Les acteurs du harcèlement scolaire

Les acteurs du harcèlement scolaire

Introduction

Durant notre scolarité, nous avons tous été confrontés au harcèlement scolaire que ce soit en tant que victime, harceleur ou témoin. Tout le monde a en mémoire le prénom d’un élève qui était le bouc émissaire de sa classe pour une raison ou pour une autre. Que ce soit parce qu’il était « l’intello de la classe », « le gros tas » ou « le petit gringalet », chaque excuse était bonne à prendre pour harceler cet élève. Une des missions de l’école est d’amener tous les élèves à se sociabiliser les uns avec les autres et à apprendre à vivre ensemble, malgré les différences de chacun. Toutefois, cet endroit peut rapidement se transformer en lieu de souffrance pour des élèves victimes de harcèlement. La différence de certains peut rapidement devenir un prétexte pour harceler. La mission de l’école n’est donc pas remplie. S’ensuivent des conséquences au niveau scolaire, car l’élève harcelé va mettre en place toutes sortes de stratégies pour éviter de venir en cours et croiser ses harceleurs, ce qui va inévitablement engendrer une chute des résultats scolaires.
Ce problème, très présent dans notre société actuelle, m’interroge en tant que future enseignante. Les conséquences qui s’ensuivent peuvent être graves, voire dramatiques. Dans le meilleur des cas, dira-t-on, une simple chute de notes peut arriver. Toutefois, dans les cas les plus graves, le suicide est la dernière issue envisageable pour les nvictimes. C’est ce qu’a tenté de faire Loane, une jeune fille de la région du Jura-Bernois qui témoigne sur internet de sa scolarité en tant que victime. Elle raconte avoir vécu une horrible scolarité ponctuée d’insultes et de remarques désobligeantes à cause de son poids. Ces remarques répétées, devenues insupportables, l’ont amenée à vouloir mettre fin à ses jours. Pour éviter ce genre de situation qui, comme le montre cet exemple, se passe aussi dans notre région, il est de notre devoir d’enseignant d’aider les élèves victimes de harcèlement. Cependant, pour pouvoir aider un élève, faut-il déjà être quelque peu informé sur le harcèlement, ainsi que sur sa mécanique. Il est très important de ne pas prendre ce problème à la légère. La victime, comme son harceleur, doit être aidée.

 Problématique
 

Définition et importance de l’objet de recherche

 Raison d’être de l’étude

Le harcèlement scolaire, ou school bullying dans les pays anglo-saxons, est un phénomène qui fait parler de lui depuis quelques années maintenant. C’est un problème très présent dans le cadre scolaire, ce qui m’interroge beaucoup en tant que future enseignante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Le harcèlement scolaire concerne environ 15 à 20% des enfants en âge d’être scolarisés, parmi lesquels on compte 10 à 15% de victimes, 4 à 6% d’agresseurs et 3 à 4% de victimes-harceleurs. » (Catheline, 2015, p. 3). Cela signifie que dans une classe de 20 élèves, en moyenne un élève de la classe serait harcelé : un chiffre qui montre que ce problème est bien présent. Toutefois, il est encore difficile, aussi bien pour les parents que pour les enseignants, de se rendre compte que ce problème existe dans les classes, même déjà à l’école enfantine (Eliott, 2011/2015). Bellon déclare même : « Les enseignants ignorent le phénomène parce qu’on ne leur en parle quasiment jamais (Jarraud, 2008). Dans ma pratique professionnelle, j’ai déjà pu rencontrer un cas de harcèlement scolaire. Interrogée par ce problème, j’ai rapidement pensé à en faire le sujet de mon mémoire professionnel. En tant que futurs professionnels de l’éducation, nous devons être prêts à faire face à ce type de problème et, dans la mesure du possible, à y remédier.
Actuellement, il n’est pas rare que la presse, la radio, la télévision ou tout autre média relaient des informations à propos du harcèlement scolaire. Malheureusement, les émissions ou les articles sont très souvent publiés suite à un suicide. Ce dernier est, dans les cas les plus tragiques, la seule issue envisageable pour les enfants victimes de harcèlement scolaire. Un cas qui m’a particulièrement interpellée est le suicide de Matteo, 13 ans, début 2013. Ce garçon était la cible de moqueries répétées de la part de ses camarades en raison de la couleur de ses cheveux. Le cas de Matteo est un exemple parmi tant d’autres, mais il montre combien les mots et les actes des harceleurs peuvent avoir des conséquences irréversibles sur les victimes. Il est évident que le suicide est la conséquence la plus grave d’un harcèlement scolaire, toutefois, les autres conséquences peuvent aussi avoir des effets très négatifs sur la vie des enfants victimes de harcèlement.

