Les causes déterminantes du secteur informel mondial

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Les concepts et les instruments d’analyse

La conceptualisation est plus qu’une simple définition ou convention terminologique. Elle constitue une construction abstraite qui vise à rendre compte du réel. A cet effet, elle ne retient pas tous les aspects de la réalité concernée mais seulement ce qui en exprime l’essentiel de notre point de vue. Il s’agit donc d’une construction-sélection. Construire un concept, c’est ensuite en préciser les éléments indicatifs auxquels les dimensions pourront être mesurées.
Nos concepts ont été limités à cinq expressions clés : secteurs formel et informel, Etat, consommateurs et utilisateurs respectivement de biens et de services, autorités administratives compétentes locales, vie socio-anthropologique de la population.
Notre méthodologie pratique de recherche est partie d’une approche monographique et d’identification des paramètres déterminants dans la construction du social pour évoluer vers la pratique de l’individualisme méthodologique dans la caractérisation des spécificités de chaque échantillon et afin de déboucher sur une approche holistique dans l’appréciation des rapports dialectiques entre :
Etat et secteur privé.
secteurs formel et informel.
secteur informel et clientèle cible .
Etat et contribuables.

La population d’enquête

Le propre des sociologues est, en principe, d’étudier l’ensemble des acteurs sociaux comme des totalités différentes de la somme de tous les acteurs. Dans ce type de recherche spécifiquement sociologique, les informations utiles ne peuvent souvent être obtenues qu’auprès des éléments qui constituent l’ensemble. Pour connaître le mode de fonctionnement du secteur informel, il faudra, le plus souvent, interroger ceux qui en font partie. La totalité de ces éléments qui constituent l’ensemble considéré est appelée « population-mère » ; dans notre cas, ce terme désigne l’ensemble des personnes exerçant des activités informelles dans la région Boeny.
Puisque notre sujet d’étude est axé sur le secteur informel qui englobe plusieurs activités génératrices de revenus ; il est évident que la population d’enquête est aussi très diversifiée. Du fait de l’immensité du terrain d’investigation et de la diversité de la population à enquêter, nou s n’arriverons pas à réaliser une étude exhaustive sur l’ensemble de la population-mère.
L’insuffisance temporelle, matérielle et budgétaire nous oblige à cadrer nos investigations à la limite du possible. Quoi qu’il en soit, nous avons effectué des efforts afin que notre échantillonnage soit représentatif. Au niveau d’une telle recherche, la notion de représentativité de l’échantillon est primordiale et significative.

La représentativité de l’échantillon

Cette formule s’impose lorsque deux conditions sont rassemblées :
lorsque notre population est très importante et qu’il faut récolter beaucoup de données pour chaque individu.
lorsque, sur les points qui nous intéressent, il est important de recueillir une image globalement conforme à celle qui serait obtenue en interrogeant l’ensemble de la population ; bref lorsque se pose un problème de représentativité.
L’exigence de représentativité est moins fréquente qu’on ne la pense parfois ; il ne faut pas confondre scientificité et représentativité.
Le plus souvent, les chercheurs et les intellectuels se posent la question suivante : « Combien d’enquêtés faut-il interroger pour que le résultat de la recherche soit scientifiquement valable ? ». D’emblée, toute tentative de réponse à cette question suppose la résolution d’un certain nombre de difficultés. Cette représentativité de l’échantillon est fonction de al taille de la population mère. Il n’y a pas de caractéristiques scientifiques et fiables de l’échantillon7. L’essentiel c’est que toutes les catégories des activités informelles figurent dans cet échantillon. Nous avons limité la population d’enquête au nombre total de 640 personnes dont 80 enquêtées par district, à l’exception de Mahajanga I qui s’élève à 120 personnes enquêtées en tant que chef-lieu de région. En outre, nous avons enquêté 88 enfants travailleurs et 32 personnes âgé es du monde informel. Remarque : Dans les tableaux contenant les résultats de l’enquête, l’effectif de la population enquêtée peut être inférieur à cel ui fixé auparavant car certains individus n’ont pas voulu répondre à certaines questions. C’est une question de principe : l’enquêté peut répondre librement ou non à la question posée.
Cette population enquêtée se divise en quatre types :
A- les propriétaires et les dirigeants de l’unité de production informelle.
B- les employés et les ouvriers dans cette unité de production.
C- les enfants et les personnes âgées du domaine in formel.
D- la clientèle cible qui est composée par les consommateurs de biens et les utilisateurs de services dudit secteur.
Normalement, les autorités compétentes locales doivent figurer sur cette liste. Pourtant, du fait de la divergence de leurs avis respectifs sur le thème à traiter, nous avons décidé de les interviewer afin de récolter des informations plus adéquates et fiables. Parmi ces autorités, nous citons le chef de région et les directeurs administratifs régionaux du Boeny, les six chefs de districts, les maires et leurs adjoints avec les conseillers municipaux ou communaux et quelques chefs de fokontany dans notre région d’investigation.

