Les abrégés de vie et de vertus: au croisement de la mémoire et de la religion

Souhaits et prières pour les religieuses de Notre-Dame de Charité 

Rappel de l’importance de l’entrée en religion, conçue comme une réponse à l’appel du « roi et de la reine des coeurs, jesus et marie » (« que pas une des filles ou des femmes qui entreront en cette maison, n’escrive son nom en ce livre, sinon celles qu’ils auront choisies eux mesmes et appelées pour les y servir »). Cette entrée dans l’ordre du sacré doit se faire de plein gré, « Corde magno et animo volenti51, c’est-à-dire d’un grand coeur et d’une franche et affectionnée volonté et pour le pur amour et la seule gloire de Dieu ».
Détail des qualités qui doivent s’imprimer dans leur coeur à toutes, sous l’effet de l’amour divin (« que tous leurs coeurs soient autant d’images vivantes de l’amour tres pur, de la charite très excellente, de l’humilite tres profonde, de l’obeissance tres exacte, de la purete plus qu’angelique, de la patience invincible, de la mansuetude enfantine, de la simplicité colombine, de la soumission entiere à la volonté de dieu, de l’abnegation totale de soi mesme, du parfait mepris du monde, du zele tres ardent pour le salut des ames, de l’affection tres forte pour la croix et de toutes les vertus qui regnent dans le divin coeur de jesus et de marie »).
Ce paragraphe exprime déjà la spiritualité propre à cet ordre, spiritualité et modèle de conduite dans lesquels doivent s’engager ses représentantes « en tous les moments de leur vie ».

Aux religieuses de Notre-Dame de Charité

Si le nom de Jean Eudes n’apparaît pas, il s’agit pourtant bien des instructions que celui-ci adresse à ses très chères soeurs, qu’il appelle « les filles du tres saint coeur de la reine du ciel », coeur « qui n’est qu’un avec le coeur divin de son fils jesus ».
Il leur donne, en quelques mots, les fondements de leur comportement en tant que soeurs, comportement modelé sur les règles et constitutions de l’Ordre de Notre- Dame de Charité. Il leur rappelle également toute l’importance de leur quatrième voeu – ce « saint emploi » – et de la nécessité de s’y conformer avec constance et fermeté, sous peine de devenir les « filles de belial » et d’être châtiées. Après ces quelques pages d’introduction à la spiritualité de l’ordre, commence le coeur de ce livre du couvent de Vannes. Cette partie contient non seulement les professions, mais également des « abrégés de la vie et des vertus » de chaque religieuse , dans notre cas.
Les pages consacrées aux voeux et à leur renouvellement mentionnent les détails suivants, avec plus ou moins de changements au fil des années.
Avec le temps, la formulation évolue quelque peu. Il est ainsi fait mention, à partir de 1686, de l’examen subi par la postulante de la part du confesseur de la communauté ou par un autre homme d’Eglise, examen visant à sonder la sincérité de sa vocation religieuse : « Et pour ce, j’ai été enfermée dans le parloir pour dire en toute liberté ce que bon m’a semblé et ledit monseigneur en a reçu mes voeux et rendra témoignage que c’est de ma franche volonté que j’ai fait la sainte profession ».
Le livre du couvent de Notre-Dame de Charité de Vannes, qui est au coeur de notre mémoire, est ainsi un de ces objets d’histoire parsemés d’ombres et de lumières. Aux abrégés de vie et de vertus, dressant un portrait exhaustif d’une religieuse défunte, répondent des abrégés quelque peu incomplets. Dans certains cas même, ces documents biographiques n’existent pas. Il ne reste alors de trace de ces ‟épouses de Dieu” que de minces filets d’écriture évoquant par une brève mention un passage au couvent de Vannes.

