LES ATTRIBUTS DU POUVOIR

LES ATTRIBUTS DU POUVOIR

L’AMENAGEMENT DE LA VALLEE : UNE HISTOIRE ANCIENNE ET REGIONALISEE.

Du jardin de Richard aux aménagements tertiaires.

L’aménagement de la vallée du fleuve Sénégal ne date pas d’hier ! Cette zone a depuis longtemps été un point privilégié de passage et de luttes pour la domination de cet espace.Au XVème siècle, l’empire du Jolof qui dominait l’ensemble de la Sénégambie depuis le XIIIéme siècle (Boulègue J., 1987) est ébranlé par un conquérant peul, Koli Tenguella originaire du Fuuta Kingi ou du Maasina. Fondée par lui, la dynastie des saltigi11 Deeniyanke régna sur le Fuuta Tooro (moyenne vallée en pulaar) jusqu’à la fin du XVIIIème siècle (Schmitz J., 1986, p. 353). Au milieu du XVème, la révolte des chefs du Cayor, du Waalo et du Baol sonne le glas de l’empire du Jolof. Le royaume wolof du Waalo domine alors le delta du fleuve Sénégal jusquà la fin du XVIème où il passe sous la suzeraineté du Fuuta (Barry B., 1972, p. 73).A partir de cette période l’absence de grandes unités politiques va permettre la pénétration du commerce européen (Portugais, Français). En 1659, le comptoir de Saint-Louis est fondé par les Français. Ce n’est qu’en 1817 que commencent les premières expériences pour utiliser les potentialités d’irrigation du bassin du fleuve Sénégal. En 1824, est créé à Richard-Toll12 « un superbe jardin botanique dans lequel M. Richard s’était livré avec beaucoup de succès à l’acclimatation de différents arbres fruitiers venus d’Europe et des autres colonies » (Azan H., 1863, p. 608). Mais en raison de l’insécurité, du manque de main d’œuvre, d’imperfections techniques et de la réticence des habitants à céder leurs terres, ces tentatives se soldent par un échec. Avec le développement de la production arachidière dans le sud, les projets d’irrigation furent abandonnés jusqu’au début du XXème siècle (Diemer G. et van der Laan E. Ch. W., 1987, p. 41-42).

Une régionalisation de l’aménagement de la vallée.

