L’ensablement des rizières dans la Communauté Rurale de Mbane

Le phénomène de l’ensablement des zones basses est l’une des manifestations de la dégradation du milieu dans beaucoup de pays du monde. Dans la zone subsaharienne, dans le Sahel particulièrement, la remobilisation des dunes par le vent a affecté les zones basses humides et particulièrement les terres fertiles. Ce phénomène a des conséquences désastreuses sur l’environnement et sur l’agriculture car des volumes importants de sable sont accumulés dans les zones basses humides et surtout pendant la saison sèche provoquant l’ensablement des rizières. Ce problème est constaté en Mauritanie, au Mali et au Niger. Dans ces pays, des plans d’eau et des pistes routières sont aussi menacés d’ensablement.

Au Sénégal, le phénomène de l’ensablement constaté au niveau des périmètres rizicoles de la basse Casamance qui renferme des zones basses inondables par les eaux de pluies a fait l’objet de nombreuses études. C’est un problème d’une grande ampleur qui affecte l’économie nationale car le riz est l’aliment de base des sénégalais.

Au nord du Sénégal et particulièrement dans la vallée du fleuve, les études menées sur la dégradation des surfaces rizicoles ont souvent mis l’accent sur la salinisation des terres. Cependant, les études sur l’ensablement des rizières sont quasiment inexistantes. En outre, quelques études signalent brièvement le problème sans en expliquer les causes et les conséquences. Dans la région de Saint-Louis en générale, et la communauté rurale de Mbane en particulier, dans le département de Dagana, les aires aménagées pour la riziculture sont menacées par l’accumulation du sable qui est surtout d’origine éolienne. En effet, ceci nous a motivé à étudier l’ensablement des rizières dans la CR de Mbane.

En outre, Depuis la colonisation jusqu’à nos jours la riziculture constitue l’activité de premier choix dans la CR de Mbane. Cependant, dès la fin des années 1970 se remarque une baisse progressive de la production. Par conséquent, une étude sur l’ensablement des rizières et de ses impacts sur l’environnement et l’économie locale présentent un intérêt pour la mise en valeur des ressources agricoles dans la CR de Mbane. Notre objectif ne s’arrête pas à la connaissance des facteurs et des effets de l’ensablement des rizières sur la production agricole, mais nous visons également la mise en place de stratégies de lutte efficaces contre ce phénomène afin de parvenir à une résolution définitive et durable du problème de dégradation des surfaces rizicoles.

Synthèse bibliographique 

Dès 1977, G. Béye fait une étude sur la situation actuelle de la dégradation des sols au Sénégal pour enfin dégager des perspectives. Dans son document, il montre l’importance du climat et de la végétation sur l’état des sols. Béye précise que les matériaux sableux localisés au Nord du pays proviennent essentiellement des formations superficielles du bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien et sont mis en place depuis le quaternaire. Il explique que le problème de dégradation des sols, causé par l’érosion physique ou suite à l’action de l’homme, se pose sur l’ensemble des sols d’une façon différente suivant le climat, leur nature et leur utilisation.

En 1965, Charreau C et Fauck R, dans un ouvrage intitulé, Les sols du Sénégal, in études sénégalaises ont présenté une étude des sols au Sénégal (CRDS) Saint-Louis. Ils montrent l’importance des sols dans la région de Saint-Louis en démontrant que la quasitotalité de l’alimentation dépend de leur fertilité. En outre, les sols représentent une source de vie indispensable. Par ailleurs, ils expliquent que la dégradation des sols constitue une menace dans le monde entier. En effet, depuis quelques décennies les pressions anthropiques ont engendré une accélération de l’érosion physique et ont conduit à une dégradation rapide des sols dans le tiers-monde.

En 1989, Arrignon élabore une étude détaillée des différents paramètres qui influent directement dans l’appauvrissement des sols dans les zones arides du globe. Il estime que cela est due à la désertification qui ne cesse de prendre de l’ampleur entrainant la conjonction de la récession économique causée par la politique et surtout par la mauvaise coordination de lutte contre ce fléau. Il signale que ce problème est provoqué par l’érosion des eaux pluviales, le ruissellement et les activités humaines. Tout cela contribue non seulement à l’appauvrissement des écosystèmes, mais met également en danger la qualité de vie et la survie, de certaines populations vulnérables. Il explique que la production agricole devient de plus en plus faible à cause de la diminution de la pluviométrie. En effet, l’auteur montre que le potentiel biologique de la région, liée en grande partie à la possibilité de la production animale et végétale, dépend essentiellement des facteurs hydriques dans lesquels les caractéristiques édaphiques jouent un rôle déterminant. Bref, il essaie de clarifier autant que possible les contraintes environnementales dans cette localité en mettant en rapport la baisse de la pluviométrie et celle de la production.

Vers la fin de 1989, le Réseau d’Information des Terres Arides (RITA) d’Oxfam, et le Programme des Terres Arides de l’Institut International pour l’Environnement et le développement (HED) ont partagé leur inquiétude croissante concernant le manque de développement au niveau de certains projets. Ils montent que la croissance démographique a entrainé une augmentation des surfaces cultivées, sans laisser au sol le temps de retrouver sa fertilité, comme dans le passé. Une autre conséquence de la pression anthropique est le besoin croissant en bois de chauffe. Le système a perdu son équilibre. Ces auteurs montrent la différence fondamentale entre la situation actuelle et celle d’il ya 20 ans, c’est que désormais, sans une certaine conservation des eaux et du sol, beaucoup de paysans des zones sèches se trouvent dans l’impossibilité de continuer à produire des récoltes ou à nourrir leurs animaux.

