Les compétences du DAE à la confortation au milieu professionnel

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Le rôle de l’aménageur

Dans un schéma classique de maîtrise d’ouvrage l’aménageur est le chef d’orchestre du projet urbain. Les collectivités n’ont pas toujours les compétences ou les moyens de gérer la mise en œuvre de ses politiques. Elles font alors appel à l’aménageur, Citadis. La SEM, mandataire ou concessionnaire (selon le niveau de ses responsabilités contractualisées), va tâcher de répondre aux attentes des élus en servant de plateforme relais entre tous les acteurs sollicités puis en soumettant et conseillant les meilleurs opportunités au décideur. Selon les étapes décrites dans la loi MOP, le maître d’ouvrage coordonne le projet dans ses différentes phases jusqu’à sa réalisation et à la rétrocession des terrains à la collectivité.
Les partenaires réguliers des aménageurs sont les cabinets d’architectes, les promoteurs, les BET, les services techniques des collectivités, les associations, les élus… Autant de profils variés aux enjeux bien différents avec lesquels il faut savoir échanger et faire échanger (notamment lors de COPIL). Depuis le début des années 2000 la SEM doit se confronter à de nouvelles contraintes liées notamment à la loi SRU et à la directive européenne de 2002 relative à la passation des marchés publics. La création de la SPL « Territoire Vaucluse » a eut pour but de contourner les faiblesses de cette nouvelle réglementation. Le projet est devenu très normatif et sa gestion de plus en plus complexe. En parallèle de ses activités privées, Citadis se confronte aux changements politiques des collectivités et aux querelles intestines qui ont des répercussions directes sur les décisions en matière d’aménagement et donc sur l’activité de l’entreprise. Le cas du « tramway Grand-Avignon » illustre bien cette soumission de l’aménageur aux aléas politiques des collectivités.

Ses activités

Afin de décloisonner ses services, dans un souci de mieux utiliser les spécialités de chacun, les deux pôles de Citadis (un consacré à l’aménagement et l’autre à la construction) vont prochainement fusionner pour former un seul et unique pôle opérationnel. Au cours de mon stage j’ai été associé au pôle aménagement (missions en adéquation avec mes ambitions professionnelles), je vais donc principalement détailler les activités liées à celui-ci. Elles représentent les investissements humains et temporels principaux de l’entreprise, mais ne génère pas les principales recettes (puisqu’elles sont davantage orientées vers le service d’intérêt public). On peut catégoriser ces activités en 3 thèmes représentatifs des enjeux contemporains du développement des villes :

Restructuration des centres-anciens et des coeurs de villages

Citadis a été l’une des premières SEM à restructurer le centre ancien d’une ville (débuts des années 60). La rénovation et la réhabilitation des coeurs de villes sont un des moyens de limiter l’expansion de celles-ci et de conserver le patrimoine urbain en offrant des logements neufs ou réhabilités. On peut citer l’opération du centre de Carpentras (PNRQAD), la revalorisation de la place Saint-Didier d’Avignon (maximisation des subventions de l’ANAH) ou la requalification de l’îlot de la Poste à Châteauneuf de Gadagne.

Renouvellement de la ville sur elle-même

C’est un travail engagé principalement au coeur des ZUP des années 60 (comme l’îlot Saint Jean à Avignon). Les banlieues à proximité immédiate du centre-ville nécessitent d’être renouvelées pour satisfaire à une plus grande mixité sociale et offrir une meilleure accessibilité ainsi qu’un cadre de vie optimisé.

Maitriser l’urbanisation

Eviter l’étalement urbain c’est économiser l’espace, protéger les espaces agricoles, naturels et créer des trames vertes et bleues. Les besoins en logements sont existants, il faut pourvoir une offre qui soit adaptée en utilisant de manière intelligente les ZAC en lisière de villes. L’objectif étant de ne pas étendre la ville mais de la densifier autour de points stratégiques : dans ce cadre les opérations ZAC Bel Air et ZAC Joly Jean se veulent être des modèles exemplaires de projets urbains. C’est principalement sur ce troisième thème que mon travail s’est porté, avec toutes les questions de développement durable qu’il intègre.

