Les comportements non constructifs repérés par les enseignants

Les comportements difficiles

Pour débuter, j’ai effectué des recherches afin de définir clairement ce qu’est un comportement difficile ou un trouble du comportement dans les ressources théoriques. Il convient de différencier le comportement difficile et le trouble du comportement. En effet, le terme « trouble » est généralement utilisé suite à la pose d’un diagnostic. Dans le DSM-IV-TR, les trois principaux troubles de comportement en milieu scolaire sont le trouble des conduites (TC), le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) et le trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ne désirant pas m’intéresser aux diagnostics médicaux, je laisse donc cette dénomination de côté pour m’intéresser aux comportements difficiles ou non constructifs. Je m’intéresse aux comportements dérangeants à l’école qui sont clairement manifestés. Ces comportements inadéquats peuvent être exprimés de différentes manières. L’agitation, la contestation, la provocation, le manque de respect en sont quelques exemples. Dans une conférence intitulée « Comment soutenir et former des enseignants confrontés à des classes ou à des élèves difficiles ? », Richoz (2013) définit ce qu’est un élève difficile : Un élève est perçu comme « difficile » quand il demande tellement d’attention et d’énergie que l’enseignant ne peut plus enseigner et s’occuper correctement du reste de la classe. Un élève n’est pas « difficile » en soi, en tant que personne. Il est « difficile à gérer » à cause des comportements qu’il manifeste. (p.7)

Dans cette même conférence, Richoz (2013) mentionne trois « types » d’élèves difficiles : l’élève perturbateur, agité et opposant. L’élève « perturbateur » est un élève qui bavarde souvent, dérange la classe, ne respecte pas les règles, fait rire, attire l’attention et distrait ses camarades, interrompt l’enseignant, fait intentionnellement du bruit ou des bruitages, émet souvent des remarques ou des commentaires, etc. (p.7) L’élève « agité » est un élève qui ne se tient pas tranquille sur sa chaise, se lève, se déplace, peine à être attentif, se laisse facilement distraire, joue et fait du bruit avec son matériel, est impulsif, interrompt les autres, prend spontanément la parole, peine à terminer son travail, fait autre chose, est peu ou mal organisé, oublie ses affaires, etc. (p.8) L’élève « opposant » est un élève qui refuse de travailler, refuse de faire ce qui lui est demandé, ne fait pas ses devoirs, ne veut pas obéir, conteste, exprime ouvertement son désintérêt, provoque, répond à l’enseignant, défie, se met en colère, est grossier, insulte, menace, fait des crises, etc. (p.8) D’après Müller et Messmer (2011), les enfants attirant l’attention négativement sur eux sont des « enfants agités, hyperactifs, déviants, oppositionnels, et aux réactions émotionnelles intenses » (p.6). L’objectif de cette recherche est de tester une nouvelle méthode avec comme but d’aider les élèves ayant des difficultés comportementales. L’idée est d’essayer d’améliorer ou de résoudre à l’école, les difficultés qui apparaissent dans ce même lieu sans chercher des causes ailleurs. Je repère exactement les trois profils d’élèves évoqués plus haut par Richoz dans ma classe.

Le Child Coaching

L’ouvrage de Müller et Messmer (2011) a pour objectif de « permettre à toutes les personnes concernées de pouvoir utiliser aisément et rapidement des outils pour créer un cadre éducatif qui donne à l’enfant « difficile » la possibilité de sortir de sa situation problématique. » (p.11). L’ouvrage est basé sur les travaux de Jean Piaget, Maria Montessori et Howard Glasser. Les outils de la PNL (programmation neurolinguistique) ainsi que de l’approche cognitivo-comportementale sont aussi utilisés. L’idée est de « coacher des enfants qui attirent l’attention négativement sur eux avec l’objectif qu’ils surmontent eux-mêmes leurs difficultés et se comportent adéquatement. » (p.17). Il est donc indispensable que l’enfant se rende compte par lui-même, peu à peu, des comportements posant problèmes. L’idée est qu’il prenne conscience que cette manière de s’exprimer n’apporte rien de positif. Il devra donc trouver une autre manière d’extérioriser ses émotions. La méthode met l’accent sur les réussites et écarte donc les échecs. « Le Child Coaching est donc orienté vers les ressources, et non pas vers les problèmes ou difficultés » (p.17). « Les enfants doivent être considérés comme des individus responsables, capables et enthousiastes, car, pour pouvoir construire l’avenir, ils ont besoin de notre soutien et non pas de nos critiques. » (p.23-24). En effet, de par mes différentes observations, j’ai pu constater que les enseignants avaient souvent tendance à voir et se plaindre de ce qui pose problème. En exposant constamment des commentaires négatifs à l’égard des comportements des enfants, l’enseignant ne fait que de dévaloriser ces derniers et les fait perdre confiance en leurs capacités. Il n’est donc pas étonnant de rencontrer des enfants expliquant qu’ils se trouvent faibles et dépréciés. Avec cette méthode, l’enseignant est encouragé à voir et relever ce qui va bien. « En gardant une vision orientée vers un futur souhaitable, les adultes peuvent continuer à faire confiance aux compétences et aux ressources du jeune et le soutenir au mieux pour qu’il puisse les utiliser de façon constructive. » (p.27).

