Les anomalies crânio-encéphaliques observée

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Critères d’inclusion :

Ont été inclus, tous les patients victimes d’un TCE récent et ayant bénéficié d’un examen tomodensitométrique cérébral durant notre période d’étude.

Critères de non inclusion :

N’ont pas été inclus, tous les patients ayant bénéficié d’un scanner cérébral pour traumatisme crânio-encéphalique de plus d’une semaine ou pour une cause autre qu’un traumatisme.

Aspect éthique :

Le consentement des patients ou de leurs proches a été obtenu avant tout enregistrement pour  cette étude.

Méthodologie :

Appareillage :

Le matériel utilisé était un scanner hélicoïdal 16 détecteurs de marque SOMATOM SIEMENS.

Protocole d’examen :

L’acquisition volumique centrée sur le crâne en prenant le rachis cervical sans injection de produit de contraste iodé (PDCI) suivie de reconstructions multiplanaires. La lecture a été faite en double fenêtrage osseux et parenchymateux.
Le patient était immobile, en décubitus dorsal, les membres supérieurs le long du corps.
Une sédation préalable était nécessaire chez les patients qui étaient en état d’agitation.
H. Paramètres étudiés :
 Les lésions cérébrales : hémorragies intra-ventriculaires (HIV), hématomes intra-parenchymateux (HIP), les contusions oedémateuses et les lésions pétéchiales.
 Les lésions méningées et péri cérébrales : hématome sous dural (HSD), hématome extra dural (HED), hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) et pneumencéphalie.
 Les lésions osseuses : fracture de la voute (simple, comminutive et embarrure) et de la base du crâne.
 Les lésions secondaires (complications) : engagement cérébral, effet de masse et oedème cérébral diffus.
 Les lésions associées : lésions du rachis cervical et du massif facial.
 Corrélation entre AVP et hématome intra et ou péri cérébral.
 Corrélation entre AVP et lésions associées.
 Corrélation entre lésions méningées et fractures.

Traitement des données et analyse statistique :

Nous avons effectué notre collecte de données à travers une fiche préétablie dont nous nous sommes servies pour remplir notre base de données.
Après le recueil, nous avons procédé à un nettoyage des données en vue de redresser les manquants et les jugés aberrants.
Nous avons effectué le test de FISHER pour s’assurer de la signification globale de notre modèle au seuil de 5%.
La signification (P-value) trouvée, était égale à 0,001 inférieure à notre seuil et de plus en défaveur de l’hypothèse de l’unité des coefficients.
Par conséquent, notre modèle est globalement significatif.
Les résultats sont présentés en figures selon les caractères qualitatifs ou quantitatifs des variables étudiées.
La saisie et l’analyse des données ont été réalisées grâce aux logiciels (Excel et Word 2010) et au logiciel IBM SPSS Statistics.

Les engagements cérébraux :

Il s’agit d’une complication majeure mettant en jeu le pronostic vital traduisant un déplacement d’une structure cérébrale au travers d’un orifice naturel.
Il existe trois grands types d’engagement cérébral : amygdalien, temporal et sous falcoriel (Figure 24).

Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans :

On retrouve dans notre étude, 49 patients âgés de 0 à 15 ans dont 40 garçons (81,6 %) et 9 filles (18,4 %) soit un genre ratio de 4,4 en faveur des garçons.
L’âge moyen était de 8,4 ans.
Les accidents domestiques constituaient les circonstances de survenue les plus fréquentes du TCE soit dans 55,1 % des cas, suivis des AVP avec 32,6 % des cas.
La PCI était le signe clinique le plus fréquent.
Les résultats TDM étaient pathologiques dans 63,2 % des cas avec une fréquence plus élevée des lésions osseuses retrouvées chez 40,8 % des cas, dont 12 fractures simples de la voute, 4 cas de fractures comminutives et 4 cas d’embarrures.

ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CIRCONSTANCES DES TRAUMATISMES :

Dans notre étude, la prédominance était masculine avec 80,1 % des cas soit un genre ratio de 4. Ce qui concorde avec les résultats de Somda A à Diourbel [55] et DIA Fatima M à Kaolack [14].
La prédominance d’adulte jeune masculin pourrait être expliquée par la plus grande activité de la gente masculine à Tamba. Les hommes sont plus exposés aux métiers à risques (moto-taxi, industrie minière).
Les accidents de la voie publique (AVP) ont constitué la principale cause des traumatismes cranio encéphaliques (TCE) avec 92 cas soit 60,9 %.
Ce pourcentage est comparable à celui retrouvé par Sissako A [54], DIA Fatima M à Kaolack [14] et Somda A à Diourbel [55] qui retrouvaient respectivement 71 %, 60 % et 58,3 %.
Le moyen de locomotion le plus utilisé à Tamba était les 2 roues (mototaxi).
Les accidents domestiques (charrettes, chutes) viennent en 2è position, ils représentaient 25,2 % des circonstances de survenue des TCE.
Ces résultats sont expliqués par le non-respect du code de la route, l’excès de vitesse, l’absence de port de casque ainsi que le mauvais état des infrastructures routières.
La PCI était le signe clinique le plus présent chez nos patients avec 53,6% suivi des céphalées post traumatiques, des plaies des parties molles et des otorragies.
La prise en charge des traumatisés crâniens doit être multidisciplinaire où l’imageur occupe une place incontournable et parmi les moyens d’exploration le scanner constitue le gold standard.

ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES :

Les anomalies crânio-encéphaliques observées :

Dans notre étude, les scanners étaient normaux chez 57 patients soit 38 %.
Nos résultats sont comparables à ceux de Somda A à Diourbel [55], Sano O à Kolda [50] et Cisse MK [12] qui retrouvaient respectivement 41,7 %, 29,5 % et 26,2 %.
La majorité de ces patients n’avaient pas présenté de signes d’appel cliniques (PCI, troubles de conscience) ce qui pourrait expliquer ces résultats. Il est primordial de tenir compte de la classification de Master (voir annexes : Tableau IV) et du mécanisme lésionnel pour mieux adapter la prise en charge surtout la demande des scanners. Cette classification est un outil indispensable pour le clinicien car elle permet d’analyser le risque du traumatisme et ainsi de mieux orienter la demande d’une imagerie complémentaire.
Le scanner à la phase initiale (au cours des 6h suivant le TCE) permet d’établir un bilan lésionnel et de poser les indications chirurgicales urgentes.
Néanmoins, une TDM précoce peut méconnaitre des lésions significatives d’où l’intérêt d’une 2ème TDM plus tardive à 24h d’intervalle si l’état clinique du patient contraste avec un scanner normal [62].
D’autres lésions ne peuvent être diagnostiquées qu’à l’IRM notamment les lésions axonales diffuses qui résultent d’une accélération puis décélération de la boite crânienne [65].
Les lésions cranio encéphaliques observées dans notre série sont identiques à celles rapportées par la littérature [12, 18, 19, 35, 36, 39, 51, 54,60] avec une prédominance des lésions osseuses (58 cas soit 26,2 %) par rapport aux lésions méningées (51 cas soit 23,1%) et les lésions cérébrales (37 cas soit 16,7 %).
Ces résultats sont superposables à ceux de Somda A à Diourbel [55] et EL Housni [18] qui retrouvaient une prédominance des lésions osseuses avec 30 % et 37 %.
Ils ne concordent pas avec les résultats de DIA Fatima M à Kaolack [14] et Seck MM [51] qui retrouvaient une prédominance des lésions cérébrales.
Ceci pourrait s’expliquer par le non-respect des directives de prévention et de protection lors de la conduite à Tamba et surtout par l’omission du port de casques.
Ces résultats pourraient aussi s’expliquer par le fait que notre population d’étude est majoritairement jeune constituée par des enfants dont la boite crânienne serait plus fragile.