Quelques lumières sur un corpus

Avant d’étudier, dans le détail, les différents abrégés de la vie et des vertus des religieuses de Notre-Dame de Charité de Vannes, il convient de s’attarder, quelques instants, sur la constitution même de notre objet d’étude, en l’occurrence, notre corpus. Malheureusement pour nous, celui-ci est et restera incomplet en dépit de nos recherches menées dans différents lieux de conservation des archives de cet ordre (Vannes, Saint-Brieuc, Cormelles-le-Royal, Rennes). En effet, les assauts du temps, les omissions scripturaires des religieuses préposées à cet exercice d’écriture biographique nous ont freinée dans notre voeu de dresser un portrait complet de cette communauté féminine (notamment en ce qui concerne indication pouvant expliquer ces lacunes scripturaires. Tout au plus, le père Jean-Joseph Ory signale-t-il, dans son livre, l’absence d’un abrégé consacré à la Mère Marie de l’Enfant-Jésus.
Le Rebours du Vaumadeuc (nièce des Mères Le Rebours du Vaumadeuc) ainsi que le caractère quelque peu fragmentaire des annales de la congrégation de la cité épiscopale à partir de 1768. Ces deux brèves notations mises à part, l’auteur ne mentionne nullement les absences biographiques que nous avons pu, de notre côté, constater. Pourtant, elles sont bien là.
Comme nous l’avons découvert lors de nos recherches à Cormelles-le-Royal, le couvent vannetais continue à recruter après 1747 ainsi que l’attestent cinq abrégés trouvés aux Archives départementales des Côtes-d’Armor. Par ailleurs, si une telle pénurie de candidates.
Outre la présence, en ce lieu, d’un certain nombre d’abrégés de la vie et des vertus des religieuses que nous étudions, nous avons pu consulter, en particulier, deux documents importants relatifs à la congrégation vannetaise : le livre des voeux et le livre du chapitre.
Nous avons ainsi pu reconstituer, avec plus d’exactitude, la liste des religieuses ayant fréquenté ce lieu de retrait du monde. En dépit des dégradations irrémédiables subies par ces deux livres, nous avons réussi à retrouver 94 autres noms de religieuses, non présents dans le livre de couvent de Vannes. A noter également, parmi ces 94 identités religieuses, une découverte intéressante : celle de 13 noms de religieuses inconnus dans le livre du couvent, des religieuses ayant prononcé leurs voeux avant 1747 (date de la dernière entrée au couvent).
Lesdites religieuses auraient dû, en toute logique, posséder un abrégé inséré au sein du manuscrit vannetais. Tel n’est pas le cas. Ce fait vient ainsi confirmer l’idée déjà mentionnée auparavant : celle d’une altération du livre du couvent de Notre-Dame de Charité de Vannes (perte d’abrégés avant sa reliure).
Au final, notre corpus est ainsi composé de 253 noms. Mais, malheureusement pour nous, nous ne possédons pas les abrégés de toutes les religieuses en question.
Après avoir décrit notre démarche quant à la constitution de notre base de référence, entamons l’analyse plus approfondie de celle-ci.
Parmi les 159 religieuses enregistrées dans le manuscrit vannetais, toutes n’ont pas eu le « droit » de posséder un abrégé. En effet, 20 d’entre elles n’en possèdent pas (12,57%).
Certaines d’entre elles ne sont même pas inscrites sur la liste finale des soeurs du couvent vannetais, insérée à la fin du manuscrit. Quant aux 94 religieuses « découvertes » dans les documents normands, seules 5 d’entre elles possèdent un abrégé80 et toutes ont prononcé leurs voeux de religion après 1747 : 1749 pour soeur Marie de Sainte-Hélène de Cramezel, 1752 pour soeur Marie de Sainte-Monique Berrigaud, 1760 pour soeur Marie Catherine de Jésus Bernard, 1770 pour soeur Marie de Sainte-Scholastique Mauduit de Beaumont et 1777 pour soeur Marie Angélique Allemand. Les dates de rédaction desdits abrégés s’échelonnent de 1772 à 1781, dates de leur décès.
Dans les documents normands, nous avons trouvé un certain nombre de soeurs entrées au couvent et ayant prononcé leurs voeux religieux avant 174782 : 13, au total. Pour 11 d’entre elles, nous disposons uniquement de leurs noms dans le monde, leurs noms en religion nous restant inconnus.

Trouver la voie de Dieu : la question de la vocation religieuse

 Aux sources de la vocation religieuse

L’appel de Dieu ou la pluralité des manifestations divines

« Toute vocation est un appel » disait l’écrivain Georges Bernanos, et certaines entrées en religion des religieuses de Vannes relèvent bien d’un appel, soit de Dieu, soit de la Vierge Marie, soit pour le cas d’une soeur, de l’Esprit Saint. Il nous est sans doute bien difficile de comprendre ce que recouvre ce mot « appel ». Nos esprits contemporains, nourris de rationalité, imaginent mal cette forme de communication divine. Ne dit-on pas que les voies de Dieu sont impénétrables ? Il faut néanmoins replacer cette forme de vocation dans le contexte de l’époque. Bernard Dompnier, à propos des Capucins, parle de l’atmosphère mentale dans laquelle ces derniers baignent. L’exemple des religieuses de Notre-Dame de Charité est du même ordre. Vivant dans des familles croyantes – voire dévotes pour certaines -, élevées dans une foi présente au quotidien, ces jeunes filles sont sans doute « mieux » disposées mentalement et psychologiquement à entendre la voix de Dieu. Elles sont disponibles, en quelque sorte. L’étrangeté de cette situation – notamment pour ceux qui en sont témoins – doit sans doute se retrouver, de nos jours, chez des femmes se faisant religieuses et répondant à cet appel divin.
Au fil des années, plusieurs religieuses du couvent vannetais ont ainsi entendu l’appel de Dieu. C’est ce le cas de soeur Marie du Verbe-Incarné Bourgeois : « elle entendit la voix de son bien-aimé qui l’invitait à se donner à lui dans la religion», de soeur Marie de Saint-Paul Le Vandeur : « il l’appela donc a la religion », de soeur Marie de Saint-Pierre Giquel : « environ quatorze ans, notre Seigneur lui fist entendre sa voix, l’appelant interieurement a la vocation religieuse » , de soeur Marie de Sainte-Claire Le Gouvello de Keriaval : « dans ce genre de vie retirée, uniforme et réglée, notre chere soeur eut tout le loisir et la facilite d’entendre et d’écouter la voix de l’époux sacré qui l’appeloit à un état plus saint et plus parfait encore », de soeur Marie des Séraphins de Chalon de Fosse : « elle commença donc à travailler pour obtenir les permissions de se retirer et obeir à la voix de Dieu qui l’appeloit depuis si longtems », de soeur Marie de Saint-Pierre de Bonnecamps : « notre chere soeur fut du nombre de celle que Dieu choisit et appela a notre saint estat », de soeur Marie de Saint- Stanislas Dondel : « le céleste epoux commença, de bonne heure, a frapper a la porte de ce mesme coeur dont il vouloit, seul, faire la conquête » ou encore de soeur Marie des Anges Trogoff: « sollicita fortement son retour chez nous où elle sentoit que Dieu l’appeloit ».
Le cas de soeur Marie de Sainte-Marthe Le Tessier est à noter. En effet, c’est dès sa prime enfance qu’elle conçoit l’appel de Dieu : « des son bas age, lequel lui donnoit, ce semble, assez de raison pour consentir desja à cette vocation et pour croire que le choix que son pere faisoit d’elle pour le cloistre fut un apêl de Dieu sy toutefois on peut croire qu’elle en eut eu assez de lumière à l’age de 9 à 10 ans pour savoir que c’est Dieu qui est l’arbitre de notre sort ». Remarquons au passage, la précocité de cet appel et le doute affleurant sous la plume de la rédactrice. Mais, pour une petite fille dont le père « se plaisoit a destiner selon ces conjectures bonnes et simples l’etablissement de ces enfans, destinant en particulier sa fille cadette a estre religieuse sans sçavoir pour quoy il luy pronostiquoit ce destin sy ce n’eut été par les heureuses qualitez qui se trouvoient en elle », prendre le voile paraît évident.
A la voix de Dieu instillant le désir du cloître à une jeune fille s’ajoute la voix du Saint Esprit. Cette mention de l’action de la troisième personne de la Trinité se retrouve dans l’abrégé de soeur Marie de la Sainte-Résurrection Autheuil : « elle aimoit le monde et y avoit beaucoup d’agrement mais sensible a la voix du saint esprit, elle oublia son pays et ne songea plus qu’a la prendre pour son epouse ».
