Les caracteristiques territoriales d’une petite ville

Enclenchée depuis la période coloniale, la forte croissance urbaine caractérise l’organisation spatiale du continent africain. En Afrique de l’ouest, elle se révèle par l’implantation des centres urbains sur la façade occidentale. Le littoral demeure la principale zone de concentration des appareillages économiques, politiques et culturels des Etats ouest africains . Ce processus d’urbanisation se matérialise à l’aube du XXIe siècle par l’émergence et la multiplication de nouvelles catégories de centres urbains appelés « petites villes ».

Le phénomène urbain ayant débordé de ses limites habituelles, il s’impose aux vues de nos dirigeants et spécialistes de la question d’envisager des politiques cohérentes en matière d’aménagement et d’animation des territoires. Elle suppose, l’animation du territoire, une répartition spatiale optimale des services et équipements. Elle se révèle un vaste champ qui met en jeu plusieurs domaines qu’on ne peut en aucune façon aborder en ignorant les interactions qui puissent exister entre diverses questions qui affectent directement ou indirectement les conditions de vie des populations. Il s’agit essentiellement des questions de santé et d’éducation, de migration et de croissance urbaine, de transport et d’échange, d’approvisionnement et de gestion urbaine.

La croissance urbaine du Sénégal est d’autant plus rapide qu’elle semble avoir été lente dans le passé (MBOW L.S, 1985) . En effet, durant la période coloniale seules les communes jouissaient du statut urbain et la typologie communale de cette époque exprimait en filigrane l’importance respective des centres. Les différentes réformes de l’administration territoriale intervenues après l’accession à l’indépendance ont largement contribué à la prolifération de centres urbains secondaires. Ce maillage urbain de l’espace doit favoriser la promotion de petites villes qui sont de véritables pivots d’organisation et d’animation de l’espace régional. Dotés d’un meilleur niveau d’équipement de base, ces centres intermédiaires constituent des lieux privilégiés pour soutenir l’activité productive en milieu rural et garantir l’essor de la petite et moyenne entreprise et l’intégration des économies urbaines et rurales. Structurés entre la grande ville et la campagne, ils constituent des lieux de développement des relations ville-campagne basées sur la mobilité et les échanges.

Ainsi, cette promotion de centres intermédiaires est basée sur la conviction qu’un réseau bien structuré de ville de taille et de fonction différentes peut devenir un atout certain pour le développement national et régional (DIOP A, 2008). Toutefois, si le réseau urbain actuel comporte déjà des villes avec équipements de niveau supérieur et activités économiques propres, les agglomérations de base ne sont que des centres administratifs à une exception près . Ce sont ces centres secondaires qu’il importe d’équiper et de développer afin qu’il n’y ait pas un grand fossé entre villes et campagnes et qu’on n’ait pas à déplorer « capitale et le désert du pays ».

Issu d’un double processus d’urbanisation: par le « haut » en tant qu’échelon administratif dans le cadre d’une construction territoriale de contrôle étatique; par le « bas » dans le cadre du maillage de l’espace rural encore dominant et comme pôle de base pour toute opération de développement local; la ville de Goudomp est un prototype de cette catégorie de centres dits intermédiaires. Traversée par la RN6, la ville de Goudomp se trouve en Moyenne Casamance, à la limite ouest du Balantacounda. Elle se situe au sud ouest de la région de Sédhiou, sur la rive gauche du fleuve Casamance, à environ 15km de la frontière bissau guinéenne. Avec une population de 15.681 habitants en 2001, la Commune de Goudomp couvre une superficie de 7,5km². Soit une densité de 2091hbts/km². Elle est limitée à l’Est par Baconding, à l’Ouest par le village de Pontodosse, au Sud par Akintou et au Nord par le fleuve Casamance.

La ville se caractérise par une diversité ethnique mais il se dégage une homogénéité dans la langue parlée avec la prédominance du mandingue. C’est d’ailleurs le cas dans la zone Balantacounda-Brassou. Ce qui témoigne d’importantes relations qui puissent exister entre Goudomp et sa campagne environnante. Ce travail d’étude et de recherche tente à travers trois grands axes de connaître l’importance et le niveau d’attraction de la ville de Goudomp sur son hinterland afin d’apprécier son rôle de petite ville dans l’animation de son territoire.

