Les atouts de Kanagan Eri, du point de vue des habitants 

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Outils de retranscription des entretiens : compte rendus détaillés et tableur d’Excel

Pour préparer l’analyse des entre.ens, la rédac.on d’un compte rendu de chaque entre.en est indispensable. Comprenant l’ensemble des informa.ons recueillies, le compte rendu est plus détaillé que le tableau excel. Ce dernier comporte seulement les réponses aux ques.ons posées, rentrant précisément dans notre sujet.
L’intérêt de faire des compte-rendus est cependant réel : ils donnent plus de détails, permecent de se souvenir de la conserva.on et de nos ressen.s. Si certaines informa.ons semblent intéressantes pour la compréhension et l’analyse mais ne figurent pas dans le fichier excel car elles vont au delà des réponses aux ques.ons, elles sont relevées et répertoriées dans le compte rendu.
Ainsi, deux fichiers regroupent les réponses cumulées : un fichier rédigé sous un logiciel de traitement de texte pour chaque journée d’entre.ens ont été réalisés et un tableau excel qui rassemble l’ensemble des réponses aux ques.ons.
L’u.lisa.on de cece méthode nécessite d’être rigoureux car la rédac.on des compte rendus doit se faire dans la journée, pour se souvenir de plus de détails. Les compte rendus étant rédigés en anglais, j’ai demandé à Antony de les relire pour m’indiquer s’il y avait des informa.ons que j’avais mal comprises, ou omises.

Techniques d’analyse des résultats

Dans l’analyse des ques.onnaires, il ne s’agit pas de considérer les témoignages, descrip.ons et discours sur les réservoirs comme étant une vérité générale puisque les représenta.ons individuelles sont subjec.ves. Cependant, interprétés, comparés et croisés à d’autres données et sources, ils sont alors recevables pour appuyer une démonstra.on. L’analyse de nos entre.ens sera donc effectuée en les comparant par rapport à des critères précis : les caractéris.ques socio-démographiques, comme nous l’avons dit précédemment, mais aussi l’emplacement de la maison de la personne interviewée et ses usages du réservoir. Les contextes naturel, social et poli.que sont également à prendre en compte. Pour analyser les réponses, la comparaison des données grâce au tableau excel a cons.tué une grande par.e du travail. Cependant, nous avons aussi eu des discussions avec d’autres chercheurs et personnes étrangères au stage pour nous aider à prendre du recul.
En ce qui concerne les cartes mentales, elles seront également comparées entre elles. Nous nous intéresserons alors plutôt aux objets représentés plutôt qu’aux volumes et à la taille des objets dessinés. En effet, la carte mentale étant un dessin, son interpréta.on doit tenir compte des difficultés d’interpréta.on, spécifiquement lors de la comparaison des cartes entre elles. L’échelle de réalisa.on peut être très différente d’une carte à l’autre, les capacités de dessin et de mémorisa.on de la personne le sont également. Par ailleurs, nous supposons que la classe sociale, puisqu’elle impacte le niveau d’études et l’accès à certains loisirs (comme le dessin, quand on est jeune ou adulte), influence certaines capacités de dessin ou peut diminuer la confiance en elle d’une personne, qui ne souhaitera alors pas dessiner de peur que sa carte mentale ne soit pas “bonne”.

Mise en place d’un système permettant de comparer les profils

Il est choisi, pour faciliter l’analyse des résultats, de mecre en place un système permecant la comparaison de profils. Si nos résultats sont peu nombreux donc plus représenta.fs qualita.vement que quan.ta.vement, nous avons tenté d’élaborer un indicateur de niveau social. A par.r de quelques critères, cet indicateur permet, par l’accumula.on des données, de donner une “note de niveau social” à chaque profil. Pour mecre en place ce système, il faut tout d’abord essayer d’établir des liens entre les critères, grâce aux données obtenues lors des entre.ens. Il est apparu que plusieurs caractéris.ques socio-démographiques (la caste et le niveau d’études, par exemple) sont corrélées.
Ainsi, nos différentes études sur les corréla.ons entre caractéris.ques socio-démographiques nous permecent de définir le niveau social en fonc.on de 5 éléments:
– le niveau d’instruc.on.
– la caste.
– le nagar.
– le nombre de moyens u.lisés pour se déplacer.
– le fait d’avoir (ou d’avoir eu) à payer son logement, puisque le free PATTA est un indicateur de bas niveau social.
Nous définissons alors un système basé de points pour pouvoir “acribuer un niveau social” aux habitants interrogés. Plus la personne a de points, plus son niveau social est élevé. Nous allons addi.onner les points obtenus dans les 5 catégories qui vont jusqu’à trois points pour chaque élément. Bien sûr, ce système pourrait prendre en compte de nombreuses autres données mais d’après nos informa.on, seulement celles-ci peuvent être choisies. Ainsi, le niveau social peut totaliser entre 5 à 15 points.
Ainsi, trois grandes étapes guident ce travail :
– le travail préparatoire aux entre.ens, principalement cons.tué de recherches bibliographiques qui permecent de construire le ques.onnaire.
– la réalisa.on des entre.ens, qui permet notamment d’intégrer de nouvelles dimensions au ques.onnaire.
– l’analyse des entre.ens, réalisée grâce à l’ou.l Excel pour comparer les réponses mais aussi à des discussions et réflexions en lien avec les connaissances accumulées lors de la recherche bibliographique. Nous avons également imaginé un indicateur de niveau social.

