L’ELEVAGE OVIN

L’ELEVAGE OVIN

Elevage ovin laitier en France

En 2010, on recensait en France 5494 exploitations ovines laitières situées au sein des trois zones principales que sont le Bassin de Roquefort, les Pyrénées-Atlantiques et la Corse. Plus de 80% des exploitations laitières sont situées en zone de montagne ou haute-montagne avec une production destinée majoritairement à la fabrication de fromages.
Pour la campagne 2010/2011, la production de lait par les 1,3 millions de brebis laitières françaises était de 258 millions de litres. Les brebis Lacaunes du Bassin de Roquefort ont produit durant cette campagne 176 millions de litres, valorisés en AOP Roquefort. Les brebis de races Manech Tête Noire, Basco-Béarnaise et Manech Tête Rousse des Pyrénées- Atlantiques ont produit 54 millions de litres, valorisés en AOP Ossau-Iraty. Enfin, les brebis Corses ont produit 6,7 millions de litres valorisés en AOP Brocciu. (Allié, 2012)

Epidémiologie des strongyloses gastro-intestinales des ovins

Les ovins s’infestent par l’ingestion de larves L3 qui ont migré à distance des bouses. Cette infestation se fait dès la mise à l’herbe (début du printemps en général), d’abord par les L3 ayant survécu à l’hiver sur les pâtures, puis par les L3 issues des oeufs de l’année. En fonction de la quantité de larves ingérées et de la résistance individuelle, la charge parasitaire diffère d’un animal à l’autre. Au sein du troupeau, la répartition des parasites est dite surdispersée ou agrégée : quelques animaux (souvent moins de 20% de l’effectif total) hébergent la majorité des strongles (plus de 80% des parasites). C’est ce que l’on appelle le phénomène d’agrégation (Shaw & Dobson, 1995). La résistance des hôtes, c’est-à-dire leur capacité à se défendre contre l’infestation (installation et développement des larves, survie et fécondité des vers adultes), dépend de nombreux paramètres :
– Race : la plupart des races résistantes, comme la Barbados Blackbelly ou la St. Croix, sont des races tropicales ou sub-tropicales (Bishop & Morris, 2007; Gray, 1997).
– Fond génétique : au sein d’une même race, la résistance des individus est variable au point de pouvoir distinguer au sein d’un même lot des animaux dits « sensibles » et « résistants ». Cette résistance a en général une bonne héritabilité, souvent supérieure à 0,3 (Stear & Wakelin, 1998).
– Âge : l’immunité protectrice contre les SGI n’est complètement acquise que lorsque le système immunitaire est mature (animaux de plus de 5-7 mois) et après développement d’une réponse adaptée à la première exposition aux parasites (Sutherland & Scott, 2010).
– Statut physiologique : en raison d’une dépression immunitaire en peri-partum, les brebis sont plus sensibles autour de l’agnelage. Cette augmentation de l’intensité d’excrétion d’oeufs dans les matières fécales au moment du part est aussi appelée periparturient rise (Sutherland & Scott, 2010).
– Conditions d’élevage : qualité de l’alimentation, stress auquel sont soumis les animaux, etc (Gray, 1997).

Emergence de résistances

Une utilisation non raisonnée des anthelminthiques a conduit à l’apparition de chimiorésistances, situation préoccupante depuis plusieurs décennies et fréquemment décrite dans les différents pays producteurs d’ovins, et notamment en France (Cabaret, 2012 ; Geurden et al., 2014). D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une population chimiorésistante est une population de parasites ayant génétiquement acquis la capacité de résister à des concentrations d’antiparasitaires habituellement létales pour des individus de cette espèce. Les individus peuvent exprimer une résistance à une molécule, une famille ou plus rarement à plusieurs familles (Jacquiet, 2004 ; Sicard, 2010).
La chimiorésistance est un phénomène évolutif qui résulte d’une sélection génétique. Certains parasites sont, par l’effet de mutations spontanées, résistants au produit avant même son utilisation. En l’absence de traitement, ces parasites sont fortement dilués au sein d’une population sensible. (Beugnet & Kerboeuf, 1997). Une fois le traitement anthelminthique réalisé sur les animaux qui les hébergent, seuls ces individus résistants subsistent. S’ils peuvent transmettre cette capacité génétique à leur descendance, on obtiendra de nouvelles générations de parasites résistants qui coloniseront le milieu. La mise en place d’une population chimiorésistante majoritaire est d’autant plus rapide que la pression de sélection est forte, donc d’autant plus rapide que l’utilisation de l’anthelminthique est massive et fréquente (Jacquiet, 2004 ; Sicard, 2010).
En règle générale, les facteurs d’apparition de résistances au sein d’un élevage sont l’introduction d’animaux hébergeant des parasites résistants, l’emploi répété d’une même famille d’anthelminthiques et une fréquence annuelle de traitement élevée. En ce qui concerne le sous dosage, souvent évoqué comme cause d’apparition de résistances, son rôle dans la résistance aux benzimidazoles est remis en cause par certains auteurs (Cabaret, 2012). L’émergence de résistances est d’autant plus préoccupante que, le plus souvent, celles-ci ne sont pas réversibles avec le temps, même après l’arrêt de l’utilisation du principe actif concerné. Elles apparaissent relativement tôt après la mise sur le marché de la molécule, entre quatre et neuf ans selon la famille concernée (Cabaret, 2012).
Actuellement, la résistance aux benzimidazoles est la plus fréquente, ce qui pose un réel problème aux éleveurs laitiers qui se retrouvent alors démunis d’anthelminthiques autorisés en période de lactation. En France, ces résistances ont été identifiées tant en élevage laitier qu’en élevage allaitant. On les retrouve notamment dans le Grand Ouest (Chartier et al., 1998; Tanguy, 2011), dans la région lyonnaise (Beugnet, 1992), dans les Pyrénées-Atlantiques (Privat, 2013) et en Aveyron (Gaillac, 2012).