Avec soeur Marie de la Trinité Heurtaut, figure majeure de l’ordre de Notre-Dame de Charité,120 ce n’est pas la voix de Dieu qu’entend une petite fille mais la figure de la Vierge Marie « une dame d’une grande beaute et majeste » qu’une petite fille voit. Pour avoir négligé de dire son chapelet et d’honorer cette « mere de bonté », elle implore son pardon et lui promet de le dire tous les jours pour elle. A cette occasion, la Vierge Marie lui apprend comment dire son chapelet. Cette vision, marquante pour une petite fille de moins de dix ans, lui inspira « un grand desir d’estre a Dieu1 ». Si Dieu interpelle les futures religieuses par la parole, il peut également le faire par des actes nimbés d’un profond mystère comme c’est le cas pour soeur Marie du Saint-Coeur de Jésus Bedault. Déjà consciente de la présence de Dieu dans sa vie suite à « des graces et des communications de Dieu tres particulieres », elle se tourne définitivement vers la religion après une rencontre bien étrange.
« Un jour allant l’église, et passant sur le pont saint michel, elle entendit une voix qui luy dit : repare mon image. Elle regarda autour d’elle et aperçoit au bout du pont une image de la tres sainte Vierge à laquelle elle avoit une speciale devotion, l’ayant prise pour sa mere et, la voyant ainsy rompüe et dégradée, prit le dessein de la faire racommoder suivant ce qui lui avoit esté dit et de la mettre dans un endroit plus convenable à ce qu’elle representoit pour la faire honorer. Elle y fit tout son possible et, sans, vouloir y paroistre, chargea quelque personne dy faire cette reparation, luy mettant en main l’argent necessaire pour cela. Mais comme Dieu l’avoit destinée pour reparer aussy son image dans les ames ou le peché l’avoit effacée, il luy donna la vocation religieuse et elle entra au monastere de Renne ». En dehors de soeur Marie de Saint-Pierre Giquel et de soeur de Sainte-Marthe Le Tessier, nous ne savons jamais à quel âge ces jeunes filles entendent cet appel. Celui-ci survient soit avant l’entrée au couvent – soeur Marie de la Trinité Heurtaut, soeur Marie de la Sainte- Résurrection Autheuil, soeur Marie de Saint Paul-Le Vandeur, soeur Marie des Séraphins du Chalon de Fosse, soeur Marie de Sainte-Claire Le Gouvello de Keriaval, soeur Marie de Saint-Pierre de Bonnecamps-, soit pendant le séjour au couvent (soeur Marie du Verbe- Incarné Bourgeois, soeur Marie de Saint-Pierre Giquel, soeur Marie de Saint-Stanislas Dondel).
Toutes les religieuses qui ont entendu cette voix divine sont des soeurs de choeurs – au nombre de dix -, en dehors de soeur Sainte-Marthe Le Tessier, soeur converse.
Comme le laissent entendre les informations et le tableau ci-dessus, entendre l’appel divin semble être le propre de jeunes filles issues de milieux aisés, voire nobles. Toutefois, ce constat doit toujours être rattaché à la forte proportion de soeurs appartenant à un tel groupe social. Peu d’entre elles en effet appartiennent à un milieu très modeste. Entrer au couvent exige une dot que ces familles, peu avantagées « des biens qu’on appelle la fortune » ne peuvent pas fournir à moins d’en être dispensé. Cette intervention divine n’est pas non plus le fait d’une époque puisque nous retrouvons cette mention sur plusieurs années derrière la naissance de cette vocation religieuse ou, plus simplement, un certain climat familial propice à une telle réceptivité sensorielle.
11 soeurs, en définitive, entendent la voix de Dieu les appelant au couvent (11 sur 144 soeurs dont nous possédons les abrégés, soit 7,97 %). Peu d’entre elles sont donc ces « kletos », ces appelées dont parle la Bible. Cette entrée au couvent, sous les auspices de Dieu, ne revêt pas toujours une démarche « positive », née d’un profond « désir de closture ». Elle peut naître, en effet, de « solides reflexions sur le danger de se perdre dans le monde».

