LES CONDITIONS DE DEPLACEMENT ET ETUDES DES MOUVEMENTS A YEUMBEUL

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MILIEU PHYSIQUE DE YEUMBEUL

Les dépôts des Niayes datent essentiellement de la période Quaternaire. Cette ère est marquée par de fortes variations climatiques et chacune des différentes phases a laissé son empreinte dans les formations des Niayes4.Yeumbeul appartient à un ensemble plus vaste qui correspond géologiquement au bassin sénégalo-mauritanien qui s’étend du Nord au Sud sur plus de 1 400km. Le bassin couvre la majeure partie du Sénégal (cours de la Licence 2).
L’analyse de la géologie de Yeumbeul est rendue possible par les données de la direction des mines et de la géologie. L’analyse chronologique va de la régression marine (maximum -100m) de l’Ogolien 20 000B.P. et des systèmes dunaires plus anciens, indifférenciés au Quaternaire récent, transgression marine nouakchottienne (maximum plus de 3m) 5 000ans en passant par la remontée de la mer (10 000ans B.P5.) avec la mer à moins de 20m environ.Les épaisseurs des couches sont de 0-50m à 0-20m en passant par 0-3m.
La formation géologique de la région constitue un processus fondamental qui a impacté le milieu naturel de la Région de Dakar ainsi que le système de communication.En effet ces différentes phases de formation géologiques sont à l’origine des dépressions occupées par les eaux de pluies affectant beaucoup la circulation des véhicules par endroit durant la saison humide.

l’hydrographie

La zone comprend deux grands systèmes de nappes :
– la nappe des cordons littoraux qui s’écoulent vers l’océan et vers les lacs et autres cuvettes ;
– la nappe de Thiaroye qui est exploitée depuis 1950 pour alimenter une partie de la ville de Dakar. Son écoulement vers l’océan Atlantique est entravé par les constructions édifiées dans sa partie méridionale. Cette nappe n’est plus exploitée par la Société Des Eaux (SDE) pour des raisons de pollution de celle-ci, par conséquent elle a remonté par rapport à son niveau d’entant (de 1960 jusqu’en 2000) et menace chaque année les populations de cette zone.
Cette photoprise à yeumbeul sud, témoigne la gravité de la situation à Yeumbeul liée à la remonté de la nappe phréatique depuis la fermeture des forages de yeumbeul et de Thiaroye qui jouaient le rôle de régulateur du niveau la nappe en 2008. Cette photo prise au mois d’août 2012 nous montre comment la situation se présente dans bien des endroits à chaque fois que l’hivernage arrive.
Les nappes sont alimentées en eau douce par la pluie. Les eaux de surfaces correspondent à des affleurements de la nappe qui forment par endroits des lacs. Dans la Grande Niaye, les plans d’eau sont moins étendus et moins pérennes avec de vastes zones inondables. Le plan d’eau des Niayes de yeumbeul est recouvert de Typha que vous pouvez observer sur la photo. Dans la zone de Yeumbeul, le lac Ouarouaye est situé entre les villages de Yeumbeul et Malika. C’est une dépression fermée avec des terrains inondables, siège d’importantes activités maraîchères. Le lac est de plus en plus pris en étau par les habitations irrégulières. Le lac Youi se trouve entre le village de Malika, les dunes littorales externes et le lac Ouarouaye. Il a déjà été menacé d’ensablement, et a reçu la première phase du reboisement du littoral Nord.