Le peuplement et l’historique

Pour mieux connaître le présent, il faut remonterdans le passé. Comme les autres régions de Madagascar, celle du Boeny a bel et bien sa propre histoire. L’origine de la ville serait liée à l’implantation d’une population « Antalaotra» ( un terme désignant les populations qui viennent d’au-delà des mers par extension Arabes , Comoriens ou Indo – pakistanais ) qui avaient établi des comptoirs commerciaux sur la côte ouest de la Grande Ile (dont celui de «Langany »dans la baie de Mahajamba ) et qui s’inst allent à l’embouchure de la Betsiboka vers 1715 et la nommèrent « Modzangaie » ou « Mji Angaia » qui signifie « la cité des fleurs » en langage Antalaot ra.
Au cours du XVIIIè siècle , bien que faisant partie du royaume Sakalava du Boeny » , la cité jouissant d’un statut autonome particulier ( sorte de « comptoir franc » ) . Au début du XIXè siècle, Radama 1er entreprit la conquête du Boeny et combattait à plusieurs reprises les troupes du roi Sakalava. Le roi Andriamisara, avec ses trois frères donne le nom de « Andriamisara efa-dahy ». C’est un roi très célèbre qui avait dirigé Mahajang pendant une grande partie de l’époque ante – coloniale. Il avait son propre « doany » à Mahajanga I, nommé « Doanin’i Miarinarivo », situé dans le quart ier de Tsararano Ambony.
Le Doany est un lieu sacré pour les communautés traditionalistes. Celui de Mahajanga comporte une enceinte rouge au milieu de laquelle se dresse une construction en dur (le « Zomba be ») et au nord – ouest se trouve, la maison propre (trano madio).
La clôture (valamena) est réalisée à partir de pieux pointus de palissandre et de bois dur (kitana) imputrescible assez vieux. Au sud de la clôture se trouvent deux parcs de zébus. Le « Zomba » contient une seco nde maison, appelée « Zomba faly » où sont conservés les restes (os et poudre) des quatre rois Andriamisara. Le « trano madio » sert à entreposer des offrandes et aussi les ustensiles nécessaires à la cuisson du miel ou autres objets rituels.
La circonscription provinciale de Mahajanga était une terre d’immigration, carrefour des civilisations, escale pour les navires : Mahajanga a été le point culminant de rencontres de grands navigateurs à la recherche de fortune vers la route des Indes. Des comptoirs arabes ont été aussi créés si bien que la côte ouest porte l’empreinte de va – et – vient incessants des étrangers de diverses nationalités. La population de l’ex-province présente l’homogénéité d’être malgache dans l’âme, dans les us et coutumes. Elle est le résultat d’un brassage dont l’origine doit être recherchée à plusieurs siècles auparavant.
Historiquement, à la fin du XVIIè siècle, le roi Andriandahifotsy meurt et laisse le royaume Sakalava du Menabe à l’aîné de se fils, Tsimanongarina. Le nouveau souverain s’avère dur et cruel. Son frère Tsimanato, révolté, décide de quitter le royaume. Il franchit les fleuves Tsiribihina et Manambolo, et s’installe près de la baie du Boeny, au sud-ouest de l’actuelle ville de Mahajanga. Tsimanato, rebaptisé Andriamandisoarivo, conquiert tout le nord-ouest de l’Ile avec l’aide de son devin (ombiasy) Andriamisara. Il fonde le royaume Boeny. Une légende raconte l’histoire de la fondation de la capitale du royaume Boeny. Le roi aurait décidé de soumettre le destin de son royaume au sort de sa petite fille. Il la plaça dans une pirogue et la laissa flotter au gré des courants marins.
La pirogue dériva jusqu’à l’emplacement actuel de al ville qui prit le nom de « Mahajanga », signifiant « qui guérit ». Pendant l a même époque, selon la tradition orale, on avait rapporté qu’un prince avait attrapé une grave maladie à Antananarivo durant de longues années. On avait essayé de traiter la maladie par tous les remèdes mais personne n’arrivait à le guérir. C’est pourquoi, le roi père avait décidé d’évacuer son fils dans la côte nord-ouest de Madagascar. Une fois arrivée, l’état de santé de ce prince s’améliorerapetit à petit jusqu’à ce qu’il était été retrouvé soigné, avec une santé quasiment parfaite. A partir de ce moment là, c’est la première conception du mot « Maha-janga » qui signifie « Maha – sitrana ».
Etymologiquement, selon la tradition orale aussi, Mahajanga vient de l’arabe « Mojoaingaia » qui signifie « Ville de fleurs ». A ujourd’hui, si vous entrez dans l’Hôtel de ville, il y a cette écriture en arabe façonnée sur la balustrade, à la jonction des deux escaliers : « Mojo » ou ville et « aingaia » ou fleurs. Il convient de noter que cette écriture est reconnue par les académiciens. Durant l’époque coloniale, les étrangers avaient transformé le mot en français « Majunga ». En outre, les Comoriens avaient construit aussi leur propre expression « Mojanga ».

