Les acariens dans le milieu enherbé

Les acariens dans le milieu enherbé

Les agrumes en Guadeloupe : situation et état phytosanitaire

 Présentation

Dans le but de produire des fruits de qualité tout en respectant l’environnement, le développement et la validation de systèmes de culture durable comme ceux proposés dans le courant de la Production Fruitière Intégrée (PFI) semblent indispensables. Depuis 1998, afin de promouvoir de tels systèmes de culture en Guadeloupe, le CIRAD a développé de multiples actions et a choisi comme culture-modèle les agrumes (Le Bellec, 2007). Cette culture constitue une composante majeure dans la diversification fruitière en Guadeloupe, ainsi qu’une alternative intéressante aux cultures de la canne à sucre et du bananier qui consomment des quantités importantes de produits phytosanitaires. L’agrumiculture en Guadeloupe s’étendait sur une superficie de 360 ha en 2006 (Agreste Guadeloupe, 2007). La production est destinée essentiellement à la consommation locale, qui ne cesse d’augmenter, entraînant des importations importantes. Selon les dernières données de la Direction de l’Agriculture et de la Forêt (DAF) de Guadeloupe, 4000 à 5000 tonnes d’agrumes sont importées chaque année en Guadeloupe, ce qui correspond à 80 % de la production locale qui était de 6230 tonnes en 2006. Augmenter significativement les surfaces plantées et garantir une meilleure qualité de produits permettraient donc de faire face à cette situation et de répondre à une demande croissante des consommateurs. Pour atteindre ces objectifs, l’agrumiculture parait toutefois encore fragile essentiellement à cause des problèmes phytosanitaires.

Etat phytosanitaire des cultures d’agrumes en Guadeloupe

Différentes enquêtes sur les pratiques culturales et phytosanitaires réalisés entre 1998 et 2004 chez les producteurs d’agrumes ont permis d’établir un bilan des principaux problèmes rencontrés dans les vergers et de les hiérarchiser, afin de chercher des solutions compatibles avec la PFI (Leblanc et al., 1998 ; Renard-Le Bellec, 2004). D’après ces enquêtes, on a pu définir trois grandes catégories d’ennemis de la culture ou de problèmes phytosanitaires en fonction de leur impact sur la culture :

 Les principaux parasites des agrumes

Des ravageurs et agents pathogènes qui menacent la vie de l’arbre : c’est le cas notamment du complexe Diaprepes spp. / Phytophtora spp., qui est devenu un problème majeur dans la gestion des jeunes plantations d’agrumes. C’est principalement Diaprepes abbreviatus (L.) (Coleoptera: Curculionidae) qui pose des problèmes. Après l’éclosion sur les feuilles de l’arbre, les larves néonates tombent au sol et se nourrissent du système racinaire. Une fois l’arbre affaibli, le champignon (Phytophtora) s’installe facilement, entraînant ainsi la mort de l’arbre. Contre ce coléoptère, de nombreuses tentatives de luttes chimiques ont montré une efficacité très limitée (Le Blanc et Etienne, 1998). La lutte biologique à l’aide d’une souche endémique d’un nématode entomopathogène (Heterorhabditis indica) est actuellement utilisée et en cours d’évaluation.
Des ravageurs qui altèrent la qualité et qui sont plus ou moins maîtrisés : ce sont essentiellement les pucerons et les cochenilles, qui entraînent l’installation et le développement de la fumagine, dépréciant ainsi la qualité des fruits. Ces insectes sont contrôlés biologiquement par des prédateurs plus ou moins spécifiques (coccinelles, syrphes) et des parasitoïdes hyménoptères présents en vergers. De même, une lutte spécifique basée sur l’observation régulière et sur un seuil de nuisibilité du parasite est appliquée (Le Bellec et al., 2005).
Des ravageurs qui altèrent la qualité et qui sont difficilement maîtrisés : ce sont les acariens. Ils sont cités en tête des problèmes phytosanitaires par les agriculteurs et c’est sur ces organismes que s’est plus particulièrement porté mon travail.

 Qu’est ce que les acariens ?

