsiella, Shigella, Escherichia coli, Enterobacter etc… qui sont responsables de certaines infections respiratoires, intestinales et dermiques aussi bien chez le porc que chez l’homme [26].

La Salmonellose respiratoire porcine

C’est une pathologie respiratoire et digestive du porcelet et du porc d’engraissement, elle existe sous forme primaire et secondaire. Elle est due à Salmonella cholerae suis. Ce dernier n’est isolé que chez le porc qui en excrète une grande quantité lorsqu’il est infecté. Par contre le porc porteur sain héberge le germe dans ses muqueuses. Les symptômes varient selon l’âge. La maladie est la conséquence d’une septicémie et d’une mort brutale accompagnée de cyanose au niveau des oreilles en absence de traitement. Des symptômes respiratoires, des diarrhées de couleur jaune-verdâtre des selles peuvent aussi s’observer [27].
Le diagnostic de l’infection est basé sur les signes cliniques observés, les symptômes et la confirmation par isolement et identification de l’agent pathogène par des méthodes classiques. Des tests sérologiques n’ont pas été mis en place pour le diagnostic des porteurs sains. Les infections respiratoires porcines sont nombreuses et variées. Certaines sont contagieuses. Les bactéries responsables peuvent agir seules ou en collaboration avec d’autres favorisant ainsi un affaiblissement du système immunitaire de l’animal et entrainant sa mort s’il n’y a pas de prise en charge [27].

La salmonellose à Salmonella typhi murium

C’est une pathologie de l’intestin due à Salmonella enterica. Elle est caractérisée par des symptômes digestifs associés à des lésions intestinales étendues qui peuvent atteindre l’intestin grêle et le gros intestin, parfois ils peuvent se limiter au gros intestin.
Selon G. MARTINEAU, cette maladie ne représente pas une pathologie d’importance majeure vue que la forme habituelle est de type chronique et insidieux qui n’affecte qu’un faible nombre de sujets [28].
Cependant son aspect zoonotique justifie son étude et la prise de mesure contre cette infection.Cette bactérie n’est pas spécifique au porc car pouvant être isolée dans de nombreux produits carnés d’origine multiples mais aussi dans les nœuds lymphatiques mésentériques de porcs cliniquement sains.
La salmonellose se manifeste, dans les élevages chroniquement infectés, sous forme sporadique avec une diarrhée jaune-verdâtre chez les porcelets sevrés entrainant ainsi une émaciation et un retard de la croissance. Elle est la seule cause de sténose rectale chez le porc.
L’excrétion des bactéries dans l’environnement à travers les matières fécales contribue à l’augmentation des porteurs et donc aux risques d’épidémies [28]. Le diagnostic repose sur les symptômes, les signes cliniques observés et l’isolement de la souche dans les fèces par l’utilisation de milieux sélectifs pour les entérobactéries.

La colibacillose porcine

Les infections à Escherichia coli sont ubiquitaires chez les animaux. Il y a beaucoup de types de E coli, certains sont des hôtes normaux de l’intestin, mais d’autres souches entraînent différents maladies. Ces E. coli pathogènes ont souvent des fimbriae (pili) pour se fixer, des exotoxines entérotoxiques (enteroxinogènes), des endotoxines et des capsules. Parmi les infections à E. coli, on a la diarrhée post-sevrage mais aussi la maladie de l’œdème. La colibacillose à Escherichia coli entérotoxinogène atteint les porcs d’environ six semaines d’âge. Ces souches possèdent des pilis (protéine d’adhérence) leur permettant de se lier avec les glycoprotéines des entérocytes de l’animal dans le but d’échapper au mouvement intestinal et de coloniser ainsi l’intestin. L’antigène fimbrial F4 (K88) est la souche la plus courante dans cette infection. Elles peuvent produire de l’entérotoxine qui agit sur les cellules intestinales entraînant de la diarrhée par hypersécrétion produisant ainsi l’écoulement de fluide vers la lumière intestinale sans même de dommage cellulaire important [29].
Les symptômes apparaissent environ deux semaines après le sevrage avec un épisode de diarrhée jaunâtre-blanchâtre, crémeuse-aqueuse, en projection qui contient peu d’aliment solide et les porcs présentent ensuite une déshydratation d’où une perte de condition corporelle [29].
Le diagnostic de cette infection s’appuie sur les signes cliniques observés, les symptômes et sur la confirmation après isolement et caractérisation du pathogène. Il existe des réactifs pour test d’agglutination spécifiques ou par PCR qui permettent de confirmer la présence de protéines d’adhésion impliquées [30].