 Présentation du problème

Le harcèlement scolaire est un problème relativement sournois, car non seulement il est difficile à déceler, mais ses conséquences peuvent aussi être très graves. Les intimidations ont souvent lieu dans des endroits qui échappent à la surveillance de l’adulte, comme dans la cour de récréation et les toilettes, par exemple (Rincón-Robichaud, 2003). De ce fait, il est parfois très difficile pour les enseignants, ou même pour les parents, de se rendre compte qu’il y a harcèlement. De plus, il est très rare que les victimes osent parler de cela avec les adultes, ce qui rend la tâche encore plus compliquée. Les victimes s’enferment souvent dans le silence, par peur d’être traitées de « balance1 » (Eliott, 2011/2015). Bellon & Gardette (2010), utilisent également ce terme de balance et déclarent que les victimes ne parlent pas, car elles ont honte de la situation et pensent être responsables ce qui leur arrive. Lorsque les intimidations s’accumulent, les enfants harcelés se sentent humiliés et le poids de ces attaques répétées peut avoir des conséquences plus ou moins graves pour les enfants. Ces dernières sont développées dans la suite de mon travail. Dans certains cas, les enfants osent parler de ce qu’ils vivent avec leurs parents, mais les enseignants ne savent pas comment intervenir et les directions d’école ne se sentent pas concernées (Rincón-Robichaud, 2003). Il est du devoir des enseignants de mettre en place des pistes d’action pour prendre le problème en main. Notons qu’il y a aussi des conséquences pour le harceleur : ce dernier n’est pas concentré sur son travail, car il réfléchit déjà comment importuner sa victime et cela sans se faire attraper (Blaya, 2015).

 État de la question

 Bref historique

Le phénomène de harcèlement scolaire n’est pas nouveau, mais il a fallu beaucoup de temps pour qu’ils soient pris en considération par les gouvernements. En Norvège, ce phénomène est connu depuis de nombreuses années. Fin 1982, un quotidien publiait un article évoquant le suicide de trois garçons âgés de 10 à 14 ans. L’élément déclencheur de ces suicides serait des harcèlements poussés de la part de camarades. Suite à ces suicides, un malaise et des tensions très fortes ont secoué le pays. Le résultat de ces réactions fut une campagne nationale de lutte contre ce type de problème dans les écoles, tout cela sur initiative du ministère de l’Éducation. (Olweus, 1999). Toutefois, en 1970 déjà, les premiers travaux sur ce sujet sont publiés, mais ils se multiplieront seulement 20 ans plus tard. Dan Olweus, un psychologue norvégien et Peter Smith, un psychologue britannique, sont les premiers à avoir fait connaître ce problème (Catheline, 2015). L’enquête réalisée par Olweus entre 1983 et 1984 auprès de 84’000 élèves indique que 9% sont concernés en tant que victimes et 7% en tant qu’agresseurs. Cela représente 16% d’élèves touchés par le harcèlement scolaire.

 Question de recherche et objectifs

 Identification de la question de recherche

Au début de ce travail, je m’interrogeais sur la place de l’enseignant dans les cas de harcèlement et jusqu’où allait son rôle. Ma question de départ était donc la suivante :
« Quel est le rôle de l’enseignant dans les cas de harcèlement scolaire et jusqu’où doit-il aller ? »
Par cette question, je souhaitais me pencher sur ce que doit mettre en place l’enseignant en cas de harcèlement dans sa classe. Il s’agissait aussi de délimiter jusqu’où le rôle de l’enseignant doit-il aller, sous-entendu, avant de transférer le cas à des personnes plus compétentes, comme les psychologues par exemple, qui peuvent prendre le problème en main sous une autre approche plus adaptée.

 Objectifs

À travers ce travail, je souhaite observer si les enseignants sont conscients du rôle de tous les acteurs dans les cas de harcèlement scolaire. La question de recherche est le point de départ de la suite de mon travail.
Mon objectif principal est d’interroger les enseignants et d’observer s’ils ont connaissance ou non de la relation triangulaire (Bellon & Gardette, 2013) qu’il existe entre les différents acteurs du harcèlement scolaire. En interrogeant des enseignants ayant eu des cas et d’autres n’en ayant pas eu, il s’agit aussi pour moi d’observer s’il y a des différences de représentations entre ces deux catégories d’enseignants. Il est envisageable de penser que les enseignants qui ont eu des cas dans leur classe sont conscients de cette relation triangulaire et que les autres enseignants ne le soient pas. Toutefois, je doute qu’il soit aussi simple de catégoriser ces deux populations ainsi. Certains enseignants peuvent avoir lu ou regardé des reportages pour s’informer sur la thématique. Il existe aussi des formations continues sur le thème.

