L’élevage tombe dans l’oubli

L’élevage tombe dans l’oubli

La fonction domestique de l’élevage créole résiduel

  Un recensement effectué en 1951 fait état de 3 000 bovins et 6 000 porcins en Guyane, pour une population de 27 000 habitants, qui souffre d’un manque évident de viande, accentué par l’irrégularité des importations d’animaux en provenance du Brésil {THOMASSIN R., 1960). La décadence de l’élevage est mise sur le compte des difficultés de communications, de l’abandon des concessions et du manque d’aptitude et de technicité des éleveurs créoles. Les animaux sont le résultat de croisements variés issus des diverses importations et d’infusion de sang zébu. Ils présentent une analogie avec les bovins des îles et territoires voisins. L’acquisition de leur rusticité (résistance au climat chaud et humide, aux fourrages grossiers, aux longues marches dans la savane et aux parasites et maladies) s’est faite aux dépens des performances zootechniques et de la fécondité.

  La fin de la saison sèche est caractérisée par une mortalité importante, venant aggraver un état sanitaire moyen. La composition des troupeaux traduit une absence d’exploitation des animaux (nombreux mâles adultes entiers). En dehors des 3 % détenus en case en zone périurbaine pour fournir les villes en lait, les bovins guyanais errent dans la nature, livrés à eux-mêmes et devant trouver leur nourriture dans les marécages et sous-bois en saison sèche, dans les savanes en saison des pluies, sans aucun complément alimentaire.

Les règles du jeu pour une amélioration de la production

  De par son statut de société d’Etat, le BAFOG apporte au Ministère de l’Agriculture les compétences de techniciens spécialisés et des moyens matériels de gestion et d’expérimentation dont l’Etat était dépourvu. Afin de déterminer les objectifs expérimentaux du BAFOG, des études préliminaires sont réalisées. La situation alimentaire médiocre de la Guyane s’explique par son isolement, son ravitaillement insuffisant et son économie interne incapable de compenser les importations diverses. La production agricole semble bien évidemment être la solution du problème, mais encore faut-il vérifier qu’elle pourrait être développée, sur les aspects techniques et économiques. L’étude des marchés locaux montre l’existence d’un potentiel, en particulier pour la viande fraîche, le riz et les céréales fourragères. Afin de couvrir les besoins en viande et partiellement en lait, une estimation fait état de 20 000 gros bovins et de 500 laitières. Ces constats vont orienter les premiers questionnements et objectifs du BAFOG :

• Quelles sont les possibilités d’alimentation d’un tel cheptel ? • Dans quelles conditions sanitaires se trouve le bétail ?

• Comment se procurer des animaux qualifiés en suffisance ?

• Quelles sont les méthodes d’élevage adaptées aux diverses productions et aux différentes régions de Guyane ?

   Les objectifs assignés au BAFOG appartiennent donc à des domaines variés : pédologie, botanique, génie rural, réalisations agricoles expérimentales pratiques et élaboration d’un plan général de mise en valeur de la Guyane prenant en compte toutes les données recueillies. Les salariés du BAFOG, également en charge des secteurs agricoles et forestiers, travaillent en collaboration avec d’autres experts : botanistes, ingénieurs du Génie Rural ou des Services Agricoles, vé térinaires départementaux, etc. Afin de mener à bien ses expérimentations, le BAFOG se voit léguer par la Direction des Services Agricoles un centre d’élevage en cours de construction en zone de savanes hautes, expliquant en partie la rareté des informations sur les savanes humides. Cet outil devra permettre d’effectuer des essais sur les espèces et races animales les mieux adaptées aux conditions locales et sur des méthodes d’alimentation, de gardiennage, de protection, de reproduction et d’exploitation économique.

Des animaux à inventer

   Malgré des tentatives de spécialisation en élevage bovin viande, les modes d’élevage restent variés. Ainsi cohabitent des petits troupeaux créoles élevés au piquet au bord des chemins et ne recevant pas ou peu de soins, avec l’élevage libre de bovins créoles en liberté dans les savanes et l’élevage semi-intensif. (SAPIN J.M., 1981). Les élevages constitués grâce aux aides du Plan vert présentent un nombre d’animaux important (20 à 600 têtes). La grande majorité des animaux est constituée de zébus Brahman importés d’Amérique centrale.

   Les animaux importés sont de deux types : des femelles zébu Brahman de race pure destinées à la production d’animaux de repeuplement et des femelles zébu Brahman croisées notamment avec des limousines (TOURRAND J.F, 1995) pour la production d’animaux de boucherie. Parmi toutes les races testées le zébu semble le mieux adapté à la Guyane, bien que M. le premier ministre Jacques Chirac lui trouve les fesses« un peu plates» par comparaison aux Limousines métropolitaines (VIVIER M. et VISSAC B., 1992).

  Toutefois, il reste des traces des tentatives d’adaptation d’autres races, par la présence de zébus Santa-Gertrudis (3/8 Brahman, 5/8 Shorthorn) et de vaches laitières Holstein et Brunes des Alpes (BELISAIRE D., 1988). Le Charolais a également fait l’objet d’essais d’adaptation, mais sa production et sa résistance insuffisantes ont conduit à limiter son utilisation (HOUBIERS S., 1982). Les Aubracs et les Gasconnes sont les races européennes qui s’adaptent le mieux (GARRAIN C., 1996). Parallèlement, des buffles domestiques sont entretenus par les Hmongs avec un certain succès.

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Table des matières

Résumé et mots-clés
Sommaire
Introduction
A. Le renouveau du secteur agricole grâce au Bureau Agricole et Forestier Guyanais (BAFOG)
1. La fonction domestique de l’élevage créole résiduel 2. Les règles du jeu pour une amélioration de la production
3. Une volonté d’expérimentation et de prospective
4. L’élevage tombe dans l’oubli
B. Les années « Plan Vert» : résurgence des ainbitions et des erreurs du passé
1. Le lancement d’un plan d’Etat pour sortir de la crise
2. Vie et mort du nouveau Plan
3. La création d’une filière bovine
4. Le dérapage du Plan vert
C. Depuis les années 1990: une remontée de l’élevage par les éleveurs eux-mêmes
1. Le premier pas vers la maîtrise de la situation : création d’un groupement d’éleveurs reconnu
2. Une recherche toujours sollicitée
3. Situation actuelle de l’élevage guyanais
4. Une diversité enfin prise en considération
5. Atouts et contraintes d’une filière à structurer
Conclusion
Bibliographie

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