L’œdème du porc

C’est une pathologie aigüe qui affecte les porcs sevrés [31]. Tout comme la diarrhée de post sevrage, elle est due à E. coli. Ces souches ont des caractéristiques semblables à celles de la diarrhée de post-sevrage par rapport à l’épidémiologie et à la pathogénèse de l’adhésion à l’intestin. Cependant, elles sont souvent du type de l’adhésine frimbriale F18 et contiennent des vérotoxines ou des toxines semblables aux Shigatoxine spécifiques comme la Stx2e. Ces toxines entrent dans le système circulatoire du porc et endommagent les vaisseaux sanguins extra-intestinaux produisant ainsi des signes neurologiques et de l’œdème gélatineux sur la tête (sous cutané), les paupières, le larynx, l’estomac et le mésocôlon [29].
La maladie apparaît environ 2 semaines après le sevrage avec comme premier signe la mort subite de quelques porcs. Les principaux signes cliniques observés sont de l’apathie, de l’ataxie, de la stupeur, de la prostration et une locomotion maladroite.
La culture de bactéries de l’intestin peut confirmer la présence d’un grand nombre de populations d’E. coli qui doit être analysé pour hémolyse, toxines et sensibilité aux antibiotiques. Des techniques de réactions d’agglutination et de tests de PCR peuvent également être utilisées pour la détection des protéines de liaisons [30].

Les Streptocoques

Ceux sont des Cocci à Gram positif de la famille des Streptococcacae. Ils n’ont généralement pas de capsule visible. Ils sont présents à l’état commensal dans les voies respiratoires supérieures et dans l’appareil génital de l’homme et des animaux. Cependant certaines espèces peuvent être pathogènes aussi bien chez l’homme que chez l’animal. Les streptocoques cultivent mieux en milieux enrichis tels que la gélose au sang de mouton à 5% et donnent de petites colonies transparentes, rondes, de 0,5 à 1,5μm de diamètre présentant souvent une hémolyse de type alpha avec verdissement du milieu ou béta avec présence d’un halo claire autour des colonies en 24 à 48 heures entre 35 et 37°C. Ils sont catalase négative ce qui les différencient des Staphylococcus. A l’examen microscopique, leur morphologie est caractéristique et se présente en diplocoques ou en courtes chainettes de longueur variable. Ils sont souvent responsables d’infections respiratoires ou de septicémie chez le porc [32].

L’infection à Streptococcus suis

Cette pathologie est très répandue dans tous les pays producteurs de porcs. Elle est due à Streptococcus suis dont il existe une multitude de sérotypes dont le sérotype 2 qui est le plus virulent. Cette bactérie bien qu’elle soit un hôte des voies respiratoires supérieures des suidés (des porcs, sanglier…), de l’appareil génital mais aussi de l’appareil gastro-intestinal, peut persister dans l’environnement surtout à basse température. Elle peut également être isolée chez l’homme mais avec une faible incidence [33].
Elle est naturellement présente dans les amygdales et la cavité nasale sans provoquer des symptômes [34]. Cependant sous l’influence de plusieurs facteurs tels que le stress, les changements brusques de température, une ventilation défectueuse, de mauvaises conditions d’élevage, le regroupement d’animaux de différentes sources, Streptococcus suis peut être responsable d’infection aiguë avec des signes de méningite (incoordination motrice, paralysie, tremblements et convulsions) conduisant souvent à la mort. D’autres pathologies telles que les arthrites, l’endocardite et la septicémie peuvent être observées [35]. Cependant, ces mêmes études menées en France en 2001 ont montré que S. suis sérotype 2 est capable d’induire une pneumonie interstitielle et fibrineuse chez des porcelets Exempt d’Organismes Pathogènes Spécifiques (EOPS) infectés expérimentalement [35].
Les infections à S. suis concernent surtout les élevages de porcs à forte densité d’animaux. La présence d’autres infections secondaires peut augmenter significativement le taux de morbidité et de mortalité chez les porcelets [35].
Le diagnostic de l’infection aiguë à S. suis est basé sur les signes cliniques, l’âge des animaux concernés et les lésions macroscopiques observées [36]. L’isolement de l’agent infectieux confirme le diagnostic clinique et lésionnel. L’identification de la bactérie est simple et peut être réalisée en utilisant un nombre restreint de tests biochimiques.