 Méthodologie
 Fondements méthodologiques
 Type de recherche

Concernant le type de recherche, j’ai choisi de mener une recherche de type qualitative. Cette dernière permet d’analyser le contenu des données recueillies. Il existe aussi la recherche quantitative, qui elle, permet de traiter les résultats obtenus sous forme de chiffres ou de statistiques. (Barbillon & Le Roy, 2012). Pour ce travail, le but est de s’entretenir avec les enseignants afin de prendre connaissance de leurs représentations des acteurs du harcèlement scolaire, comme expliqué dans la problématique de ce travail. Il s’agit donc de baser mon analyse sur les contenus, raison pour laquelle la recherche de type qualitative est plus adaptée.

 Type de démarche d’analyse

Il y a trois principales démarches d’analyses différentes : descriptive, compréhensive et explicative. Pour ce travail, j’ai choisi la démarche compréhensive. Tremblay et Perrier (2006), expliquent que ce type d’analyse a pour but d’expliquer les rapports entre les données récoltées et les représentations des sujets.

Conclusion

Dans un premier temps, je vais répondre à ma question de recherche :
« Selon les enseignants, qui sont les acteurs du harcèlement scolaire et quels sont leurs rôles ? »
Il était important pour moi, au début des entretiens, de demander aux enseignants de définir le harcèlement scolaire. Cette étape était nécessaire, afin que je puisse être sûre que tous avaient plus ou moins la même représentation de ce phénomène. Suite à mon analyse, j’ai pu mettre en évidence que tous les enseignants avaient la même définition du harcèlement. De ce fait, toutes les affirmations ont donc pu être comparées, car elles étaient basées sur une représentation commune.
Au vu des représentations que j’ai pu recueillir, je pense que les quatre enseignants sont conscients des rôles de la victime et des harceleurs. En ce qui concerne la victime, ils ont pu en dresser un portrait précis, tout en amenant des éléments qui figurent aussi dans la littérature. Ils expliquent que le harcèlement est souvent inconnu des enseignants, car la victime a peur de parler. Cette peur provient de l’emprise que le ou les harceleurs ont sur elle. En ce qui concerne les harceleurs, les enseignants ont amené diverses raisons qui peuvent pousser un élève à tomber dans ce rôle. Ils imaginent tous les motifs que le harceleur peut trouver pour prendre un élève comme victime. Au vu de tous ces éléments, je pense que les enseignants peuvent plus facilement déceler un cas de harcèlement. Même si parmi les quatre enseignants interrogés, uniquement deux ont eu du harcèlement dans leur classe, je ne trouve pas qu’il y ait une représentation de ces différents rôles très différente. Un des enseignants n’ayant pas eu de cas m’a confié avoir lu des articles et regardé des documentaires à ce sujet. Ces différents éléments m’amènent à penser que les enseignants sont conscients de ce problème et qu’ils le prennent à coeur.

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Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE
1.1 DEFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de recherche
1.2 ÉTAT DE LA QUESTION
1.2.1 Bref historique
1.2.2 Champs théoriques et concepts
1.2.3 Les victimes
1.2.4 Les harceleurs
1.2.5 Le public
1.2.6 Les catégories de harcèlements
1.2.7 Les conséquences
1.2.8 Place et Rôle de l’enseignant
1.3 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS
1.3.1 Identification de la question de recherche
1.3.2 Objectifs
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE 
2.1 FONDEMENTS METHODOLOGIQUES
2.1.1 Type de recherche
2.1.2 Type d’approche
2.1.3 Type de démarche d’analyse
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Échantillonnage
2.3 METHODE ET TECHNIQUE D’ANALYSE DES DONNEES
2.3.1 Transcription des entretiens
2.3.2 Traitement des données transcrites
2.3.3 Analyse et interprétation des résultats
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1.1 Rappel des thèmes traités dans les entretiens
3.1.2 Le harcèlement scolaire selon les enseignants
3.1.3 La victime
3.1.4 Le(s) harceleur(s)
3.1.5 Le public
3.1.6 Phase réflexive
CONCLUSION 

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