Les bases légales fédérales et cantonales des CJ et leur histoire

Le rôle et la fonction du MSP

Le rôle et la fonction du MSP faisant partie intégrante de la problématique, je le précise à ce stade. Dans le PEC (Plan d’étude-cadre), il est décrit comme suit : Le maître socioprofessionnel / la maîtresse socioprofessionnelle (ci-après désignée par le terme MSP qui s’applique indifféremment aux hommes et aux femmes) travaille auprès de personnes, qui, en raison de déficiences physiques, psychiques, intellectuelles ou sociales, sont exclues ou en risque d’exclusion du marché du travail. Il/elle vise, à travers une activité adaptée, l’amélioration des capacités et l’intégration optimale dans un atelier pour personnes handicapées ou inadaptées ou encore une insertion dans le marché ordinaire du travail. Le/la MSP intervient auprès de personnes en situation de handicap, de jeunes présentant des troubles du comportement ou en difficulté d’apprentissage, d’adultes en difficulté psychologique ou sociale, de demandeurs d’emploi, de personnes inadaptées ou déviantes. Le/la MSP est un acteur des métiers de la (ré) insertion et de la (ré) adaptation. Il/elle assure l’accueil dans un environnement de travail ainsi que l’accompagnement socioprofessionnel des personnes dont il/elle a la charge. (OrTra S Organisation faîtière suisse du monde du travail du domaine social. SPAS Plate-forme suisse des formations dans le domaine social, 2008, p. 4)

De cette description, il ressort fortement les concepts d’actions socioprofessionnelles et d’acteur des métiers. C’est, comme nous le verrons, dans le premier concept d’action socioprofessionnelle que se trouvent principalement les réponses de cette recherche. D’autre part, si les concepts socio et professionnel ne sont pas antinomiques, ils sont ambigus. En effet, les notions de production et d’accompagnement sont source de tension pour le MSP. À partir du moment où il y a un résultat qualitatif et quantitatif attendu, le suivi des travailleurs est modifié. Les besoins et aspirations de la PSH ne sont plus forcément prioritaires, le but étant de les amener à réaliser l’objet attendu dans le temps imparti. (Richard & Rossier, 2010) En CJ où il n’y a pas de production effective, le problème peut être considéré comme inversé. Si l’absence d’identité socioprofessionnelle et de production met à l’abri les usagers des contraintes et du stress inhérents à une production, cela a peut-être pour effet de ne plus permettre à ces mêmes usagers de suffisamment remplir le rôle valorisé de travailleur.

Les institutions, les accompagnants et leurs usagers

Ce chapitre a pour but de se faire une représentation des institutions, des accompagnants et des usagers des CJ. Pour chaque institution, je fais un bref rappel historique ainsi que de leurs missions. Quant aux accompagnants, je leur ai demandé leur formation, sans autre forme de distinction. Pour les usagers, bien que le placement d’une personne dans une institution plutôt qu’une autre indique déjà sa principale déficience, j’ai demandé au professionnel de les préciser.

Les institutions : Ce travail de mémoire a donc réuni des informations provenant de quatre institutions en Valais romand qui proposent des prestations CJ. Comme nous l’avons déjà vu, ces institutions totalisent en 2012 deux cent soixante-six places en CJ sur les six cent vingt-quatre disponibles dans le canton soit 42 %. De même, elles recouvrent aussi quatre des cinq catégories de handicap reconnues dans le PCPS. Ces présentations sont principalement basées sur la lecture des sites internet respectifs de chaque institution et non pas sur les réponses au questionnaire.