Les Staphylocoques

Ce sont des cocci à Gram positif de la famille des Micrococcaceae et du genre Staphylococcus. Leur réservoir naturel est l’homme et les animaux. Ils logent de préférence dans les muqueuses nasales. Certaines souches sont pathogènes (Staphylococcus à coagulase positif comme Staphylococcus aureus, Staphylococcus hyicus…) par contre d’autres sont commensales et sont présentes au niveau de la peau (Staphylococcus à coagulase négatif). Au microscope, ils sont disposés en amas (grappe de raisin), immobiles, généralement sans capsules et asporulés. Ils sont aéro-anaérobie facultatifs, catalase positif et oxydase négatif sauf S. sciuri, S. lentus et S. vitulinus [37]. Ils cultivent en milieux nutritifs ordinaires mais la croissance est mieux lorsqu’il s’agit de milieux sélectifs tels que Baird Parker, Chapman ou Mannitol salt. Sur gélose ordinaire, les colonies sont lisses, rondes, opaques et plus ou moins bombées avec un diamètre variant de 1 à 4μm. La plus part des souches produisent un pigment jaune doré, parfois jaune citrin. Sur gélose au sang, on note fréquemment une hémolyse de type béta autour des colonies [32]. Les Staphylocoques sont responsables de certaines infections dermiques chez les porcs pouvant même être zoonotiques.

L’Epidermite Exsudative du porc

L’épidermite exsudative, ou syndrôme du porc gras, est une pathologie cutanée d’origine bactérienne qui peut se produire à tout âge, bien qu’elle soit plus fréquente sur les porcelets allaitants et récemment sevrés. Cette pathologie a été décrite dans la plupart des pays où on élève des porcs et finit par se produire dans la majorité des élevages. Staphylococcus hyicus, bactérie responsable de cette maladie, peut être isolée à partir du nez, des yeux et de la peau de porcs sains et du vagin des truies saines. Cet organisme peut persister pendant plusieurs semaines dans l’environnement de l’élevage [31].
Les lésions cutanées provoquées par cette infection sont dues aux toxines exfoliatives thermolabiles produites par le pathogène. Les changements sur la peau peuvent être accompagnés d’une augmentation de la sécrétion sébacée et d’un exsudat séreux. La mortalité peut être principalement liée à la déshydratation, bien qu’il puisse aussi se produire de la septicémie et de l’arthrite [31].
Selon les études menées par ce même auteur en juillet 2013 sur un élevage de porc naisseur engraisseur au Canada, le diagnostic de cette infection peut, en plus des symptômes observés, être confirmé par l’isolement à partir d’écouvillons nasaux, l’identification du germe et des épreuves d’antibio-résistance.