La reconnaissance des comportements constructifs

L’idée principale du Child Coaching est de relever les comportements constructifs et ne pas prêter attention aux mauvais comportements. D’autres auteurs ont également relevé l’importance de cette pratique. En premier lieu, Glasser et Easley (2007), dans leur ouvrage « Les enfants difficiles, comment leur venir en aide », expriment les mauvaises habitudes des adultes face à un comportement déviant. Les méthodes éducatives traditionnelles ne nous portent pas à démontrer un grand enthousiasme face aux comportements positifs ou aux petites réussites. […] En revanche, culturellement, nous sautons sur tous les échecs. La non- réussite nous captive, elle attire notre attention au plus haut point et bénéficie de nos réactions les plus intenses. (p.19) Les enfants difficiles ont besoin de capter l’énergie ou la réactivité des adultes pour se sentir reconnus. S’ils se comportent mal, ils provoqueront des réactions intenses de la part des adultes. Tandis que s’ils se comportent bien, ils ne provoquent que très peu ou pas de réactions chez l’adulte. De ce fait, l’enfant difficile va répéter son mauvais comportement pour obtenir de l’attention. « Toute digression de sa part est alors une manière de dire : j’ai besoin de plus de structure ! » (Ibid, p.28)

Que peuvent donc faire les adultes pour changer cette situation ? Si l’on pense à l’attirance qu’a un enfant face aux jeux vidéo, pourquoi est-il si impliqué, concentré et motivé à gagner une partie ? Le jeu vidéo permet à l’enfant de viser des objectifs en évitant des dangers. Si les objectifs sont atteints, celui-ci sera reconnu et récompensé. Au contraire, s’il échoue, il devra faire face à des conséquences immédiates sans possibilité de négociation. Cela vaut la peine de s’investir dans l’éducation des enfants puisque, dans quelques années, ce seront eux qui éduqueront leurs enfants. Si nous leur transmettons les bonnes manières, ils pourront aussi le faire pour leurs enfants et ainsi de suite. Mais attention, les bonnes manières ne se traduisent pas uniquement par relever les comportements positifs. Il faut aussi savoir poser des limites. Ce n’est qu’en combinant et ajustant ces deux pôles qu’il devient possible d’amener suffisamment d’attention et d’énergie à l’enfant qualifié de difficile. Glasser et Easley (2007) parle de quatre types de reconnaissance : la reconnaissance active, expérientielle, proactive et créative. La reconnaissance active est le fait de décrire oralement les actions, les gestes et les paroles de l’enfant. De cette façon, ce dernier se sentira peu à peu reconnu. Si, par contre, l’enfant réagit mal à ce nouveau type d’intervention, il ne faut surtout pas renoncer. Il faut persévérer et lui indiquer que l’on s’intéresse à lui.

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Table des matières

Remerciements
Résumé
Mots clés
Liste des tableaux
Liste des annexes
1 Introduction
1.1 Contexte et motivations
1.2 Question de départ
1.3 Grandes lignes du plan de travail
2 Problématique du mémoire
2.1 Définition et importance de l’objet de recherche
2.2 Etat de la question (question de départ)
2.3 Les comportements difficiles
2.4 Le Child Coaching
2.5 La résilience
2.6 Les neuf steps de la méthode Child Coaching
2.7 La reconnaissance des comportements constructifs
2.8 Les règles de vie
2.9 Les sanctions éducatives
2.10 La préadolescence
2.11 La systémique en milieu scolaire
2.12 Question et hypothèses de recherche
3 La méthodologie
3.1 Les fondements méthodologiques
3.2 La nature du corpus et les méthodes de recueil et d’analyse de données
3.2.1 Première phase
3.2.2 Deuxième phase
3.2.3 Troisième phase
4 Analyse et interprétation des résultats
4.1 Les comportements non constructifs repérés par les enseignants
4.2 Les objectifs adaptés des enfants ayant des difficultés comportementales
4.2.1 Premier élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.2 Deuxième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.3 Troisième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.4 Quatrième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.5 Cinquième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.6 Sixième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.2.7 Septième élève travaillant avec les objectifs individualisés
4.3 Les observations effectuées durant la pratique du Child Coaching
5 Conclusion
5.1 Synthèse des résultats
5.2 Autoévaluation de la démarche et perspectives d’avenir
6 Références bibliographiques
7 Annexes
Annexe 1 : Le règlement de l’école
Annexe 2 : Les grilles d’observation des comportements non constructifs
Annexe 3 : Les listes de privilèges (au début de la méthode et cinq mois plus tard)
Annexe 4 : Les cartes « smileys »
Annexe 5 : Les objectifs individualisés
Annexe 6 : Les entretiens avec les élèves
Annexe 7 : Les observations de diverses situations, comportements et conséquences
Annexe 8 : La liste des conséquences de l’enseignant titulaire
Annexe 9 : Ma liste de conséquences

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