Les centres de jour de la FOVAHM : Dès l’ouverture des ateliers de la Pierre-à-Voir en 1975, la FOVAHM accueille des personnes avec de très grands écarts de compétence. Un certain nombre d’usagers a, dès lors, de grandes difficultés à fréquenter les ateliers « classiques ». Dès le début, des « ateliers thérapeutiques » sont créés et adaptés aux besoins de ces personnes. Ces ateliers vont changer plusieurs fois de désignation. En 2008 suite à la RPT, ils vont devenir des CJ atelier et hébergement. Les CJA accueillent des personnes en « âge de travailler » de 18 à 65 ans. Les CJH (centres de jour hébergement) accueillent des personnes en âge de l’AVS ou atteintes de vieillissement précoce important. La FOVAHM est, dans ce travail de recherche, la seule institution à utiliser les deux prestations atelier et CJ. Ainsi, en 2008, il y a eu réaffectation de certaines unités d’accueil de jour ateliers en CJA ou CJH. À ce jour, la FOVAHM compte cinquante-quatre places en CJA soit 16 % du secteur socioprofessionnel. Ces places sont réparties en quatre unités de 10 places et une de 14 places. Ces CJA représentent, pour le secteur socioprofessionnel, la limite de l’accompagnement que peut offrir l’institution. Leurs usagers qui, pour la plupart, ont déjà fréquenté les ateliers de la fondation ont des déficiences et des troubles sévères qui les limitent entre autres sur le plan socioprofessionnel et nécessitent des adaptations individuelles. Dans ces structures d’accueil de jour, l’activité professionnelle est donc largement complétée par des activités artistiques, sociales et corporelles qui forment « les 4 axes ». « Le rôle d’un CJA est surtout d’essayer d’établir une relation, de sécuriser, d’apprendre ou de poursuivre l’apprentissage de certains gestes dans le sens d’une meilleure autonomie et d’une socialisation plus grande » (FOVAHM, 2011). Ainsi, les quatre axes ont pour objectif de mobiliser et de maintenir au mieux un maximum de compétences.

Les centres de jour de la Castalie : C’est l’hôpital psychiatrique de Malévoz qui est à l’origine de la création de la Castalie. L’objectif est, dans un premier temps, d’accueillir des personnes avec déficiences mentales profondes qui devaient jusqu’alors se rendre dans d’autres cantons. Puis, le projet est très vite élargi à l’accueil et l’éducation d’enfants avec déficience mentale, afin de favoriser leur épanouissement et le développement de leurs capacités. C’est donc pour satisfaire ces deux objectifs que le centre médico-éducatif bilingue de la Castalie est ouvert à Monthey en 1972. Il y accueille des personnes âgées de 0 à 23 ans souffrant de déficience mentale modérée à profonde, de déficience neurologique physique ou sensorielle, ou de déficience affective et relationnelle. Au-delà de 23 ans et sans limites d’âge, il accueille des personnes polyhandicapées domiciliées dans le canton. Ainsi, en Valais, le parcours institutionnel des personnes avec les déficiences mentionnées dans le précédent paragraphe débute généralement à la Castalie. Dès leur plus jeune âge, elles bénéficient d’encadrement et de formation spécifique dans des classes adaptées au sein de cette fondation. Celles d’entre elles ayant suffisamment de compétences intègreront des ateliers dans des institutions partenaires telles que la FOVAHM vers l’âge 23 ans. La Castalie ne compte donc que des CJ pour une capacité totale de cent quarante-six places en 2012. Cette institution est celle qui dispose du plus grand nombre de places en CJ avec 23 % de l’offre cantonale.