Les pasteurelles et les bordetelles

-Les pasteurelles
De la famille des Pasteurellaceae et du genre Pasteurella, les pasteurelles sont des bactéries commensales des muqueuses des animaux domestiques et sauvages surtout au niveau des voies respiratoires supérieures. Les espèces de Pasteurella sont des cellules sphériques, ovoïdes ou en forme de bâtonnets de 0,3 à 1μm de diamètre. Ce sont des bacilles à Gram négatif avec une coloration bipolaire et se produisent isolément, ou par paires ou chaînes courtes avec souvent la présence de capsules pour certaines espèces. Toutes les espèces sont immobiles, anaérobies facultatifs, ont à la fois un métabolisme oxydatif et fermentatif. Sur gélose au sang, ils donnent des colonies généralement grises et visqueuses, avec une forte odeur, de près de 2 mm de diamètre après 48 h à 37 ° C. La plupart des espèces sont catalase positive et oxydase positive. Le glucose et d’autres hydrates de carbone sont catabolisés avec la production d’acide mais pas de gaz. Les nitrates sont réduits en nitrites par presque toutes les espèces [38].
-Les bordetelles
De la famille des Alcaligenaceae, le genre Bordetella comprend sept espèces dont Bordetella bronchiseptica (isolée chez les mammifères). Ce sont des courts coccobacilles à Gram négatif, de 0,5 à 1 µm de long et 0,2 à 0,4 µm de large, asporulés, mobiles à ciliature péritriche ou immobiles. Ils sont aérobies stricts (à métabolisme respiratoire) et sont incapables de cataboliser les glucides, leur énergie est fournie par les acides aminés. Ce sont des germes très exigeants. Ainsi, l’isolement des Bordetella nécessite des milieux complexes enrichis en acides gras saturés et en sang. Leur Croissance est lente et la culture donne de petites colonies brillantes qui apparaissent en trois jours en moyenne. Ce sont des parasites obligatoires qui ne survivent pas longtemps dans le milieu extérieur. Ils ont un tropisme principalement des voies respiratoires et sont retrouvés en tant que saprophytes chez les animaux. Ils peuvent agir seule ou en compagnie d’autres pathogènes pour entrainer des infections chez les animaux cas de la rhinite du porc [39].

La rhinite atrophique du porc

La rhinite atrophique est une maladie infectieuse du porc, caractérisée par un écoulement nasal séreux ou purulent, un raccourcissement et une torsion du groin, une atrophie osseuse des cornets nasaux et une baisse de productivité. Elle peut survenir sous une forme enzootique ou plus sporadique, en fonction de nombreux facteurs incluant l’immunité de l’élevage.
La forme progressive, la plus sévère, est causée lors de l’infection par des souches toxinogènes de Pasteurella multocida seules ou associées à Bordetella bronchiseptica. Les infections monovalentes à B. bronchiseptica peuvent provoquer une atrophie des cornets nasaux sous une forme modérée et non-progressive. Cependant une forte proportion des élevages de porcs cliniquement sains peut être infectée par B. bronchiseptica ou par P. multocida non toxinogène, et ne présenteront aucune atrophie modérée des cornets ou une faible prévalence.
Le diagnostic de la rhinite atrophique tient compte des symptômes, ainsi que de l’isolement et de la caractérisation de P. multocida et de B. bronchiseptica chez les porcs concernés. L’isolement des deux micro-organismes est souvent rendu difficile par la présence d’autres bactéries à croissance plus rapide. Les taux d’isolement sont améliorés par la conservation des écouvillons nasaux ou amygdaliens entre 4°C et 8 °C dans un milieu de transport non nutritif et par utilisation d’un milieu de culture sélectif. L’identification peut se faire par tests biochimiques classiques [40].

Les Mycoplasmes

Les mycoplasmes sont les plus petits organismes non-endosymbiotes connus capables de se multiplier en dehors d’une cellule vivante et donc doués d’une vie indépendante. Ils sont caractérisés par l’absence de paroi cellulaire et appartiennent à la famille des Mycoplasmataceae et du genre Mycoplasma. Ce genre contient plus de 100 espèces, insensibles donc aux familles d’antibiotiques ciblant les parois cellulaires. Ils sont des parasites chez l’homme mais aussi chez les animaux. L’habitat des Mycoplasma est la surface muqueuse du tractus respiratoire ou génital, les yeux, les glandes mammaires et les articulations. Sur milieux gélosé, les colonies sont petites (visibles seulement au microscope à faible grossissement) et ont un aspect typique en œuf sur le plat. Les mycoplasmes pathogènes infectent les muqueuses et produisent diverses pathologies telles que les infections respiratoires ou extra respiratoires (cutanée…) [41].

