Les blessures du footballeur

Quand on parle football on pense directement aux blessures associées à la pratique de ce sport qui rassemble plus de 265 millions de personnes dans le monde selon la fédération internationale de football [1]. Combien de jeunes footballeurs ont vu leurs rêves brisés par des ruptures des ligaments croisés, si bien que cette blessure est extrêmement connue même chez les néophytes. Par exemple Abou Diaby, footballeur professionnel ayant joué pour Marseille et le club Arsenal FC, ne compte pas moins de 300 matchs manqués en 15 saisons. Ou encore Yoann Gourcuff, annoncé comme le futur Zidane mais stoppé dans la force de l’âge par des blessures à répétition. Le contexte actuel abonde dans ce sens. La saison 2020/2021 a montré une augmentation nette des blessures avec la multiplication des compétitions, la nation league notamment. Les agendas des footballeurs sont de plus en plus chargés et il apparait comme nécessaire de les désengorger Également, les coupures de compétition dues au contexte actuel entrainent des reprises plus difficiles et les blessures sont fréquentes dans les stages de préparation et à la reprise des matchs. Les stades vides également ont un impact sur le moral des joueurs et on peut supposer un impact sur la préparation physique qu’ils pratiquent.

La nécessité de la prévention apparait plus que jamais un comme enjeu économique et professionnel majeur. Cette notion de prévention a commencé très tôt quand le football s’est démocratisé, et elle est aujourd’hui étendue à la pratique professionnelle et amateure. La meilleure connaissance actuelle des facteurs de risque a permis l’introduction de programmes de prévention se basant sur des notions de contrôle neuro-musculaire ou de travail musculaire excentrique, avec des résultats probants pour certains. Le programme FIFA 11+ est né d’un consensus d’expert conscient de la problématique actuelle des blessures. Développé en 2006 son efficacité été étudiée à de nombreuses reprises, mais il y’a toujours un manque de données claires sur son effet réel.

Les blessures du footballeur 

Les blessures auxquelles nous nous intéressons ici sont les blessures du membre inférieur, elles représentent 70% des blessures du footballeur .

Entorse de cheville

Mécanisme dans le football
Les 3 principaux mécanismes de maintien de la cheville sont :
– La continuité osseuse et la congruence des surfaces articulaires
– Les éléments passifs ligamentaires (complexe médial et latéral) et capsulaires
– Les éléments musculo-tendineux entourant la cheville .

L’entorse externe de la cheville de l’adulte correspond à la majorité de ces entorses (90 %). Elle se caractérise par une atteinte plus ou moins importante d’un, de deux ou des trois faisceaux du ligament latéral externe (ligament talofibulaire antérieur et postérieur et ligament calcanéofibulaire) de l’articulation talo crurale. [6] Le mécanisme de rupture du ligament est principalement en flexion plantaire, adduction et supination. Dû à la malléole médiale qui est plus haute que la latérale et donc à la propension de la cheville à partir en inversion plutôt qu’en éversion. Le mécanisme de rupture apparait surtout lors de la réception lors d’un saut ou lors d’un tacle au niveau médial qui amène la cheville en position de tension supra maximale du complexe ligamentaire. Lors de ce mécanisme la contraction des muscles fibulaires n’est pas assez rapide pour compenser le mouvement traumatisant dans la cheville, ce qui explique pourquoi, malgré des muscles fibulaires forts, de nombreux sportifs jeunes connaissent de entorses à répétitions. [7] En effet un déficit de vitesse d’activation des fibulaires par le système neuromusculaire est retrouvé chez les personnes avec des chevilles instables, déficit expliqué par un retour au sport trop rapide et même parfois à une absence de rééducation. [7] A lui seul le ligament talo fibullaire antérieur représente 73% des entorses de cheville, mais il peut s’accompagner de rupture d’autres structures de maintien. Le complexe médial de la cheville ou complexe deltoïde compte lui pour 14% des entorses. [8] Parmi les mécanismes des entorses, le contact de joueur à joueur est responsable de 59% des blessures, et 41 % sont sans contact. Le fait de tacler (18 %) et d’être taclé (36 %) sont les mécanismes les plus courants d’une entorse de la cheville avec contact [9]. Les mécanismes de rupture sans contact les plus courants sont l’atterrissage (36 %), la rotation (31 %) et la course (10 %).

Épidémiologie

Les entorses de cheville constituent la pathologie la plus fréquente en matière de traumatologie de l’appareil locomoteur. Elles représentent 5 000 cas traités par jour au Royaume-Uni, 23 000 cas aux États-Unis et 6 000 cas par jour en France [6]. Dans le football, les entorses de cheville sont parmi les blessures les plus fréquentes, elles réunissent à elle seules 11% des blessures. [10]. Par la suite on peut voir que les blessures musculaires vont représenter à elles seules entre 20 et 37% des blessures à un niveau professionnel et entre 18% et 23% à un niveau amateur.

