LES ASPECTS PHYSIQUES DES BASSINS VERSANTS

L’Hydrologie urbaine est une branche de la géographie physique se donnant pour objet l’étude de l’eau et de ses relations avec les différentes activités humaines en zone urbaine. Elle s’intéresse a cet effet à la partie du cycle de l’eau affectée par l’urbanisation et étudie en particulier les eaux de surface (solide et liquide) dans leurs interrelations avec les milieux urbanisés. L’hydrologie urbaine se révèle une composante importante dans l’aménagement du tissu urbain qui a pour but principal de protéger les villes des nuisances du cycle de l’eau et des modifications causées par les effets l’urbanisation. C’est la raison pour laquelle, elle est organiquement liée à une technique urbaine particulière qu’est l’assainissement (J.C.DEUTSCH, 2005).

Il s’agit là d’un champ disciplinaire qui ne saurait à ce niveau se surcharger de généralités. BRUNET R et al, (2005) l’appréhendent comme le retraitement des effluents de la ville, de l’agriculture ou de l’industrie.

Ces dernières définitions de l’assainissement renvoient directement ou indirectement au domaine d’action de la géographie urbaine qui occupe aujourd’hui une place incontournable dans les recherches du confort et du bien être en milieu urbain d’où le choix de notre thème : « Bassins versants urbains de Ziguinchor : caractéristiques morphométriques et réseau d’écoulement des eaux pluviales ».

Dans le souci de maitriser / freiner ces nuisances, les hydrologues étudient le cycle de l’eau (généralement les eaux de surface) souvent à l’échelle d’un bassin versant. Un bassin versant est un espace géographique complexe, une surface géographique délimitée par des lignes de crêtes, alimentée par un cours d’eau et drainée par ce même cours d’eau et contrôlée par un exutoire (Saffache, 2003). C’est un espace qui se caractérise donc par son étendue, sa topographie, sa structure géologique, la nature de ses sols, sa végétation et ses aspects humains…

PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

Contexte et justification 

Ancien comptoir portugais (1645-1888), puis français, la Commune Ziguinchor est située au sud-ouest du Sénégal entre les latitudes 12.54283° et 12°.58’N et les longitudes 16°.24’ et 16°.30’S la Commune de Ziguinchor est bien intégrée dans le bassin du fleuve Casamance qui couvre une superficie de 20150 km² compris entre les latitudes 12°20’ et 13°.21’N et les longitude 14°17’ et 16°47’ (DACOSTA H, 1989). Sur ce bassin drainé d’Est en Ouest par ce fleuve long de 350 km, coexistent deux modes d’habitats : un habitat urbain et un habitat rural. Le cycle de sécheresse qu’a connu l’Afrique de l’Ouest durant les années 1970 et 1980 a entrainé des changements profonds. Le déficit pluviométrique s’est traduit par la réduction des ressources en eau de surface, une salinisation qui n’a pas épargné les terres cultivables et même un assèchement de certaines zones humides.

Ces bouleversements sont à l’origine de la perte de terres cultivables et de la diminution des rendements agricoles en milieu rural. Cette restructuration combinée au contexte d’insécurité a poussé les populations rurales à un exode parfois massif vers les centres urbains comme Ziguinchor, augmentant par là, le taux d’accroissement démographique urbain et une forte pression foncière. Selon les données et les Projections de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population urbaine de Ziguinchor est passée de 70.000 habitants en 1976 à 250.000 habitants en 2005, et 276.354 habitants en 2010 (ANSD). L’accroissement rapide de la population urbaine ajouté à d’autres facteurs physiques comme la situation géographique (Ziguinchor est un site fluvial limité au Nord par le fleuve Casamance à l’Est et à Ouest respectivement par les marigots de Boutoute et de Djibélor qui imposent une extension du tissu urbain vers le sud). Dans ce sillage, certaines populations ont préféré s’installer dans les parties asséchées de ces marigots ; restructurant ainsi les écoulements de leurs drains naturels.

Sur le plan hydrologique ces changements se manifestent par l’accélération de la vitesse de saturation des sols, l’accélération de la vitesse du ruissellement des eaux dans les zones de plateau entrainant ainsi une érosion du sol. Ceci a pour conséquence la mise en place de plusieurs ravins qui rendent difficile la mobilité des populations surtout pendant la saison des pluies . . A l’inverse, sur les basses terres, se remarque un phénomène inverse à celui des plateaux : l’inondation. Ce fait nouveau s’explique en partie par l’occupation des zones jadis destinées à recevoir des eaux de pluie ainsi que, l’insuffisance, la défaillance, voire le manque du réseau de canalisation. Par ailleurs, des infrastructures (routes, écoles, logements) et des lotissements sont entrepris par les populations et les autorités sur ces zones sans aucune mesure préalable voire d’accompagnement.