La Pneumonie enzootique

La Pneumonie enzootique (PE) est une maladie respiratoire due à Mycoplasma hyopneumoniae. Cette bactérie est répandue dans le monde entier et est présente dans la majorité des porcheries. La PE peut se manifester sous différentes formes, sub-clinique à aiguë. Après avoir endommagé les voies respiratoires, la bactérie peut ensuite stimuler d’autres infections secondaires dues à des agents pathogènes qui, en présence d’un manque d’hygiène, peuvent entrainer ainsi la gravité de la maladie.
L’infection peut aussi bien se dérouler par transmission verticale qu’horizontale (contact direct et par transmission aérienne lors des regroupements). Les symptômes de la maladie peuvent varier d’une maladie cliniquement inapparente à une maladie épizootique très aiguë. Une toux sèche et persistante est caractéristique. Les premiers symptômes apparaissent surtout après un stress. On ne note ni fièvre ni difficultés respiratoires (dyspnée) dans les cas bénins. Si ces signes cliniques sont néanmoins présents, il convient de suspecter une infection secondaire qui peut évoluer pour aboutir à d’autres maladies comme la bronchopneumonie (si l’infection secondaire est due à Pasteurella). Le taux de mortalité peut atteindre 10 %. Des symptômes peu spécifiques comme perte d’appétit, affaiblissement, mauvais état général et hétérogénéité du lot sont des critères fiables [42].
Le diagnostic de la maladie repose sur des examens histologiques des poumons atteints et est confirmé par la mise en évidence de la bactérie ou des protéines spécifiques. L’isolement de l’agent peut être fait à partir du mucus des cavités nasales profondes de porcs infectés [43].

Les actinobacilles

Ils appartiennent à la famille des Pasteurellaceae, du genre Actinobacillus. Ce sont de petites bacilles ou tiges coccobacillaires à Gram négatif, pléomorphes, immobiles et asporulés, qui sont facultativement aéro-anaérobies se présentant comme des parasites ou des agents pathogènes chez les mammifères, les oiseaux et les reptiles et logent de préférence dans le tractus respiratoire [44]. Ils sont disposés séparément ou en paires et rarement en chaînes. Le genre Actinobacillus compte actuellement 19 espèces et 2 sous-espèces animales pathogènes, les seules exceptions étant Actinobacillus ureae et Actinobacillus hominis, qui semblent être très adaptés aux humains [45].
Leur température de croissance optimale est de 37 ° C avec des besoins nutritionnels complexes; la croissance nécessite des milieux enrichis et est améliorée par une atmosphère de 5% à 10% de CO2. La plupart des souches se développeront sur l’agar MacConkey en dehors d’Actinobacillus. pleuropneumoniae et certains souches de Actinobacillus suis. Les colonies sont non-hémolytiques, translucides et 1-2mm diamètre sur gélose au sang. Ils sont positifs pour les tests d’uréase, de β-galactosidase et de nitrate et négatif pour la production d’indole. Des réactions variables se produisent pour les tests de catalase et d’oxydase. Ils sont responsables de certaines infections respiratoires chez le porc telles que la pneumonie [46].

La Pneumonie aigue du porc ou Pleuropneumonie

La pleuropneumonie porcine due à Actinobacillus pleuropneumoniae est une affection pulmonaire extrêmement contagieuse. Parmi les signes cliniques de la forme aiguë de cette maladie, on note la dyspnée, la toux, l’anorexie, la dépression, la fièvre et parfois les vomissements. En l’absence de traitement, la maladie peut évoluer très rapidement et entraîner la mort de l’animal en quelques heures. La forme chronique de l’infection se caractérise par une toux et une pleurésie.
Cependant un animal infecté n’est pas forcément malade car certains sérotypes sont moins virulents. En effet, de nombreux élevages sont infectés par la bactérie sans présenter le moindre signe clinique de la maladie. Les bactéries se logent dans les fosses nasales et/ou les amygdales des animaux porteurs. Ces derniers sont alors la principale source de propagation de l’infection d’un élevage à l’autre. L’isolement de l’agent peut se faire directement à partir du mucus nasal des animaux porteurs mais aussi par le test IDEXX APP-ApxIV Ab qui est un test immunoenzymatique conçu pour la détection des anticorps dirigés contre Actinobacillus pleuropneumoniae, à partir d’échantillons de sérum ou de plasma de porcs, quel que soit le sérotype impliqué [42]

Les Virus et infections virales

Les infections sont dues à des virus à ADN ou à ARN. Ces derniers peuvent appartenir à la famille des Asfaviridae, Flaviviridae, Picornaviridae etc… Ces pathologies (souvent zoonotiques) peuvent être respiratoires, gastro-entérite transmissible. Parmi ces maladies, la Peste Porcine Africaine est la plus fréquente au Sénégal, et dans d’autres pays de la sous région où elle a été considérée comme une maladie endémique.