Les acariens sont des Arthropodes appartenant au sous-embranchement des Chélicérates et à la classe des Arachnides. Ils se caractérisent par un corps comprenant en 2 régions seulement. Ils se distinguent des insectes par la présence de 4 paires de pattes, par la présence de chélicères et par leur taille microscopique (Kreiter et al., 2003). Le mode de vie des acariens est très diversifié. De nombreuses espèces sont parasites de plantes, d’arthropodes, de reptiles, d’oiseaux ou de mammifères. Ces parasites se nourrissent de liquides nutritifs (sève, sang, etc.) ou en consommant les tissus de leurs hôtes. Il existe également des formes libres, carnivores ou détritivores (Kreiter et al., 2008). Ce sont les acariens planticoles qui font l’objet de la problématique de ce travail. Dans cet ensemble, on distingue trois groupes fonctionnels : les phytophages, les prédateurs et les indifférents. Les acariens « phytophages » appartiennent essentiellement à 3 super-familles : Eryophyoidea, Tetranychoidea et Tarsonemoidea. Les acariens « prédateurs » sont également diversifiés mais représentés principalement,en termes de fréquence et de durée de présence, par la famille des Phytoseiidae (ordre des Mesostigmates). D’autres familles, telles que les Stigmaeidae, les Anystidae, les Cheyletidae et les Cunaxidae (ordre des Prostigmates) peuvent renfermer des espèces prédatrices mais sans que leurs présence soit stable sur les plantes (Kreiter et al., 2008). D’après Kreiter et al. (2004), ces familles ne constitue pas semble-il des auxiliaires très efficaces et utilisables en lutte biologique. La biologie et l’écologie de ces acariens ne sont par ailleurs pas assez connues. Un dernier groupe appelé « indifférents » comprend des acariens qui n’appartiennent pas aux deux groupes fonctionnels cités mais qui fréquentent les mêmes habitats sur les plantes. Ils s’alimentent principalement du pollen, du miellat, des champignons saprophytes et des exsudats des végétaux tels que le cas de la famille des Tydeidae et des Acarididae (Kreiter et al.2004).

Les principaux acariens ravageurs en verger d’agrumes

Les acariens qui préoccupent les agriculteurs guadeloupéens sont essentiellement les suivants :
Le phytopte [Phyllocoptruta oleivora (Ashmead)]: Cette acarien appartient à la famille des Eryophidae, qui ne comporte que des acariens microscopiques souvent vermiformes (Kreiter et al., 2004). Phyllocoptruta oleivora présente une taille de 120 µm de longueur et 0,04 mm de largeur. Il de couleur jaune à ocre (figure1). L’œuf est sphérique de couleur jaune pâle. Les femelles ont une importante capacité de multiplication (entre 10 et 25 œufs) avec 2 à 4 jours d’incubation (Le Bellec, 2005). Ses dégâts son visibles sur les fruits. En effet, on observe un brunissement des oranges et les limes prennent un aspect gris argenté (figure2). Les fruits sont donc dépréciés et ainsi, les conséquences économiques sont assez importantes (Le Blanc et Etienne, 1998). Ce phytopte est l’acarien ravageur majeur en verger d’agrume en Guadeloupe. Il a été rencontré dans 100% des vergers prospectés par le CIRAD et c’est la raison pour la quelle il est au cœur de notre étude.
Le tarsonème [Polyphagotarsonemus latus (Banks)]: Il appartient à la famille des Tarsonemidae. C’est un acarien de très petite taille (150 µm x 200 µm). Il est de couleur jaunâtre et de forme ovale (figure2). Les œufs de forme elliptiques sont pondus au niveau des bourgeons. Le cycle de ce ravageur est très rapide (entre 3 et 7 jours). Ses dégâts sont visibles sur les citrons et les limes (figure4) et se manifestent par un brunissement de l’épiderme avec un aspect argenté (Etienne et al., 1998). La période critique pour l’attaque de cette espèce se situe entre la floraison et la nouaison.
Les acariens rouges [Panonychus citri (McGregor)], Tetranychus sp., Eutetranychus sp.): Ce sont des acariens ovales et globuleux, présentant un abdomen de couleur rouge vif avec de longues soies dorsales (figure5). Ils se développent essentiellement sur les feuilles et rarement sur les fruits. Les dégâts se manifestent par un palissement en mosaïque des feuilles (Etienne et al., 1998). V. Lutte contre les acariens

