Les adaptations de JACQUOU LECROQUANT

Jacquou « the Rebel »

Dans un premier temps, nous parlerons de la mise en scène du roman dans la société périgordine. Ensuite, nous allons considérer le changement du sens du titre entre deux langues, et l’importance générale de la langue et la culture. Ce mémoire consacre plus de temps à Jacquou le Croquant, alors la réflexion sur ce roman sera élaborée davantage dans les parties suivantes. Jacquou le Croquant est paru en feuilleton en 1899, puis en volume l’an prochain.
L’histoire se déroule lorsque le vieux Jacquou se souvient de son enfance. Le roman s’ouvre sur la nuit de Noël, 1815. Jacquou et sa mère, Françou, rentrent de la messe de minuit au château de l’Herm alors qu’il neige. Son père Martissou est sorti pour faire la chasse aux oiseaux. Il y avait une abondance de bonne nourriture alléchante à la chapelle, pendant que Martissou chassait dans la neige même pas pour manger son gibier. Une fois rentrée, Françou cherche des mauvaises « miques » pour son drôle. Le lendemain ils ne vont pas à la messe à cause de la neige qui continue à tomber et Jacquou a hâte de pouvoir sortir. Il a du temps à bien considérer l’intérieur de sa petite maison. Alors Le Roy met en scène deux lieux périgordins : le château et une triste maison de métayers. Il commence à nous donner une fenestr ou sur la vie paysanne en Périgord : « En ce temps dont je parle, je ne faisais pas guère attention à ça, étant né et ayant été élevé dans des baraques semblables ; mais, depuis, j’ai pensé qu’il était un peu bien odieux que des chrétiens, comme on dit, fussent logés ainsi que des bêtes.»
Quant à la religion, il met en question le discours et la pratique. En lisant, j’étais séparé de la tradition « cléricale », et par ailleurs « laïque ». C’est pour dire, il n’y avait pas pour moi le réflexe : Le Roy est anti-clérical. Cependant la mise en perspective des valeurs chrétiennes avec une observation sur le partage inégal des biens nécessaires, et d’habitations insuffisantes m’ont impressionné. Nous verrons dans la partie prochaine, à l’époque où Le Roy écrivait le plus (1891-1901), il menait des études sur le christianisme en même temps.
Je constate que Le Roy ne fait pas une critique sur le catholicisme seul. Il critique généralement la religion par la mise en évidence de l’application sociale de la religion. Ce projet cherche à avancer sur le plan de l’influence intellectuelle des écrivains dans la partie prochaine. Le mémoire va démontrer de quoi les auteurs s’occupaient avant, pendant, et après le genre de fiction. Encore, c’est un roman, non un manuel d’histoire. Alors Le Roy peut créer une gamme diversifiée de personnages religieux pour montrer ces points.
En dépit de ses critiques, il y a un bon curé, Bonal, qui est un exemple des hommes bons comme il n’y en a guère. Il ne prend pas l’argent des pauvres, et leur donne « sa chemise de son dos » comme on dit.
En revanche, Le Roy montre comment les riches peuvent se réfugier dernière la religion. Par exemple, un gros chapelain habite chez le comte de Nansac, tout près pour lui rendre service après n’importe quel péché. Alors, dire que Le Roy est « anti-clérical » ne correspond qu’à une partie du message global de la moralité et de la justice . Or, il va argumenter que toutes les religions accèdent à une moralité universelle dans ses Études Critiques, mais le roman lui donne un format infiniment plus accessible où il expose ses idées travaillées.Le deuxième extrait se lie encore avec la religion. Le père de Jacquou est envoyé à Rochefort, dans les marais de la Charente sur la demande du comte de Nansac. Malgré l’envie de quitter la terre de Nansac, Françou et Jacquou furent renvoyés, exclus sous prétexte qu’ils ne pouvaient pas tenir le métayage sans le Martissou. Donc ils habitent sur la lisière de la Forêt Barade, à la Tuilière, qui est en ruine. Françou s’en va chercher du travail tous les jours, sauf le dimanche pour s’occuper de la maison et des habits de Jacquou. Ils vivaient donc comme des « higounaous », car elle ne fréquente plus l’église. Jacquou nous confie la raison : à cause de l’inaction de la sainte Vierge et du « bon » Dieu qu’elle suppliait avant le procès de Martissou à l’église Saint-Front à Périgueux. Il est condamné sur l’appui du comte, et mort tôt dans sa peine de 20 ans aux galères. Ainsi, ni Dieu, ni Marie, ni le bon avocat (qui ne représente que les gens honnêtes) ; personne ne pouvait contourner la volonté du comte de Nansac dans une « forêt fermée ». La manière par laquelle la mère répond à la nouvelle me frappe encore comme très scrutée quant à la fonction d’une religion et la compromission de son rôle dans la société :
« L’avant-veille de la Toussaint, le maire fit appeler ma mère, et lui dit brutalement devant le curé, qui était avec lui sur la place de l’église :
– Ton homme est mort là-bas, il y eut hier quinze jours ; tu peux lui faire dire des messes.
– Les pauvres gens n’en ont pas besoin, répartit ma mère : ils font leur enfer en ce monde.».