PROBLEMATIQUE 

Analyse conceptuelle

Cet exercice s’appuie sur les différents concepts qui fondent notre problématique. En effet, les notions de « territoire », de « ville », de « petite ville » sont perçues sous plusieurs angles. Le mot territoire date du XIIIe siècle et ne devient concept qu’à partir des années 80 dans un contexte de renouveau géographique notamment avec l’avènement de la géographie sociale. La notion de « territoire » est diversement appréciée. Selon le sens commun, le territoire est défini comme une simple étendue de la surface terrestre qu’occupe un groupe humain. Au sens éthologique, il constitue une aire géographique dans les limites de laquelle la présence permanente d’un sujet exclut le séjour d’un autre. Le territoire est donc vu sous cet angle comme une forme d’appropriation collective ou individuelle de l’espace. Pour Yves Lacost cité par Mouhamadou Mountaga Diallo (2006) « le territoire est une portion de l’espace terrestre sur laquelle s’exercent les lois et les pouvoirs d’un Etat ». Dés lors il revêt un aspect institutionnel et juridique où s’exerce une autorité étatique. Le territoire est-il toujours un espace restreint, confiné dans des limites juridiques et administratives ? Du point de vu géographique, le territoire peut faire l’objet d’une représentation aussi plus large. Il est à la fois donné et construit. Le Dictionnaire Multilingue de l’Aménagement du Territoire et du Développement Local caractérise le territoire en ces termes: « espace dont les limites géographiques et les enjeux sont différents selon qu’il constitue un cadre d’organisation pour les institutions publiques (administratives, politiques), ou un cadre d’action pour les acteurs non institutionnels (économiques, sociaux) ». A cet effet, il distingue deux types de territoires: d’une part les territoires des institutions dont les périmètres déterminés correspondent à des découpages administratifs ou électoraux servant de cadre à l’application des procédures publiques, de réglementation et d’aide économique. Ils répondent à des enjeux de gestion, d’aménagement et d’organisation. Ainsi, l’aspect étatique est la caractéristique principale de cette catégorie de territoire. D’autre part les territoires des acteurs non institutionnels qui ont des périmètres à géographie variable. Ces périmètres se construisent et évoluent en fonction de la nature des projets, de leur dynamique de développement local et d’organisation spécifique en vue de mener des actions communes. Les territoires des acteurs non institutionnels apparaissent comme un facteur dynamique qui évolue en fonction des besoins des populations qui se l’approprient.

Abordant dans le même sens, Bernard Pecqueur admet « qu’il existe des territoires donnés, issus de la cristallisation de l’histoire et qui s’imposent comme cadre institutionnel, au premier plan desquels on trouve l’Etat, puis récemment des collectivités territoriales qui sont relativement stables et contraignantes pour ces acteurs imposant lois, règlements et conventions explicites. Mais on observe également des territoires construits qui résultent de processus de construction sociale à l’occasion de la recherche de solutions inédites à des problèmes productifs et plus généralement des problèmes de vivre en commun des acteurs. Ils se forment sur la base de conventions et d’accords entre acteurs de nature implicite essentiellement ».

Il apparaît de ce point de vue que le territoire géographique a une approche beaucoup plus large. Il n’est pas toujours circonscrit dans des limites juridiques imposées. Le territoire peut de ce fait s’étendre sur plusieurs zones selon un certain nombre de caractéristiques en communes. Qu’elles soient physiques, politiques, économiques ou socioculturelles. A la lumière de ces définitions nous pouvons considérer le territoire comme un espace approprié par un groupe social ayant des caractéristiques économiques et socioculturelles dominantes. Ainsi, l’existence de l’homme ne prend tout son sens qu’en rapport avec son espace de vie, le territoire. L’extension du fait urbain est aujourd’hui un phénomène planétaire. Marqués par des caractères, des fonctions, ou des besoins communs, les espaces urbains recoupent des réalités géographiques fortes différentes qui rendent difficile la formulation d’une définition précise de la ville. La difficulté de la définition réside aussi dans la diversité des approches et les outils utilisés en science sociale. Les critères de définition utilisés différent selon les pays. Ainsi, Joël Grégory (1988) et François Dureau (1987), cités par Alain Dubresson et Jean Pierre Raison (1998) , dénombrent 25 définitions différentes dans 38 pays en fonction des critères fondés: tantôt sur des seuils démographiques (plus de 2.000hbts en Angola, au Libéria, au Gabon; plus de 5.000hbts au Soudan, au Ghana, en Zambie; plus de 10.000hbts au Sénégal par exemple), tantôt sur des attributs administratifs (localités érigées en commune au Togo, au Botswana), sur la combinaison des deux ou encore sur des structures de populations actives et de subtils libellés: au Zaïre, ont été définies comme villes les agglomérations de plus de 2.000hbts dont l’activité n’est pas de type agricole et les agglomérations mixtes qui sont considérées comme urbaines en raison de leurs types d’activités économiques mais qui, par leur dimension, sont en fait rurales.

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Table des matières

Introduction Générale
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE: LES CARACTERISTIQUES TERRITORIALES D’UNE PETITE VILLE
Chapitre I: Cadre géographique et organisation spatiale
I- Cadre géographique
II- Organisation spatiale
Chapitre II: Les données humaines
I- Dynamique démographique
II- Composition de la population
DEUXIEME PARTIE: NIVEAU D’EQUIPEMENT ET ACTIVITES URBAINES
Chapitre I: La diversité des équipements
I- Equipements et services sociaux de base
II- Equipements et services marchands
III- Equipements de services administratifs et techniques
IV- Equipements socio-collectifs et sportifs
V- Voirie et assainissement
Chapitre II: Activités urbaines et niveau de vie des populations
I- Les activités urbaines
II- Le niveau de vie des populations
TROISIEME PARTIE: PROBLEMATIQUE DES RVC: ECHANGES ET VIE DE RELATION
Chapitre I: Le cadre institutionnel
I- Diagnostic de l’institution municipale
II- Gouvernance locale
Chapitre II: Animation du territoire
I- Echanges et vie de relation
II- Les flux structurants
CONCLUSION GENERALE
Tableau des matières
Annexes
Bibliographie

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