la végétation

La végétation est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs : climatique, topographiques, édaphique, hydrologique et paléoclimatiques. Trois grands ensembles peuvent être individualisés : la végétation des Niayes au sens strict, la végétation des dunes rouges et celle des dunes blanches.
 La végétation des Niayes
La végétation des Niayes est un héritage des périodes humides du Quaternaire récent. La Niaye proprement dite est caractérisée par des sols humifères où dominent Elaeis guineensis et Cocos nucifera. La strate herbacée est assez importante et est composée de graminées. Sur le plan d’eau se trouvent les espèces aquatiques : Typha sp, Phragmites, Nymphea lotus.
 La végétation des dunes rouges
Le tapis herbacé à graminées (Cenchrusbiflorus) est continu et parsemé d’arbres et d’arbustes. On a ainsi entre autre espèces : Euphorbiaturicali, Leptadaniahastata, Euphorbiabalsamifera, Opuntia tuna . La strate arbustive est composée de combretacées : Guierasenegalensis, Combretumglutinosum et d’épineux. La strate arborée est constituée de Faidherbiaalbida, Acacia raddiana. Les individus d’Azadirachtaindica sont en plantations le long des axes routiers.
Mais il n’en demeure pas moins que ces espèces sont aujourd’hui menacées par la réalisation des multiples besoins des populations en habitation et en infrastructures.

DYNAMIQUE DE LA POPULATION

Yeumbeul a évolué spatialement sur un site aux conditions naturelles peu favorables à l’installation avec les dépressions accusées par la topographie et la présence de la nappe affleurant par endroit constitue un véritable obstacle pour la circulation des personnes et des biens. En effet, l’évolution du site a obéi à des paramètres que nous allons analyser dans la prochaine étape. Cette évolution démographique a entrainée des diversités tant au plan socioéconomique et a également caractérisé les conditions de déplacement.

Historique et évolution du site

Yeumbeul a faitl’objet de plusieurs interprétations historiques, toutefois la morphologie actuelle du site serait l’étape finale d’une pérégrination menée par une famille cayorienne, évincée du pouvoir dans une province du Cayor vers 1800. Les besoins de mise en valeur des champs situés dans les Niayes donnèrent le nom de Yeumbeul venant de la déformation de « yombeul » qui signifie champ en Lébou »6 . Ainsi, est né Yeumbeul avec une administration villageoise dirigée par la famille DIOP (famille du grand serigne de Dakar) de 1879 à 1942 qui est encore effective.
Yeumbeul a évolué pour donner aujourd’hui deux communes d’arrondissement qui regroupe le village de Boune et une partie de celui de Malika (Yeumbeul Nord et Yeumbeul Sud). Cette évolution a pris fin avec la régionalisation de 1996 avec le décret 96-745 du 30 Avril 1996 portant création des communes d’arrondissements dans la région de Dakar.
-De 1940 en 1975 :
« Yeumbeul a progressivement évolué dans une nébuleuse s’étendant de Thiaroye GARE à Malika dans la partie appelée « Pikine Irrégulier ». Ainsi, certains préfèrent mieux parler d’établissement humain, tantôt reconnu, tantôt classé type d’habitat spontané et irrégulier mais dont le PDU de 1967 reconnait le statut de village traditionnel. Ce terme s’applique d’ailleurs aux localités « Lébou » de Yoff, Ngor, Ouakam, Cambéréne, Hann Plage, Thiaroye sur Mer et Mbao.

évolution de la population

Cette évolution de la population laisse apparaitre une croissance de la population à deux vitesses :d’abord une évolution très rapide avec des phases d’accélération de la croissance démographique (entre les RPGH de 1970, 1988 et 2002) et un ralentissement constaté à partir de 2002 jusqu’en 2013.