Les lésions osseuses

Dans notre série, les lésions osseuses étaient présentes dans 58 cas. La fracture simple de la voûte crânienne était la plus fréquente avec 34 cas soit 58,6 % des lésions osseuses observées. Ces résultats concordent avec ceux de Sano O à Kolda [50] avec 52 %. Par contre Somda A à Diourbel [55] retrouvait 82,3 %.
– Impact thérapeutique : la fracture simple de la voûte lorsqu’elle est isolée est sans gravité et ne nécessite aucun traitement spécifique en dehors d’une surveillance médicale.
Les embarrures avec 9 cas dans notre étude, soit 15,5 % ont été les deuxièmes lésions osseuses observées.
Ces résultats sont comparables à ceux de Somda A à Diourbel [55], Lamiree M [30], Balloul M. et al [4], Belachi S [6] et Guidah S.et al [25] qui retrouvaient respectivement 5,9 %,6,38 %, 12,2 %, 16,4 % et 17,82 %.
L’embarrure est l’enfoncement de la voûte crânienne en regard de l’impact. Des lésions cutanées sont souvent associées, ce qui rend le diagnostic clinique souvent difficile. La palpation du crâne prudente recherche un ressaut associé à une douleur exquise chez le traumatisé conscient [32]. Le diagnostic suspecté est confirmé par l’examen tomodensitométrique en fenêtre osseuse qui permet d’analyser les différents fragments osseux.
On recherche particulièrement une esquille osseuse se dirigeant vers les méninges et vers le parenchyme cérébral.
– Impact thérapeutique : Les embarrures fermées, c’est-à-dire sans plaie cutanée en regard, peuvent être opérées en différé. L’indication chirurgicale est posée s’il existe un enfoncement de la voûte crânienne comprimant le cortex cérébral ou une esquille osseuse entraînant une lésion corticale cérébrale [32].
L’indication tient aussi compte de la localisation sur une zone d’exposition entraînant un préjudice esthétique. L’embarrure de la paroi postérieure du sinus frontal doit faire envisager une possible communication entre l’espace endosinusien et endocrânien avec risque infectieux (méningite) [32].
La fracture de la base était observée dans notre étude dans 8 cas soit 13,8% des lésions cérébrales observées. Ce résultat est semblable à celui retrouvé par Somda A à Diourbel [55]. Par contre Sissako A [54] et Cisse MK [12] retrouvaient des résultats plus élevés.
La fracture du rocher était la fracture de la base la plus manifeste. Cinq cas d’otorrhée ont été observés.
– Impact thérapeutique : ces fractures nécessitent une consultation et un suivi ORL afin de prévenir et d’éviter toute complication cochléo-vestibulaire.

Les lésions méningées.

L’hématome extra dural (HED) était la lésion méningée la plus fréquente avec 17 cas soit 33,3 % des 51 lésions méningées observées.
Ce résultat est comparable avec celui de Fatigba et coll au Bénin avec 28,9 % [20], par contre à Diourbel [55] et Kaolack [14] ces lésions étaient plus rares.
L’HED résulte de la constitution d’une collection sanguine comprise entre la boite crânienne et la dure mère. Il est la conséquence d’une lésion d’une artère ou veine méningée, plus rarement de la rupture d’un sinus veineux.
Son diagnostic est scanographique et sa présentation est celle d’une lentille biconvexe spontanément hyperdense, bien limitée, ne dépassant pas les sutures osseuses, accompagnée d’un effet de masse sur le parenchyme adjacent [10,65].
La constitution est en générale rapide, même si la décompensation clinique peut prendre plusieurs heures. Cependant, la possible apparition retardée de cette lésion, et cela en particulier chez les enfants, impose une interprétation prudente des images et le renouvellement de l’examen lorsque la réalisation de celui-ci est très précoce [10, 25, 28,65].
– Impact thérapeutique : l’HED est une urgence neurochirurgicale. Le délai de sa prise en charge thérapeutique conditionne le pronostic. L’objectif de la chirurgie est d’assurer une décompression cérébrale en évacuant l’hématome et de pratiquer une hémostase de la plaie vasculaire [28]. L’hématome sous dural (HSD) se plaçait en seconde position des lésions méningées, avec 14 cas sur 51, soit 27,5 %.
Ce résultat est similaire à celui de Guidah S et Al [25] avec 25 %. Par contre Somda A à Diourbel [55] et DIA Fatima M à Kaolack [14] retrouvaient respectivement 11,8 % et 2,1 %.
Résultant de lésions de petites veines traversant l’espace sous arachnoïdien, l’hématome sous dural se constitue entre l’arachnoïde et la dure mère. Cette collection se situe le plus souvent au niveau de la convexité de la boite crânienne [65].
L’association d’un hématome sous dural et d’une contusion parenchymateuse sous-jacente est très fréquente, rendant le pronostic des hématomes sous duraux aigus traumatiques plus sévère que celui des hématomes extra duraux. Son diagnostic est scannographique, révélant une lame spontanément hyperdense homogène biconcave étalée en croissant moulant et dépassant les sutures osseuses. L’effet de masse sur les structures parenchymateuses est souvent plus important que ne le voudrait l’épaisseur de l’hématome sous dural : cela témoigne de l’oedème réactionnel à la contusion associée [1,65].
– Impact thérapeutique : le traitement des HSD dépend de l’épaisseur de l’hématome et de sa vitesse évolutive. Ainsi les hématomes sous duraux de petite taille (<5mm) nécessitent une surveillance en milieu de réanimation et un scanner de contrôle (24h-48h d’intervalle). Les HSD volumineux (>5mm) nécessitent un traitement médico chirurgical en urgence. En pratique, l’indication chirurgicale est posé essentiellement en présence d’engagement, quelle que soit l’épaisseur de L’HSD *65+.
L’hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) était présente chez 11 cas de notre série, soit 21,6 %. La présentation scannographique de l’HSA est celle d’une hyperdensité spontanée homogène des espaces sous arachnoïdiens [49, 59].
Cette hémorragie aggrave le pronostic, en déterminant une ischémie où le rôle du vasospasme semble important [1].
– Impact thérapeutique : une surveillance associée à un traitement médical en milieu de réanimation est de règle. Le traitement chirurgical est indiqué en cas de complications (hydrocéphalie post traumatique, inondation ventriculaire) [67].
La pneumencéphalie était présente dans 9 cas de notre série, soit 17,6 %. C’est la présence d’air dans ou autour de l’encéphale (sous la voûte crânienne), de diagnostic facile au scanner. L’air y est visible comme des petites zones fortement hypodenses (-1000 UH), qui pénètre à l’intérieur du crâne via une brèche ostéo-durale. Cette brèche peut être la porte d’entrée pour des germes ou être à l’origine d’une fuite de liquide céphalorachidien *37+.
– Impact thérapeutique : Le traitement de la pneumencéphalie est le plus souvent conservateur (oxygène, antibiothérapie préventive, vaccination anti-pneumococcique). Cependant l’association à un effet de masse impose une prise en charge neurochirurgicale en urgence [67].

Les lésions cérébrales

Les contusions hémorragiques (pétéchies) étaient les lésions cérébrales les plus fréquentes dans notre série avec 18 cas soit 48,6 % de l’ensemble des lésions cérébrales.
Ce résultat est comparable avec celui de Mouez J à Saint Louis [40], Sano O à Kolda [50], Somda à Diourbel [55] et Cisse MK [12], avec respectivement 38 %, 45 %, 48,8 % et 81,9 %.
Ces lésions résultent d’un traumatisme à grande vitesse avec dans la majorité des cas un mécanisme de coup contre coup [15, 35, 43, 60,64].
Les contusions hémorragiques correspondent aux zones de destructions cérébrales résultant du choc direct de l’encéphale contre des parties saillantes de la structure osseuse de la boite crânienne. Pour cette raison, elles se constituent le plus souvent au niveau des lobes frontaux et temporaux [65]. Elles sont constituées d’un noyau central hémorragique, hyperdense, entouré d’une zone de tissu cérébral hypo perfusé hypodense et à risque ischémique. Dans les heures et jours qui suivent le traumatisme, se forme un halo oedémateux péri constitutionnel de mécanisme ischémique (cytotoxique) et vasogénique. [27, 31, 45].
– Impact thérapeutique : le traitement des contusions cérébrales associe le plus souvent un traitement médical et une surveillance en milieu de réanimation. Les indications chirurgicales sont rares. Lorsque le foyer hémorragique est focalisé et étendu, il peut jouer le rôle d’une masse compressive évolutive et créer une hypertension intracrânienne. Dans ce cas une craniectomie de décompression est indiquée. [65]
Les hématomes intra parenchymateux (HIP) représentaient 37,9 % des lésions cérébrales observées (14 cas).
Dans l’étude de MC kinley Bruce A [33] et de Belachi S [6], 25 % et 14,5 % de cas d’HIP ont été retrouvés.
Dans l’étude de Somda A à Diourbel [55] et Sissako A [54], 12,9 % et 29,3 % de cas d’HIP ont été retrouvés.
L’hématome intra parenchymateux est une collection de sang à l’intérieur d’un foyer lésionnel remplissant plus des deux tiers du foyer, le reste étant constitué de tissu cérébral lésé et de zones d’hémorragie microscopiques.
Ceci le distingue des contusions parenchymateuses dans lesquelles la quantité du sang reste bien moindre par rapport à la fraction tissulaire ou le tissu nécrotique est centré sur une hémorragie péri vasculaire [2].
Sur le scanner, les hématomes intra cérébraux se distinguent de la contusion par leur topographie plus profonde, leur densité plus nette et mieux limitée, l’absence ou la discrétion initiale de l’oedème périphérique. Ils prennent la forme de flaques plus ou moins arrondies, aux bords quelquefois << en carte géographique>> quand l’hématome a pris naissance au sein d’une contusion. [2,34].
– Impact thérapeutique : le traitement de l’hématome intra parenchymateux est médical, son but est de limiter les conséquences de l’hémorragie et d’éviter sa récidive. Le traitement chirurgical n’est que rarement indiqué (volumineux hématome compressif, altération de l’état de conscience du patient) [2].
L’hémorragie intra ventriculaire représentait 13,5 % des lésions cérébrales observées (5 cas). Par contre Cisse MK [12], Sissako A [54], Somda A à Diourbel [55], Gbane M [22] et Genty L [24] retrouvaient respectivement 6,1 %, 6,45 %, 6,45 %, 6,5 % et 8,42 %.
Ces hémorragies surviennent dans ¼ des traumatismes cranio encéphaliques graves. Elles témoignent de lésions profondes avec atteinte du corps calleux associés à de multiples et microscopiques lésions axonales, ou de la présence d’un hématome au niveau de la capsule interne [67].
L’aspect scannographique d’une hémorragie intra ventriculaire est une hyperdensité intra ventriculaire spontanée : totale s’il s’agit d’une inondation ou d’une image de niveau entre le sang et le LCR dans le ventricule [67].
Le risque ultérieur majeur est l’apparition d’une hydrocéphalie par blocage ou par troubles de résorption du LCR au niveau des granulations de Pacchioni [44].
– Impact thérapeutique : une surveillance et un traitement médical en milieu de réanimation sont de règle. La dérivation ventriculaire externe est indiquée si volumineuse dilatation ventriculaire ou signe d’hydrocéphalie post traumatique au scanner de contrôle [67].

Les lésions secondaires (complications)