De cette présentation, il ressort que la moyenne vallée et le delta du fleuve offrent un historique de leur aménagement différent. Cette différence est liée à la présence de la population plus forte dans la moyenne vallée que dans le delta. Ainsi, cela explique que dans la vallée on a fait appel à des colons pour développer l’irrigation à l’aval alors que l’on s’est appuyé plus sur les populations autochtones à l’amont. L’histoire de la vallée permet de mieux comprendre ce différentiel de population entre l’amont et l’aval.La vallée a de tout temps constitué une zone clémente dans l’espace sahélien de par la présence du fleuve Sénégal. L’inondation annuelle en a fait un grenier à mil et une zone privilégiée pour l’élevage. Ce caractère fait de cette région un lieu de convergence de peuples nomades et sédentaires, d’échange et de lutte pour sa domination. Le royaume du Waalo constitue le berceau de la civilisation wolof. Antérieur à la constitution au XIIIème siècle de l’empire du Jolof, il passe par des formes successives d’indépendance ou de suzeraineté aux empires peul et wolof voisin jusqu’au XVIIème siècle (Barry B., 1972). La moyenne vallée présente une histoire politique beaucoup plus stable.Agriculture de subsistance, élevage et pêche constituent les activités économiques principales du waalo. La vallée est le lieu d’ « échanges traditionnels des produits des nomades maures contre ceux des agriculteurs waalo-waalo, dominés par le commerce du sel, des grains et du bétail. Mais le principal commerce fut très tôt constitué par la vente des chevaux contre des esclaves » (Barry B, op. cit., p. 83). Le commerce des esclaves traditionnellement à l’intérieur de l’Afrique va se développer au cours du XVIIème avec la traite négrière atlantique. La pression des Maures au Waalo est de plus en plus marquée au cours du XVIIIème siècle.Le Fuuta Tooro, de part sa position géographique n’a pas échappé à cette loi. La dynastie des Deeniyanke domina la moyenne vallée jusqu’en 1776. Profitant de rivalités internes, le parti maraboutique ou parti toorodo prenait, au nom de l’Islam, le pouvoir dans le Fuuta Tooro. Cette révolution fut d’abord dirigée contre la domination des Maures et contre les saltigi, incapables de maintenir l’intégrité du pays. L’opposition du régime des almaami à la vente de musulmans aux chrétiens eut pour conséquence de limiter l’hémorragie en hommes qui continuait de ruiner d’autres parties de l’Afrique. Le Fuuta devient alors une zone relative de paix où le peuple, désormais protégé des razzias, pu se consacrer pleinement aux cultures. Les populations voisines, notamment les agriculteurs waalo-waalo immigrèrent vers le Fuuta pour y trouver la paix. Ces migrations furent d’autant plus importantes que le Waalo était lui incapable de lutter contre la domination des Maures et continuait de subir le commerce triangulaire (ibid., pp. 215-218).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. CONTEXTE DE L’ETUDE
2. PROBLEMATIQUE
3. METHODOLOGIE ET SES LIMITES
3.1. LE TERRAIN
3.1.1. Le recueil des données.
3.1.2. Les limites du travail
3.2. LA PHASE THEORIQUE
PARTIE 1. L’ÉTAT DES VILLES VERSUS LE LOCAL DES CHAMPS
UN COMBAT ENCORE D’ACTUALITE ?
1. LA NOTION DE POUVOIR
1.1. QUELQUES ELEMENTS THEORIQUES
1.2. LES FORCES EN PRESENCE
1.2.1. La notion d’État en Afrique
1.2.2. La notion de local
1.3. LES ATTRIBUTS DU POUVOIR
1.3.1. Les objectifs
1.3.2. Les ressources
1.3.3. Leur légitimité
1.3.4. Les stratégies
2. LES RELATIONS ENTRE L’ÉTAT DES VILLES ET LE LOCAL DES CHAMPS
2.1. LA NOTION DE POINT DE VUE AU CENTRE DE NOTRE DEMARCHE
2.2. LA PAYSANNERIE VUE PAR L’ÉTAT
2.2.1. Une vision erronée de la réalité paysanne
2.2.2. … pour justifier une politique agricole d’encadrement total de la paysannerie
2.3. L’ÉTAT VU PAR LA PAYSANNERIE
2.3.1. Une vision fragmentaire de la réalité de l’État