Essai de définition du concept de secteur informel

Depuis son origine, le concept de secteur informel est souvent assimilé à la pauvreté, au sous-emploi et au chômage : confusion regrettable car si les phénomènes se recouvrent, ce n’est qu’en partie et, sans que l’on puisse généraliser ; il existe cependant quelques évidences empiriques indiquant que leur intersection ne constitue pas toujours, ni même sou vent, l’aspect essentiel de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler secteur informel. Cette ambiguïté prend naissance dans l’origine même du concept et dans le s définitions successives et parfois contradictoires qui ont été données au phénomène.
Le concept de secteur informel a fait son apparition dans la théorie socio-économique du développement avec les premiers travaux du Programme mondial de l’emploi entrepris par le Bureau International du Travail au début des années 70. Si Keith Hart22 (1971) fut le premier à employer ce terme, c’est véritablement le rapport du BIT sur le Kenya (International Labour Organization, 1972) qui lança et vulgarisa le concept.
C’est en effet le Programme Mondial de l’Emploi qui fit passer au premier plan les préoccupations du chômage et du sous-emploi liées à l’urbanisation accélérée ; et le secteur informel naquit de cette observation d’évidence : le chômage ouvert voit son expansion limitée par le fait qu’il n’est pas indemnisé dans la plupart des économies en développement et touche essentiellement les jeunes primo-demandeurs d’emploi à leur entrée sur le marché du travail. Il apparut alors clairement que le secteur moderne (et plus particulièrement l’industrie) n’était pas en mesure d’absorber un surplus toujours croissant de main-d’œuvre.
On doit trouver des opportunités de revenus hors du système moderne pour vivre ou pour survivre et le secteur informel constitue ainsi un terme générique et pratique recouvrant toutes ces stratégies de survie, ces modes de subsistance des couches pauvres, déshéritées, déracinées, en un motmarginales. En exerçant des activités génératrices de revenus dans le monde informel, les couches pauvres sont fortement majoritaires. En ignorant les lois et les règlements en vigueur, certaines d’entre elles pensent que leurs activités fonctionnent de manière réglementaire et légale si l’Etat n’intervient pas.
Le rapport du BIT sur le Kenya fait apparaître cett double conception du secteur informel, associant activités marginales et artisanat de production et de service et petit commerce. Depuis lors, les études se sont multipliées, suivant l’une ou l’autre orientation, empêchant ainsi l’émergence d’une définition claire et simple du phénomène.
Plusieurs types de définitions ont été donnés du secteur informel qui peuvent être rattachés à des thèses ou des écoles de pensée bien identifiées. Les définitions multicritères s’inspirent généralement de la théorie classique de la concurrence (atomicité et fluidité du marché des produits et des facteurs de production) et voient dans le secteur informel une illustration de l’économie de marché, « pure et parfaite », mais segmentée, c’est -à-dire non directement reliée au marché officiel, moderne. La plus connue de ces définitions est celle proposée par le rapport du BIT sur le Kenya qui comprend sept critères : facilité d’entrée, marchés de concurrence non réglementés, utilisation de ressources locales, propriété familiale des entreprises, petite échelle des activités, technologies adaptées à forte intensité de travail, formations acquises en dehors du système scolaire. Si tous ces critères concourent à la définition d’un marché de concurrence, certains d’entre eux sont relativement complexes et ne sont pas susceptibles d’observation simple. Ainsi certains auteurs se sont ils efforcés de les décomposer en critères plus simples et plus concrets. Sethuraman, S-M. (1976) cite comme conditions d’appartenance au secteur informel : l’emploi de 30 personnes au plus , la non-application des règles légales et administratives , l’emploi d’aides familiales , l’absence d’horaires ou de jours fixes de travail , l’absence de crédits institutionnels, une production destinée aux consommateurs finaux , une formation scolaire des travailleurs inférieurs à six ans23 , et pour certaines activités le caractère ambulant ou semi-permanent de l’activité . On connaît la critique fréquemment présentée à l’encontre de ces définitions multicritères : taxées sans doute un peu hâtivement de dualisme, argument d’aut orité qui évite souvent d’avoir à entrer dans le détail d’une critique plus approfondie. Ces définitions, même lorsqu’elles admettent la segmentation du marché du travail, sont cependant loin d’ignorer ou de méconnaître les interrelations caractérisant une économie qui n’est ainsi dichotomisée qu’en vue de faciliter son analyse.

