L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE DES ARTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE

Dans le cadre de ce mémoire publié sur rapport-gratuit.com, j’ai fait le choix de m’intéresser à l’enseignement de l’histoire des arts et plus particulièrement à son utilisation en tant qu’outil interdisciplinaire au sein de l’école primaire. Nouvellement intégrée, l’histoire des arts fait office d’ « ovni » parmi les spécialités enseignées. Ses enjeux, ses objectifs, son contenu pédagogique semblent encore imprécis et demeurent une source de difficulté pour les instituteurs, notamment les plus anciens, dont la formation n’a jamais examiné ces thématiques.

Dans ce but, nous proposons d’interroger l’impact de l’étude d’une ou plusieurs œuvres d’art sur les apprentissages menés dans les disciplines enseignées au cycle 3. À l’aide d’un dispositif comparatif entre deux méthodes d’enseignement, dans lequel seulement un groupe aura accès aux images d’art, nous allons tenter de définir si l’analyse d’une œuvre d’art va permettre à l’élève d’acquérir des connaissances supplémentaires dans le domaine de la géographie. L’intérêt de cette étude de cas étant de déterminer si une séance en géographie dirigée par une approche en histoire des arts engrange des savoirs nouveaux et des aptitudes inédites chez l’élève. En effet, nous partons du principe que l’analyse d’une œuvre d’art contribue à fomenter des compétences théoriques et cognitives, généralement peu développées par l’apprenant, en géographie (Vezin (1988) ; Gardner (1996) ; Meunier (1998)). Elle faciliterait par conséquent, la compréhension de la leçon par l’enfant, lui permettant de saisir l’ensemble des notions étudiées dans leur globalité. Pour tenter de répondre à ces hypothèses, nous allons essayer de définir la notion d’image, ses effets et risques sur les apprentissages et la manière d’organiser son enseignement le plus efficacement possible (Tisseron (1995) ; Philippot (2007)).

Les instructions officielles décrivant l’histoire des arts comme un enseignement de « culture partagée » (BOEN n°32 du 28 août 2008, Arrêté du 11- 7-2008 – J.O. du 27 7-2008, Préambule), nous nous questionnons sur la manière de mettre en œuvre des démarches interdisciplinaires pertinentes (Fourez, Mathy, Englebert-Lecomte (1993) ; Ardouin (1997) ; Danjoux (2001)) à mettre directement en lien avec la formation en géographie. Pour cela, nous présentons le cadre théorique et sa correspondance avec la méthodologie expérimentée, en nous intéressant aux enjeux liés à l’enseignement de l’histoire des arts à l’école primaire aujourd’hui, à l’utilisation d’une image d’art au sein des apprentissages ainsi qu’à la fondation d’une séquence interdisciplinaire couplée à la géographie.

L’enseignement de l’Histoire des Arts à l’école primaire est un enseignement transversal et pluridisciplinaire, organisé par une équipe pédagogique, sans exiger de l’élève une pratique artistique effective. Il s’agit d’un « croisement » à plusieurs échelles, de moyens d’expression à finalités esthétiques, basé sur une approche sensible des œuvres d’art. Il permet ainsi aux écoliers de se construire une culture artistique fondée sur la maîtrise de repères historiques et culturels tout en favorisant l’acquisition de clés de compréhension nécessaires à l’appréhension d’une œuvre d’art. Nouvellement intégré au sein des programmes de l’école primaire par le Ministère de l’Éducation Nationale, ce récent « enseignement de culture artistique partagée » est fréquemment sujet à de nombreux débats quant à sa signification même. Christian Vieaux , inspecteur général de l’Éducation Nationale en charge des Arts Plastiques, en propose une définition qui repose principalement sur sa distinction avec l’histoire de l’art.

Dans un premier temps, il convient de discerner les principales finalités de ces deux
enseignements. L’histoire de l’art se concentre sur les œuvres en lien avec les disciplines des Beaux-Arts et de l’Architecture en les analysant sous divers aspects : l’étude du sens de l’œuvre, le contexte de création de l’artiste, la réception artistique auprès du public ainsi que la toile de fond spirituelle, culturelle et sociale de l’œuvre d’art. A l’inverse, l’enseignement de l’histoire des arts se focalise sur six domaines précis : les arts visuels, les arts de l’espace, les arts du langage, les arts du quotidien, les arts du son et les arts du spectacle vivant. L’accent est mis sur la dimension sensible lors du contact avec l’œuvre d’art tout en privilégiant trois types d’analyse : le contexte (religieux, politique, idéologique, économique, social), la technique (la relation entre les formes, les significations et usages) ainsi que l’insertion des œuvres et des démarches artistiques dans le cadre d’une réflexion esthétique.

Dans un second temps, ce sont la formation et le champ de l’éducation des deux enseignements qui divergent. Tandis que l’histoire de l’art est essentiellement étudiée au sein de l’université dans les départements de Sciences Humaines ou des écoles d’études supérieures spécialisées dans la culture artistique, l’histoire des arts est obligatoire au sein de l’école depuis 2008 et des collèges et des lycées généraux, technologiques et professionnels français depuis 2009.

Dans un dernier temps, les approches et les démarches se veulent différentes. L’histoire de l’art est transdisciplinaire dans le sens où elle fait appel à diverses disciplines de recherche telles que : l’archéologie, l’histoire, la sociologie, l’anthropologie voire la philosophie et l’ethnographie. Elle se fonde sur deux démarches dominantes, d’une part l’étude d’un corpus d’œuvres et d’artistes en prenant en compte leurs interactions avec les domaines précédemment cités et les notions relatives aux mouvements, écoles, courants artistiques étudiés. D’autre part, elle sous-tend une conception plus théorique à travers le questionnement du « discours sur l’art ».