Facteur de risque et mécanisme 

La plupart des traumatismes musculaires sont des traumatismes indirects : Les troubles fonctionnels vont être dus principalement à une dose d’entrainement trop importante. En effet, un muscle fatigué absorbe moins d’énergie qu’un muscle normal dans les phases initiales d’un étirement et est plus sujet à des troubles fonctionnels [12]. De plus, le déficit d’élasticité des éléments élastiques en série retrouvé chez un muscle fatigué, dû à un mauvais échauffement ou un manque de récupération majore le risque de blessures [12]. Les troubles structurels eux se caractérisent par une altération dite macroscopique du muscle, visible à l’IRM contrairement aux troubles fonctionnels. Ces blessures sont également indirectes et sont dues à des traumatismes au cours de contraction importante en course externe, allant au-delà des limites viscoélastiques du muscle. Ces ruptures sont souvent localisées à la jonction myo-tendineuse qui est un site anatomiquement plus fragile. [12] Enfin les blessures directes résultent de traumatismes externes, ce sont des chocs directs qui entrainement des lacérations ou des contusions. Ces chocs peuvent être anodins mais selon l’intensité peuvent entrainer des dégâts structurels et une impotence fonctionnelle importante.

Épidémiologie

Comme vu précédemment, es blessures musculaires représentent à elles seules entre 20 et 40% des blessures du footballeur et 92 % de celles-ci concernent 4 groupes musculaires : ischios jambiers 37%, adducteurs 23%, quadriceps 19% et mollet 13% [11]. Le troisième type de blessure qui sera étudié est la rupture des ligaments croisé.

Rupture des ligaments croisés 

Définition et mécanisme 

Les deux ligaments croisés sont indispensables à la stabilisation du genou. Pour cela, le rôle du ligament croisé antérieur est double :
● il s’oppose à un déplacement trop important du tibia par rapport au fémur ;
● il empêche le tibia d’effectuer une rotation excessive par rapport au fémur.
On peut visualiser les rôles de ces ligaments sur le schéma 1, le LCA s’opposant aux mouvements du tiroir antérieur et de rotation, et le LCP au tiroir postérieur et à la rotation. On sait également que la stabilisation du genou est assurée par le quadriceps et les ischios jambiers, le rôle des IJ pour contrôler la translation antérieure du tibia par rapport au fémur permet de réduire le risque de rupture du LCA .

Le croisé antérieur est le ligament le plus souvent rompu des deux. La cause principale d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou est un traumatisme. D’une part, il peut s’agir d’un traumatisme direct, par exemple par suite d’un coup porté au genou. Mais dans la majorité des cas, il s’agit d’un traumatisme indirect, causé par un mouvement de torsion. Le pied reste bloqué au sol tandis que le genou pivote (vers l’intérieur ou vers l’extérieur). Un tel traumatisme du genou peut se produire lors :
– de la réception d’un saut ;
– d’un changement de direction violent ;
– d’un simple mouvement de pivot.

L’intensité doit être très importante car le genou reste une articulation très stable. Le diagnostic de ces blessures est très important car elles peuvent passer inaperçues pendant la pratique sportive et rester masquées après, ce qui peut entrainer leur aggravation.

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Les blessures du footballeur
1.1.1 Entorse de cheville
1.1.2 Trouble musculaire
1.1.3 Rupture des ligaments croisés
1.1.4 Autres blessures
1.2 Les différents axes de prévention dans le football
1.2.1 Le contrôle neuromusculaire
1.2.2 L’impact du travail des différents types de contractions musculaire sur les blessures du footballeur
1.2.3 La pliométrie et ses utilisations dans le football
1.3 Un programme simple à utiliser et diffusé à grande échelle
1.3.1 Une diffusion importante
1.3.2 Description du programme
1.4 Pourquoi est-ce important de faire cette revue ?
2 Méthode
2.1 Types d’études inclues
2.2 Modèle PICO
2.2.1 Population
2.2.2 Intervention
2.2.3 Comparateur
2.2.4 Outcome
2.3 Méthodologie de recherche des études
2.3.1 Sources documentaires
2.3.2 Équation de recherche
2.4 Méthode d’extraction et d’analyse des données
2.4.1 Méthode de sélection des études
2.4.2 Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.4.3 Extraction de données
2.4.4 Méthode de synthèse des résultats
3. Résultats
3.1 Description des études
3.1.1 Études exclues
3.1.2 Études incluses
3.2 Risque de biais des études inclues
3.3 Effet de l’intervention sur les critères de jugement
3.3.1 Incidence des blessures pour 1000 heures de pratique
3.3.2 Incidence des blessures pour 1000 heures de match
3.3.3 Incidence des blessures pour 1000h d’entrainement
3.3.4. Incidence des ruptures de LCA
3.3.5 Incidence des ruptures du LLA
3.3.6 Incidence des blessures aux IJ
4 Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Synthèse des résultats
4.2 Analyse des biais et de l’hétérogénéité des études
4.2.1 Hétérogénéité des études
4.2.2 Qualité méthodologiques des 5 études
4.3 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.3.1 Applicabilité et cout du programme
4.4.1 Niveau de preuve par le système de la HAS
4.4.2 Niveau de preuve par le système GRADE
4.5 Biais potentiels de la revue
5 Conclusion
5.1 Implication pour la pratique clinique
5.2 Implication pour la recherche
6. BIBLIOGRAPHIE

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