Les centres de jour de la FRSA : Cette jeune institution créée en 2004 accueille des personnes SourdAveugles. La FRSA dispose en 2012 de vingt-quatre places en CJ dans son centre des Marmettes à Monthey. C’est sa fondatrice, Françoise Gay-Truffer qui dès 1990 fait l’ébauche de ce projet. Dès 1995, une association est constituée, la ARSA (Association Romande en faveur des personnes SourdAveugles). Dès lors, le projet prend forme et des démarches sont entreprises. En 2003, la fondation accueille ses premiers usagers. Elle a pour mission, je cite : La Fondation Romande en faveur des personnes SourdAveugles a pour but de soutenir les personnes sourd aveugles de tous les âges et de tous les niveaux intellectuels ainsi que leur entourage familial, professionnel et social. Elle soutient également des personnes sourdes avec handicaps associés dans la mesure où leur prise en charge est compatible avec les prestations de la FRSA. (FRSA, 2014) Les usagers sont accompagnés dans tous les actes de leur vie quotidienne. Ils bénéficient de soins pour leur santé aussi bien psychique que physique. Les relations sociales sont encouragées par des guides interprètes spécialisés. Ils bénéficient aussi d’activités de travail d’occupation, semi-protégées ou à l’extérieur. Tout comme des activités culturelles, des formations, ainsi que des programmes de développement et de réadaptation. Afin d’accomplir cette mission, l’accompagnement à la FRSA est très pluridisciplinaire.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Illustration
1.2. La thématique traitée
1.3. Le travail et les personnes en situation de handicap
1.4. Problématique
1.4.1. La question de départ
1.4.2. Le rôle et la fonction du MSP
1.4.3. L’hypothèse principale
1.5. Le terrain de recherche et les échantillons retenus
1.6. Méthodologie
1.6.1. Phase exploratoire
1.6.2. Phase questionnaire en ligne
1.6.3. Phase questionnaire aux responsables institutionnels
1.6.4. Phase de recherche bibliographique
2. Développement
2.1. L’introduction et l’annonce des chapitres développés
2.1.1. La mise en forme
2.2. Les biais et erreurs identifiés dans ce questionnaire
2.3. L’énoncé des données de cette recherche
2.3.1. Les bases légales fédérales et cantonales des CJ et leur histoire
2.3.1.1. Au niveau de la Confédération
2.3.1.2. Avant la RPT
2.3.1.3. Après la RPT
2.3.1.4. Conclusion provisoire
2.3.2. Les institutions, les accompagnants et leurs usagers
2.3.2.1. Les institutions
2.3.2.1.1. Les centres de jour de la FOVAHM
2.3.2.1.2. Les centres de jour de la Castalie
2.3.2.1.3. Les centres de jour de la FRSA
2.3.2.1.4. Les centres de jour du CAAD
2.3.2.2. Les accompagnants
2.3.2.3. Les usagers des centres de jour
2.3.2.4. Conclusion provisoire
2.3.3. Le contexte, l’identité, l’aménagement, les équipements et les vêtements dans les centres de jour
2.3.3.1. Le contexte et l’identité
2.3.3.2. L’identité socioprofessionnelle des centres de jour
2.3.3.3. L’outillage présent dans les centres de jour
2.3.3.4. Les adaptations des équipements socioprofessionnels
2.3.3.5. L’aménagement des centres de jour
2.3.3.6. Les vêtements dans les centres de jour
2.3.3.7. Conclusion provisoire
2.3.4. Les activités et la production dans les centres de jour
2.3.4.1. Les activités
2.3.4.2. La durée hebdomadaire du socioprofessionnel dans les centres de jour
2.3.4.3. La production dans les centres de jour
2.3.4.4. Activités à développer dans les centres de jour
2.3.4.5. Conclusion provisoire
2.3.5. La représentation du socioprofessionnel par les professionnels
2.3.5.1. Les activités socioprofessionnelles
2.3.5.2. Les composantes d’une activité socioprofessionnelle
2.3.5.3. Les bénéfices pour les usagers d’une activité socioprofessionnelle
2.3.5.4. L’importance de l’activité socioprofessionnelle
2.3.5.5. L’importance du rôle socioprofessionnel dans les centres de jour
2.3.5.6. Les descriptions officielles des centres de jour
2.3.5.7. Les changements dus à la prestation centre de jour
2.3.5.8. Les besoins socioprofessionnels et la prestation centre de jour
2.3.5.9. Conclusion provisoire
2.4. Analyse et discussion des résultats obtenus
2.4.1. Introduction
2.4.2. La mission de la prestation centre de jour
2.4.3. Les différences entre les centres de jour
2.4.4. L’activité socioprofessionnelle
3. Conclusion
3.1. Résumé et synthèse de la recherche
3.2. Conclusion personnelle
3.3. Précisions, limites posées par la recherche
3.4. Perspectives et pistes d’action professionnelle
3.5. Remarques finales
4. Bibliographie

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