LES CAUSES NATURELLESDE L’EROSION ET DE L’ENSABLEMENT

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Le travail de terrain

Ce travail a été mené au cours de la sortie des visites de terrain organisée entre le 19 et 22 Juillet 2014.
C’est une étape importante qui consiste à recueillir des données du milieu d’étude à partir d’enquêtes, d’observations et de mesures verticales. Les techniques de collectes d’information que nous avons adoptées dans cette présente étude sont constituées par des visites, des observations du milieu et des enquêtes auprès des populations locales. Au cours des visites et observations nous avons effectué des mesures altimétriques par le dispositif des piquets. Cette opération altimétrique effectuée à l’aide de mesures verticales a été réalisée sur 3 sites du milieu d’étude à savoir Diana Malari,Mouya far et Saré Keita.
Le dispositif est constitué de 3 piquets. D’un mètre de hauteur chacun, les 50cm sont enfoncés et 50 cm restant représentent la hauteur de référence pour mesurer les variations topo géographiques (érosion/dépôt) nous avons placé les piquets sous formes de triangle équilatéral d’un mètre de côté.
Ce travail permet d’avoir 3 mesures par relevé par station. Les relevés se font tous les dix jours pendant trois mois. Les mesures fournies par les trois piquets de chaque station permettent d’établir la moyenne de la station. Ce procédé de mesure par le dispositif des piquets permet d’avoir également des informations sur les rythmes d’érosion, de dépôt superficiel et d’ensablement dans notre milieu d’étude.
Des prises de photo accompagnées ont été aussi faites le long le Casamance entre Diana Malari et Kolda. Les enquêtes ont étés portées sur des questions relatives aux impacts environnementaux et socioéconomiques de l’érosion et sur les stratégies et moyens de lutte mis en place pour freiner ces deux fléaux.
Un questionnaire regroupant des questions relatives aux effets de l’érosion et de l’ensablement a été utilisé comme moyen d’enquête et de guide d’entretien avec des personnes ressources comme les chefs de village et de quartier. Pour le matériel d’observation et de mesures nous disposons de piquets, d’un décamètre, d’un GPS type GARMIN et d’un appareil photo numérique.
Le travail de terrain nous a donné l’occasion de visiter certains villages du milieu d’étude qui se situent aux alentours des fleuves Casamance. Les localités visitées sont les suivantes : Diana Malari(38km de kolda),Saré mody(23km de kolda),Sinthia ousmane( 18km de Kolda), Soukou (11km de kolda) Saré keita (3km de Kolda) .
La visite de ces localités nous a permis de combler le déficit documentaire et d’être en rapport direct avec la population locale victime d’érosion et d’ensablement. Elle nous donné également la possibilité d’effectuer des enquêtes afin auprès de la population locale afin de vérifier la variabilité de nos hypothèses. En outre la visite du terrain nous permet d’ouvrir notre champ de réflexion et d’établir des relations entre les différents facteurs (naturels et anthropiques)
Durant les enquêtes nous avons rencontré d’énormes difficultés. Il s’agit entre autres l’enclavement des localités choisies. Il convient encore de souligner le problème de compréhension de la langue.

Le traitement des données

Cette partie constitue à la troisième étape du travail de recherche et consiste à analyser les données collectées lors des enquêtes et lors du travail de terrain sous forme de tableaux et de diagrammes. Le traitement de ces données a été effectué à l’aide d’un certain nombre de logiciels tels que :
– Microsoft Word 2007 pour la saisie des données et la réalisation des tables.
-Excel 2007 pour le calcul de certaines données numériques et la confection des cartes.
-Le logiciel Sphinx pour la réalisation du questionnaire et le traitement des données.
-Microsoft Power Point pour la réalisation du diaporama.
-Le logiciel Arc Gis 9.3 pour la confection des cartes

PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DU MILIEU D’ETUDE.