Le dégoût du monde

Le dégoût du monde revient à de multiples reprises sous la plume des rédactrices des différents abrégés. Il apparaît même dans les pages préliminaires du livre du couvent. Ainsi, dans la partie intitulée « souhaits et prières pour les religieuses de Notre-Dame de Charité », il est écrit :
« Que tous leurs coeurs soient autant d’images vivantes de l’amour tres pur de la charite tres excellente, de l’humilite tres profonde, de l’obeissance tres exacte, de la purete plus qu’angélique, de la patience invincible, de la mansuetude enfantine, de la simplicite colombine, de la soumission entiere à sa volonté de Dieu, de l’abnegation totale de soi mesme, du parfait mepris du monde, du zelle tres ardent pour le salut des ames …».
Le retrait d’un monde dont « la grandeur n’est que pure chimere », dont « les maximes perverses [sont] si opposées à celles de jesus christ et aux saints et pieux penchants de son coeur droit » est une véritable constante, une antienne répétée à l’envie, avec plus ou moins de grandiloquence. Le monde d’ici-bas est celui de la perdition, ce « tabernacle des pecheurs » dont parle l’abrégé de soeur Marie des Séraphins de Chalon de Fosse. Tout est faux dans celui-ci et les êtres humains qui le peuplent se laissent facilement étourdir par ses « maximes perverses », ses « jeux et [ses] divertissements» et ses « vaines et flatteuses esperances ». Il est le lieu « ou tant de gens font de si triste naufrage », un lieu où les parures, les ornements et les habits magnifiant les corps comptent plus que la beauté de l’âme.
Il n’y a pourtant rien à sauver dans ce monde où l’on se perd, corps et âme. A « la puerilite des biens qu’il promet » s’opposent les « richesses du ciel ». A plusieurs reprises, le mot « vanité » s’invite sous la plume des rédactrices, rappelant une phrase ouvrant et clôturant l’Ecclésiaste : « vanité des vanités ; vanité des vanités, tout est vanité ». Ainsi que le dit ce livre de l’Ancien Testament, toutes les phrases du livre du couvent de Vannes portraiturant négativement un monde rempli de perversions en appellent à un détachement des biens terrestres, vains et inutiles.
Un extrait de la notice nécrologique de soeur Marie de Saint-Paul Le Boudoul du Baudory situe bien l’atmosphère dans laquelle devait évoluer ces jeunes filles, avant d’entrer au couvent :
« J’ay considéré, dit-elle, qu’ayant reconnüe par la grace de Dieu la corruption dont le monde est infecté et le mauvais air que l’on y respire, nous avons cru venir en religion nous en préserver, ce qui ne seroit pas, continüe telle, si on procuroit ou sy on ne faisoit pas son possible pour éviter les entrez des gens du monde dans son monastere puisque leur esprit et leurs maximes sonts aussi pernicieuse à une ame que la peste l’est au corps ».
Comme le laissent entendre ces quelques lignes, le couvent est conçu comme un refuge, l’arche de la religion où la religieuse – désignée sous le terme de colombe dans plusieurs abrégés – se pose pour éviter « les dangers et ecueils ou elle [est exposée] ». Si cette défiance du monde s’impose peu à peu dans l’esprit des futures postulantes à l’ordre de Notre- Dame de Charité, elle n’en est pas moins absente sitôt passé la porte du cloître. En effet, cette dichotomie entre cette contrée hors du monde et le monde lui-même se poursuit à l’intérieur des murs du couvent. Ainsi, soeur Marie du Saint-Coeur de Jésus Bedault n’hésite pas à inculquer à « ces jeunes plantes le mepris du monde ». Soeur Marie de Saint-Benoît Bonnard, alors qu’elle a la charge du pensionnaire, inspire « a ces jeunes personnes beaucoup de mépris pour le monde, surtout pour les modes et les ajustes, leur en faisant voir la folie et la vanité, la difficulté d’y operer son salut et leur [rapporte] plusieurs exemples fort a propos et puissants pour les convaincre ».
Il est loisible de penser que l’enseignement reçu par les pensionnaires du couvent vannetais insistait sur « les plaisirs empoisonnés que le monde présente à ses sectateurs, au milieu à l’espêce d’yvresse qui l’endormoit».
Toutefois, aussi prégnant que soit ce contemptus mundi – mépris du monde – dans les pensées de ces jeunes filles, toutes ne l’ont pas ressenti avec autant de force. En effet, certaines, issues de nobles familles, ont eu bien du mal à quitter un monde dont elles auraient certainement fait « l’ornement et les delices ». C’est notamment le cas de soeur Marie de Saint-Stanislas Dondel. Cette religieuse, originaire de Vannes, est née « d’une famille distinguée par sa naissance, sa fortune et sur tout par les charges hereditaires dans leur maison, tant dans l’Eglise que dans la magistrature et dans le service ». Bien qu’arrivée en bas-âge au couvent de la cité épiscopale et donc, éduquée dans l’amour de Dieu, cette « jeune amante combatit longtems entre Dieu et le monde. Ce dernier avoit des attraits pour elle, une vie aisée, les plaisirs qui ont des charmes ainsi que la parure. Tout cela, dis-je, avoit pour mademoiselle Dondel, un attrait qui luy fermerent longtems l’oreille aux semonces de la grace ». Cette jeune fille refuse même d’écouter la voix de Dieu l’appelant à ses côtés, même « dans le plus grand tumulte des plaisirs aux quels elle se livroit lorsque ses proches la prenant aupres d’eux de fois à autres, luy permettoit d’aller aux assemblées, aux jeux et autres passe tems mondains ». Ce n’est que sous l’influence des demoiselles du Baudory, foulant « aux pieds une fortune brillante168 » et donc destinées aux meilleures partis qu’elle choisit la voie de Dieu. Toutefois, ce choix ne signifie pas pour elle la fin de ses tourments intérieurs.
« Les combats recommencerent en elle avec plus de violence qu’auparavant. Vingt fois, elle se repentit de s’être déclarée y procurer tous les plaisirs et agremens qui peuvent flatter une jeune personne. Ses pieux parans, voulant s’assurer, par cette épreuve, de la vocation de leur fille et la mettre dans le cas de choisir, avec plus de connoissance. Nôtre postulante goutoit, à longs traits les plaisirs empoisonnés que le monde présente à ses sectateurs, au milieu à l’espêce d’yvresse qui l’endormoit. L’époux des vierges luy parloit sans cesse au coeur ».
Si cette mort, non seulement au monde mais aussi à elle même apparait dans la notice nécrologique de soeur Marie du Saint-Sacrement de Combles, nous avons tout lieu de penser que cette idée était également celle de soeur Marie de Saint-Stanislas Dondel. Nous pouvons ainsi imaginer, sans trop de difficulté, les affres dans lesquelles était plongée cette jeune fille. En effet, renoncer à une vie pleine d’agréments et sans contrainte ne peut se faire sans douleur et peines intérieures. Comme le dit son abrégé : « la partie superieure tressailloit de joye. L’inferieure souffroit et murmuroit encore en cette disposition ». Nous retrouvons ici la conception dualiste de l’homme, un être composé de deux réalités irréductibles : l’âme – partie supérieure – et le corps – partie inférieure -, ou la raison et les passions, ou la liberté et la nécessité. Le corps est la prison de l’esprit, cette « fine pointe de l’âme » dont parle Thérèse d’Avila.
Même si son rang de soeur de choeur au sein du couvent vannetais devait lui assurer une vie moins difficile que celle d’une soeur converse ou encore d’une soeur tourière, il fallait sans doute beaucoup de force d’âme pour passer le restant de ses jours derrière les grilles d’un cloître … Autre temps, autres moeurs pourrait-on dire, à la suite le poète grec Pindare ! Toutefois, en contrepoint de ce récit « déchirant » vers le couvent, il en est d’autres moins pénibles pour des jeunes filles bien nées. C’est notamment le cas de soeur Marie des Séraphins du Chalon de Fosse. Orpheline de père, cette jeune normande est placée à la cour du roi de France par les parents du défunt, auprès de la maréchale de Rochefort. De par sa sagesse, sa prudence et son discernement, elle s’attire la confiance et la bienveillance du roi lui-même.
Mais ces marques d’estime :
« Capables d’enfler et satisfaire un coeur ambitieux ne firent nulle impression sur le sien qui, penetré de la brièveté de ces honneurs et plaisirs, n’en usoit que par la necessité ou l’avoit mise son engagement et ne ce menageoit ces faveurs que pour parvenir un jour à l’estat religieux, ou se bornoient tous ces désirs et qu’elle estimoit et preferoit aux delices de la cour.
Dieu, qui ce l’estoit choisie de toute éternité pour estre sa part et portion, respandit une amertume sur tous les plaisirs quelle ne goutoit qu’avec une extresme peine et respugnance, sans neantmoins le faire paroistre a l’exterieur et, quoy que son dessein fut de ce retirer dans le cloistre pour ce donner entièrement à Dieu, elle sembloit en differer l’execution, lors quil plut a Dieu de la réveiller de cet assoupissement par un songe quelle eut ou elle crut ce voir presantée au jugement de Dieu et condamnée aux flammes éternelles de l’enfer. Saisie d’une juste crainte et aprehension, elle s’écria toute baignée de larmes, demandant pardon miséricorde à Dieu, implorant le secours de la sainte Vierge, pour l’obtenir et des lors, prit une forte resolution d’abandonner la cour qu’elle envisagea estre comme le chemin certain de sa perdition.  »
« L’extresme crainte de risquer son salut dans le monde fut le seul motif qui l’emporta sur l’inclination naturelle qu’elle avoit eue d’y rester en aimant toutes les maximes et toutes les vanites, quoi que cependant elle eut grande repugnance pour le mariage ».
Les raisons de son refus du mariage et donc, de l’amour d’un homme autre que Dieu lui-même ne nous sont pas connues. Y voit-elle, comme sainte Thérèse d’Avila, une dépendance et une soumission impossibles à suivre ? Peut-être ! Car, à l’instar d’un monde dont on peut être prisonnier, on peut l’être aussi du mariage comme le pense la fondatrice des Carmélites :
« Ô mes soeurs, ne souffrons pas que notre coeur soit esclave de qui que ce soit, sinon de Celui qui se l’est acquis de son propre sang ! Prenez garde, car, sans savoir comment, vous pourriez vous trouver liées et hors d’état de vous dégager ».
Le seul mariage qui ait de l’importance aux yeux des religieuses de Notre-Dame de Charité, comme d’ailleurs à ceux des religieuses d’autres congrégations, c’est le mariage avec Dieu. Etre son épouse est une idée qui revient souvent dans les différents abrégés, comme un rappel du Cantique des Cantiques. Les termes utilisés pour ce mariage divin – mystique et spirituel – ne sont pas sans rappeler ceux d’une union civile et l’amour entre deux êtres humains dans les quelques extraits qui suivent.
« Elle les passa dans des actes d’amour de Dieu et de désir de s’unir à luy et comme une Vierge sage, elle attendit la venue de l’époux avec la lampe ardente de la charité où l’huile des bonnes œuvres n’avoient jamais manqué ». « Son cœur estoit autant que son corps appliqué à rendre a son créateur les devoirs d’honneur et de louange qu’il attend d’une humble et fidèle épouse qui lui était si attachée ».
