Les conceptions du mouvement en classe

Les conceptions du mouvement en classe

Etat de la question

Présentation de pratiques en mouvement au sein des classes

Dans ces chapitres, je vais développer certaines pratiques en mouvement qui existent déjà dans des classes. J’ai eu la chance d’en observer quelques-unes lors de ma pratique professionnelle.

Présentation du Brain Gym

Les longues années de recherche de Paul Dennisson (2014) lui ont permis de développer, dans les années 1970, le Brain Gym. Cette gymnastique du cerveau a vu le jour en Californie, pour être ensuite introduite en Europe en 1981. Ce pédagogue américain a mis en place un programme qui est, en réalité, une série de mouvements simples, dans le but d’améliorer les fonctions cérébrales et les capacités d’apprentissage des enfants, mais aussi des adultes. Ce programme est aujourd’hui enseigné dans plus de quarante langues et dans environ quatre-vingts pays autant à la maison, à l’école ou même dans le monde du travail. Il est composé de vingt-six exercices ludiques inspirés du yoga, de la psychomotricité ou de l’ergothérapie.
Ce programme prétend que le mouvement et l’apprentissage sont indissociables. Toutefois, le Brain Gym n’est pas une nouvelle méthode d’apprentissage, mais c’est une aide aux programmes d’apprentissage présents. Il permet aux élèves de retrouver le plaisir d’apprendre et de se recentrer sur la tâche demandée.

Présentation de « l’école bouge »

En 2005, l’Office fédéral du sport a mis sur pied « l’école bouge », un programme qui encourage la pratique du mouvement dans les classes. Ce projet incite les élèves à adopter un mode de vie sain et actif tous les jours. Il propose aux différents enseignants qui souhaitent y participer de s’engager à insérer 20 minutes d’activité physique par jour dans leur classe (en plus des leçons d’EPS). Les classes peuvent commander différents modules (sous forme de petites cartes) et différents matériels qui proposent des exercices à réaliser en classe ou à l’extérieur. Ces activités sont faciles à effectuer et ne demandent aucune préparation particulière. De plus, il n’est pas nécessaire d’être en tenue de sport. Ceci permet donc de les réaliser en classe, à n’importe quel moment (durant les pauses, pendant une leçon, à la récréation…).

Présentation de « Youp’là bouge »

Ce projet « Youp’là bouge » est apparu en 2009 et est né d’une collaboration entre quatre cantons : Neuchâtel, Jura, Valais et Vaud. Il a comme but de promouvoir le mouvement au quotidien surtout pour les jeunes enfants qui ont un besoin important de bouger. En effet, ce programme vise surtout les classes de petits degrés ou les crèches. Dans les classes qui participent au projet « Youp’là bouge », les élèves sont mis en activité physique régulièrement et sous différentes formes, par exemple lors des pauses actives ou de « coins bougent ». L’objectif de ce programme est de donner le goût de bouger aux enfants dès leur plus jeune âge. Pour y participer, les enseignants peuvent suivre une formation continue au sein de la HEP-BEJUNE.