La présentation de la zone d’étude est indispensable dans un travail de recherche en géographie. Elle permet de répondre aux questions fondamentales de la discipline notamment où ? , comment ? , pourquoi ?
Dans cette partie il s’est agi de faire la présentation du milieu, en déclinant sa position géographique, de revenir sur son cadre physique et son passé géologique en mettant l’accent sur son climat, ses sols, sa végétation, son réseau hydrographique et surtout sur les gens qui ont peuplé cette localité depuis très longtemps.
Au premier chapitre nous étudions le cadre physique c’est-à-dire la géomorphologie, le climat les sols, l’hydrographie et la végétation.
Au second chapitre, nous tentons d’expliquer l’origine des habitants de la localité, de montrer comment cette population a évolué et les principales activités économiques auxquelles elle s’adonne.

CADRE PHYSIQUE

La région de la Moyenne et Haute Casamance est située dans le sud du Sénégal et elle est composée par les régions administratives de Sédhiou et de Kolda. La réforme administrative du 10 juillet 2008, divise Kolda en deux entités avec l’avènement du Département de Sédhiou qui devient une région administrative à part entière. Dans cet espace vivent 1115449 habitants au dernier recensement général de la population (RGPHAE, 2013).
Se situant dans le Département de Sédhiou ,la Commune de Diannah Malari est limitée au Nord par la Commune de Samé Kanta Peulh, au Sud par le fleuve Casamance, à l’Est et à l’Ouest par la Commune de Diannah Bah. Notre milieu d’étude qui se situe dans la région de la Moyenne et Haute Casamance va de Diana Malari à Kolda précisément entre 12°20 et 12°46 de latitude nord et entre l5 °14 et 15°56 de longitude ouest. Il longe le fleuve Casamance de Diana Malari à Kolda sur une distance de plus de 38 km. Cet espace est bordé au Nord par la Commune de Sare-bidji, à l’Est par la ville de Kolda, au Sud par la Commune de Medina El Hadj et à l’Ouest par la Commune de Sakar. Ce milieu est cerné des dénivellations qui en recueillant les eaux de ruissellement créent des surfaces de cultures (rizières). Comme une bonne partie de la Casamance, il présente un certain nombre d’atouts naturels .Il est caractérisé par sa faible topographie, par son climat favorable et par un réseau hydrographique dense. En outre, l’histoire géologique et géomorphologique de la Casamance, lui procure une variété de sols propices à une bonne mise en œuvre agricole. Ces éléments font de ce milieu un territoire très attractif.
Dans ce chapitre, nous allons étudier respectivement de la géomorphologie de la localité, son climat, ses ressources hydriques, pédologiques, végétales et fauniques.