Le nettoyage du tank et ses conséquences

Plusieurs aspects ont mené à la décision de necoyer le tank :
– Jusqu’au début des années 2000, le lac était rempli d’arbustes, on ne voyait donc pas l’eau. Aux alentours de 2002/2003, le gouvernement choisit de creuser le tank pour lui permecre une capacité de retenue d’eau plus importante. Par la même occasion, il fit enlever les arbustes qui poussaient dans le tank et qui ne permecaient pas aux habitants d’avoir une percep.on visuelle de l’eau. Cependant, le gouvernement ne prit pas encore la décision de necoyer le réservoir et ses berges, ce qui donna à certains habitants un sen2ment de travail inachevé.
– Nous supposons que, comme la plupart des habitants n’u.lisaient plus les eaux du lac depuis que l’irriga.on des champs était arrêtée, ils n’en prenaient pas soin. Ainsi, de nombreux déchets se sont accumulés sur les berges du tank. Notre recherche bibliographique prouve aussi que la faible acen.on portée au paysage et à la préserva.on de la nature en Inde, explique aussi le rejet de ces déchets.
– Enfin, le lac était irrigué par les eaux pluviales et de ruissellement mais aussi par les eaux usées de l’hôpital et celles de habitants du nord du tank, ce qui générait de la pollu.on.
– Ces deux derniers points, combinés à la présence de Jacinthe d’eau (Eichornia, une plante invasive) ont forgé une habitat pour les mous2ques, ce qui augmenta leur nombre.
La décision de necoyer le lac et ses berges a alors été prise en mai 2017 et le travail commença en juin. D’après nos entre.ens, l’ensemble du necoyage aurait pris fin en octobre 2017 (soit environ 6 mois avant le début de notre étude). Le projet global avait pour objec.fs le necoyage des berges et du tank puis la mise en place de tours en bateau. Le necoyage inclurait l’arrêt du rejet dans le lac des eaux usées de l’hôpital5. Ce necoyage a été réalisé par plusieurs associa.ons (Keep Pondicherry clean, Environmentalist Founda.on of India) qui ont rassemblé des membres ac.fs. Le necoyage du tank a permis d’augmenter l’acachement au lieu des habitants, puisque le lieu devint plus propre et plus agréable. Enfin, avec la mise en place des tours en bateau, le necoyage a permis la créa.on de nouveaux usages. Cependant, pour certains habitants, ce necoyage n’est pas suffisant puisque de nombreux déchets sont encore visibles dans le réservoir et sur les berges. Des ac.ons de sensibilisa.on ont été mises en place. Les photos ci-dessous représentent des dessins présents sur certains murs autour du réservoir d’eau.

Les représenta2ons du tank tel qu’il était auparavant

Quand ils sont arrivés dans le nagar, 75% des personnes que nous avons interrogées avaient une vision néga2ve (sur un échan.llon de 28 personnes), 7% ont avis posi.f et les autres personnes sans avis.
Intéressons nous aux principales raisons qui expliquent la représenta.on néga.ve du tank tel qu’il était avant (plusieurs réponses acceptées par personne) :
– 43% des gens (soit 12 personnes) trouvent que l’endroit n’était pas sécurisé à cause des personnes qui buvaient autour du lac, dormaient, se baZaient ou faisaient leurs besoins puis se lavaient dans le lac. Par ailleurs, les hommes seulement fréquentaient l’endroit. L’absence d’éclairage rendait le lieu peu sûr pendant la nuit.
– 43% affirment que comme le lieu était couvert d’arbustes cela par.cipait, pour certains, au sen.ment d’insécurité.
– 14% pointent du doigt la saleté, due au déchets et aux eaux usées qui remplissaient le tank. Seulement 7% (2 personnes) étaient sa2sfaites du tank et de son état auparavant. En effet, elles expriment qu’avant, le tank était plus propre, le quar.er était un pe.t village et qu’il y avait moins de problèmes, plus d’arbres et plus d’ac.vités pour les enfants qui pouvaient jouer dans les arbres. Ces deux femmes sont de faible niveau social, d’après notre indicateur puisqu’il est compris, pour les deux habitantes, entre 6 et 7 (5 étant le minimum, 10,75 étant le médiane) .

Transformations spatiale récente : la mise en place d’un chemin autour du tank

70 % des personnes interrogées sont pleinement sa.sfaites du chemin construit autour du réservoir (échan.llon de 30 personnes), et 30% ont un avis mi.gé, mais non néga.f. Nous pouvons donc conclure que le chemin est un succès auprès de la popula2on. Pour s’intéresser plus en profondeur aux raisons poussant à ce fait, le tableau ci dessous donne les principaux points posi.fs et points néga.fs donnés par les habitants.
Il est remarqué que le chemin permet de marcher, les habitants apprécient donc d’y “faire un peu de sport”. Le chemin a aussi amélioré la sécurité de la zone et permet aux habitants de se rencontrer. Cependant, un manque de sécurité persiste toujours pour certains habitants.