The Life of a Simple Man

Émile Guillaumin (1873-1951) a vu moins du siècle qu’il décrivait qu’Eugène Le Roy (1837-1907). En écrivant, Le Roy s’appuyait sur son propre vécu, ainsi que ses recherches menées sur la religion, la généalogie, la linguistique, et l’histoire du Périgord et de la France.
Il est clair que Le Roy écrit d’un point de vue intime sur le pays. Cependant, il n’est pas un « paysan » au sens propre. Le tout premier paysan-écrivain fut Émile Guillaumin.
Son livre La Vie d’un simple est traduit en anglais : « The Life of a Simple Man ». En quoi le personnage principal est-il simple ? Dans un premier temps, nous parlerons de la préface de l’auteur, « Aux Lecteurs ». Ensuite, nous allons considérer une partie substantielle du chapitre XV, où le personnage principal, Étienne Bertin, appelé Tiennon, donne quelques pistes sur les classes de la société française au 19 e siècle. Ce point de vue est intéressant grâce au détail qu’il faut mettre en perspective. Nous terminons sur le courant littéraire et artistique de la seconde moitié du 19 e siècle.
Il faut considérer chaque cas individuellement en ce qui concerne la source littéraire.
Nous tâchons ici de montrer combien ces deux romans sont extraordinaires dans leurs buts, et dans les produits finaux. Fidèles à leurs intentions, et au peuple qu’ils représentent, Le Roy et Guillaumin éclairent la campagne sur le plan national, voire international. J’appuie sur les faits relatés par Guillaumin (point de vue intrinsèque), et les enjeux sociaux et politiques de l’époque d’après les historiens (point de vue extrinsèque).
La Vie d’un Simple est paru en 1904, Guillaumin s’inspirait de la lecture de Jacquou le Croquant . Lors de la troisième édition dès 1906, il était déjà très impliqué dans les mouvements syndicaux pour les petits agriculteurs. Il favorise les « syndicats indépendants », composés exclusivement de paysans . Il montre un désir d’améliorer la situation de la paysannerie par les paysans eux-mêmes. Guillaumin veut combattre consciencieusement une mentalité méprisante de la paysannerie qui la mettait en dehors de la politique. En écrivant, Guillaumin avait pour but d’éduquer les gens de Moulins (chef-lieu du département de l’Allier) et Paris, comme ailleurs.Ainsi nous commençons comme Guillaumin souhaitait.

La Vraie France ?