La place du mouvement dans le PER

Dans ce chapitre, j’ai analysé le plan d’études romand du cycle 1 en m’intéressant plus spécialement aux degrés 1-2H afin de souligner certaines conclusions concernant la place qu’occupe le mouvement dans le PER. Je souhaite donc relever les différentes disciplines où l’on trouve plus ou moins de mouvement. Tout d’abord, je tiens à préciser que j’ai analysé le PER en me basant sur les différentes indications pédagogiques que l’on peut trouver dans chaque domaine disciplinaire grâce aux liens que l’on trouve avec le domaine « Corps et mouvement ». J’ai, par conséquent, analysé le domaine des langues, des mathématiques et des sciences, des sciences humaines et sociales, ainsi que des arts. De plus, j’ai également exploré la place du mouvement dans la formation générale, ainsi que dans les capacités transversales.
Le domaine « Corps et mouvement » n’a pas été analysé comme les autres, car celui-ci est en lien avec le mouvement. Cependant, j’ai constaté que ce domaine « contribue par le mouvement et par les pratiques sportives au développement des capacités physiques, cognitives, affectives et sociales de l’enfant » (Plan d’études romand). Je remarque alors que le mouvement est également bénéfique au développement d’autres capacités que celles des aptitudes physiques.
J’ai établi un constat en observant, tout d’abord, que dans chaque grand domaine disciplinaire, se trouve des liens avec le mouvement. Cette première constatation montre donc que le mouvement doit être régulièrement présent dans la classe et pas uniquement lors des leçons d’EPS prévues à l’horaire.
Dans ce tableau, j’ai analysé la place qu’occupe le mouvement dans le domaine des langues. Tout d’abord, je tiens à préciser que, pour le cycle 1, seule la discipline du français est présente, car les deux autres langues n’apparaissent que dans le cycle 2. Je constate que le mouvement est présent sous forme de lien à trois reprises. En effet, dans la compréhension de l’écrit, on propose d’accompagner des mots et des syllabes par des mouvements. Ce lien apparaît une seconde fois lorsque l’on s’intéresse au texte qui joue avec la langue. Lors de la production de l’oral, le lien avec « Corps et mouvement » n’est pas clairement cité, mais je remarque que, lors de la récitation de comptines ou de poésies, on propose également d’accompagner la parole par des mouvements et d’utiliser la gestuelle pour soutenir l’oral. Concernant les approches interlinguistiques, aucun lien n’est clairement cité, mais je peux toutefois observer que le mouvement est présent. En effet, les élèves sont amenés à découvrir d’autres possibilités de transmettre un message, par exemple en utilisant les mains (applaudir). S’agissant de l’écriture, un lien avec « Corps et mouvement » est cité. Celui-ci concerne le développement de la motricité globale de l’élève. L’enfant va travailler sur sa gestion de l’espace ainsi que sur sa coordination. Je constate également que le développement de la motricité fine et de la graphomotricité est aussi accompagné de mouvement.
Finalement, je peux déduire que le domaine des langues propose des apprentissages dans lesquels le mouvement occupe une place non négligeable (accompagner des mots ou des paroles par des mouvements). Effectivement, celui-ci peut faciliter la compréhension et la mémorisation de certaines notions et répondre également au besoin de bouger de l’enfant.
Dans le domaine des mathématiques et des sciences de la nature, j’ai rapidement remarqué que dans la discipline des mathématiques, aucun lien avec le domaine « Corps et mouvement » n’était effectué. Ce fait m’a quelque peu surprise car, dans les classes de 1-2H que j’ai pu découvrir, j’ai observé de nombreuses activités avec du mouvement dans cette discipline.
Cependant, dans la discipline des sciences de la nature, j’ai relevé cinq liens avec le domaine « Corps et mouvement ». Ces nombreux liens se justifient, car cette discipline aborde le corps humain, le schéma corporel ainsi que les cinq sens. J’ai toutefois mis de côté les liens qui se référaient à l’alimentation.
Dans le domaine des sciences humaines et sociales, nous trouvons les trois disciplines suivantes : la géographie, l’histoire ainsi que la citoyenneté. Cependant, nous rencontrons un seul lien avec « Corps et mouvement », uniquement dans le domaine de la géographie. En effet, dans l’axe thématique « relation homme – espace », une indication pédagogique propose un lien avec les activités motrices et / ou d’expression. De plus, une composante indique que l’enfant s’oriente dans l’espace vécu à l’aide de repères. En effet, l’objectif principal de la géographie au cycle 1 est d’apprendre à se repérer dans un espace connu. Cet objectif sera travaillé grâce à divers déplacements au sein de la classe, de la salle de gym, ainsi que de l’école.