La Peste Porcine Classique

La peste porcine classique (PPC), appelée aussi choléra du porc (Hog cholerae), est une maladie virale contagieuse des suidés domestiques et sauvages. Elle est causée par un Pestivirus de la famille des Flaviviridae étroitement apparenté aux virus de la diarrhée virale bovine et de la maladie de la frontière (Border disease) chez les ovins. Il existe un seul sérotype du virus de la PPC.
Le mode de transmission le plus courant est le contact direct entre les porcs sains et ceux infectés. Les animaux porteurs excrètent le virus par la salive, les sécrétions nasales, l’urine et les fèces. Celui-ci se propage également à la suite de contacts avec des véhicules, des enclos, des aliments pour animaux ou des vêtements contaminés. Les porteurs chroniques (dits « infectés persistants ») ne présentent pas nécessairement de signes cliniques mais ils excrètent le virus par les fèces. Les truies infectées transmettent l’infection au fœtus et les porcelets disséminent ensuite le virus pendant plusieurs mois. Le virus de la PPC survit longtemps dans la viande de porc et dans ses dérivés mais aussi dans la viande réfrigérée, et plusieurs années dans la viande et les produits surgelés. Les porcs peuvent contracter la maladie suite à l’ingestion de viande ou de produits dérivés infectés.
Le transport légal ou illégal des animaux infectés peut être à l’origine de la propagation de cette maladie.
L’infection peut être aiguë ou chronique et se présente sous diverses formes, allant de la forme grave, avec un taux de mortalité élevé, à bénigne, voire inapparente. La forme aiguë de la maladie touche les porcs de tous âges et se manifeste par une fièvre, une tendance à l’entassement des animaux malades, une perte d’appétit et de tonus, un affaiblissement, une conjonctivite, une constipation suivie de diarrhée et une démarche titubante. Quelques jours après les premiers signes cliniques apparaissent (coloration pourpre des oreilles, de l’abdomen et de la partie proximale des membres). Les animaux atteints d’une infection aiguë meurent en une ou deux semaines [47].
Dans les formes graves, les manifestations cliniques ressemblent beaucoup à celles de la peste porcine africaine. Lorsque la maladie est due à une souche peu virulente, les seules manifestations sont la baisse des performances de reproduction et des troubles neurologiques chez les porcelets nés de truies infectées, notamment des tremblements congénitaux [47].
Les signes cliniques étant très variables et pas forcément spécifiques de la PPC, le diagnostic de la PPC se fait en laboratoire par des tests sérologiques pour détecter les anticorps ou par des techniques moléculaires pour la détection du virus lui-même [47].