Barnet J. Beyer édite la série littéraire dans laquelle Jacquou the Rebel apparaît en 1919. Il suggère que les écrivains fournissent un moyen de s’approcher de la « vraie France »,mieux en certains égards qu’un livre d’histoire . Il commence la Note Introductrice ainsi : « We, in America, are only just beginning to learn and to appreciate the spirit and the character of the real France. » À la fin de la Première Guerre mondiale, le public américain s’intéressait au peuple de France. On le redécouvrit à cause de la guerre. En dépit de la défaite initiale, la guerre a montré le courage, les qualités immuablesde la France selon M. Beyer, « la vraie France ».
Dans Jacquou le Croquant, l’auteur décrit la scène de Noël, et plus tard la mère de Jacquou parle à propos de la souffrance de la classe paysanne ; inutile de dire les messes pour Martissou, les paysans ont fait leurs temps en enfer. Ce sont deux petits exemples de l’anticléricalisme d’Eugène Le Roy. La question se pose quant à la religion dans la société. Il faudra rechercher la tradition « anticléricale » et « laïque » en France. Puis, j’ai évoqué une réflexion personnelle sur la différence entre Jacquou « le Croquant » et « le rebelle ».
L’Histoire et la culture française qui justifient le titre. Il est traduit en anglais par une description du paysan rebelle : Jacquou the Rebel. Or, l’historien Peter McPhee ne cherchait pas à le traduire dans son annexe, tandis que le titre de Guillaumin est traduit. Le personnage du curé Bonal parle de la similarités des langues : « nos patois » et le breton. Il faut clarifier ce que l’on entend par la langue et le langage, et le dialecte et le patois. Une deuxième question se pose en ce qui concerne la linguistique, les diverses langues, et par conséquent diverses cultures de France.
Moins ambiguë, La Vie d’un Simple est directe dans sa présentation. Ceci va de pair avec Jacquou. J’éviterais le mot « anti-thèse », (comme le recto n’est pas l’antithèse du verso). Guillaumin équilibre l’image produite à la fin du long 19e siècle. Jacquou représente sérieusement l’injustice, et le fonctionnement duquel elle dépend. La Vie représente comment les hommes réels vivaient avec l’injustice et l’hypocrisie de l’époque. Parfois ils les détournent, souvent ils lessubissent.
Avec « Aux Lecteurs », Guillaumin avoue son influence dans La Vie d’un Simple, ayant le rôle de rédacteur, mais il ne corrompt pas l’histoire étant un paysan lui-même. Le vieux narrateur est son voisin. Il raconte la vie à travers le siècle de la même façon que « le vieux Jacquou » raconte principalement sa vie entre 1815 et 1830. Le vieux et aveugle Jacquou raconte encore son histoire soixante ans après l’incendie aux passants curieux. La question se pose sur la nature biographique dans les deux cas. Quel est le rôle du témoin dans l’histoire ? Le témoin peut-il passer son message à travers un roman ?
Dans La Vie d’un Simple, Tiennon relève la concurrence entre « ceux du bourg » et les campagnards. Un groupe s’adressait mieux à la Justice que l’autre. On se moquait l’un de l’autre de la façon de parler et de l’accent. Mais, lorsque les groupes arrivent au chef-lieu du département, ils se reconnaissent plus aisément entre eux qu’avec « ceux de la ville » par exemple. La question se pose sur la sociolinguistique : comment la langue, le dialecte et l’accent agissent sur la société. Sortant du roman en dernier lieu, le tableau de Courbet évoque la question de la représentation de la classe paysanne dans l’art et la littérature. La partie suivante espère répondre à ces questions, et elle soulève des nouvelles.