De fortes inégalités socio-économiques entre les nagars autour du tank

Les habitants interrogés semblent d’accord sur le fait que les niveaux de vie ne sont pas iden.ques autour du tank. En effet, 92% des personnes interrogées en sont convaincues. On pourrait dis.nguer les quar.ers du Sud et de l’Est du tank avec ceux du Nord.
On remarque donc un sen.ment fort de différences de niveau de vie autour du tank, d’après les habitants. Ils affirment que les niveaux de vie présents au sud et à l’est du tank tendent à s’opposer à ceux du nord du tank même si ces inégalités ne sont pas tranchées. Plus précisément, nous pouvons étudier deux nagars qui s’opposent : Moogambigai et Sathiya Moorthy.
Plusieurs habitants nous ont déclaré que, dans le quar.er de Moogambigai, l’ensemble de la popula.on fait par.e de la communauté Reddiar, Brahmin ou CheVar (toutes les trois de hautes castes). La plupart travaillent pour l’Etat ou ont des entreprises. Dans ce nagar, “75% des gens sont riches. Parmi les 25% restants, nous trouvons deux catégories de personnes : la plus grosse par.e loue une maison pour environ 6 000 rs (1€ = 80rs) par mois. La plus pe.te par.e loue une maison pour 15 000 rs par mois pour avoir une maison équipée, et est pour la plupart, engagée dans un contrat à durée déterminée pour une banque.” (traduit de l’anglais, Subramanian, habitant de Moogambigai nagar, comm. pers). Subramanian ajoute que, outre le niveau de vie et la profession, d’autres aspects séparent Moogambiagai nagar des autres nagars. En effet, chaque maison a un arbre planté devant chez elle et un poème gravé (appelé Thirukural). C’est le fait de l’associa.on du quar.er et le seul endroit de Pondichéry ayant cece singularité et nous pouvons imaginer qu’une certaine cohésion est créée grâce à cela, au détriment des autres nagars. Le quar.er de Moogambigai est alors vu comme le quar.er rêvé ou argent, école, hautes castes, végéta2on et culture sont présents soit l’élite socio-économique. De la jalousie est alors ressen.e auprès d’une femme de notre échan.llon, qui regrece notamment que les personnes aisées soient favorisées parce qu’elle ont des liens avec les membres du gouvernement.
Intéressons nous maintenant à Sathiya Moorthy nagar. Outre le fait que cela soit un nagar ancien, le quar.er regroupe les personnes les plus démunies , qui n’ont pas fait d’études, gagnent un salaire journalier et font généralement par2e de la communauté SC, d’après plusieurs entre.ens. Ces personnes ont eu leur terrain gratuitement, grâce au free pa[a.
Par ailleurs, une habitante d’un quar.er proche de Sathiya Moorthy dénonce ces personnes. En effet, selon elle, elles profitent du fait de faire par.e de la Schedule Caste et aggravent leur pauvreté pour bénéficier d’aides de l’état. Ainsi, ces personnes n’auraient pas eu de maison à payer, donc n’auraient pas de deces et profiteraient d’aides ce qui leur permecrait de vivre facilement.
A l’échelle des nagars, ces inégalités sont donc tranchées de par la caste, le niveau de vie et les études. Cela confirme les études présentées dans le Chapitre 2 – Par.e 3 – C – Résultats de l’analyse des caractéris.ques socio-démographiques.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I – L’institut Français de Pondichéry 
II – Matériels et méthodes 
A – Recherches bibliographiques
B – Réalisation d’une trame pour les entretiens
Hypothèses
Un questionnaire semi directif et individuel
La carte mentale, un outil permettant de s’intéresser aux représentations
C – Réalisation des entretiens
Assistance d’un traducteur
Entretiens réalisés
Difficultés rencontrées
D – Analyse des entretiens
Outils de retranscription des entretiens : compte rendus détaillés et tableur d’Excel
Techniques d’analyse des résultats
Mise en place d’un système permettant de comparer les profils
III – Résultats et discussions 
A – Les atouts de Kanagan Eri, du point de vue des habitants
Les raisons de l’installation des habitants dans le quartier
Le nettoyage du tank et ses conséquences
B – Les usages du tank
Avant le nettoyage du tank
Aujourd’hui
L’impact du tank sur les relations humaines
Niveau social et usages du tank
C – Les représentations du tank tel qu’il était auparavant
D – Représentations actuelles du tank
Kanagan Eri, plus apprécié par les habitants qu’auparavant
Symboles associés
Le sentiment d’insécurité
E – Les transformations spatiales et leurs conséquences
Transformation spatiale passée : le phénomène d’encroachment
Transformations spatiale récente : la mise en place d’un chemin autour du tank

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *