L’émergence de l’habitat alternatif dans les médias

Comment l’habitat incarne notre vision du monde

   Puisque nous avons abordé la multiplication des parutions médiatiques relatives aux nouveaux habitats, nous pouvons désormais nous pencher sur la manière dont ils mettent en forme un imaginaire fondé sur l’harmonie avec la nature et l’utilisation de ses éléments (vent, eau, géothermie…), le bien être des habitants, de leur entourage et une projection dans un futur proche où notre mode de vie aurait radicalement changé, dessinant un avenir plus serein et plus durable. C’est en parcourant ces parutions et les nombreuses illustrations qui les accompagnent, que nous reconnaissons qu’il s’agit là d’une réelle nouvelle utopie qui est en train de naître. Utopie (du grec οὐτοπος, un “lieu ailleurs”), un autre monde où le lien social serait restauré, et où les dispositifs techniques laisseraient une liberté plus grande quant à l’endroit où nous pourrions disposer de nos habitations, et où notre impact serait au moins grandement réduit, idéalement nul26. Voici ce qui transparaît des documents que l’on peut trouver en établissant une grande revue de presse sur le sujet et à ce jour. Au fil des pages que nous parcourons se dessinent des habitations mobiles, parfois bâties à partir de la transformation de leur usage premier (notamment d’anciens véhicules), ou d’un autre objet (il peut s’agir d’un ancien bus, d’un camion, de pièces recyclées…), ou bien qui mettent en valeur des matériaux issus de sources renouvelables (bois et minéraux) et locales. C’est dans ces parutions que prend alors forme tout un univers rêvé depuis que nous sommes enfants: un cocon doux et confortable, qui vous promet de vous abriter, et même qui vous suit au fil de vos voyages tout autour du monde… cette tendance est si présente qu’elle décline l’habitat alternatif sur les routes, et également dans la sphère de la vie professionnelle grâce aux bureaux nomades. L’ensemble des équipes de designers et d’architectes au cœur de ces projets pensent également à l’impact de l’implantation des constructions au niveau du terrain qui les accueillera. C’est pourquoi nombreux sont les modèles qui ne comprennent pas de fondations bétonnées qui nécessiteraient de bouleverser l’ordre géologique de surface et auraient un impact conséquent sur l’état de la parcelle choisie. Voici un autre aspect qu’il nous parait important de prendre en compte et qui se situe dans la continuité avec ce que nous avons développé précédemment: la maison du futur aura comme impératif de laisser la terre sur laquelle elle s’est implantée la moins impactée possible au long terme par son occupation. C’est pourquoi la phase de déconstruction est prévue en amont de sa réalisation afin permettre un recyclage optimal des matériaux et la préservation des sols (cf: site de présentation de la Aktivhaus met particulièrement bien en avant cette dimension: “The building will be fully deconstructed at the end of the project and rebuilt elsewhere or 100% recycled.”). Une dimension qui ne manque pas d’être mise en avant par les équipes de communication de ces projets. L’objectif étant de traduire le plus justement possible la volonté de ne pas dégrader les terres choisies pour s’implanter, et de les préserver au long terme.

Qu’entend-on par “écoquartier” ou “habitat participatif” ?

   Appréhension de l’écoquartier, d’habitat participatif et des citoyens-habitants. Exemples du Village Vertical de Villeurbanne et de EVA Lanxmeer,D’après la définition du ministère du Développement durable, nous retiendrons qu’un écoquartier “est un quartier urbain à caractéristiques écologiques moderne”. En poussant un peu nos recherches et en cherchant la définition qu’en donne l’encyclopédie libre Wikipédia, il est intéressant de constater que l’étymologie de ce néologisme est mentionnée: “Le terme « écoquartier » (parfois écrit à tort « éco-quartier ») est un néologisme associant le substantif « quartier » au préfixe « éco- », qui vient du grec ancien οἶκος, oîkos (« maison ») et entre dans la composition des mots « écologie » et « économie ».”Voici une liste de critères qui peuvent aider à définir ce qu’est un écoquartier:
● optimisation des consommations énergétiques et autoproduction (panneaux solaires, éoliennes, géothermie…)
● Incitation à l’utilisation des moyens de transports sans émission de gaz nocifs à l’utilisation, ainsi que d’un réseau de circulation adapté
● Réduction de la consommation en eau et collecte des eaux de pluie
● Limitation de la production de déchets
● Favorisation de la biodiversité
● Utilisation de matériaux renouvelables et locaux…
“Dans un écoquartier, les habitants seraient impliqués dès la conception du quartier ou au démarrage du projet de réhabilitation. Fidèle aux principes de développement durable qui place la concertation au cœur du processus, la conception de tels quartiers attache une importance particulière à la mixité socioéconomique, culturelle et générationnelle. Le quartier durable promet un accès plus facile à des activités sportives et culturelles. Du point de vue économique, les services et les commerces se voudront multifonctionnels.” Plus loin encore que l’écoquartier, le projet d’habitat participatif possède une caractéristique supplémentaire: c’est une association de citoyens qui est à la base de l’initiative, et ce sont eux qui décident de financer la construction de leur ensemble d’habitation en fournissant par eux-mêmes les fonds nécessaires à sa réalisation. Ils décident de manière collective du maximum de caractéristiques matérielles et de fonctionnement de leur futur quartier, en partenariat avec un architecte et grâce à une autorisation légale délivrée par les institutions publiques. Cette mention indique clairement que tous les projets de cette nature impliquent à la fois une préoccupation majeure en terme de respect de l’environnement, mais sont également favorables à une nouvelle gouvernance et à la priorité donnée à la concertation, au dialogue et à l’information en libre accès, ainsi que la mise en avant d’une gestion par les citoyens-habitants des ressources à partager au sein de cet ensemble d’habitation. Pour être tout à fait clairs dans nos propos, nous pourrions, en résumé, définir l’habitat participatif par les critères suivants: mixité sociale, optimisation des ressources, prévision d’espaces communs, possibilité d’une gestion commune par les habitants des différentes modalités d’entretien et d’évolution du projet, une conception architecturale accordée en fonction des besoins des futurs habitants, et la promotion d’une participation active et volontaire au travers des différentes étapes du projet (conception, réalisation et gestion pérenne). La qualité de la vie du quartier étant l’objectif final à atteindre.