Toutes ces occupations intervenues sur ces bassins versants urbains perturbent leur fonctionnement naturel. Ainsi on y note l’augmentation des surfaces imperméables, une disparition de la végétation, une intensification de l’érosion, des inondations dans de nombreux quartiers Par ailleurs, l’érosion hydrique des sols prend une ampleur très importante. Elle se manifeste par la multiplication des ravins dans la ville qui mobilisent pendant l’hivernage des quantités énormes d’eaux de ruissellement, parfois source de dommages matériels et même de pertes en vies humaines. Ainsi des quartiers comme Goumel, Diéfaye Santhiaba, Boudody Belfort, Lyndiane et Tiléne sont confrontés aux problèmes d’assainissement, particulièrement d’évacuation des eaux pluviales car ces dernières sont bloquées par les constructions mais aussi par l’absence ou une inefficacité des infrastructures d’évacuation des eaux de pluie et des eaux usées quand elles existent. Cette situation est à l’origine des inondations enregistrées. En effet, les inondations sont devenues un phénomène récurrent redouté par les populations et les autorités locales car, causant de nombreux dégâts matériels avec leurs corolaires socio économiques, et environnementaux. Ces inondations favorisent aussi l’émergence de certaines pathologies hydriques comme le paludisme liées à la stagnation des eaux et à la présence des caniveaux à ciel ouvert.

Dans ce contexte, la question de l’évacuation des eaux pluviales demeure un sérieux problème d’aménagement et constitue l’une des mesures urgentes à prendre en matière d’infrastructures urbaines. Or, comment celle-ci se ferait sans la prise en compte d’un certain nombre de variables fondamentales à toute nouvelle forme d’aménagement.

LES ASPECTS PHYSIQUES DES BASSINS VERSANTS 

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 

Présentation physique de la Commune
Dans ce sous chapitre nous allons faire une présentation de la Commune à travers sa situation géographique suivie d’une étude des paramètres climatiques et de l’espace urbain de Ziguinchor.

Localisation et évolution
La Commune de Ziguinchor est située en basse Casamance entre 12°.54’ et 12°.58’ de latitude Nord et 16°.24’ et 16°.30’ de longitude Ouest. La ville de Ziguinchor est limité à l’Est par la communauté rurale de Niaguis qui la ceinturé d’Est en Ouest dans le sens contraire des aiguilles d’une montre et au Nord par le fleuve. Elle est le chef-lieu de la région dont elle porte le nom depuis la réforme de 1984 redéfinissant le découpage administratif. Cette nouvelle région couvre une superficie de 7339 km2 soit 3.7% du territoire national. La Commune de Ziguinchor constitue aujourd’hui une agglomération les plus dynamiques du Sénégal; elle la principale ville du Sud-ouest du pays comptant en 2012 plus 276 354 habitants selon les estimations de la Direction Régionale de la Statistique. Aujourd’hui la ville s’étend sur plus 4450 ha alors que l’aire communale officielle est de 3400 ha selon le décret de 1972. Ceci fait qu’il est aujourd’hui nécessaire de faire un nouveau découpage de l’aire communale pour régler les différents avec la communauté rurale de Niaguis qui accuse la commune d’occuper son territoire, il permettra également de faire une meilleure planification des aménagements à travers la connaissance des limites exactes de la ville.

Les paramètres climatiques

De par sa position latitudinale, la basse Casamance est la région la plus pluvieuse du Sénégal. La variable climatique est principalement pluviométrique et est importante lorsque l’on aborde les aspects physiques surtout en matière d’écoulement.

Les paramètres climatiques

Cette section sera consacrée à l’analyse des paramètres climatiques de la station synoptique de Ziguinchor. Dans cette partie nous allons faire une présentation des mécanismes généraux qui conditionnent le climat avant d’en arriver à une analyse de quelques variables du climat.

Les mécanismes du climat à Ziguinchor

Le climat est le résultat d’une interaction des éléments constitutifs de l’atmosphère en un lieu donné sur un pas de temps précis (SAGNA. P, 2008). Les éléments sont déterminés par la circulation de l’atmosphère. A Ziguinchor comme dans toute la zone tropicale ouest africaine, quatre éléments expliquent les variations du climat entrainant en effet une alternance entre circulation d’alizé et circulation de mousson. Ces éléments sont : l’anticyclone des Açores dans l’hémisphère Nord, l’anticyclone de Sainte Hélène au Sud, la dépression thermique Saharo-Libyenne et la Zone intertropicale de convergence. La fluctuation de ces centres d’actions a permis de déterminer deux saisons contrastées à Ziguinchor c’est à dire une saison sèche et une saison pluvieuse. Durant la saison sèche nous observons une plus forte influence de l’anticyclone boréal, qui se manifeste par la prédominance des alizés : alizé maritime et alizé continental. Ces alizés arrivent à Ziguinchor avec une direction Nord à Nord-est dominante. Pendant la saison des pluies c’est l’anticyclone de Sainte Hélène qui impose sa puissance et domine la circulation atmosphérique à Ziguinchor. Les flux d’alizés méridionaux traversant l’équateur géographique changent de direction du fait de la force de Coriolis et deviennent une mousson humide du fait de leur trajectoire maritime. C’est cette mousson qui est également responsable de l’ensemble des précipitations de la Zone tropicale durant cette période.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE ZIGUINCHOR
DEUXIEME PARTIE ETUDE DE LA PLUIE, DE LA MORPHOMETRIE DES BASSINS VERSANTS ET DU RESEAU D’EVACUATION DES EAUX PLUVIALES
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA PLUIE
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DES BASSINS VERSANTS
CHAPITRE 3 : ETUDE DU RESEAU D’EVACUATION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES

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