Relief et la géologie

Le relief de la Casamance, comme celui de la majorité partie du pays est dans l’ensemble assez plat .Notre milieu d’étude qui se trouve en Casamance, présente un relief qui a les mêmes caractéristiques.
L’histoire géologique et géomorphologique du Sénégal et de la Casamance a été retracée par de nombreux auteurs : Maignien (1965), Demoulin et al. (1969) et Michel (1973) pour le Sénégal en général et Seck (1955), Viellefon (1970, 1975 et 1977)), Badiane (1984), Marius (1985), Marius et al. (1986), Saos et al. (1987), Cormier-Salem (1994, 1999) et Montorio (1996).
La Casamance constitue du point de vue géologique, la partie méridionale du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, l’un des plus vastes bassins du littoral ouest africain (Michel, 1973 et Saos et al., 1987).
Au quaternaire, le Sénégal présente quatre grands golfes dont le plus méridional est celui de la Casamance (Michel, 1960); lors de la transgression nouakchotienne dont le maximum se situe vers 5 500 B.P, la mer s’étale sur une largeur de 75 km entre le Diouloulou et la frontière de Guinée Bissau puis pénètre dans les vallées du fleuve et de ses divers affluents (Soungrougrou ,Baïla, Bignona, Kamobeul…).
Cette transgression avait porté le niveau de la mer a plus d’un mètre au-dessus du niveau actuel. Durant cette période, la sédimentation est essentiellement marine. La mer a laissé des dépôts sableux qui forment des terrasses et qui constituent parfois des îlots au milieu des alluvions plus récentes .Après le Nouakchottien un courant de dérive littorale NS ferme le Golfe de la Casamance vers 3900 – 3500 B.P. par une série de cordons littoraux.
Ces derniers auront pour effet de réduire les apports marins et de ralentir l’évolution morphologique. C’est vers 1500 B.P. que la Casamance prend sa forme actuelle (Marius, 1985).L’histoire géologique de la Casamance a eu un impact important sur son hydrographie (Vieillefon, 1977).
Dans leurs études de la géologie et de la géomorphologie de la région, Michel (1960) cité par Vieiffefon (1970) et Saos, (1987) distinguent deux séries sédimentaires, liées semble-t-il à deux phases de transgressions au cours du Quaternaire. La première aurait déposé des sables en bordure du Continental Terminal et à l’intérieur des nombreuses vallées qui s’enfoncent en « doigts de gant » dans les plateaux, en particulier dans les plateaux de Bignona et d’Oussouye. La deuxième, précédée d’une régression entaillant le premier dépôt, aurait surtout déposé des sédiments fins, à l’abri des cordons littoraux qui ont progressivement barré l’estuaire. Les dépôts du Continental Terminal ont été modelés en glacis au cours d’une période aride, il y a environ un demi-million d’années (Michel, 1973) et qui présentent maintenant selon Saos et al. (1987) un relief mollement ondulé et altéré par la pédogenèse ferralitique (cuirasse gréso-ferrugineuse de Boucotte et du Cap-Skirring).

Le climat

Le climat du Sénégal est conditionné par les interactions entre les facteurs géographiques et les facteurs météorologiques. L’alternance des saisons est liée à la présence de différentes masses d’air, elles-mêmes liées à la migration des centres d’action.

Les facteurs généraux

Comme sur l’ensemble du territoire national, les grands traits climatiques de la Casamance sont le résultat conjoint des facteurs géographiques et aérologiques (Leroux, 1980 ; Sagna, 2000). L’alternance des saisons est liée à la présence de différentes masses d’air, elles-mêmes liées à la migration des centres d’action. Quatre centres d’action sont à l’origine du climat: l’anticyclone des Açores, les hautes pressions temporaires du Sahara et l’anticyclone Sainte-Hélène et une zone de basses pressions appelées . C’est ainsi que la Casamance, de par sa situation latitudinale, est intéressée par l’alternance de masse d’air d’origine et de caractères différents. Cette alternance, liée à la migration planétaire des différents centres, se f ait sans difficulté majeure du fait de la monotonie et de la faiblesse du relief.
La Casamance a un climat de type tropical sub-guinéen caractérisé par deux saisons très contrastées :
– une saison sèche très longue de novembre à mai avec comme flux dominant alizé maritime de composante principale Ouest, et un vent chaud et sec appelé alizé continental (harmattan) avec une composante Est.
-une saison pluvieuse courte de juin à octobre marquée par la prédominance du flux de composante principale Sud-ouest à Ouest appelé mousson Les pluies sont abondantes en août et en septembre mais sont très irrégulièrement réparties. La pluviométrie moyenne décroît très rapidement du sud-ouest au nord-est ce qui, du point de vue hydrologique, classe ce climat comme « tropical de transition »(Kodier, 1964).
Comme dans l’ensemble du pays, trois centres d’actions déterminent le climat de la Casamance: les centres d’action permanents (anticyclones des Açôres au Nord et de Sainte Hélène au Sud dans l’Atlantique) et l’anticyclone saharo-libyen saisonnier dans le désert du Sahara. Ces centres d’action ont une influence non négligeable sur le comportement des éléments du climat.

Les éléments du climat

Dans cette partie, nous allons étudier les vents, les précipitations, les températures, l’humidité relative, l’évaporation et enfin l’insolation.

Les vents

Notre analyse sur les vents dans la zone d’étude est faite sur la série 1982-2012 à partir des données de la station de Ziguinchor, seule disponibles car les autres sont lacunaires.
De cette analyse nous constatons que régime des vents est caractérisé par une variation saisonnière de la vitesse et des directions dominantes. Les alizés dominent durant la saison sèche tandis que les vents d’ouest ou du sud-ouest restent les plus importants en saison pluvieuse.
Ainsi en hiver boréal de Novembre à Février, en pleine saison sèche, le quadrant dominant la circulation est Nord à Est. Il s’agit d’un alizé de direction Nord-ouest à Nord-est issu de l’anticyclone des Açores nuancé par la cellule saharienne (anticyclone saharo-libyenne) par une dorsale anticyclonique. Les directions dominantes durant cette période sont le Nord (novembre et février) et le Nord-est (décembre et janvier ). Ce vent constamment humide marqué par une faible amplitude thermique. Du fait de sa structure verticale qui bloque le développement des formations nuageuses, ce flux est inapte à déverser des précipitations. Les alizés maritimes sont humides mais sont incapables de générer des précipitations du fait de la position trop basse de l’inversion d’alizé (Leroux, 1974 in Malou, 1992) .Pendant la saison pluvieuse juin à octobre), avec l’installation du front intertropical Cependant, son humidité peut être déposée sous forme de rosée notamment durant la nuit.
Par contre en été boréal (de juin à septembre), période correspondant à la saison des pluies au Sénégal, la circulation dominante des vents est de direction Sud à Ouest. Les vents d’ouest ou du sud-ouest communément appelés mousson proviennent de l’alizé issu de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud. Ce flux envahit l’ensemble de la Casamance en période estivale. Bénéficiant d’un très long parcours maritime, la mousson est un flux particulièrement humide marqué par une faible amplitude thermique avec cependant des températures globalement plus élevées que celles de l’alizé maritime. C’est ce flux qui apporte la précipitation.
En outre de mars à mai le Nord à Ouest constitue le quadrant dominant la circulation. Le flux principal est l’alizé maritime continentalisé avec une direction Ouest dominante.
En ce qui concerne par contre la vitesse des vents, la vitesse du vent suit une évolution croissante de novembre à mai passant de 1,2 m/s en novembre à 2,1 m/s en mai. A partir du mois de mai la tendance change avec des vitesses passant de 2,1 à 1.1/s en octobre. En analysant la vitesse des vents, nous pouvons déduire, les flux d’alizé sont plus forts et plus rapides que ceux de la mousson puis que les vitesses les plus importantes correspondent à la période où les alizés dominent la circulation atmosphérique.

La pluviométrie

L’analyse des hauteurs pluviométriques du milieu d’étude a porté sur station de Kolda et sur la période allant de 1982 à 2011. La longueur de cette série nous permet de tenir compte à la fois des années relativement humides et des années relativement sèches mais également d’apprécier le retour timide des pluies observé depuis le début des années 1990. Le milieu connaît une pluviométrie abondante avec une moyenne de 1056 ,2 mm d’eau par an pour . Les années 2005 ,2003 et 1997 sont les plus pluvieuses avec respectivement une moyenne de 1644,3 mm, 1500,1mm et 1421mm .Les années 1996,1991 ,1900 sont les plus déficitaires respectivement avec une moyenne de 389mm ,655mm et 786,7mm. Les pluies les plus importantes ont été enregistrées durant l’année 2005 avec 1644,3mm de pluies. Les plus faibles pluies ont été enregistrées durant l’année 1996 avec seulement avec 771,3mm d’eau.Entre juillet et octobre, les pluies sont importantes. Cette période correspond à la saison des pluies qui durent 5 mois. Les pluies qui tombent cette période sont abondantes et dépassent largement 300 mm( 734mm enregistrés en aout 1997). Le maximum est noté au mois d’août. Les mois de mai et d’octobre marquent respectivement le début et la fin de l’hivernage. Les pluies enregistrées durant cette période sont générées par le flux de mousson. Cependant, les précipitations enregistrées de décembre à mars correspondant à la saison sèche, sont très faibles et constituent des traces de pluies. Ces pluies hors saison, sont désignées sous le nom de « heug ». L’évolution de la pluviométrie au cours des dernières décennies est inséparable à la dégradation progressive des terres.

L’humidité relative

Notre analyse de ce paramètre est aussi basée sur les données (1982-2012) fournies par la station de Ziguinchor. Par rapport au reste du pays, l’humidité relative moyenne de la Casamance est l’une des plus élevée L’humidité relative maximale annuelle peut aller jusqu’à plus 90% et l’humidité relative moyenne annuelle a toujours dépassé 65% entre la période 1982 et 2012 .Tout comme la pluviométrie, l’humidité relative est plus élevée durant la saison des pluies tandis qu’elle est faible en saison sèche. Le maximum est noté au mois d’août (84,4%° et le minimum au mois de janvier (53,6%). En hivernage, l’air se charge d’eau du fait de la permanence des précipitations et finissent par saturer l’atmosphère. Par contre en saison sèche, le manque d’eau confère à l’atmosphère son caractère sec avec de l’air tantôt frais et sec en en hiver, tantôt chaud et sec de mars à mai.

L’évaporation

L’évaporation varie d’une année à une autre. La plus forte évaporation a été enregistrée au cours de l’année 1993 avec une moyenne de 1262 mm tandis que la plus faible a été notée en 1994 avec seulement 802mm. Le maximum de l’évaporation se situe au mois de mars et le minimum entre juillet et octobre. Contrairement à l’humidité relative, l’évaporation est plus faible en hivernage qu’en saison sèche .En effet, l’harmattan qui souffle durant la saison sèche intéresse une bonne partie du milieu. La circulation de ce flux sec s’accompagne d’une très forte capacité d’évaporation durant cette période.
Cependant, la faible évaporation notée entre juillet et octobre, s’explique par la saturation de l’air consécutive à l’abondance des précipitations durant cette période limitant ainsi le pouvoir évaporant de l’atmosphère. Ce paramètre joue un rôle important dans l’évolution actuelle des écosystèmes de la Casamance.

L’insolation

La durée moyenne de l’insolation au Sénégal dépasse 3000 heures par an (D.A.T., 1984 in Gaye, 1990).L’insolation suit la même évolution que la température. Elle est maximale en avril dépassant 8heures par jour et faible pendant l’hivernage, 6 à 7 heures par jour. La baisse de l’insolation avec un minimum en août s’explique par l’importance de la nébulosité pendant cette période. La courbe (fig 7) montre une distribution annuelle bimodale avec deux maxima absolu et relatif respectivement en mai et novembre et deux minima (principal et secondaire) en août et décembre. Elle est constamment supérieure à 2000 heures par an dans la région.

Les ressources hydriques

La faible topographie de la région, la nature des sols et l’abondance des précipitations, permettent à la Casamance de disposer d’importantes ressources hydriques. Ces ressources sont marquées par eaux de surface fournies par l’estuaire de la Casamance et ses nombreux marigots auxquels  s’ajoutent les eaux souterraines.

Le fleuve Casamance

Le réseau hydrographique de la Casamance résulte d’une part, de la configuration géologique et géomorphologique de la région et, d’autre part du régime et de la pluviométrie. Pour l’essentiel, ce réseau est tributaire de la Casamance et ses nombreux marigots. Le milieu abrite plusieurs marigots et marres parmi lesquels le marigot de Francounda,le marigot de Sarê Koutayel et le marigot de Dioulacolon à Sarê Keita (200 km2) .
La Casamance prend sa source dans les environs de Fafacourou situe à une cinquantaine de km au NE de Kolda où se réunissent de nombreux petits marigots (Seck, 1955). Ces derniers s’assèchent en pleine saison sèche. Près de Kolda, le fleuve est encaissé dans des dépôts sableux et n’a qu’une cinquantaine de mètres de large. En aval de Diana-Malari, la Casamance s’élargit petit à petit 2 km en amont de Séfa. En aval d’Adéane le fleuve, large d’environ 4 km, se resserre près de Ziguinchor (640 m au niveau du Pont Emile Badiane) avant de s’élargir encore vers l’embouchure où il peut atteindre 8 km. La crue s’écoule lentement par suite de la faiblesse de sa pente. Sa vallée inférieure est occupée par les eaux marines. L’écoulement pérenne du fleuve Casamance est estimé à 129 millions m3/an à la station hydrologique de Kolda. En période de basses eaux, l’eau salée remontait jusqu’à Sédhiou. Le bassin de la Casamance abrite de nombreuses rizières qui sont aujourd’hui menacées par les phénomènes de salinisation et d’ensablement surtout entre Dina Malari et Kolda.

Les eaux souterraines

Les principales nappes aquifères appartiennent à des couches de terrains qui se sont formées à des périodes géologiques différentes .En en Casamance et en particulier dans notre milieu d’étude ; les nappes souterraines peuvent être classées en deux catégories :
– la nappe profonde (Maestrichtien). C’est la plus grande réserve d’eau douce. Elle est atteinte par forage entre 100 et 350 m et connait une remontée importante jusqu’à quelques mètres de la surface. Le rôle de cette nappe aquifère dans l’alimentation des populations et du bétail est très important.
-les nappes superficielles ou phréatiques : Elles sont au nombre de trois dont le Continental terminal qui caractérise la région de Kolda. Composé de sables, grés argileux ou argiles sableuses, le Continental terminal couvre la quasi totalité du bassin sédimentaire.Sa potentialité est évaluée à 450 000 m3 par jour. Elle sert dans les usages des villageois.

Les sols

La variété des conditions bioclimatiques et la diversité du substratum géologique font que la Casamance recèle plusieurs types de sols aux aptitudes inégales. Plusieurs classifications ont été faites et de nombreuses formations pédagogiques identifiées (Maignien, 1965, Stancioff et al, 1986; CSE: www.cse.sn. 1. A., 2000) tandis que Seck (1955), Vieillefon (1975, 1977), Badiane (1984), Marius (1985), Posner (1988), Cormier-Salem (1994 et 1999), Montorio (1996), ont prêté une attention particulière aux différents types d’unités morphologiques des sols de la Casamance. En Casamance et particulièrement entre Diana Malari et Kolda), les formations les plus représentatives sont les suivants:
– les sols halomorphes qui se distinguent par leur salinité et/ou alcalinité. Ils sont situés dans la zone longeant tout l’estuaire de la Casamance favorables aussi à la riziculture ;
-les sols hydromorphes qui sont fréquents dans les bas-fonds sous forme d’alluvions argileuses utilisés souvent pour la riziculture ;
-Les sols à concrétions et cuirasses ferrugineuses, très sensibles aux phénomènes érosifs, ces formations présentent un faciès de grès sablo-argileux à Kolda.
-les sols ferrugineux tropicaux et faiblement ferralitiques sablo-argileux qui abritent les forêts destinés à la culture du riz de montagne, du mil, de l’arachide… ;
– Les sols ferralitiques qui sont caractérisés par leur couleur rouge, une épaisseur relativement faible (3 à 5 m) et leur extrême sensibilité à l’érosion hydrique .Ils sont présents sur la partie nord et sud du milieu d’étude ( Diana Malari, Diannah Ba,Toubacouta Wolo,Saré Thiéval,Saré Mansaly…) Ils présentent une bonne valeur agronomique mais nécessite des spéculations végétales protectrices en raison de leur ‘fragilité.
-les sols peu évolués qui se localisent sur certains plateaux de la Casamance .Ces types de sols se localisent à Bagadadji mais aussi à Diarabougou et à Darou Baidab.