« C’estoit ainsi que benissoit les travaux de la fidele servante et qu’elle avoit la consolation de voir que ses peines n’etoient inutiles, ce qui augmentoit son courage et ce feu qui la devore au-dedans, se rallume toujours de nouveau par des desirs plus ardents de plaire à son bien aimez, la faisoit languir nuit et jour comme la sainte epouse a l’odeur de ces parfums qu’elle ne cherchoit qu’a répandre, et, sans consistoire son amour pour l’inspirer dans les autres».
« L’obligation etroite ou elle se vit engagée par les saints voeux de mourir a elle mesme et remplir fidelement l’estat parfait ou la mettoit la qualité d’epouse de Jésus Christ qu’elle possedoit alors, ranima son zele et sa ferveur ».
« Son occupation continuelle estoit de s’y retirer pour s’entretenir avec Dieu qui se plaisoit a gratifier son epouse de ses amoureuses caresses ».
« Elle ne desiroit rien tant que cet heureux moment afin de pouvoir s’unir entierement à son unique bien aimé par les chastes embrasements de son amour pour dire, comme une véritable epouse : mon bien aimé, c’est a moi et je suis toute à luy ».
Aux délices agréables provoqués par une union avec Jésus crucifié s’oppose les fruits amers d’un mariage dans le monde. Les chaînes qui naissent de celui-ci peuvent être de véritables entraves au bonheur des femmes comme l’avait déjà écrit sainte Thérèse d’Avila :
« Pensez aussi à tant de femmes mariées – j’en connais dans ce cas et même de qualité – qui, en proie à de grandes souffrances corporelles, n’osent s’en plaindre de peur de fâcher leurs maris, et qui, avec cela portent de bien lourdes croix. […] Oh ! mes filles puisque vous êtes à l’abri de ces peines si cuisantes qui se rencontrent dans le monde, sachez au moins endurer quelque chose pour l’amour de Dieu. Voici une femme très mal mariée. De crainte que son mari n’apprenne qu’elle fait connaître sa situation et s’en plaint, elle dévore les peines amères sans chercher de consolations auprès de qui que ce soit ».
L’aversion du monde qui naît dans les pensées d’une future postulante apparait souvent comme le refus de laisser son âme corrompre par les méfaits d’une vie en société (plaisirs faciles, divertissements, souci de la mode et de la séduction). Mais son origine peut également se retrouver dans un évènement bouleversant comme une maladie. C’est le cas de soeur Marie de Saint-Louis Gouro de Pommery. Cette jeune fille, issue « d’une des plus anciennes maisons de Bretagne » était, selon la rédactrice de sa notice nécrologique, belle :
« Elle etoit beaucoup plus aise de s’entendre dire qu’elle etoit belle et elle y prenoit tant de plaisir qu’elle gratifioit libéralement les bonnes gens de la campagne qui lui faisoient ce compliment flatteur, ce qui attiroit si souvent que sa bourse épuisée, ne pouvant plus fournir à une telle dépense ainsi qu’aux dentelles et ajustements qu’elle aimoit avec passion. »
Mais sa beauté, telle une rose, se fana quand elle fut touchée par la petite vérole. Cette maladie infectieuse et virale – appelée aussi variole – fut aux XVIIIème et XIXème siècles la plus redoutée de toutes les maladies. Très contagieuse, elle se manifestait par des éruptions cutanées (pustules de couleur rouge pâle, démangeantes) tout d’abord sur le visage et la tête, puis, surtout, aux extrémités. Souvent mortelle, on pouvait toutefois y réchapper mais au prix de séquelles visibles. Le géophysicien, Charles de la Condamine, dit à propos de cette maladie qu’elle « détruit, mutile ou défigure ». Une citation de Blaise Pascal extraites de son livre, Pensées, exprime bien les ravages physiques provoqués par la petite vérole :
« Celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? non, car la petite vérole qui tuera la beauté sans tuer la personne fera qu’il ne l’aimera plus».
Sans « pourtant la défigurer beaucoup », la petite vérole laissa, sans doute, des traces que rien ne pouvait masquer sur le visage de la future soeur Marie de Saint-Louis Gouro de Pommery. Même s’il n’est pas dit explicitement que cette maladie « tua » ses désirs de vivre dans le monde, il y a quand même, tout lieu de le penser. Ce qui faisait sa richesse, son charme extérieur, se sont évanouis et peut-être avec eux, l’idée d’un beau parti en mariage.
Dès lors, le dégoût du monde s’immisça en elle. « Elle ne pensa donc plus qu’a se donner entierement a Dieu et, des lors, elle quitta les modes et les grandes parures qu’elle avoit toujours tant recherchees et retourna le plus tost qu’il lui fut possible a la campagne ou elle estoit bien attendue et desiree ». « Qui est attentif à la parole trouve le bonheur » dit un passage de la Bible196. Sans doute est-ce le sentiment qui a saisi les futures religieuses en entendant la langoureuse voix divine.
Toutefois, cette naissance à Dieu fut parfois, pour certaines un vrai chemin de Damas, un chemin d’autant plus douloureux qu’il amenait ces jeunes filles jusqu’à s’opposer à ses proches et à leur tenir tête. L’exemple de soeur Marie de Saint-Dominique Richer est le plus frappant tant elle semble habitée par un puissant désir de Dieu : « Le Seigneur l’ayant, ce semble, réservée à cette sensible épreuve que luy procura une personne guidée comme on le peut croire de sa providence pour l’esprouver, laquelle se flattant vainement de savoir les sentiments de cette communauté luy dit qu’elle etoit bien téméraire de croire qu’elle y eut esté reçue qu’en cette attente». Se mortifiant volontairement, elle en arrive à effrayer ses parents. Aussi, ce n’est qu’au bout de plusieurs années d’un rude combat face à
l’intransigeance parentale, – ils « sembloient de bronze quand il s’agissoit d’écouter ses propositions » – que son long naufrage prendra fin.

