LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STEROIDIENS

INTRODUCTION

  Une rage dentaire se définit par une douleur dentaire intense, pulsatile, irradiée en homolatérale secondaire à une carie de troisième degré. Elle débute par une sensibilité au chaud et au froid ; puis devient progressivement spontanée. La rage dentaire se produit lors d’une pulpite aiguë qui est l’inflammation du système canalaire contenant la pulpe dentaire, suite à une agression bactérienne. La dent causale est parfois difficile à identifier. A l’absence de soins adéquats, elle peut évoluer vers une diffusion régionale, voire en une infection généralisée [1-3]. La présence de la rage dentaire explique la prise des anti-inflammatoires non-stéroïdiens par les patients car cela les soulage de tous les signes de l’inflammation, en particulier la rage dentaire [4, 5].La cellulite odontogène est une complication évolutive de la rage dentaire non ou mal traitée [3, 6]. La cellulite odontogène constitue l’une des affections les plus courantes enregistrées au niveau du CHU de Stomatologie et de Chirurgie Maxillofaciale de Befelatanana [7]. Lors des consultations des patients atteints d’une cellulite odontogène ; une enquête sur la prise d’anti-inflammatoire est constamment faite car elle est en général considérée comme un des facteurs de risque de la cellulite d’origine dentaire. La prise d’anti-inflammatoire « seule » ou en association avec une antibiothérapie mal adaptée occupe la première place dans la genèse de la cellulite diffuse. Elle semble devancer le diabète [4,7 ,8]. En 2004, une étude faite sur les cellulites cervico-faciales d’origine dentaire a rapporté que 13,2% des cas de patients atteints de cellulite odontogène ont tous pris des anti-inflammatoires non-stéroïdiens avant leur venue au CHU de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale de Befelatanana [9]. En 2011, une autre étude effectuée sur les cellulites périmaxillaires graves d’origine dentaire au sein du même CHU de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale de Befelatanana a montré que 97% des patients ont pris des antiinflammatoires non stéroïdiens avant leur admission [5]. A travers ces études, il a été recommandé de lancer des actions de sensibilisation médicale sur les effets néfastes de la prise « non correcte » d’anti-inflammatoire non-stéroïdien en cas de rage dentaire et/ou de cellulite odontogène

L’INFLAMMATION

 L’inflammation ou réaction inflammatoire fait partie des mécanismes de défense de l’immunité naturelle de l’organisme face à une agression d’origine physique, chimique ou biologique dans le but de maintenir son intégrité. Elle se manifeste par l’apparition des quatre signes de CELSE qui sont : la douleur, la chaleur, la rougeur et la tuméfaction sur le tissu inflammé [11,12].
MECANISME
L’inflammation est déclenchée par la libération de nombreux médiateurs par l’activation cellulaire et l’activation hormonale. Elle comprend :
– en premier temps, la libération de différentes substances de défense : les protéines du complément, les médiateurs lipidiques, les radicaux libres et des substances vasoactives comme l’histamine et la sérotonine qui augmentent la vasodilatation des capillaires et le recrutement rapide de cellules phagocytaires (polynucléaires neutrophiles entre autres) qui vont pénétrer le site inflammatoire et assurer la phagocytose des agents pathogènes, ainsi que des cellules infectées  ;secondairement, l’activation des cellules macrophagiques qui vont également libérer des substances vasoactives, participer à la phagocytose
et provoquer la réponse immunitaire de type spécifique avec d’autres cellules présentatrices d’antigène.

LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STEROIDIENS

DEFINITION
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens constituent un groupe hétérogène dont l’activité pharmacologique vise à réduire ou supprimer les conséquences de la réaction inflammatoire quelle que soit son étiologie ou le mécanisme de celle-ci .
MECANISME D’ACTION
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens agissent tous en inhibant une enzyme membranaire, la cyclo-oxygénase (COX). L’inhibition de cette enzyme par les anti-inflammatoires non stéroïdiens est responsable d’une diminution de la production des prostaglandines E2 et I2, qui sont des médiatrices importantes des phénomènes inflammatoires .
INDICATIONS
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens soulagent le patient par inhibition de l’apparition des quatre signes de CELSE : douleur, chaleur, rougeur et tuméfaction lors d’une inflammation. Ils sont prescrits à cause de leur puissante action anti-
inflammatoire et antalgique. En cas d’association avec une antibiothérapie adéquate ; les anti-inflammatoires non-stéroïdiens augmentent la biodisponibilité des antibiotiques sur le site de l’infection et /ou au niveau de la porte d’entrée de l’infection [23,33, 34-36].
ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STEROIDIENS ET GENESE DE LA CELLULITE ODONTOGENE
En dehors des effets secondaires tels que l’ulcère gastroduodénal, le bronchospasme, l’insuffisance rénale fonctionnelle, la toxicité ; les anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent favoriser la diffusion microbienne en inhibant la défense immunitaire contre les infections qui est l’inflammation elle-même .Cette propagation de l’infection se fait par contiguïté et/ou par voie hématogène. Ainsi en cas de rage dentaire lors d’une pulpite aigue, la prise d’anti-inflammatoire non stéroïdien soulage la rage dentaire mais inhibe en même temps l’inflammation qui est la barrière de défense de l’organisme contre l’infection d’où l’apparition d’une cellulite odontogène par diffusion de l’infection de la pulpe dentaire vers les tissus mous de la face en une absence d’une antibiothérapie adéquate .