Une croissance à rythme variable

D’après les données du RGPH7, le village traditionnel comptait en son site originel (habitable) en 1940, 1040 habitants. En 1962, le village connait une extension lente, le site d’extension n’a pas été étudié ni viabilisé,à cette époque la population du village de Yeumbeul était essentiellement composé de paysans.L’évolution de la population du village est à incluredans le contexte d’évolution des foyers Lébou de la période de 1940-1962. Sonévolution est lente malgré l’existence d’infrastructures de télécommunications (centres d’émetteur de l’ASECNA, de récepteur de la SONATEL, centre radio inter-armée « ex-marine française », centre de recherche en technologies appropriées, etc.).Dix ans plus tard par une croissance rapide, qui a continué et en 1970 la population passa à plus de 30 000 habitants (soit une population multipliée par 30).
De 1970 aux années 2000 : une croissance accélérée
Après, cette période coïncidant avec les sécheresses des années 1970 et les litiges fonciers entre l’Etat et la population locale liée à la loi sur le domaine national, l’évolution du site s’est poursuivie et un mouvement continu de populations qui s’installent à Yeumbeul.
De 1970 à nos jours, des vagues d’installation sont notées à Yeumbeul avec la période 1980-1989 comme époque charnière de l’implantationde nouveaux habitants dans la localité. « Au recensement de 1988, la localité comptait une population de 45 033 habitants (soit un taux de croissance démographique de 2,28%).
« Le bâti a évolué, la maison en paillote disparait de plus en plus laissant la place à la maison en dure et l’évolution spatiale n’a épargné aucun espace : sur l’axe Thiaroye-Malika, Yeumbeul ne laisse aucun vide mis à partl’ASECNA et l’ex-camp marine française. L’évolution spatiale se dessine sur l’axe Pikine-Guédiawaye et le village de Boune. Ainsi, à titre évolutif en 1954, l’habitat occupait 0,70% des terres, en 1989 plus de 51% des sols habités engloutissaient les bas-fonds et les zones de végétations naturelles »8.
Entre 1988 et 2002 la population est passée de 45033 habitants à 183 552 habitants (soit un taux de croissance de 10,55%), le nombre d’habitants a été multiplié par plus de 4. Cet état de fait nous montre dans l’ensemble : entre 1970 et 2002 que la population a été multipliée par plus de 6.
Entre 2002 et 2013 : une phase de ralentissement
Selon le recensement de RGPH de 2002, la localité compte une population estimée à 183 552 habitants. Ilmontre qu’avant les années de sécheresses, l’implantation humaine était faible, mais à la sortie de cette époque, les vagues d’occupation devenait de plus en plus accrue pour atteindre aujourd’hui un peu plus de 200 000 habitants. Nous pouvons avec certitude dire que la population de yeumbeul dépasse les 200000 habitants car même si la recrudescence des inondations constitue un signal fort sur la saturation de l’espace, il est cependant fondamental de constater que cette densité a pris une autre tournure. Ainsi nous pouvons dire que la densité horizontale a laissé la place la densité vertical c’est-à-dire la construction des maisons en hauteur par fois sans norme a pris le relais.
Cette diversité au sein de la population se mesure à traversles différentes composantes ethniques : « le groupe Wolof-Lébou représente 65%, les Halpulaar 29%, les Serers 5% et les autres 1%».9 Cette population est constituée de 52% de femmes alors que les hommes pour fréquence 48% et la population est pour l’essentiel jeune avec les moins de 25ans qui sont majoritaire contre seulement 5% de personnes âgées10.