 Lutte chimique

Face aux dégâts occasionnés sans pouvoir observer les acariens de manière précoce, les agriculteurs guadeloupéens appliquent de manière systématique la lutte chimique, en moyenne deux traitements acaricides / an. La gamme d’acaricides dont ils disposent est désormais limitée à une seule substance active (le dicofol), ce qui ne permet pas d’appliquer une quelconque alternance. En plus de ce choix très limité, les agriculteurs n’ont pas d’assez d’informations concernant les bonnes pratiques agricoles (BPA), notamment les méthodes d’application des produits, en respectant aussi bien l’environnement que la santé de l’utilisateur (protection personnelle). Cette situation a rapidement entrainé l’apparition de résistance au sein de nombreuses populations de ravageurs, ce qui a rendu les produits très peu efficaces. Un raisonnement des traitements et la recherche des moyens alternatifs à l’utilisation d’acaricides sont ainsi primordiaux pour lutter contre ces arthropodes (Papaioannou-Souliotis, 1997 ; Katayama et al., 2006).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique 
I. Les agrumes en Guadeloupe : situation et état phytosanitaire
I.1. Présentation
I.2. Etat phytosanitaire des cultures d’agrumes en Guadeloupe
I.2.1 Les principaux parasites des agrumes
I.2.2 Présentation des acariens
I .2.3 Les principaux acariens ravageurs en verger d’agrumes
II. Lutte contre les acariens
II.1. Lutte chimique
II.2. Lutte biologique possible contre les acariens des agrumes
II.2.1. Lutte biologique en utilisant des insectes et des champignons
II.2.2 Lutte biologique en utilisant des acariens Phytoseiidae
II.2.2.1. Particularité biologiques et écologiques des Phytoseiidae
II.2.2.2. Exemples d’utilisation des Phytoseiidae dans la lutte biologique
III. Relation entre diversité floristiques et auxiliaires
III.1. Cas des insectes
III.2. Cas d’acariens prédateurs
Chapitre II : Le Matériel et méthodes
I. Caractéristiques générales du site d’étude
II. Expérimentations
II.1. Parcelle étudiée
II.2. Dispositif d’échantillonnage
II.2.1. Extraction des acariens
II .2.2. Identification des acariens
III. Analyse statistique des données
III.1. Paramètres mesurés
III.2 Tests statistiques
III.2. Indices utilisés
III.3.1. Indice de Shannon-Weaver et indice d’équitabilité
III.3.2. Indice de similarité de Jaccard
Chapitre III : Résultats
I. Résultat général
II. Les acariens dans le milieu enherbé
II.1.Acariens totaux
II.1.1. Effectifs
II.1.2. Diversité des familles
II.2. Les phytophages
II.2.1. Effectifs totaux
II.2.2. Répartition des familles de phytophages selon les modalités
II.3. Les prédateurs
II.3.1 Effectifs
II.3.2. Répartition des familles de prédateurs sur les modalité
II.3.3. Les Phytoseiidae
II.3.3.1. Effectifs
II.3.3.2. Diversité
III. Les acariens sur les arbres
III.1. Total des acariens
III.1.1. Effectifs
III.1.2. Diversité des familles
III.2. Communauté des phytophages
III.2.1. Effectifs
III.2.2. Répartition des familles de phytophages sur les modalités
III.3. Communauté des prédateurs
III.3.1. Effectifs
III.3.2. Répartition des familles de prédateurs sur les modalités
III.3.3. Les Phytoseiidae
III.3.3.1. Effectifs
III.3.3.2. Diversité
IV. Interaction entre arbre et enherbement
Chapitre IV : Discussion et perspectives
I. Les communautés d’acariens sont-elles différentes selon les modalités ?
I.1. Au niveau des arbres
I.2. Au niveau de l’enherbement
II. Existe-t-il une relation entre les acariens présents sur les arbres et dans le couvert végétal ?
Conclusion
Références Bibliographiques

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