Dans le domaine des arts, nous rencontrons trois disciplines : les activités créatrices et manuelles, les arts visuels et la musique. Lors de mon analyse, j’ai repéré des liens avec « Corps et mouvement » uniquement dans la discipline de la musique. Ceux-ci s’expliquent grâce aux diverses activités d’expression que l’on réalise avec les élèves dans ce domaine. En effet, grâce aux danses, aux saynètes ou aux mimes que les élèves créent et présentent, le mouvement occupe une place importante. Ces différentes activités permettent aux élèves de développer leur motricité et leur coordination (deux concepts fondamentaux liés au mouvement). J’ai également constaté que quatre composantes d’objectif sont en lien direct avec le mouvement. En effet, le terme de mouvement ou de motricité apparaît directement dans l’intitulé présent dans le PER.
Toutefois, dans le domaine des activités créatrices et manuelles, ainsi que dans le domaine des arts visuels, j’ai relevé trois composantes d’objectif qui sont, à mon avis, en lien avec le mouvement. Celles-ci concernent la motricité globale et fine que l’on travaille dans ces deux disciplines.
La formation générale se compose de cinq thématiques : MITIC, Santé et bien-être, Choix et projets personnels, Vivre ensemble et exercice de la démocratie, Interdépendances (sociales, économiques, environnementales). J’ai constaté trois liens avec « Corps et mouvement » dans deux thématiques (celle de la santé et du bien-être et celle du vivre ensemble). Dans la santé et le bien-être, les liens avec le mouvement proposent de réaliser des activités avec des exercices corporels afin d’aborder différents thèmes que cette discipline propose. Puis, le « vivre ensemble » propose de réaliser des jeux en lien avec l’élaboration des règles de vie de la classe.
Les cinq capacités transversales s’intègrent également dans le mouvement. En effet, comme le déclare le PER : « l’enseignant est appelé à favoriser le plus souvent possible des mises en situation permettant à chaque élève d’exercer et d’élargir ces cinq capacités transversales, les deux premières plutôt d’ordre social et les trois dernières plutôt d’ordre individuel ».
Concernant la collaboration, le mouvement occupe, à mon avis, une place importante lorsque l’élève est amené à « reconnaître son appartenance à un groupe » (PER). En effet, lors d’activités de mouvement, l’enseignant modifie son enseignement en « sortant parfois du cadre » et les élèves sont souvent amenés à travailler en groupe. De ce fait, l’élève devra « adapter son comportement » (PER) en fonction de la situation. De plus, durant des activités d’expression corporelle, les enfants apprennent à « se faire confiance » (PER) et à accepter « le regard des autres » (PER).
La communication occupe elle aussi une place dans le mouvement. Effectivement, l’élève est amené à « identifier différentes formes d’expression » (PER) ceci en utilisant parfois du mouvement (expression gestuelle). Lors d’activités en mouvement, l’élève doit « respecter les règles du langage utilisé » (PER). Par exemple, lors d’activités sur la gestuelle, l’élève respecte le langage des signes ou d’expressions corporelles.
Dans le quotidien scolaire, les stratégies d’apprentissage occupent elles aussi une place dans les activités de mouvement. En effet, l’élève va rencontrer des défis dans sa scolarité. Ceux-ci peuvent être en lien avec des activités de mouvement qui sont parfois nouvelles et inconnues. C’est pour cela que l’enfant va « persévérer et développer son goût pour l’effort » (PER) afin de surmonter ces nouveaux défis. Il va mettre en place des stratégies qui vont l’amener à « développer son autonomie » (PER) face à différentes tâches.
Lors d’activités de mouvement, l’élève va développer sa pensée créatrice. Comme je l’ai déjà précisé auparavant, ces activités sont parfois nouvelles. De ce fait, l’élève sera amené à « accepter le risque et l’inconnu » (PER). Lors d’activités en mouvement, l’enseignant propose parfois aux élèves d’inventer, de créer et d’expérimenter de nouvelles choses. Les élèves vont donc donner « une place au rêve et à l’imaginaire » (PER) afin de présenter par exemple des saynètes, des comptines ou des chansons accompagnées de mouvement. Les émotions de l’enfant sont aussi identifiées et exprimées à travers diverses activités. Par exemple, lorsque l’enseignant travaille sur les émotions, les élèves doivent parfois exprimer certaines émotions avec leur corps comme la joie, la tristesse, la colère ou la peur. La démarche réflexive est également présente dans les activités de mouvement. En effet, l’élève va se décentrer de lui-même « en prenant de la distance sur ses propres actions » (PER).