Dans notre série, l’effet de masse était la lésion secondaire la plus fréquente avec 10 cas soit 41,7 % des lésions secondaires observées, suivi des engagements cérébraux avec 9 cas soit 37,5 %. Ce résultat pour les effets de masse est comparable aux résultats retrouvés par EL Housni I [18], Sano O à Kolda [50] et Somda A à Diourbel [55] avec respectivement 53 %, 54 % et 66,7 %.
Toure MH à Dakar [61] avait retrouvé 4 cas d’engagement cérébraux.
Cinq cas d’oedème cérébraux ont été retrouvés dans notre série. Toure MH à Dakar [61] et DIA Fatima M à Kaolack [14] n’avaient retrouvé aucun cas.
L’oedème cérébral se développe dans les heures et jours qui suivent le traumatisme. Qu’il soit vasogénique ou ischémique (cytotoxique), il expose à deux grands risques : celui d’engagement des structures cérébrales en cas de gradients de pression intracrâniens et celui d’une hypo perfusion et d’une ischémie cérébrale diffuse dans le cas où l’hypertension intracrânienne est homogène. Ce dernier phénomène se traduit à long terme par une atrophie cérébrale. [8, 11,13, 29,65].
La présentation scannographique de l’oedème cérébral associe une disparition des citernes de la base et des sillons corticaux, une diminution de la taille des ventricules et, plus rarement, une dédifférenciation cortico sous corticale. Son diagnostic est parfois difficile chez le sujet jeune. Un bon indice est le pincement des cornes frontales ventriculaires qui ne sont jamais virtuelles chez le sujet sain [65].
– Impact thérapeutique : le traitement de l’oedème cérébral est d’ordre médical en milieu de réanimation. Cependant un traitement médico-chirurgical s’impose en cas de signe compressif évolutif visible au scanner (engagement) [65].

Les lésions associées

Dans notre série, les lésions étaient associées dans 51 cas. Les fractures du massif facial étaient les plus fréquentes avec 43 cas soit 84,3 % des lésions associées observées, suivies des fractures du rachis cervical avec 6 cas (11,8 %) et des luxations du rachis cervical avec 2 cas (3,9%).
Ces résultats sont partagés par DIA Fatima M à Kaolack [14], Somda A à Diourbel [55], Sano O à Kolda [50] qui trouvaient respectivement pour les fractures du massif facial 73,7 %, 78,6 % et 89 %. Tandis que pour les fractures du rachis cervical, Somda A à Diourbel [55] retrouvait 14,2 %.
D’où la nécessité d’explorer systématiquement le massif facial et le rachis cervical au cours de tout traumatisme crânio-encéphalique [65].

Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans :

Dans notre série, l’âge moyen était de 8,4 ans. Ce résultat est comparable à celui de Somda A à Diourbel [55] et Sieng S à Paris [53] qui retrouvaient respectivement 07 ans et 6,7 ans.
Les accidents domestiques étaient le mécanisme lésionnel le plus fréquent avec 55,1 % des cas, suivis des AVP avec 32,6 % des cas.
Sonda A à Diourbel [55] et Ould Ahmed à Nouakchott [44] retrouvaient une prédominance des accidents domestiques avec respectivement 50 % et 45 %.
Dans notre étude, les lésions osseuses étaient les plus fréquentes avec 40,8% des cas, dont 12 fractures simples de la voute, 4 cas de fractures comminutives et 4 cas d’embarrures.
Ce résultat est similaire à celui de Somda A à Diourbel [55] et Touré MH à Dakar [61] qui retrouvaient une prédominance des lésions osseuses avec respectivement 45 % et 46 %.
Ceci s’explique par l’anatomie particulière des enfants qui les rendent plus susceptibles aux lésions intra crâniennes causées par un traumatisme crânien, mais aussi à l’inattention des parents à l’égard de leurs enfants [56, 63].
D’une manière générale, on ne peut transposer chez l’enfant l’expérience acquise auprès des adultes victimes de traumatisme crânien. Les enfants sont en effet d’avantage prédisposés que les adultes au TC, car le rapport entre leurs volumes céphalique et corporel est plus grand. De surcroît, leur cerveau est moins myélinisé et par conséquent plus exposé aux lésions et leur crâne est plus mince. Chez les nouveau-nés et les nourrissons les espaces sous arachnoïdiens péri-cérébraux sont plus importants, ce qui favorise les lésions cérébrales par ébranlement à l’intérieur de la boite crânienne, qui a par ailleurs tendance à se fracturer plus facilement [57, 63].

Relation entre AVP et hématome intra et ou péri cérébral.