les principales activités des populations

Yeumbeul présente des indices de localité pauvre. Yeumbeul compte « environ 19000 ménages dont 50%, ont moins de 25 ans. Le taux d’alphabétisation est environ de 10%, le taux d’inactivité de 50%, source de nombreux problèmes urbains liés au sous-emploi et à la faible scolarisation (délinquance, drogue) ».11
Les Niayes constituent une zone éco géographique à vocation maraîchère, mais est en voie de disparition au profit de l’habitat.
 Le maraîchage
Le maraîchage est l’activité dominante. Elle est en pleine expansion, le secteur de Dakar couvre 29000 ha soit 24 % des surfaces cultivées pour une production annuelle de 27000 tonnes soit 19 % de la production totale de l’ensemble de la zone des Niayes (Falletal. 2004). C’est généralement une activité pratiquée par les hommes mais la commercialisation des produits est de plus en plus une activité féminisée.
Cette belle photo est prise au camp marin de yeumbeul.Le maraîchage est pratiqué dans les dépressions mais aussi sur les dunes émoussées couvertes de sols Diors, grâce à la proximité de la nappe phréatique. Les spéculations dépendent des saisons. Ce sont principalement: la salade, Allium porum (oignons), Brassicasp (chou), Hibicuscussabdariffa (bissap), Ipomeabatatas (patates douce), Menthasp (nanas), Lycopersicumesculentum (tomates cerise), Capsicumfrutescens (piments).
 L’arboriculture
L’arboriculture est une activité en perte de vitesse eut égard à l’avancé de l’espace d’habitation. Elle s’appuie principalement sur des espèces introduites comme Cocos nucifera, Caricapapaya, Manguiferaindica, Achrassapota, Citrus lemon, Annonamuricata (carassolier). L’exploitation du vin de palme est une activité en décadence à cause des menaces qui pèsent sur les palmiers. Elle est pratiquée par les hommes, plus particulièrement ceux de l’ethnie diola.
 La pisciculture et l’aviculture
La pisciculture en est encore à ces débuts. Elle est pratiquée dans des bassins sur des parcelles occupées par l’arboriculture autour du lac Ouarouaye. La pêche est une activité qui a tiré parti du retour de la pluviométrie, Tilapia est la seule espèce pêchée à cause de la nature argileuse du substrat et de la salure des eaux.
L’aviculture est une activité très pratiquée au niveau des Niaye plus précisément sur la bande qui longe Yeumbeul Malika KeurMassar. C’est la zone par excellence de prédilection de cette activité dont beaucoup de jeunes s’adonnent du fait de la proximité de SEDIMA qui est le principal producteur de poussins.
Toutes ces activités réputées être traditionnelles sont de nos jours menacées de disparition sous la pression de la demande d’habitat de la population qui ne cesse de croitre. La nouvelle donne est la prédominance du secteur tertiaire qui est aujourd’hui en plein expansion si bien qu’il se caractérise par des activités informelles.
En fait, les activités économiques sont dominées par le secteur informel (31% des populations interrogées sont des commerçants) qui alimente l’économie locale. Les populations sont très dynamiques dans les activités informelles ; tout au long des routes un commerce est constaté, allant des boutiques aux tables installées dans les rues et gérées par les femmes aux établissements artisanaux de menuiseries ébénistes, des activités de tailleurs, des menuiseries métalliques. C’est aussi le commerce alimentaire avec les femmes qui proposent des repas à différentes heures de la journée aux acteurs des activités tantôt énumérées. Cette importance du secteur informel s’explique par l’absence d’unités industrielles permettant aux autochtones d’exercer des activités du secteur secondaire.Les quartiers irréguliers de Yeumbeul couverts par le programme d’appui aux initiatives ne disposent quasiment d’aucune d’infrastructure d’assainissement, voiries primaires, réseaux d’adduction d’eau, électricité. Les équipements scolaires sont très insuffisants, il n’existe aucune infrastructure de santé. Les transports urbains pour Dakar sont organisés en micro lignes informelles.
L’activité commerciale se modernise avec les stations d’essence sur le principal axe reliant Pikine à Malika, les pharmacies, les cybercafés, les banques…
A cela s’ajoutent des fonctionnaires de l’Etat qui travaillent soit dans l’administration, dans la municipalité, soit dans secteur de la santé de l’éducation, soit dans le secteur privé entres autres activités professionnelles.
Le secteur primaire est en phase de disparition avec l’urbanisation continue sur les espaces agricoles de la frange des Niayes et des spéculations foncières de la collectivité « Lébou » qui voit une opportunité quant à la vente de leur terre pour les besoins d’habitation. Toutefois, nous pouvons déduire dans cette graphique n°5 qu’en dépit des activités exercées par cette population, il n’en demeure pas moins de chômeurs et de sans métiers qui deviennent très souvent des «goorgoorlou ». Ils représentent d’après notre graphique : les non réponses,autres, sans professions et parfois des commerçants.