Valorisation du foncier ZAC Bel Air

Nous l’avons vu dans la partie précédente, le rôle de l’aménageur sous la direction de la politique de la ville c’est en partie de maitriser l’urbanisation. Les ZAC sont l’un des outils juridiques pour dessiner de nouveaux morceaux de villes dans des zones qui s’apparente comme être les plus stratégiques pour le développement durable des collectivités. Sur la commune d’Avignon il existe plusieurs projets d’ampleur à des stades très différents dont notamment:
-la ZAC Joly Jean au sud des remparts de la vieille ville, entre la rocade périphérique de courtine et la Durance, dont la maitrise du foncier n’est pas totale.
-La ZAC de Courtine, au niveau de la gare TGV, qui devait être un nouveau poumon de vie est au point mort.
-La ZAC Bel Air, opération de 28ha lancée en 2005, stoppée à cause du risque inondation de la Durance et finalement relancée avec la modification du PLU en 2013.
Les aménagements de ces vastes zones sont progressifs : ils s’effectuent selon un phasage bien précis mais à un rythme très changeant selon les aléas du projet. Pour prendre l’exemple de la ZAC Bel Air, les premiers travaux de la tranche ferme de la phase 1 du projet (90 logements et un groupe scolaire) seront livrés d’ici 2018. Le quartier entier, avec ses 1000 logements, ses commerces de proximités, ses équipements d’enseignements… ne sera sans doute pas achevé avant 2030. Autrement dit, les projets sont longs et évoluent sans cesse. Se pose alors la question de la gestion de ces espaces pendant les temps creux dans la réalisation physique du projet. La littérature consacrée à l’urbanisme éphémère est dense en particulier dans le cas d’aménagements temporaires de sites industriels en ville ou en périphérie proche. La bibliographie est beaucoup moins étoffée quand il s’agit de terres agricoles et de si grandes superficies. Bien sûr il existe des initiatives de jardins potagers, d’agriculture biologique, de permaculture… mais le contexte offert sur la ZAC Bel Air est unique :
-D’abord parce que c’est un site entièrement agricole avec des vergers, des prairies pâturées, des maraichages…avec un patrimoine paysager typique de la Provence rhodanienne : les haies brise-vent de cyprès segmentent les parcelles et les canaux et filioles forment un réseau complexe d’irrigation des terres.
-Ensuite parce que la ville d’Avignon a conscience de détenir une partie de l’histoire agricole de la région et qu’elle souhaite la valoriser en faisant du quartier un modèle de quartier durable. C’est le premier QDM (quartier durable méditerranéen). L’architecte-urbaniste en chef, Christian Devillers joue de ces éléments pour concilier le contexte à la fois très urbain (zone périphérique entre Quartier Saint Chamand (à l’Ouest côté ville, ancienne ZUP), zone commerciale de la Cristole au Sud) et rural avec les terres agricoles à l’Est.
Il s’agit donc d’une part d’entretenir les terrains pour éviter un dépérissement du site et l’apparition de friches agricoles, propices aux incendies, squats et autres possibles nuisances (Il faut savoir que deux maisons se trouvent au milieu de la ZAC sans être comprises dans le projet). Pour cela des contrats précaires ont été passés avec des agriculteurs pour qu’ils puissent utiliser les terres et leurs produits en échange de l’entretien. Ici ma mission (en collaboration avec le Responsable Patrimoine de Citadis) a consisté à faire un état des lieux complet du site pour créer une base de données de chaque parcelle avec tous les éléments relatifs à son état paysager et écologique, et d’autres informations utiles comme les superficies, les phasages etc… J’ai ainsi pu mettre au point un « Indice de Gestion de Foncier Dormant (IGFD) » pour que Citadis puisse évaluer d’une année sur l’autre les parcelles dont la gestion est bonne et celles pour laquelle elle ne l’est pas (en fonction du potentiel de chaque parcelle). Une fois exécutés les travaux bibliographiques, d’expertises de terrain et de modélisation, nous avons pu étendre le principe d’entretien par le biais des agriculteurs (toujours en fonction de la nature des terrains : des chèvres pour les parties les plus boisées, des moutons, des entreprises d’écimages pour les zones inaccessibles…).

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Table des matières

I- La société Citadis
1- Son statut
2-Le rôle de l’aménageur
3- Ses activités
II- Les missions confiées
1- Valorisation du foncier ZAC Bel Air
2- Gestion de concours
3- Labellisation enVol
4- Analyses techniques
5-Suivi d’opérations
III- Les compétences : du DAE à la confortation au milieu professionnel
1-Les compétences bénéfiques du DAE
2- Les compétences faisant défaut et/ou acquises pendant le stage

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