Présentation de la communauté rurale de Mbane 

Localisée dans la région de Saint-Louis, département de Dagana, arrondissement de Mbane, la communauté rurale de Mbane couvre une superficie de 1906 km². Elle est située dans l’hémisphère nord entre les latitudes 16° 48 et 15° 92 Nord et les longitudes – 15,83° et – 15,37° Ouest. Elle dépend de l’arrondissement de Mbane (Région administrative de SaintLouis, département de Dagana). La communauté rurale de Mbane est limitée
– au Nord par la commune de Richard Toll et la communauté rurale de Gaé
– à l’Est par la communauté rurale de Fanaye (département de Podor)
– à l’Ouest par le Lac de Guiers et la Taouey
– au Sud par les arrondissements de Yang-Yang et de Keur Momar Sarr (Région de Louga).

Milieu physique 

Relief
Le relief de la communauté rurale de Mbane est relativement plat. Mais la monotonie du relief est rompue au Sud-est par la dépression lacustre du système Guiers et à l’Est par la dépression de la Taouey.

Les facteurs liés à la morphogenèse
Une étude détaillée de l’histoire géomorphologique de la vallée a été présentée par P. MICHEL en 1973. Les conditions de l’évolution actuelle ont été étudiées par M. SALL (1979 et 1982) et dans le cadre du projet CAMPUS . La vallée du fleuve s’est formée au cours du Quaternaire quand le fleuve s’est encastré dans les terrains de l’éocène et du Plateau Continental. Pendant les 100 000 dernières années, les effets combinés des variations climatiques, des fluctuations conséquentes du niveau de la mer et plusieurs cycles d’érosion fluviale et de dépôts alluvionnaires ont donné lieu à de nombreux changements dans le cours du fleuve et dans le dynamisme qui caractérise la morphogenèse de la vallée et du Delta Cinq phases ont marqué la géomorphologie de la vallée.
1. Quaternaire ancien et moyen (100 000 B.P.), avec creusement d’un vaste golfe marin ouvert sur l’océan, s’étendant du Trarza jusqu’à Nouadhibou en Mauritanie.
2. Phase aride de l’Ogolien (20 000 B.P.) avec régression marine et dépôts des ergs anciens à sables rouges rubéfiés, modelés en cordons dunaires orientés NE-SW, fermant progressivement l’accès à la mer et soumettant la vallée à un régime endoréique.
3. Phase humide du Nouakchottien (l0000 B.P.) avec recreusement du lit à travers les dunes, jusqu’à la mer. La montée des eaux et les intrusions marines entraînent un étalement des dépôts dunaires sableux, l’influence marine remontant très en amont (5500 B.P.) jusqu’à Boghé, avec des dépôts de vases et la mise en place de terrasses marines dont les témoins subsistent en bordure des vallées. Des mouvements tectoniques marqués par un basculement vers le sud entraînent une déviation du cours d’eau vers le sud-ouest, formant l’embouchure actuelle. C’est également durant cette période que se sont formés les lacs des dépressions interdunaires.
4. Phase plus sèche du Flandrien (5 000 B.P.) avec formation des cordons dunaires littoraux qui ferment partiellement l’ancienne lagune. Les remaniements éoliens conduisent à la formation de petites dunes jaunes qui perturbent le cours du fleuve, tandis qu’une abondante sédimentation permet l’édification des grands bourrelets de berge.
5. Transgression du Dunkerkien (depuis 2000 B.P.) marquée par des remaniements fluviatiles dus à des modifications successives du cours méandreux du fleuve, avec la formation des petites levées (sols fondé) isolant des dépressions (sols hollaldé) l’ensemble constituant des dépôts fluvio-deltaïques. Durant le moyen-âge, l’embouchure du fleuve se déplace progressivement vers le sud, avec la formation de l’étroit cordon littoral de la Langue de Barbarie. Ces différentes phases ont permis la mise en place de micro reliefs très enchevêtrés avec de hautes levées qui compartimentent le lit majeur du fleuve en une multitude de cuvettes plus ou moins vastes. A partir de Richard-Toll, les micros reliefs s’estompent peu à peu pour donner un ensemble de cuvettes (Djoudj, Boundoum etc.) et de dépressions (Ndiael, Noar, Krankagne etc.). la zone d’inondation s’élargit pour atteindre environ 400 m.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie de recherche
Première partie : Présentation du cadre physique, humain et économique
Chapitre I : Milieu physique
Chapitre II : Le milieu humain
Chapitre III : Les activités socio-économiques
Deuxième partie : La dégradation du milieu et ses conséquences
Chapitre I : Les facteurs de l’ensablement des rizières
Chapitre II : Les conséquences de l’ensablement des rizières
Troisième partie : Analyse des stratégies de lutte contre l’ensablement
Chapitre I : Les stratégies de lutte contre l’ensablement des rizières
Chapitre II : Les résultats de la lutte contre l’ensablement des rizières
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
Table des matières

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