La Peste Porcine Africaine

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale des porcs domestiques mortelle et très contagieuse. Elle est provoquée par un virus à ADN à enveloppe unique classé dans une famille à part où il est seul. C’est la famille Asfaviridae du genre Asfivirus [48]. Il n’est relié à aucun autre virus connu. Il se réplique aussi bien chez les arthropodes que chez les vertébrés, entre lesquels s’effectue la transmission, ce qui est inhabituel pour un virus à ADN. C’est par conséquent un vrai arbovirus. La caractérisation génétique du virus a montré des groupes de souches reliées à une zone, offrant des informations épidémiologiques très utiles. La maladie s’exprime, dans sa forme aiguë, par une fièvre hémorragique. Des formes sub-cliniques et chroniques peuvent être aussi observées. La mortalité est souvent proche de 100% et les porcs de tous les âges sont touchés.
Les espèces sauvages africaines (phacochères, porcs sauvages, porcs géants des forêts) peuvent être infectées par le virus sans pour autant développer les signes cliniques de la maladie. Ces animaux, associés aux tiques molles du genre Ornithodoros (Acari, argasidae) constituent les hôtes naturels du virus [49]. En Afrique de l’Ouest, la PPA est endémique au Sénégal et il s’avère que deux îles de l’archipel du Cap Vert sont atteintes de même que le Cameroun, le Nigéria et probablement la Guinée Bissau [50].
La première manifestation de la PPA est caractérisée par une mortalité élevée à la suite d’un court épisode fébrile. Les porcs deviennent abattus, arrêtent de manger, se blottissent les uns contre les autres et, dans la forme suraiguë, peuvent mourir avant l’apparition des signes cliniques. Une démarche chancelante, un décubitus, une respiration difficile et des rougeurs cutanées particulièrement sur l’abdomen et les extrémités chez les porcs à peau claire, se développent de façon courante chez les porcs qui survivent plus d’un jour. Un jetage nasal et oculaire d’aspect épais et blanchâtre est parfois observé [50].
Les porcs montrent parfois des signes de douleur abdominale. Le vomissement est habituel. Certains porcs deviennent constipés, alors que d’autres peuvent développer une diarrhée sanglante. Les truies peuvent avorter à tous les stades de leur gestation. Les muqueuses sont rouges et congestionnées. Un coma dû au choc hémorragique ou à un excès de liquide dans les poumons peut apparaître avant la mort, qui se déclare habituellement entre 1 et 7 jours après l’apparition des signes cliniques. Les porcs qui survivent au-delà de quelques jours peuvent présenter des signes nerveux [50].
La PPA subaiguë peut se caractériser par une insuffisance cardiaque (présence du liquide dans les cavités corporelles, une hypertrophie de ganglions lymphatiques souvent même hémorragiques, la présence de fibrine sur les surfaces des poumons et du cœur, une fermeture des poumons avec une apparence marbrée due à la pneumonie et un gonflement des articulations avec du liquide accumulé et de la fibrine. S’agissant de la PPA chronique, on note en plus des symptômes ainsi cités des ulcérations et douleurs sur les parties osseuses mais aussi des émaciations [50].
Le virus responsable de cette pathologie peut être détecté par la PCR ou indirectement par des épreuves sérologiques avec l’utilisation de certains kits ELISA de diagnostic tel que le kit Ingezim PPA COMPAC qui est un produit de l’institut ID VET.

La Fièvre Aphteuse

La fièvre aphteuse est une maladie virale grave du bétail, hautement contagieuse, qui entraîne des répercussions économiques significatives. Elle touche tous les artiodactyles, tant domestiques que sauvages tel que le porc. Elle est caractérisée par l’apparition de vésicules puis d’ulcères dans la cavité buccale, dans l’espace interdigital et sur le bourrelet coronaire des onglons, ainsi que sur la mamelle et les trayons. La rupture des vésicules peut provoquer une très forte boiterie chez les animaux qui ont tendance à ne plus vouloir bouger ni manger. Il peut également se produire une contamination bactérienne secondaire des vésicules ouvertes. D’autres symptômes tels que la fièvre, la dépression, une hyper-salivation et une perte d’appétit sont fréquents [51].
Dans une population sensible, la morbidité est proche de 100%. Les animaux soumis à des systèmes d’élevage intensifs sont plus sensibles à la maladie que ceux des élevages traditionnels. La mortalité est faible pour les adultes et souvent élevée chez les jeunes en raison de la survenue d’une myocardite ou par défaut d’allaitement si leur mère est atteinte par la maladie [51].
Cette pathologie est à l’origine de graves pertes de production et bien que la majorité des animaux surmonte la maladie, celle-ci les laisse souvent affaiblis et débilités.
L’agent responsable de la maladie est un aphtovirus de la famille des Picornaviridae. Il existe sept sérotypes (A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3, Asia1) dont chacun requiert une souche vaccinale spécifique pour assurer l’immunité d’un animal vacciné contre la maladie [51].
Le virus de la fièvre aphteuse se multiplie essentiellement dans la peau et les muqueuses, accessoirement dans le muscle, ce qui explique les dégénérescences cardiaques responsables de la mort chez les jeunes animaux [52]. Le virus peut être retrouvé dans toutes les excrétions et sécrétions des animaux contaminés. Sa présence dans le lait et dans la semence jusqu’à 4 jours avant l’apparition des signes cliniques est aussi possible. Les animaux qui ont guéri de l’infection peuvent être porteurs du virus. Ceux infectés expirent notamment de grandes quantités de virus sous forme d’aérosol qui peuvent infecter d’autres animaux par les voies respiratoires ou par voie orale [51].
Le virus peut également se propager sur des longues distances par voie aérienne [53]. Cependant il n’y a pas d’évidence que cette voie de transmission soit une réalité en Afrique Sub-saharienne où les conditions de température élevées sont défavorables à ce mode de transmission.
La sévérité des signes cliniques dépend de la souche virale, de l’âge des animaux et de l’espèce touchée. Ils peuvent aller d’une infection discrète à un tableau sévère et sont plus graves en élevage intensif
La maladie peut être suspectée d’après les signes cliniques ; elle est confirmée par les épreuves de laboratoire à savoir les techniques moléculaires [51] ou par des tests sérologiques car l’infection par le virus aphteux entraîne l’apparition d’anticorps et l’installation d’une immunité spécifique. Ces anticorps sont détectables par séro-neutralisation, ELISA ou fixation du complément [52].
Les anticorps produits par une infection sont dirigés à la fois contre les protéines structurales (notamment VP1, qui porte les épitopes neutralisants) et non structurales du virus, tandis que les anticorps produits lors d’une vaccination à l’aide d’un vaccin purifié ne sont dirigés que contre les protéines structurales, ce qui permet de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés, la technique ELISA 3ABC est la plus utilisée. Les anticorps apparaissent dès la première semaine qui suit l’infection, atteignent leur maximum à la fin de la troisième semaine. Ils peuvent persister durant plusieurs années [52].