Pour mieux vérifier la relation entre la survenue d’un AVP et la présence d’un hématome intra et ou péri cérébral, la sensibilité et la spécificité ont été calculées.
La sensibilité est la probabilité d’avoir un hématome intra et ou péri cérébral si le mécanisme lésionnel est l’AVP. (Sensibilité= 91%)
La spécificité est la probabilité de ne pas avoir un hématome intra et ou péri cérébral quand le mécanisme lésionnel n’est pas l’AVP (Spécificité= 34,5%)
Dans notre série, 69,6 % des patients ayant eu un AVP ont présenté un hématome intra et ou péri cérébral. Ce qui s’explique par l’importance du choc lors du traumatisme au cours d’un AVP [12]. Ce couple AVP et hématome était fréquent dans la littérature [5, 39,41, 44, 50,51].
Ces résultats concordent avec ceux retrouvés par Somda A à Diourbel [55].
Cette relation étroite entre AVP et hématome nécessite une réflexion approfondie sur les différents moyens à mettre à disposition pour éviter ces AVP, notamment l’obligation du port de casque et le respect du code de la route.

Relation entre AVP et lésions associées.

La survenue de lésions associées dépend du mécanisme lésionnel (AVP). Dans notre série, on a observé 51 lésions associées qui étaient répartie comme suit : 43 cas de fracture du massif facial et 6 cas de fracture du rachis cervical.
Ce couple AVP- lésions associées était fréquent dans la littérature [35, 36, 39,52].

Relation entre lésions méningées et fractures.

La relation entre lésions méningées et fractures a été statistiquement significative.
En effet, chez les patients présentant un HED, 16 cas (94,1%) avaient une fracture contre 1 cas (5,9%) sans fracture. (p= 0,0007)
De même pour les patients présentant un HSD, 10 cas (71,4%) avaient une fracture contre 4 cas (28,6%) sans fracture. (p= 0,003)
Chez tous les patients présentant une pneumencéphalie dans notre série, une fracture était notée (100%). (p= 0,0007)
Ces résultats concordent avec ceux retrouvés par Somda A à Diourbel [55] et DIA Fatima M à Kaolack [14].
Dans la littérature, ce couple fracture et lésions méningées était fréquent [51, 52, 56, 57,61].

Impact thérapeutique.

Le scanner a permis d’orienter la prise de décision thérapeutique adéquate au cours des traumatismes cranioencéphaliques. Ainsi, les patients qui ont nécessité une prise en charge neurochirurgicale en urgence ont été évacués vers les services spécialisés en neurochirurgie de Thiès et de Dakar.
Les patients nécessitant un traitement médical et une surveillance en milieu de réanimation ont été admis au service de réanimation de l’hôpital régional de Tambacounda.
Les patients avec fractures du massif facial ont été adressés vers les services spécialisés en chirurgie maxillo-faciale et ORL de Dakar.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
A/ Type et période d’étude
B/ Cadre d’étude
C/ Critères d’inclusion
D/ Critères de non inclusion
E/ Aspect éthique
F/ Population d’étude
1/ Nombre de patients
2/ Age
3/ Genre
4/ Activité professionnelle des patients
5/ Mécanismes des lésions
6/ Signes cliniques
G/ Méthodologie
1/ Appareillage
2/ Protocole d’examen
H/ Paramètres étudiés
I/ Traitement des données et analyse statistique
RESULTATS
I-Aspects scannographiques
1) Les anomalies crânio-encéphaliques observée
2) Les lésions osseuses
3) Les lésions méningées
4) Les lésions cérébrales
4) Les lésions secondaires (complications)
5) Les lésions associées
II-Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans
III- Relation entre AVP et hématome intra et ou péri cérébral
IV- Relation entre AVP et lésion associées
V- Relation entre lésions méningées et fractures
DISCUSSION
I) Aspects épidémiologiques et circonstances des traumatismes
II) Aspects scannographiques
1) Les lésions osseuses
2) Les lésions méningées
3) Les lésions cérébrales
4) Les lésions secondaires (complications)
6) Les lésions associées
III) Particularités de l’enfant de 0 à 15 ans
IV) Relation entre AVP et hématome intra et ou péri cérébral
V) Relation entre AVP et lésions associées
VI) Relation entre lésions méningées et fractures
VII) Impact thérapeutique
CONCLUSION
RECOMMENDATIONS
REFERENCES

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