CONCLUSION

  Notre étude est une étude rétrospective descriptive et transversale portée sur les patients venus en consultation dans le centre de Stomatologie, service de Chirurgie Maxillo-Faciale du Centre Hospitalier Universitaire d’ Antananarivo pour une cellulite odontogène. Cette étude a été faite dans le but de décrire le mode d’utilisation des antiinflammatoires non-stéroïdiens au cours d’une rage dentaire par la population malgache en se référant aux patients venus en consultation et /ou hospitalisés pour une cellulite odontogène dans le Centre Hospitalier et Universitaire de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale de Befelatanana pendant la durée d’étude de 4 mois. Au terme de cette étude nous pouvons conclure que :
Soixante pourcent des patients ont tous pris des anti-inflammatoires nonstéroïdiens au cours d’une rage dentaire avant l’apparition de la cellulite odontogène. Les patients venus en consultation pour cellulite odontogène persistent à prendre des anti-inflammatoires non- stéroïdiens lors d’une rage dentaire.
L’automédication par des anti-inflammatoires non-stéroïdiens est une pratique qui persiste et reste courante lors d’une rage dentaire avec un pourcentage de 67% des patients dans cette étude et de même, plus de 50% des prescripteurs « légaux » (agents de santé) ne maîtrisent pas encore le mode de prescription des anti-inflammatoires non-stéroïdiens lors d’une rage dentaire.
Le seul effet bénéfique des anti-inflammatoires non-stéroïdiens pris lors d’une rage dentaire est l’atténuation de la douleur vu le taux de 69% d’atténuation dans notre étude. Cependant, elle favorise la diffusion de l’infection, donc c’est obligatoire de les associer à une antibiothérapie bien adaptée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I.RAPPELS
I.1.L’INFLAMMATION 
I.1.1. DEFINITION
I.1.2. MECANISME
I.2.LA CELLULITE ODONTOGENE
I.2.1. DEFINITION
I.2.2. PREVALENCE HOSPITALIERE
I.2.3. PHYSIOPATHOLOGIE
I.2.4. GRAVITE
I.2.5. SYMPTOMATOLOGIE
I.2.6. DIAGNOSTICS
I.2.7. TRAITEMENT
I.3.LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STEROIDIENS
I.3.1. DEFINITION
I.3.2. MECANISME D’ACTION
I.3.3. INDICATIONS
I.3.4. ANTI-INFLAMMATOIRES NON-STEROIDIENS ET GENESE DE LA CELLULITE ODONTOGENE

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
II. METHODES ET RESULTATS 
II.I.METHODES
II.1.1. CADRE D’ETUDE
II.1.2. TYPE D’ETUDE
II.1.3. PERIODE DE L’ETUDE
II.1.4. POPULATION D’ETUDE
II.1.5. OBJECTIF DE L’ETUDE
II.1.6. CRITERES D’INCLUSION
II.1.7. CRITERES DE NON-INCLUSION
II.1.8. CRITERES D’EXCLUSION
II.1.9. VARIABLES ETUDIEES
II.1.10. COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
II.1.11. LIMITES DE L’ETUDE
II.2.RESULTATS 
II.2.1. LE GENRE DES PATIENTS
II.2.2. L’AGE DES PATIENTS
II.2.3. LA OU LES DENT(S) CAUSALE(S) DE LA CELLULITE
II.2.4. AGE ET DENT(S) CAUSALE(S)
II.2.5. LA NOTION DE PRISE D’ANTI-INFLAMMATOIRE NONSTEROIDIEN AVANT LA CELLULITE

II.2.6. PRISE D’ANTIBIOTHERAPIE ASSOCIEE AUX ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS AVANT LA CELLULITE
II.2.7. LE MODE DE PRESCRIPTION
II.2.8. PRESCRIPTEURS ET PRESCRIPTION
II.2.9. EFFET IMMEDIAT DE L’ANTI-INFLAMMATOIRE NON-STEROIDIEN SUR LA RAGE DENTAIRE
II.2.10. LES ANTI-INFLAMMATOIRES NONSTEROIDIENS UTILISES
TROIXIEME PARTIE : DISCUSSION
III. DISCUSSION
III.1.GENRE DES PATIENTS
III.2.L’AGE DES PATIENTS
III.3.LA OU LES DENT(S) CAUSALE(S) DE LA CELLULITE
III.4.AGE ET DENT(S) CAUSALE(S)
III.5.NOTION DE PRISE D’ANTI-INFLAMMATOIRE NON-STEROIDIEN AVANT LA CELLULITE 
III.6.PRISE D’ANTIBIOTIQUE AVEC ANTI-INFLAMMATOIRE NON-STEROIDIEN AVANT LA CELLULITE ODONTOGENE 

III.7.LE MODE DE PRESCRIPTION 
III .8. PRESCRIPTEURS ET PRESCRIPTION 
III.9. EFFET IMMEDIAT DE L’ANTI-INFLAMMATOIRE NON-STEROIDIEN SUR LA RAGE DENTAIRE
III.10. LES ANTI-INFLAMMATOIRES NONSTEROIDIENS UTILISES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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