Conclusion partielle

En somme, les conditions physiques ainsi que la dimension humaine constituent deux facteurs déterminant les caractéristiques du milieu.
Par ailleurs, les réalités physiques ont une forte influence sur la configuration du réseau routier, marquée par des contraintes qui ne facilitent pas la circulation des personnes et des biens.la localité de Yeumbeul est une zone caractérisée par une diversité d’activités due à des conditions naturelles et socio-économiques favorisant d’avantage à l’émergence du secteur informel. Malgré la structure économique échappant à tout contrôle, elle est parvenue à attirer la population dans sa globalité : hommes, femmes, et enfants du fait de la croissance rapide de la population et taux de chômage élevé dont la solution n’est pas encore trouvée. De ce fait, ils exercent ou pratiquent plusieurs activités (cultivateur, éleveur, commerçant, ouvrieretc) à la fois dictée par l’alternance des saisons ce qui leurs permet de diversifier la source de revenu.
Ces diverses activités exercées par les populations de la zone constituent une raison principale de la hausse de la densité de mobilité, d’où l’importance de la demande de transport.

facteurs d’une occupation anarchique et rapide du sol

Fort taux de croissance démographique et de l’exode rural

A l’image des villes des pays en développement, le nombre de la population dans les espaces périphériques de Dakar (comme Yeumbeul) augmentent à une vitesse extraordinaire.
Cette évolution spectaculaire démographique place la localité au premier rang de la ville de pikine eu égard à son fort taux de croissance qui avoisine les 10 % entre 1988 et 2002. La population de Yeumbeul peut être estimée à plus de 200000 habitants. S’il en est donc ainsi, nous pouvons comprendre que l’extension spatiale de yeumbeul résulte de la forte croissance démographique mais aussi du développement de l’exode rural.
Si la localité de Yeumbeul a connu depuis les années 70 une extension spatiale de l’habitat sans précédent, l’explication rationnelle ne peut provenir seulement du taux d’accroissement démographique mais également de l’exode rural. Depuis l’avènement de la sécheresse des années 70, et l’industrialisation de la région de Dakar, nous assistons à une forte ruée des populations rurales dans la capitale Sénégalaise.
En effet, selon les données obtenues sur le terrain, plus de 70% des personnes interrogées ne sont pas nées à yeumbeul (seul les 28% intitulés autochtones ont vu le jour dans cette localité). Ils proviennent en fait de diverses localités dont le monde rural (36%), ceux qui sont originaire de Pikine et de Guédiawaye (18%) et de Dakar en fin 15%.
Si nous nous focalisons sur cette graphique, nous pouvons remarquer que l’urbanisation galopante de Yeumbeul résulte de deux facteurs essentiels dont : l’arrivée et l’installation des populations venues d’ailleurs et de sa propre croissance démographique.
De ce point de vue, nous remarquons que la mauvaise structure de l’espace à partir des années 50 a occasionnédes carences relatives à la distribution des infrastructures et des équipements de baseau centre-ville. Ce quise traduit donc par des dysfonctionnements économiques et spatiaux et des problèmes sanitaires que les pouvoirs politiques coloniaux à l’époque et plus tard par les pouvoirslocaux essayaient de remédier à travers un recours aux déplacements des populations vers Pikine régulier. Mais, toujours est-il fondamental de constater qu’à partir des années 70 avec le phénomène de l’exode rural, il en résulte une très forte pression sur l’espace de Dakar qui conduit la situation de l’urbanisation incontrôlable.La naissance de Pikine irrégulier dont fait partie Yeumbeul marque les débuts de l’incapacité de l’Etat de répondre au besoin de planification de l’espace. En effet, le caractère spontané del’occupation du sol est le résultat d’un phénomène d’urbanisation qui échappe à tout contrôle des pouvoirs politiques en dépit des différents Plans Directeurs d’Urbanisation mise en place depuis les années 60.

Loi sur le domaine national

Depuis plus de 30 ans, la loi sénégalaise 64-46 du 17 juin 1964 pose un principe intangible : toutes les terres non immatriculées ou dont la propriété n’avait pas été transcrite à la conservation des hypothèques au terme du délai fixé par le législateur, sont considérées d’office comme faisant partie du patrimoine public. Ce sont des biens incessibles et inappropriables, sauf lorsqu’ils font l’objet d’une déclassification selon la procédure prévue par la loi. Cette loi s’inspire en réalité du socialisme africain, une sorte communautarisme rurale développé par Senghor, premier président du Sénégal. Elle cherche à soustraire la terre d’une propriété coutumière qui fait la part belle à certaines grandes familles et à la socialiser.
Cette loi est en porte à faux avec la tradition« lébou » à l’image des croyances africaines car la terre est certes un bien économique mais il y a aussi un lien sacré entre l’homme et la terre. Si dans plusieurs cas, elle est inaliénable, elle pouvait néanmoins être louée ou cédée en héritage en cas de décès. Les héritiers prenaient succession automatiquement. C’est ce dispositif multiséculaire que la loi sur le domaine national a cherché à anéantir. Les propriétaires terriens sont conscients que modifier le statut de la terre, c’est bouleverser les rapports sociaux, parce qu’une certaine liaison existe entre la terre, sa fonction et l’activité économique. Ils vont chercher à la paralyser, oeuvre d’autant plus facile que les lois traditionnelles sont mieux connues et mieux acceptées par les populations rurales et même urbaines. En plus, l’Etat a évité d’accélérer les paysans pour faire appliquer cette réforme agraire.
Face à cette loi qui menaçait la population autochtone « lébou », les propriétaires traditionnelles des terres ont opté comme solution : le bradage des terres qu’ils ont hérité de leurs ancêtres. « L’expansion spectaculairede lanouvelle ville (spontanée) se réalise à partir de 1964, datedu vote de la loi sur le domaine national par l’achat illégal de terres aux villageois lebou 13».Cette loi sur le domaine nationale a été l’un des facteurs déterminants qui a conduit les détenteurs traditionnels des terres à Yeumbeul de morceler le territoire en parcelles sous le regard impuissant de l’Etat.

Urbanisation spontanée liée aux déguerpissements et à la sécheresse

L’habitat irrégulier s’est étendu dans la capitale suite à l’afflux de populations, aux déguerpissements et à la vente des terres par les propriétaires coutumiers. Les migrants venus à la recherche de meilleures conditions de vie, ne disposent pas d’une stabilité économique leur permettant d’être éligibles aux programmes immobiliers. C’est ainsi qu’ils se retournent vers les propriétaires qui ont commencé à parcelliser et à commercialiser des terres dont la majeure partie se trouvait dans les dépressions où étaient des exploitations agricoles. Ce type d’occupation s’est surtout développé dans la périphérie de Dakar.
D’après un notable de Yeumbeul, la vente des terres serait due à la volonté des habitants d’avoir des voisins pour agrandir leur village. Ainsi des terres auraient été cédé contre du sucre aux autochtones. Cependant, les premiers signes de sécheresse ont commencé à se faire sentir à partir de 1966 et c’est à partir de 1970, que les ventes de parcelles ont commencé. Ainsi avec la sécheresse et la pauvreté, les propriétaires ont commencé à vendre une partie de leurs terres pour pouvoir construire leurs maisons. Les cultures suscitaient moins d’intérêt pour les populations autochtones et les anciens propriétaires savaient au pare avant que ces zones étaient impropres à l’habitat. Ils ont donc profité de la demande pour s’en départir. Par conséquent, les anciens champs situés sur la dune et l’essentiel de ceux situés dans la dépression sont devenus des habitations. La relative modicité des prix des parcelles (100 à 250 f CFA le mètre carré dans la zone d’extension de Pikine en 1980), constitue un attrait certain pour les nouveaux arrivants. L’importance de la demande foncière favorise la spéculation et les prix augmentent de plus en plus.

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Table des matières

Problématique
Méthodologie de recherch
1ERE partie : IMPACT DES CARACTERISTIQUES DE L’ESPACE PHYSIQUE ET DE LA DYNAMIQUE HUMAINE SUR LA MOBILITE ..
Chap – I : localisation de la zone d’étude
Chap II : milieu physique de yeumbeul
chap II-1 : milieu physique de yeumbeul
II-2 : Le relief
II-3 : le climat
II-4 : l’hydrographie
II-5 : la végétation
Chap III : dynamique de la population
III-1 : Historique et évolution du site
III-2 : évolution de la population.
III-2-2 : Répartition spatiale de la population
III-2-1 : Une croissance à rythme variable
III-3 : les principales activités des populations
Conclusion partielle
2ème partie : LES CONDITIONS DE DEPLACEMENT ET ETUDES DES MOUVEMENTS A YEUMBEUL
Chap I : dynamique et structure de l’occupation de l’espace
I-1 :Dynamique de l’occupation de l’espace
I-2 : facteurs d’une occupation anarchique et rapide du sol
I-2-1 : Fort taux de croissance démographique et de l’exode rural
I-2-2 : Loi sur le domaine national
I-2-3 : Urbanisation spontanée liée aux déguerpissements et à la sécheresse
II-1 : urbanisation non planifiée
II-2 : un espace « enclavé »
II-3 : une localité mal desservie en infrastructures et en équipement de base
CHAPITRE III : ETAT DES DEPLACEMENTS
III-1 : état des déplacements
III-1-1 : L’urbanisation, un facteur déterminant dans la mobilité des populations
III-3 :Les besoins de déplacement
III-2-1 : La croissance du secteur professionnel et le développement de l’informel
III-2-2 Les motifs de déplacements
III-3 : fréquence des déplacements
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DEPLACEMENTS SPATIAUX
VI-2 : Les déplacements vers les autres localités limitrophes
IV- 3 : Les déplacements vers le centre-ville
VI-4 : les temps d’attentes
Conclusion
3ème partie : OGANISATION DU SYSTEME DE TRANSPORT ET SES LIMITES
Chap- I : LE RESEAU ROUTIER
I-1 : La voie principale
I-2 : Les voies secondaires
I-3 Les points de stationnement et arrêt
I-3-1 : Les points de stationnement
I-3-2 : Les points d’arrêt
CHAP-II : LES MOYENS DE DEPLACEMENT
II-1 Les moyens de transport motorisés
II-1-1 :Les cars et les « ngiagandiayes »
II-1-2 : les bus et les minibus
II-1-3 : Les taxis collectifs ou individuels et les particuliers
II-1-4 : Le petit train de banlieue (PTB)
II-2 les moyens non motorisés
II-2-1 : La marche à pied
II-2-2 : La bicyclette et deux roux
II-2-3 : Les charrettes et la marche à pied ..
II-3 Les acteurs du transport
II-3-1 : Les conducteurs ou chauffeurs
II-3-2 : Les chefs de garage
II-3-3 : Les apprentis et les rabatteurs
CHAP III : LES CONTRAINTES DE MOBILITE ..
III-1 : une mauvaise configuration de l’espace
III-2 Les défaillances du réseau routier
III-2-1 : La battance et le ruissellement des eaux de pluie
III-2-2 : Le trafic
III- 3 Les insuffisances du système de transport
III–3–1Lescontraintesdu réseau routier
III-3-2 L’insuffisance de l’offre de transport
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Références bibloographiques

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