La croissance mondiale du travail informel

Il n’est plus possible de considérer le travail informel comme un problème marginal ou temporaire, étant donné qu’il touche actuellement presque la moitié de la population active mondiale. C’est un phénomène qui progresse rapidement dans tous les pays, mais spécialement dans les pays en développement.
Le travail informel est synonyme d’absence de droits, de revenus incertains et d’une protection sociale inexistante. Généralement, les emplois nouvellement créés appartiennent en majorité au secteur non structuré.
Partout dans le monde, la plupart des personnes qui intègrent le secteur informel en échappant au cadre légal et juridique el font parce qu’elles ne peuvent trouver d’emplois dans le cadre formel et qu’elles ne peuvent pas non plus se permettre de rester complètement sans travail. La liste des travailleurs du monde informel est longue : elle inclut les vendeurs ambulants, cireurs de chaussures, cordonniers, ramasseurs d’ordures, ferrailleurs, chiffonniers, domestiques, travailleurs à domicile, ouvriers exploités dans les usines, prostituées, commerçants illicites, exploitants des ressources minières, exploitants des ressources maritimes, exploitants forestiers, transporteurs illégaux, travailleurs indépendants de micro-entreprises.
Les travailleurs et les entrepreneurs du secteur non structuré sont l’objet de harcèlement, de chantage et d’extorsion de la part de fonctionnaires corrompus, outre qu’ils doivent faire face à des coûts prohibi tifs et à des démarches extrêmement complexes pour créer et gérer une entreprise. D’autre part, il est à noter que les acteurs de ce secteur ne paient pas d’impôts directs ni de cotisations sociales. Si nous prenons l’exemple des Etats-Unis d’Amérique, les diverses formes d’emploi informel sont de plus en plus fréquentes dans des branches comme l’électronique et la confection dont les employés venus d’Amérique latine et d’Asie, en majorité des femmes, sont fréquemment exploités par leurs patrons.
Les émigrants originaires des pays du sud qui arrivent dans les pays développés, notamment ceux qui ne parlent pas la langue du pays d’accueil, sont condamnés à entrer dans le secteur informel parce que peu d’emplois leur sont accessibles. Les immigrants clandestins sont ceux qui risquent le plus de se retrouver dans les usines qui exploitent les travailleurs du secteur informel et d’occuper des emplois qui n’attirent pas l’attention des pouvoirs publics. C’est pourquoi, ils sont devenus des sujets exposés à l’exploitation et aux abus de toute sorte.
D’après le Bureau International du Travail, il avance l’idée que les entreprises multinationales elles-mêmes encouragent l’économie informelle, poussées en cela par leurs politiques de concurrence, de réduction des coûts et d’augmentation des profits. Ces entreprises sont passées ou sont en train de passer d’un système de concentration de la production en une seule grande usine à une décentralisation de la production au nom du principe de la flexibilité de la spécialisation, en créant des unités de production plus petites, dont certaines ne sont pas enregistrées ou restent informelles.
Face à la concurrence mondiale qui devient de plus en plus dure actuellement, on a constaté un changement progressif de chaîne de production. La chaîne de production transnationale, orientée versles besoins des consommateurs des pays du nord ; le producteur final se trouve dans un pays en développement. Les opérateurs informels dans ce pays se positionnent en tant que sous-traitants et recourent au travail non structuré qui est caractérisé par les salaires de misère, l’interdiction de se syndiquer, le travail esclavagiste et trop fatigant, l’instabilité de l’emploi, l’insécurité sociale des travailleurs, les mauvaises conditions de travail.