Au contraire, l’histoire des arts repose sur une approche pluridisciplinaire et transversale simultanée, regroupant des matières intégrées à la culture humaniste comme : la littérature, l’histoire, la géographie, l’éducation civique, les arts visuels, l’éducation musicale, les langues étrangères y compris des enseignements scientifiques et technologiques comme les sciences expérimentales ou l’Éducation Physique et Sportive. Sa démarche quant à elle, s’appuie sur le découpage des programmes d’histoire (La Préhistoire à l’Antiquité gallo-romaine, le Moyen-Âge, les Temps Modernes, le XIX ème siècle, le XX ème siècle et notre époque) en abordant des aires géographiques et culturelles variées (régionales, nationales, européennes, mondiales). Les œuvres peuvent être abordées seules ou en interdisciplinarité à partir des savoirs spécifiques à chaque matière.

L’arrêté du 11 juillet 2008 fixant l’organisation de l’enseignement de l’histoire des arts à l’école primaire, au collège et au lycée met en exergue cinq objectifs essentiels. Tout d’abord, il précise : « d’offrir à tous les élèves, de tous âges, des situations de rencontres, sensibles et réfléchies, avec des œuvres relevant de différents domaines artistiques, de différentes époques et civilisations » , soit de favoriser la rencontre directe avec les œuvres voire avec les artistes/acteurs culturels, lors de visites de musées, centres artistiques et  culturels, d’itinéraires urbains et d’encourager la fréquentation des théâtres, de bibliothèques, de cinémas, d’opéras ou de salles de concert. Faute de moyens, la rencontre pourra également s’esquisser à l’aide de supports médiatisés (enregistrements, projections, films, reproductions, sites Internet etc.).

Dans cette continuité, l’arrêté préconise ensuite de : « les aider à franchir spontanément les portes d’un musée, d’une galerie, d’une salle de concert, d’un cinéma d’art et d’essais, d’un théâtre, d’un opéra, et de tout autre lieu de conservation, de création et de diffusion du patrimoine artistique »  . L’histoire des arts est ainsi déterminante dans le sens où elle permet de façonner les individus. Elle contribue à la construction de l’élève élargissant son savoir au-delà des simples connaissances scolaires. C’est à l’extérieur de l’école que l’enfant en tire ses principaux bénéfices à travers la sollicitation de sa curiosité, la stimulation de sa créativité, le développement de son désir d’apprendre etc. Pour cela, le troisième point stipule : « de leur permettre d’accéder progressivement au rang d'”amateurs éclairés”, maniant de façon pertinente un premier vocabulaire sensible et technique, maîtrisant des repères essentiels dans le temps et l’espace et appréciant le plaisir que procure la rencontre avec l’art » . L’histoire de l’art doit avant tout, face à une œuvre d’art, créer un certain plaisir chez l’élève : laisser s’exprimer sa sensibilité, ses opinions, accepter l’altérité des points de vue, aiguiser son regard en lui fournissant les outils adaptés à la compréhension de celle-ci.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE DES ARTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE
1) Qu’est ce que l’enseignement de l’Histoire des Arts ?
a) La distinction entre l’Histoire des Arts et l’Histoire de l’art
b) Les objectifs de l’enseignement de l’histoire des Arts
2) Pourquoi introduire l’enseignement de l’Histoire des arts à l’école primaire ?
a) Historique de l’enseignement artistique au sein de l’école primaire.
b) Les enjeux de l’introduction de l’histoire des arts à l’école primaire
3) La demande institutionnelle de l’enseignement de l’histoire des arts.
a) Les instructions officielles : l’histoire des arts au cycle 3.
b) Les instructions officielles : Enseigner l’histoire des arts.
II. LE TRAITEMENT ILLUSTRATIF DE L’IMAGE : L’UTILISATION D’UNE OEUVRE PICTURALE AU SEIN DES APPRENTISSAGES.
1) L’image et sa lecture
a) Qu’est-ce qu’une image ?
b) Lire une image.
2) L’impact de l’image sur les apprentissages scolaires.
a) Le rôle de l’image dans les apprentissages scolaires
b) Le statut de l’image en géographie.
III. ABORDER L’INTERDISCIPLINARITÉ EN HISTOIRE DES ARTS.
1) Qu’est-ce-que l’interdisciplinarité ?
a) L’interdisciplinarité : définition.
b) L’interdisciplinarité : L’intégration dans les enseignements
2) Mettre en œuvre l’interdisciplinarité.
a) Un modèle interdisciplinaire.
b) Favoriser l’interdisciplinarité en histoire des arts.
3) L’interdisciplinarité, une voie pour remédier aux obstacles propres à la géographie.
a) La géographie : les obstacles à la réflexion
a) La géographie : les solutions en terme d’apprentissages.
IV. PROBLÉMATISATION, QUESTIONS ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE.
V. MÉTHODOLOGIE DE RECUEIL DES DONNÉES.
1) Présentation du dispositif de recueil des données.
2) Les participants
3) Le matériel.
4) Les procédures de réalisation de la séance.
VI. MÉTHODOLOGIE D’ANALYSE DES DONNÉES.
1) Présentation du dispositif d’analyse des données
2) Les résultats
VII. CONCLUSION

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