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INTRODUCTION  
EPIDÉMIOLOGIE, DIAGNOSTIC ET GESTION DES STRONGYLOSES GASTROINTESTINALES OVINES 
1. L’ELEVAGE OVIN EN FRANCE 
1.1. Contexte économique européen et situation de l’élevage français
1.2. Elevage ovin laitier en France
1.3. Elevage ovin allaitant en France
2. PARASITISME DES OVINS PAR LES STRONGLES GASTRO-INTESTINAUX ET CONSEQUENCES
2.1. Biologie des strongles gastro-intestinaux des ovins
2.1.1. Principaux strongles gastro-intestinaux
2.1.2. Cycle des strongles gastro-intestinaux
2.2. Epidémiologie des strongyloses gastro-intestinales des ovins
2.3. Action pathogène des strongles gastro-intestinaux
2.3.1. Physiopathologie
2.3.2. Expression clinique
2.4. Conséquences économiques
3. GESTION TRADITIONNELLE DU PARASITISME EN ELEVAGE 
3.1. Evaluation du risque parasitaire
3.2. Traitements anthelminthiques
3.3. Emergence de résistances
4. MISE EN PLACE DE TRAITEMENTS ANTHELMINTHIQUES RAISONNES  
4.1. Notion de refuge
4.2. Utilisation d’indicateurs zootechniques et cliniques
4.2.1. Indicateurs cliniques
4.2.2. Indicateurs parasitologiques
4.2.3. Indicateurs zootechniques
4.3. Traitement sélectif
4.4. Traitement ciblé
4.5. Acceptation par les éleveurs
5. OBJECTIFS DE L’ETUDE  
MATÉRIEL ET MÉTHODES 
1. ELEVAGES SUIVIS  
1.1. Diversité des troupeaux suivis
1.2. Conduite d’élevage générale des exploitations allaitantes
1.3. Conduite d’élevage générale des exploitations laitières
2. CONDITIONS DE PRELEVEMENT DES ANIMAUX : DATES ET REALISATION  
2.1. Choix des animaux à prélever au sein d’un élevage
2.2. Points de prélèvements
2.3. Modalités de prélèvement
3. MESURE ET ADAPTATION DES INDICATEURS 
3.1. Indicateurs cliniques et zootechnique
3.1.1. NEC
3.1.2. Index de diarrhée (ID)
3.1.3. Muqueuse oculaire (MO)
3.2. Indicateur parasitologique : dénombrement des oeufs dans les fèces
4. METHODES D’ANALYSES STATISTIQUES  
RÉSULTATS  
1. CORRELATION ENTRE LES COPROSCOPIES DE MELANGE ET LES COPROSCOPIES INDIVIDUEMMES
2. ANALYSE EN COMPOSANTE PRINCIPALE  
3. ANALYSE FACTORIELLE DISCRIMINANTE  
DISCUSSION 
1. LA COPROSCOPIE DE MELANGE 
1.1. Méthode de prélèvement
1.2. Choix des animaux à prélever
1.3. Utilisation de la méthode de coproscopie de mélange dans les laboratoires
2. LES INDICATEURS CLINIQUES ET ZOOTECHNIQUE : NOTATION DES ANIMAUX  
3.1. Interprétation du résultat de la coproscopie
3.2. Recommandations basées sur les résultats des coproscopies
4. DIFFICULTES RENCONTREES PENDANT L’ETUDE EXPERIMENTALE 
4.1. Habitudes des éleveurs
4.2. Traitements et gestion du pâturage
4.3. Aléas logistiques
BIBLIOGRAPHIE

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