2.3.2. Les ripostes paysannes : se ménager des espaces de liberté
3. DE L’AJUSTEMENT STRUCTUREL AU DESENGAGEMENT DE L’ÉTAT : VERS DE NOUVELLES RELATIONS ENTRE CES ACTEURS ?
3.1. LES PRINCIPES DE L’AJUSTEMENT STRUCTUREL
3.2. LA NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE
3.3. L’EMERGENCE DE NOUVEAUX ACTEURS DANS LE SECTEUR AGRICOLE
PARTIE 2. LE FONCIER MODERNE ET SA REAPPROPRIATION PAR LE COUTUMIER DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
1. L’AMENAGEMENT DE LA VALLEE : UNE HISTOIRE ANCIENNE ET REGIONALISEE
1.1. DU JARDIN DE RICHARD AUX AMENAGEMENTS TERTIAIRES
1.2. UNE REGIONALISATION DE L’AMENAGEMENT DE LA VALLEE
2. LES SYSTEMES FONCIERS COUTUMIERS DANS LE DELTA ET DANS LA MOYENNE VALLEE
2.1. DE LA TERRE AU SYSTEME FONCIER
2.1.1. La terre : mère nourricière
2.1.2. Les différentes approches de la question foncière
2.1.3. Critiques de ces approches et notre position théorique.
2.2. LE SYSTEME FONCIER HAALPULAAR DE LA MOYENNE VALLEE
2.2.1. Le régime traditionnel des terres
2.2.2. La structure foncière traditionnelle
2.2.3. Les droits fonciers coutumiers
2.2.4. L’écologie politique du territoire
2.3. LE SYSTEME FONCIER COUTUMIER DANS LE DELTA
2.3.1. Le régime traditionnel des terres.
2.3.2. La structure foncière traditionnelle
2.3.3. Les droits fonciers coutumiers
2.3.4. L’écologie culturelle du territoire
2.4. DES SYSTEMES FONCIERS COUTUMIERS AUX CARACTERISTIQUES PROCHES
3. LE REGIME FONCIER MODERNE, UN MOYEN UTILISE PAR L’ÉTAT POUR PENETRER LA SPHERE DU POUVOIR LOCAL
3.1. LA LOI FONCIERE 64-46 : UN SOCIALISME AFRICAIN DE FAÇADE POUR NIER LES SYSTEMES FONCIERS COUTUMIERS.
3.2. LA LOI 72-25 : LES COMMUNAUTES RURALES ET LA REPARTITION DU FONCIER DANS LA VALLEE
PARTIE 3. LA REAPPROPRIATION DU FONCIER MODERNE DANS LE PERIMETRE IRRIGUE AUTOGERE DE PONT-GENDARME
1. PRESENTATION DE L’AMENAGEMENT HYDRO-AGRICOLE DE PONT-GENDARME
1.1. LE MILIEU PHYSIQUE
1.2. LA POPULATION : DE SON INSTALLATION A LA POPULATION ACTUELLE
1.2.1. L’installation du peuplement
1.2.2. La population actuelle : données démographiques
2. LES DIFFICULTES DE LA GESTION PAYSANNE
2.1. LA MULTIPLICATION DES ORGANISATIONS PAYSANNES
2.2. DES TAUX DE MISE EN VALEUR FAIBLES DEPUIS 1991 A PONT-GENDARME
2.3. UNE DECISION DE MISE EN VALEUR DE L’AMENAGEMENT QUI TEND A S’EMANCIPER DU CREDIT CNCAS
2.4. DE L’OMNIPOTENCE DE LA SAED A L’OMNIPRESENCE DE LA SECTION VILLAGEOISE
3. VERS UNE REAPPROPRIATION DU FONCIER DE L’AMENAGEMENT HYDRO-AGRICOLE PAR LE SYSTEME COUTUMIER ?
3.1. HISTORIQUE DE L’EVOLUTION DE L’ESPACE IRRIGABLE DANS LA CUVETTE DE PONT-GENDARME
3.1.1. Une croissance incontrôlée des superficies « aménagées »
3.1.2. Impact de cette évolution du foncier sur la gestion de l’irrigation
3.1.3. Impact de cette évolution du foncier sur la mise en valeur
3.2. QUELQUES ELEMENTS D’ANALYSE POUR MIEUX COMPRENDRE CETTE SITUATION FONCIERE
3.2.1. Deux gestionnaires du foncier sur un même espace
3.2.2. Une SAED obnubilée par une vision techniciste de l’aménagement
3.2.3. Des affectations en chaîne qui rendent difficiles toute tentative de désaffectation par la Communauté rurale
3.2.4. Vers une maîtrise de la terre et non plus une maîtrise de la capacité de production ?
3.3. LES SIGNES DE LA PRESENCE DU SYSTEME FONCIER COUTUMIER : L’EXISTENCE DE FAIRE-VALOIR INDIRECT ET D’UNE MOBILITE FONCIERE
3.3.1. Un mode de faire-valoir indirect unique, gratuit, faiblement représenté
3.3.2. Une diminution de la taille des parcelles comme indicateur de la mobilité foncière
3.4. LES PEUL ET L’AGRICULTURE IRRIGUEE : LA FIN DU MYTHE DE L’ELEVEUR INADAPTE ?
3.4.1. Le système agro-pastoral peul
3.4.2. Une nécessaire adaptation aux nouvelles conditions de production
3.4.3. Les Peuls et l’agriculture irriguée dans la cuvette de Pont-Gendarme
CONCLUSION ET PERSPECTIVES DE RECHERCHES
1. CONCLUSION
2. PERSPECTIVES DE RECHERCHE

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