Les sols halophormes

Ce sont les sols localisés dans les zones plus ou moins colmatées environnant le fleuve Casamance et ses affluents. Ils présentent selon Charreau et al. ( 1965) des teneurs en sels solubles très variables dans les différents horizons du profil suivant la position topographique et l’époque de l’année. Ils présentent souvent de problèmes d’acidité actuelle ou potentielle excessive avec leur corollaire de toxicité (fer, alumine sel, etc…). Ces sols sont présents dans la partie ouest de la commune de Diana Malari précisément dans les bas-fonds les. Ils sont généralement utilisés pour la riziculture qui présente aujourd’hui d’énormes problèmes. Le régime hydrique marque fortement l’individualisation et l’évolution des sols halomorphes.

Les sols hydromorphes

Les sols hydromorphes sont situés en bordure de plateau (sur les parties basses) et ne représentent pas des problèmes de salinité. Leur évolution est dominée par la présence, dans le profil, d’un excès d’eau, au moins à certaines périodes. Cette action d’hydromorphique est liée, soit à l’existence d’une nappe phréatique, soit à l’engorgement temporaire ou permanent par l’eau d’un horizon ou de l’ensemble du profil (Michel, 1973).. Ils sont fréquents dans les bas-fonds sous forme d’alluvions argileuses, mais sur de faibles étendues. Les sols ferrugineux hydromorphes sont potentiellement rizicultivables en contre-saison, plusieurs cultures irriguées peuvent être envisagées : cultures maraichères en plus du riz. Les parties hautes peuvent servir également pour le pâturage notamment en fin de saison des pluies. Ces sols sont présents surtout sur la partie ouest dans la localité de Soubaly.

Les sols à concrétions et cuirasses ferrugineuses

Ils sont situés préférentiellement au centre des plateaux ou sur les pentes, pratiquement dépourvus de pseudo sables (Chauve1 et al, 1967), où le fer serait dans un état différent des sols rouges et avec moins d’hydroxydes sous forme amorphe. Ils marquent le stade ultime du lessivage. Sur ces sols l’érosion hydrique s’accentue dès que le cuirassement se réalise, d’où un décapage des horizons lessivés les plus meubles et parfois les horizons d’accumulation argileuse et l’affleurement fréquent de la cuirasse ou des concrétions. Ils deviennent ainsi squelettiques peu évolués. L’enracinement des plantes y est plus facile mais c’est un matériau filtrant prédisposé au lessivage par les eaux de pluies On les retrouve surtout au Sénégal oriental et à Kolda. Très sensibles aux phénomènes érosifs, ces formations présentent un faciès de grès sablo-argileux.

Les sols ferralitiques

Les sols ferralitiques sont caractérisés par leur couleur rouge, une épaisseur relativement faible (3 à 5 m) et leur extrême sensibilité à l’érosion hydrique, surtout lorsque le couvert végétal se raréfie. Leur structure est en général fine. Avec une texture assez sableuse, ils sont un peu plus argileux en basse Casamance. Ils se présentent sous forme de grès sablo-argileux, de la Basse Casamance jusqu’au sud de Sédhiou et au sud de Kolda. Ces sols sont essentiellement exploités en culture pluviale (arachide, niébé, mil, sorgho, maïs…) après un défrichage de la forêt. La destruction du couvert arboré par brûlis, abattage manuel progressif et débroussaillage, soumet le sol à de profondes modifications. En Moyenne Casamance notamment, le mode de culture traditionnel a induit à brève échéance une détérioration continue de la plupart des caractéristiques physiques et chimiques des sols entraînant une chute de la productivité des terres et une baisse drastique subséquente des rendements. En Haute Casamance, on les retrouve sur les terrasses et glacis ferrugineux bordant le Koulountou . D’une épaisseur de plus de 3 m, ces sols ont une bonne valeur agronomique mais nécessite des spéculations végétales protectrices en raison de leur ‘fragilité.