Des initiatives communicantes et foyers du dialogue collectif: mise en scène de la vie dans ces quartiers

   Ces initiatives intègrent une forte dimension pédagogique et participent à la mise en place d’un dialogue à plusieurs échelles. Afin de pouvoir exister et prendre place sur le sol d’une commune, les démarches de construction des habitats participatifs doivent comme pour n’importe quelle construction obtenir les accords nécessaires à leur implantation. Des échanges sont organisés entre les institutions publiques et notamment les mairies, incitées elles aussi à recourir de plus en plus à des dispositifs de concertations publiques. Le phénomène intéressant à observer est double: à la fois, la structure même des bâtiments comprend des lieux de rassemblements ou seront discutés les évolutions à apporter et tout ce qui concerne la vie quotidienne des habitants; mais aussi ces espaces se pensent comme une ouverture sur le monde en accueillant régulièrement des réunions de sensibilisation autour de projets et problématiques similaires. Doublés d’une dimension numérique grâce à un site internet, ces entreprises ont aussi un rôle de propagande en se manifestant aux yeux des lecteurs. C’est le cas pour le Village Vertical, mais aussi pour Le hameau des buis, initiative de la fille de Pierre Rabhi, Sophie Rabhi implanté en Ardèche, et l’écovillage exemplaire Eva Lanxmeer. Et comme l’écoquartier de la Caserne de Bonne à Grenoble,beaucoup d’habitants se sont saisis de canal de diffusion très répandu tel que Youtube, afin de pouvoir facilement rendre disponibles des témoignages d’habitants.

Quand l’écologie rencontre le social

   Le Village Vertical est un projet à taille humaine, qui comprend 14 logements, dont neuf logements sociaux, et quatre logements très sociaux. Des espaces collectifs sont implantés : terrasses, buanderie, salle commune avec cuisine, jardin potager… La mutualisation d’espaces et de moyens nous permet de vivre mieux à moindre coût. Notre projet représente donc une alternative à l’individualisme et à la consommation frénétique. Nous voulons modérer autant que possible notre impact sur l’environnement, et faire baisser le coût de l’habitat. C’est pourquoi nous avons choisi de concevoir un immeuble écologique urbain, avec les architectes qui nous accompagnent : les cabinets Arbor&Sens et Détry-Lévy. Le Village Vertical constitue un laboratoire d’écologie urbaine… d’abord dans sa conception : isolation, chauffage, matériaux sains, panneaux solaires par exemple ; mais aussi dans nos modes de vie (gestion des déchets, limitation de la voiture en ville, achats groupés, échanges de services entre voisins). Plusieurs villageois verticaux pourront aussi développer sur place une activité professionnelle. Toutes les décisions concernant la vie collective sont prises en commun, démocratiquement, au sein des assemblées et conseils de village, selon les principes coopératifs. Chacun des villageois est signataire de la charte du village vertical. Quatre logements sont attribués à des jeunes dont la situation nécessite un accompagnement social. En complément des professionnels, les voisins s’engagent à assurer bénévolement, au quotidien, une attention bienveillante à ces personnes, qui seront membres à part entière de la coopérative. Pour nous, le vrai logement social est écologique, car l’écohabitat permet de réduire les charges. Le vrai habitat écologique est collectif, pour mettre en oeuvre des solutions collectives, et des économies d’échelle. Il est aussi urbain : nous voulons éviter au maximum les pollutions liées aux transports.

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Table des matières

Avant-propos
INTRODUCTION
Une montée en puissance de l’intérêt des lecteurs et des internautes pour l’autonomie et ses enjeux
Internet, un formidable catalyseur d’informations
Reprendre la main sur nos environnements matériels
Charaudeau: le changement de ton des parutions médiatiques est significatif de l’implantation ou non d’une problématique dans l’opinion publique
Repenser le monde au travers des constructions qui nous permettent de l’habiter
L’espace de la maison au cœur de notre attention
Comment l’habitat incarne notre vision du monde
Une maison qui vous ressemble
Imaginer ensemble et collectivement la manière dont nous voudrions repenser nos modes de vie, d’habitat et de gouvernance: des initiatives avant-gardistes prennent la parole
Qu’entend-on par “écoquartier” ou “habitat participatif” ?
Des initiatives qui prennent la parole
Des initiatives communicantes et foyers du dialogue collectif: mise en scène de la vie dans ces quartiers
Conclusion générale
Bibliographie raisonnée
Ouvrage et articles scientifiques
Ouvrages professionnels
Plan des Annexes

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