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL DU CHEPTEL PORCIN EN CASAMANCE
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CADRAGE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA CASAMANCE
I.2. L’ELEVAGE PORCIN ET SON INTERET ECONOMIQUE
I.3. LES RACES PORCINES EXPLOITEES AU SENEGAL
I.3.1. Le porc de race locale (L)
I.3.2. Les races améliorées d’importation
I.3.3. Le porc Métis
I.4. LES SYSTEMES D’ELEVAGES PORCINS AU SENEGAL
I.4.1. Le système traditionnel
I.4.2. Le système moderne
CHAPITRE II : LES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE PORCIN AU SENEGAL
II.1. LES CONTRAINTES LIEES A L’HABITAT
II. 2. LES CONTRAINTES ALIMENTAIRES
II.3. LES CONTRAINTES SANITAIRES
II.3.1. Bactéries et infections bactériennes
II.3.2. Les Virus et infections virales
DEUXIEME PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES
I. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
I.1. CADRE D’ETUDE ET PERIODE DE TRAVAIL
I.2. POPULATION DE L’ETUDE
I.3. MATERIEL
I.3.1. Matériel de collecte des données
I.3.2. Matériels de collecte des échantillons
I.3.3. Matériels biologiques
I.3.4. Matériel d’analyse microbiologique
I.3.5. Matériel d’exploitation des données et résultats
I.4. METHODES
I.4.1. L’enquête
I.4.2. La collecte des échantillons
I.4.3. L’analyse bactériologique
I.4.4. L’analyse virologique
I.5. LIMITES DE L’ETUDE
RESULTATS
II.1. ENQUETE
II.1.1. Données techniques sur les races exploitées
II.1.2. Système d’élevage
II.1.3. Les données techniques sur l’alimentation
II.2. ANALYSE BACTERIOLOGIQUE
II.2.1. Fèces
II.2.2. Ecouvillon
II.3. ANALYSE VIROLOGIQUE
II.3.1. La fièvre aphteuse
II.3.2. La Peste Porcine Africaine
DISCUSSION
III.1. ENQUETE
III.1.1. Données techniques sur la race
III.1.2. Données sur le système d’élevage
III.1.3. Données techniques sur l’alimentation
III.2. RESULTATS BACTERIOLOGIQUES
III.2.1. Fèces
III.2.2. Ecouvillons
III.3. RESULTATS VIROLOGIQUES
III.3.1. Fièvre aphteuse
III.3.2. Peste porcine Africaine
CONCLUSION GENERALE RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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