Une graine est tombée dans le jardin de la religion : poussera-t-elle ?

De nombreux auteurs, au XVIIIème siècle, se sont complus à dénoncer ces dizaines de victimes innocentes contraintes d’entrer en religion sans y avoir aucun attrait. Diderot est le représentant le plus connu – encore aujourd’hui – de ces « accusateurs publics » dénonçant avec virulence cette négation de la liberté dont est porteur tout être humain. Mais si des cas comme la Suzanne Simonin de Diderot ont certainement dû exister, force est de constater que notre livre du couvent de Notre-Dame de Charité de Vannes n’en évoque aucun. Nulle évocation d’une quelconque tyrannie exercée par la famille pour contraindre une jeune fille à se soumettre, âme et son corps à Dieu. Parmi les 145 religieuses évoquées dans un abrégé, seule une religieuse renonce à mourir en religion. Il s’agit de soeur Marie de Sainte- Marguerite Beulque, religieuse restée néanmoins douze ans dans le couvent vannetais (1689- 1701). Après avoir renoncé ainsi à ses voeux, elle retourne « a son premier estat » et décède « en la chambre du tour le 21 novembre 1724 ».
D’après ce nous laissent penser ces différents abrégés, aucune postulante n’est entrée au couvent sous pression familiale. Elles respectaient en cela un des décrets du Concile de Trente (1563) qui promettait : « L’anathème […] contre toute personne quelle qu’elle soit, ecclésiastique ou régulière (même revêtue de dignité) qui de quelque manière contraindrait une femme qui s’y opposerait soit à entrer au monastère, soit à prendre l’habit, soit à faire profession ».
La teneur de ce décret rejoint l’article suivant, extrait du Coutumier de l’ordre de Notre- Dame de Charité :
« Si on veut conserver cet esprit primitif, il faut être fidèle et inflexible à ne jamais admettre à la sainte Profession aucunes filles qui n’aient les conditions requises; autrement on se détruirait, et tout le bien et la paix de la maison. Pour cet effet, les Supérieures doivent bien examiner les Novices, pour voir si elles sont bien résolues à la persévérance en leur sainte vocation. Si on voyait une fille qui n’eût pas un grand désir de faire la sainte Profession, il la faudrait sans doute renvoyer; car ce bien est si grand, qu’il faudrait être insensible pour n’en témoigner pas un désir ardent ».
Il nous faut donc croire que les supérieures, chargées de juger de l’aptitude et de la vocation des novices, tout comme l’examen préalable effectué par l’évêque afin de sonder la profondeur de ce choix de vie, jouaient leur rôle de filtre. Même les soeurs pour lesquelles le cloître ne présente aucun attrait au début – notamment soeur Marie de Sainte-Catherine Duboys -, ne résistent pas très longtemps à l’attrait pour la vie religieuse.

 

 

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Table des matières
Première partie : Devenir religieuse
Avant-propos
I. Trouver la voie de Dieu : la question de la vocation religieuse
A. Aux sources de la vocation religieuse
B. Une graine est tombée dans le jardin de la religion : poussera-t-elle ?
C. La vocation prend racine
II. Les épreuves pour être une “Fille de Notre-Dame de Charité”
A- La cérémonie de vêture
B- Le temps du noviciat
C- La question financière
III. Le recrutement du couvent de Notre-Dame de Charité de Vannes
A- L’origine géographique des religieuses
B. L’origine sociale
C. Les origines familiales
Deuxième partie : Etre religieuse
I. Les entrées en religion
A. Quelques remarques préliminaires
B. L’analyse des entrées en religion
C. L’âge d’entrée au couvent
II. La question de l’identité monastique
A. La gamme des noms de religion
B Les différentes identités religieuses : analyse quantitative
C- L’identité religieuse : un marqueur social ?
II. Laborare et orare : travailler et prier au service de Dieu
A. Supérieures, assistantes, choristes, converses, tourières… : la hiérarchie conventuelle
B. Les différentes charges ou offices des choristes au sein du couvent
C. Cultiver les coeurs et assurer la vie quotidienne du couvent
Troisième partie : Mourir en religion
I. Des maladies aux fins dernières
A. « Dans le monde, vous aurez à souffrir » (Jn 16, 33)
B. Soigner les corps défaillants
II. Quitter le monde après avoir été : mourir au couvent
A. L’analyse des décès
B. Les années passées en religion
C. Devenir une « femme de papier » au terme d’une vie religieuse
III. Les abrégés de vie et de vertus: au croisement de la mémoire et de la religion
A. Ecrire des vies : suivre une voie et laisser sa voix
B. L’analyse quantitative des abrégés
C. Tremper sa plume dans les textes sacrés
Source
Sources manuscrites
Bibliographie
1. Instruments de travail
2. Histoire générale
BARTHES Roland, Comment vivre ensemble: simulations romanesques de quelques espaces quotidiens: notes de cours et de séminaires au Collège de France, 1976-1977, Paris, Seuil-Imec, “Traces écrites (Paris)”, 2002, 
Toussaint de Saint-Luc. « De la différence qu’il y a entre les titres du clergé et de la noblesse de Bretagne », Mémoires sur l’état du clergé et de la noblesse de Bretagne, Rennes, H. Vater, 1858,
4. Histoire de l’Eglise et de la religion
5. Histoire des ordres et des congrégations religieuses
6. Histoire des femmes
7. La spiritualité aux Moyen-Age et à l’époque moderne
8. Histoire de l’éducation
9. Histoire de la santé et de la médecine
10. Anthropologie sociale et culturelle/sociologie

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