La Vie d’un simple

Dans cette sous-partie, la relecture des sources s’effectue sur plusieurs plans. D’une part, une relecture littéralement, quant aux enjeux sociolinguistiques, d’autre part comment le travail au journal syndical reflète l’histoire de La Vie d’un Simple. En ce qui concerne Jacquou le Croquant, nous avons vu la critique de l’amalgame et l’anachronisme. J’ai proposé une interprétation alternative étant donné la recherche antérieure au roman sur l’origine des noms à particules en Périgord, et son apport sur la noblesse en général. En ce qui concerne La Vie d’un Simple, nous considérons d’abord quelques divergences entre la langue originelle et sa traduction en anglais en 1919. Ensuite, nous terminons sur un extrait du journal Le Travailleur Rural. Émile Guillaumin y occupe la position du « secrétaire de la rédaction » après la rédaction du roman, où on trouve résume des concepts dont Tiennon parlait dans ses mémoires.
Parmi les personnages divers du roman, cette partie se borne aux propriétaires car cela permet de comprendre le genre de lutte syndicale à laquelle Guillaumin s’est voué en 1906.
Mais aussi, cela permet de considérer les conflits d’intérêt intrinsèque au milieu rural. J’avais exposé la rixe entre les jeunes gens des classes différentes : les laboureux (ce que j’appelle ceux de la campagne) et ceux du bourg.Il y apparaissait un regard intime sur les couches distinctes de la société. Lorsque les deux groupes se présentent au procès, nous voyons une troisième couche, le chef-lieu du département de l’Allier, alors la (grande) ville Moulins, ou par exemple Périgueux en Dordogne. La relecture avance sur les rapports sociaux dans le premier lieu ; opposant le métayer et le propriétaire.
La langue anglaise transmettait bien ces faits, et les conflits évidents. En revanche elle manque de la subtilité des rapports sociaux qui se transmettent dans la langue originelle ; surtout lorsqu’un rapport est transgressé. Nous verrons que Guillaumin le revisitera dans sesarticles. Il s’agit ici de considérer trois propriétaires dans le « roman » biographique.
L’histoire se passe dans un contexte sociolinguistique qui importe d’une façon sous estimée. Le champ linguistique est divers et controversé en France. Ceux qui écrivent dans le parler régional (pourtant en français) ne jouissent pas de la même estime que les écrivains de profession, bourgeois. Le Roy écrit Jacquou le Croquant en « français périgordin », employant des expressions et mots patois (occitan). Georges Roger louange le langage de Le Roy dans son livre Maîtres du roman de terroir : « son style et choix du patois décourage toute traduction. » Guillaumin assure à Tiennon qu’il traduit les mots, mais il garde l’essentiel. Tiennon lui corrige ensuite les phrases qui ne sont pas « bien saisies de primeabord ». Dans un premier temps, nous comparons deux propriétaires : M. Fauconnet et M. Gorlier. Dans l’optique d’une relecture des sources, le texte originel est comparé à la traduction de Margaret Holden de 1919. Ainsi le mémoire procède également dans l’optique d’une ouverture sur la société française à la fin de la Première Guerre mondiale.

Nouvelles Pistes

La relecture a révélé de nouvelles pistes que je souhaite approfondir dans un prochain temps. Il suffit ici de les mentionner. D’abord, quant à la représentation de la France Rurale,
La Vie d’un Simple est plus fidèle à la réalité. Alors, si l’historien préfère chercher la véracité, il serait intéressant d’étudier la source originelle (roman), puis ses adaptations. Mais ce n’est pas La Vie d’un Simple qui fut réinterprété, c’est Jacquou le Croquant qui fut adapté à plusieurs reprises. Puisque la véracité n’est qu’un élément parmi d’autres dans l’étude des mentalités, c’est aussi important de voir comment Jacquou évolue à travers les adaptations.
Elles font une nouvelle piste à explorer.
Ayant suivi le cours du Master, je me suis rendu compte de l’importance de la géographie en Histoire. Braudel a fait beaucoup pour avancer l’étude de la géographie dans l’étude historique, y compris en la mettant en perspective par les échelles de temps qui correspondent. Nous allons commencer une observation sur la France par rapport aux romans.
Les romans portent sur un territoire très spécifique, et cela aide à dresser des cartes. Y compris une carte politique à l’échelle nationale, spécifiquement les départements. Mais la politique seule ne suffit pas à comprendre le contexte.
Nous verrons la réalité linguistique en jeu, en rapport avec la topographie. Les dialectes occitans s’étendent sur la carte en fonction de l’espace. Nous nous intéressons à la zone où deux langues et cultures se rencontrent. Troisièmement, je voudrais explorer le rapport entre la langue et la culture. Donc la langue occitane et son rapport au français dans le contexte d’un pays où la langue officielle est le français depuis 1539, mais des régions entières ne la parlaient pas jusqu’au 20 e siècle. Les Américains et Anglais rencontrent Jacquou le Croquant et La Vie d’un Simple en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale.
Or, les deux guerres mondiales servirent de catalyseurs pour homogénéiser le pays.
Pour décrire l’histoire sociale et intellectuelle au 19 e siècle, il faudrait continuer à étudier les mutations des sources, la géographie, et les langues régionales.

Les Adaptations de Jacquou le Croquant

Je m’intéresse à la mentalité de la campagne, et le roman ouvre une porte sur le monde paysan du 19 e siècle, ainsi que le roman écrit en réponse par Émile Guillaumin. Mais il est aussi important de voir comment le roman s’est adapté aux genres divers à travers le siècle qui suit. Venant en France, j’ignorais toutes les adaptations qui s’étaient faites depuis la première en 1969.
Entre le temps à l’Institut d’Études Françaises pour étudiants étrangers et le Master CAS, j’ai vu pour la première fois une adaptation de Jacquou le Croquant. Je tiens beaucoup au roman à cause de ses valeurs comme source historique. Je l’étudie méticuleusement, alors l’adaptation de Laurent Boutonnat de 2007 m’a frappé plutôt comme une épopée fantastique, qu’un regard sérieux sur la paysannerie. Pourtant, c’est exactement ce que le réalisateur voulait. Au début je suis venu pour relire le roman, mais désormais je souhaite à comprendre les adaptations. Je veux savoir comment le roman évolue dans la société française. Puis pendant le master, j’ai vu la toute première adaptation de 1969 par Stellio Lorenzi. Ceci reflète le temps après Mai 68, et la détresse en campagne. Lorenzi a connu la discrimination des lois de Vichy, et son adaptation est une critique sociale de son époque autant que le roman est une critique du temps d’Eugène Le Roy. Dans ce sens, Laurent Boutonnat s’écarte carrément.
Entre le roman de 1899 et la série télévisée de 1969, il y a naturellement du changement à cause du support. Mais la série et le film de 2007 sont pareils à cet égard, utilisant le support audiovisuel. Étant donné que la série télévisée est découpée en six épisodes, et le film (qui était d’abord deux films) est compressé dans un long tournage (2h 30min), les deux adaptations marquent un changement dans la façon de représenter l’histoire de 1899. L’historienne du Périgord, Joëlle Chevé, dit : « Le Jacquoudu réalisateur Laurent Boutonnat, aux allures de séduisant bandit corse, reflète les critères esthétiques et émotionnels de notre société. Mais cette reconstitution historique, très soignée, lumineuse, optimiste, s’est éloignée de la veine idéologique de ses précédents littéraires et cinématographiques. » Pour considérer l’évolution des « critères esthétiques » de la société, il faut repérer toutes les adaptations. J’ai dressé un schéma, Figure 5, des adaptations depuis la sortie du roman. Je les ai toutes vues et lues, sauf l’adaptation théâtrale. Il faudra encore que j’analyse toutes les adaptations systématiquement.
Les adaptations vont jouer un rôle privilégié dans l’étude de la mentalité, mais il est aussi intéressant de voir le nombre d’éditions du roman lui-même. La Figure 6 montre le plus grand nombre d’éditions uniques en 2007.
Nous verrons plusieurs éditions juste après la deuxième diffusion de la série télévisée en 1981, et le plus grand nombre d’éditions en 2007 avec la sortie du film. Il me semble que l’audiovisuel impacte l’intérêt du roman, et par conséquent le héritage de l’auteur. Je vais faire la même analyse pour le roman d’Émile Guillaumin. En ce qui concerne les éditions de La Vie d’un Simple, Guillaumin remanie le texte plusieurs fois. Alors il faut prendre en compte les changements et les chiffres de vente.

Mise en Perspective de la France Rurale

Le mémoire s’intéresse au peuple qui ne fait pas partie du pouvoir politique au 19 e siècle : le pays occitan, et la campagne d’une façon générale, qui se caractérise par la particularité linguistique. Je voudrais mettre en perspective les histoires régionales sur la grande échelle, celle de la géographie.
Pour ce faire, nous allons considérer deux cartes en détail qui se distinguent par le fond. En premier lieu, l’image satellite fournie par Google. En deuxième lieu les données topographiques fournie par l’Information Grandeur Nature (IGN, Institut National de l’information Géographique et Forestière). Cela aide à placer les histoires locales dans un contexte européen, éventuellement mondial. Quant aux calques, il y en a deux que nous regarderons de plus près : la politique et la linguistique. Puisque les histoires concernent des territoires précis comme nous verrons, le calque politique va repérer les histoires dans les départements. Bien que le découpage politique fournisse de l’information importante, la politique seule ne peut pas donner toute l’information que nous voulons tirer.
Nous verrons le pays d’occitan ne reconnaît pas les frontières nationales. Mais aussi, le Sud de la France comprend d’autres langues d’origine latine, ainsi qu’une langue tout à fait unique : la langue basque. Autrement dit le français « officiel » doit être compris comme une deuxième langue pour la période qui nous concerne, et un signe de pouvoir et du prestige social. Au 20 e siècle, l’instruction publique et surtout l’armée ont fait beaucoup pour consolider la langue et la culture françaises. Alors un calque linguistique rend sens à la réalité sociale au 19 e, début 20 e siècles.
Nous allons suivre une série de cartes qui illustrent comment la réflexion s’est faite sur les enjeux linguistique et politique, et sur le rôle de la géographie et topographie, en évitant toutefois « le déterminisme géographique ». Celui-ci cherche à trouver un rapport entre la composition chimique de la terre et la tendance politique… Il n’y a pas un lien causal, mais il peut y avoir un rapport correspondant. Justement, la géographie, sur l’échelle de civilisation explique où le pays d’oïl et d’oc se divisent. Ainsi, un argument peut se faire pour une certaine réaction politique. Cela est en dehors de l’optique du mémoire. Considérons d’abord où se trouvent les villes des histoires.
Les lieux de passage, où des société se rencontrent, sont très intéressants pour l’histoire globale, ou l’histoire dite « glocale » visant un territoire spécifique sur la grande échelle du temps. Eugène Le Roy écrit d’abord pour les Périgordins, puis pour faire connaître les histoires périgordines à l’étranger. De la même manière, Émile Guillaumin voulait que les gens à Moulins et Paris sachent au juste ce qu’est « la vie d’un simple ». Ce n’est pas par hasard que l’identité d’une communauté, attachée fortement à la terre, se concrétise dans les lieux de rencontre. C’est là où on voit le plus clairement la variété d’une société. En revanche, la diversité peut être appréhendée au 19 e siècle comme nuisible au nationalisme naissant. Ce qui s’était bâti sur une langue et une culture centralisées.
Nous avons vu dans la figure 11, des frontières linguistiques et politiques en fonction des romans. Les départements semblent refléter les frontières géographiques, divisant le nord du sud de la France. Mais elles découpent deux départements en particulier, la Charente et l’Allier, où on entre le plus facilement en pays d’oc. La réalité linguistique n’est pas respectée par les départements, au contraire, les départements sont presque toujours situés sur la frontière linguistique ; notamment tout au long des pays gascon et languedocien. Y a-t-il une raison pour la division en deux des départements en pays d’Oc ? Je voudrais voir quel est le découpage en Bretagne, et dans la France Rurale d’une façon générale.
Or, le pays vivaro-alpin s’étend un peu à l’est en Italie dans les montagnes. Sur les bouts des Pyrénées, le pays d’Oc rencontre d’autres langues. À l’ouest, le pays Basque s’étend en France et en Espagne. À l’est se trouve le pays catalan qui s’étend pareillement entre deux pays. Quoique la langue catalane soit plus proche de l’occitan que l’espagnol ou le français, elle est encore une autre langue latine. La langue basque demeure un mystère, ayant une origine en dehors de l’énorme famille des langues indo-européennes.

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Table des matières
1 INTRODUCTION
2 RECHERCHE PRÉLIMINAIRE
2.1 JACQUOU« THEREBEL »
2.2 THELIFE OF ASIMPLEMAN
2.3 LAVRAIEFRANCE ?
3 RELECTURE DES SOURCES
3.1 JACQUOU« LECROQUANT »
3.2 LAVIE D’UN SIMPLE
3.3 ROMANCIERS : PAYSANS, DE TERROIRS, RUSTIQUES ?
4 NOUVELLES PISTES
4.1 LES ADAPTATIONS DE JACQUOU LECROQUANT
4.2 MISE ENPERSPECTIVE DE LAFRANCERURALE
4.3 LANGUE ETCULTURE
5 CONCLUSION PROVISOIRE
6 ANNEXES
7 SOURCES
8 BIBLIOGRAPHIE
9 DOCUMENTS À EXPLOITER

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