Résultats de recherches, théories et synthèses

Il existe de nombreuses recherches qui démontrent que les enfants d’aujourd’hui manquent d’activité physique. En effet, « on observe que certains enfants fréquentant l’école primaire manquent d’assurance lorsqu’ils sautent, grimpent, roulent, esquivent, tombent ou marchent en équilibre » (Enfance active – vie saine, p. 12). De plus, avec le développement massif des médias à travers le monde, les enfants passent de plus en plus de leur temps devant la télévision ou à jouer à des jeux vidéo. De ce fait, leur corps vit de moins en moins d’expériences directes avec l’environnement qui l’entoure.
Des recherches démontrent également que l’activité physique a un effet positif sur les performances scolaires. Certaines recherches ont démontré que le fait d’intégrer davantage de mouvement à l’école avait des effets positifs sur le développement des enfants. En effet, suite aux expériences de Kunz (1993) : « 15 minutes quotidiennes d’activités corporelles ludiques pratiquées avec des enfants en âge préscolaire suffisent en peu de temps pour influencer de manière tout à fait déterminante leur motricité et agir sur la fréquence des accidents » (Enfance active – vie saine, 2004, p. 70). Cette expérience, qui a duré 8 semaines, s’est révélée tout à fait intéressante vu les résultats obtenus : augmentation de 40% de l’équilibre, de 20% de la réactivité et de la dextérité ainsi que de 100% de la coordination des mains.
Finalement, je constate que de nombreuses recherches, expériences et théories prouvent que l’enfant a besoin du mouvement pour se développer et acquérir des nouvelles connaissances. Le plan d’études romand semble conscient de ce besoin en proposant d’intégrer du mouvement dans les différents domaines disciplinaires.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
CHAPITRE 1. LE MOUVEMENT CHEZ L’ENFANT ET EN CLASSE
1.1 RAISON D’ETRE DE L’ETUDE
1.2 LE MOUVEMENT EN CLASSE
1.2.1 Evolution du mouvement et de la forme scolaire à l’école
1.2.2 L’importance du mouvement sur le développement de l’enfant
1.2.3 La concentration chez les enfants
1.2.4 Le mouvement, un outil pour l’apprentissage
1.2.5 Les trois catégories qui rythment les activités de mouvement en 1-2H
1.3 ETAT DE LA QUESTION
1.3.1 Présentation de pratiques en mouvement au sein des classes
1.3.2 La place du mouvement dans le PER
1.3.3 Résultats de recherches, théories et synthèses
1.3.4 Point de vue personnel à l’égard des approches théoriques
1.4 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
1.4.1 Identification de la question de recherche
1.4.2 Objectifs de recherche
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
2.1 UNE RECHERCHE QUALITATIVE
2.2 UNE APPROCHE INDUCTIVE
2.3 UNE DEMARCHE COMPREHENSIVE
2.4 L’ENTRETIEN
2.5 LE GUIDE D’ENTRETIEN
2.6 PROCEDURE ET PROTOCOLE DE RECHERCHE
2.7 ÉCHANTILLONNAGE
2.8 METHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNEES
2.8.1 Transcription des entretiens
2.8.3 Méthodes et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1 PRESENTATION DES DONNEES
3.1.1 Présentation des profils
3.1.2 Axe A : les conceptions du mouvement en classe
3.1.3 Axe B : les pratiques en mouvement au sein de la classe
3.1.4 Axe C : les obstacles au mouvement en classe
3.2 ANALYSE COMPARATIVE
3.2.1 Evolution des pratiques en mouvement
3.2.2 La formation continue idéale
3.2.3 La meilleure pratique / idée
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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