Les causes déterminantes du secteur informel mondial

Au niveau mondial, l’expansion du secteur informel a été favorisée, dans les années 1980 et 1990, par les politiques d’ajustement structurel et de stabilisation qui, dans beaucoup de pays, ont engendré une aggravation de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi. La crise financière asiatique survenue au milieu des années 1990 a provoqué une accélération du développement des activités socio-économiques marginales.
En prenant l’exemple de l’Argentine qui est un pays dans lequel le travail informel est depuis peu en plein essor. Après plus d’une décennie marquée par la mise en œuvre des politiques du Fonds Monétaire international (FMI), les privatisations et la corruption rampante; la moitié de la population active est sans emploi ou connaît des problèmes d’emploi. Les travailleurs sont contraints à occuper un emploi précaire ou temporaire dont la durée n’atteint pas le minimum d’heures hebdomadaires indispensables pour assurer leur subsistance.
La pauvreté dans le monde est un des facteurs à l’origine du sous-développement et de la vivacité du secteur informel. Cette pauvreté qui force la majorité des personnes à accepter les emplois peu attrayants dans le secteur non structuré. Les bas salaires générés par ces emplois créent une spirale de la pauvreté. Néanmoins, le travail informel ne renvoie pas directement à la considération de la pauvreté. La preuve, il existe des travailleurs, notamment à leur compte, qui gagnent plus que les employés peu qualifiés du secteur formel.
L’exception confirme la règle : le secteur informel concentre les travailleurs les plus pauvres, en particulier ceux des zones rurales.
Au-delà de la distinction entre travail formel et travail informel, le déficit d’emplois décents caractérise la socio-économie mondialisée. En 2008, le BIT publie que 180 millions de personnes n’ont pas de travail et un tiers des 3 milliards des personnes actives qu’il y a dans le monde sont sans emploi, sous-employées ou gagnent des salaires insuffisants pour faire vivre une famille46. L’essor du secteur informel dans les pays en développement est lié à des facteurs démographiques comme l’excédent de main-d’œuvre, de sorte qu’il est important de prendre en compte les flux migratoires de la campagne à la ville, les migrations transfrontalières et la place croissante des femmes dans le développement.
Que ce soit par choix ou par nécessité, de plus en plus de femmes entrent sur le marché du travail, mais on leur confie très souvent des travaux situés au bas de l’échelle de l’économie informelle parce qu’elles ont généralement suivi des études et des formations insuffisantes et qu’elles ont moins facilement accès aux différentes ressources existantes. Elles doivent en outre, faire face à des diverses formes directes ou indirectes de discrimination et assumer leurs charges de famille. Le développement du secteur des technologies de pointe, et par suite, la croissance de la demande de personnel hautement spécialisé relèguent dans le secteur informel les personnes non qualifiées qui cherchent du travail. D’autre part, les salaires dans le secteur public de nombreux pays en développement sont insuffisants pour faire vivre une famille, de sorte que les employés ou leurs conjointes sont obligés de chercher un emploi dans le secteur informel. La persistance d’un modèle de croissance économique pour lequel l’emploi n’est pas la priorité a eu pour effet d’intensifier le travail informel. Dans ce contexte, ont été mises en œuvre des politiques qui ont tendance à fa voriser l’investissement étranger, ainsi que les grandes entreprises manufacturières, au détriment du secteur agricole dont dépend la majorité des habitants des pays du sud.

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Table des matières

Introduction générale
Méthodologie de recherche
Première partie : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA REGION BOENY ET LE SECTEUR INFORMEL
Chapitre I : Cadre géographique et historique de la région Boeny
Chapitre II : Les causes du secteur informel
Chapitre III : Les diverses théories axées sur la dualité fiscalité-informalité
Chapitre IV : Le secteur informel et la mondialisation
Deuxième partie : ETUDE ANALYTIQUE DES ACTIVITES INFORMELLES DANS LA REGION BOENY
Chapitre V : Les organismes impliqués dans le secteur informel
Chapitre VI : Typologie, culture et habitus du secteur informel
Chapitre VII : Le travail des enfants dans le secteur informel
Chapitre VIII : Le travail des personnes âgées dans le secteur informel
Chapitre IX : La division du travail dans le secteur informel
Chapitre X : Le système normatif et les conséquences multidimensionnelles des activités informelles
Troisième partie : REFLEXIONS PROSPECTIVES
Chapitre XI : L’espace et le temps d’opportunité
Chapitre XII : Les grandes difficultés et les problèmes majeurs
Chapitre XIII : Les initiatives à prendre
Chapitre XIV : Les axes d’orientation stratégique comme solutions proposées
Conclusion générale
Références bibliographiques

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