Les sols peu évolués

Les sols peu évolués se situent principalement sur certains plateaux de la Casamance. Ils sont réservés généralement au parcours du bétail. Ce sont des sols présentant un horizon en matière organique peu décomposé en surface, en contact direct avec un matériau originel faiblement ou peu altéré. Parmi ces sols on note1es sols d’érosion dont les matériaux fins sont altérés qui sont d’anciens sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions ou à cuirasse, dont les horizons superficiels meubles ont été décapés par l’érosion hydrique. Les sols peu évolués d’apport sont des sols jeunes, composés de colluvions sablo-argileuses dans les vallées entaillées. Dans l’estuaire de la Casamance, ils se présentent sous forme de levées de sables grossiers et perdent rapidement la matière organique, quand ils sont cultivés et se transforment vite en «tannes».

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Table des matières

Introduction
I. Synthèse bibliographique
II. Problématique
1.Contexte et justification
2. Objectifs de l’étude
2.1 Objectif général
2.3 Hypothèses de recherche
III . Définition des concepts
IV. Cadre méthodologique
1. Revue documentaire
2.Le travail de terrain
3.Le traitement des données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION PHYSIQUE ET HUMAINE DU MILIEU D’ETUDE.
CHAPITRE I : PRESENTATION PHYSIQUE
I-Relief et la géologie
II- Le climat
II-1-Les facteurs généraux
II-2- Les éléments du climat
II-2-1-Les vents
II-2-2-La pluviométrie
II-2-3-Les températures
II-2-4-L’humidité relative
II-2-5-L’évaporation
II-2-6-L’insolation
III-Les ressources hydriques
III-1-Le fleuve Casamance
III-2- Les eaux souterraines
IV-Les sols
IV-1- Les sols halophormes
IV-2-Les sols hydromorphes
IV-3- Les sols à concrétions et cuirasses ferrugineuses
IV-4- Les sols ferralitiques
IV-5- Les sols peu évolués
V-La végétation
VI- La faune
Chapitre II :-Cadre humain et économique
I-Le cadre humain
I-1-Historique de l’occupation
I-2-. Composition ethnique
I-3- Migrations
II-Le cadre économique
II-1-L’agriculture
II-2-L’ élevage
II-3- Le commerce
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE L’EROSION ET DE L’ENSABLEMENT
CHAPITRE1 :LES CAUSES NATURELLESDE L’EROSION ET DE L’ENSABLEMENT
I- Le régime du fleuve
II-Les éléments du climat
III-Les types de sols
IV- Le couvert végétal
CHAPITRE II : LES CAUSES ANTHROPIQUES
I- La pression démographique
II-les techniques culturales
III-Le piétinement pastoral
IV-Les feux de brousse
CHAPITRE III :DYNAMIQUE DE L’EROSION ET L’ENSABLEMENT
I- L’érosion des terres de plateaux et des versants
II- Le ravinement des sols
III- L’ensablement des vallées et bas-fonds
IV- Manifestations de l’érosion et de l’ensablement
TROISIEME PARTIE LES IMPACTS ET STRAGIES DE LUTTE CONTRE DE L’EROSION ET DE L’ENSABLEMENT
CHAPITRE I : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIOECONOMIQUES
I- Les impacts environnementaux
I-1- Sur le cours d’eau
I-2- Sur le sol
I-3- Sur la végétation
II- Les impacts socio-économiques
II-1-La perte de superficies rizicoles
II-2-La baisse de la production agricole
II-3-L’insécurité alimentaire
CHAPITRE II : LES STRATEGIES ET LES PERSPECTIVES DE LUTTE
I- Les stratégies de lutte
I-1-Les stratégies traditionnelles
I-2- Digue en terre
I-3- Paillage
I-4 Le billonnage et le buttage
I- Stratégies modernes
II-1-Les interventions des partenaires et ONG
II-1-1 haies vives
II-1-2 les digues modernes
II-1-3- Le reboisement
II-1-4-Le compostage
II-2-Les orientations stratégiques de l’Etat
II-2 -1 Programme Lutte contre la dégradation des terres
II-2-2 Le PADERCA
III-Les perspectives de lutte
III-1- Les demi-lunes
III-2- Les haies vives isohypses
III-3 Défens et restauration des sols ( D R S )
III-4 Gestion conservation des eaux et du sol (GCES)
CONCLUSION
Bibliographie

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