L’ELEVAGE ET L’INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST

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Production laitière en Amérique du Nord et du Centre

Les USA, le Canada et le Mexique ont produit en 2002 environ 97,6 millions de tonnes de lait, soit 19,97% du tonnage mondial (CNIEL, 2002). La production laitière des États-Unis est de 77,1 millions de tonnes en 2003 et serait en 2004 de 77,2 millions de tonnes (tableau II). Le poids laitier des USA s’est manifesté en 1999 où avec 9,156 millions de vaches laitières, ils ont produit plus de lait que l’ensemble du continent africain. Le rendement laitier y était de 8 061 litres de lait/vache/an contre seulement 487 en Afrique (CNIEL, 2001).

Production laitière en Asie

En 2000 l’Inde, le Japon et la Chine furent les grands producteurs de lait de l’Asie avec respectivement 36 millions de tonnes, 8 459 694 tonnes et 7 514 255 tonnes de lait de vache (FAO, 2001). L’Inde représente le premier pays producteur du continent asiatique. En effet, en 2001, l’Inde a produit, elle seule, 81 millions de tonnes de lait, ce qui la place en deuxième position derrière l’UE (126,1 millions de tonnes) et devant les USA (75 millions de tonnes). L’Inde a maintenu cette position jusqu’en 2004, avec 84,6 millions de tonnes pour 2002, 88 millions de tonnes pour 2003 et 91,5 millions en 2004 (tableau II). Les gains de production enregistrés en Inde sont dus plus à l’amélioration de l’alimentation et aux améliorations génétiques qu’à l’expansion du troupeau. Tout comme l’Afrique, l’Inde malgré son grand cheptel laitier (35 500 000 têtes de vaches laitières) est handicapée par le faible rendement laitier des vaches (1 014 kg/vache/an). Le Japon, malgré son fort rendement laitier estimé à 6 614 kg/vache/an, est désavantagé par la petite taille de son cheptel laitier évalué à 1 279 000 têtes en 1999 (CNIEL, 2001). Selon les projections, la production laitière de la Chine devrait, elle aussi, progresser en raison de la forte demande interne et du fait que l’élevage laitier est plus rentable que d’autres activités agricoles. En Thaïlande et aux Philippines, la production laitière devrait continuer d’augmenter en raison de la fermeté des prix sur le marché intérieur.

Production laitière en Amérique latine et Océanie

La production de lait de vache dans cette région est en 2001, 47 milliards de litres soit 9,6% de la production mondiale (tableau III). Cependant cette production a été, ces dernières années, affectée par le manque de pluie et par des intempéries dans de nombreux pays et devrait donc diminuer. La production en Argentine a beaucoup baissé en 2002 et continuerait de baisser. En effet, évaluée à 9,6 millions en 2001, la production en Argentine est passée à 8,1 millions en 2002 et 7,8 millions en 2004 (tableau II). Cette baisse est due essentiellement à l’abandon de l’élevage laitier par un certain nombre d’exploitants déficitaires ou au remplacement de l’élevage laitier par des cultures plus rentables. En Amérique latine, le Brésil a été durant les trois dernières années le premier producteur de cette zone avec 22,4 millions de tonnes de lait en 2001, 22,8 millions de tonnes en 2002, 23,5 millions de tonnes pour l’année 2003 et 24,2 pour 2004 (tableau II).
En Océanie, la Nouvelle-Zélande et l’Australie enregistrent des records de production depuis une décennie. En 1999, le cheptel était estimé à 2 155 000 vaches laitières pour l’Australie et 3 333 700 vaches laitières pour la Nouvelle-Zélande. Ces deux pays réunis produisent plus de lait de vache que tout le continent africain, soit 23,3 millions de tonnes ou 4,8% du tonnage mondial en 2000 (CNIEL, 2001). En Océanie la production de lait de vache en 2001 s’est élevée à 24,6 milliards de litres, soit 5% de la production mondiale (tableau III).

Production laitière en Afrique

L’Afrique occupe une position marginale dans la production mondiale de lait et des produits dérivés. La production s’élevait en 2000 à 26,220 millions de tonnes soit 4,61% du tonnage mondial évalué à 568,487 millions de tonnes. Le Soudan a produit 4,810 millions de tonnes de lait, soit 18,34% du tonnage continental, l’Egypte 3,832 millions de tonnes soit 14,61%, l’Afrique du Sud 2,667 millions de tonnes soit 10,17% et l’Afrique Orientale 8,266 millions de tonnes soit 31,52 %, représentant la majorité de la production continentale (FAO, 2001). Même si le cheptel laitier n’est pas négligeable (38,311 millions de têtes en 1999, soit 3% du cheptel laitier mondial), il faut noter que le rendement laitier est le plus faible au monde avec 487 kg/vache/an (CNIEL, 2001). Le lait de vache représente 18,687 millions de tonnes soit 71,26% de la production. Viennent ensuite le lait de chèvre, 2,679 millions de tonnes soit 10,21%, celui de bufflonne 2,079 millions de tonnes soit 7,93%, le lait de brebis 1,629 millions soit 6,02 % et le lait de chamelle 1,146 millions soit 4,37% (FAO, 2001).

Situation de la demande en produits laitiers dans le monde

La demande internationale de produits laitiers devait rester soutenue en 2004, particulièrement dans certains pays d’Asie. Les pays d’Asie du Sud-Est (Philippines, Thaïlande, Malaisie, Indonésie) et la Chine devraient accroître leurs importations de lait en poudre. Les importations des pays d’Amérique centrale, du Mexique et de l’Algérie (qui sont des marchés importants) pourraient aussi augmenter. Les importations de lait en poudre du Brésil pourraient légèrement progresser en raison des programmes d’aide alimentaire aux pauvres lancés par le gouvernement.
Les importations de beurre et de fromage de la Fédération de Russie ont fortement augmenté en 2003, malgré une hausse des tarifs douaniers, et devraient continuer d’augmenter en 2004. En revanche, dans certains pays du Proche-Orient et d’Afrique, qui sont les plus sensibles aux prix, notamment l’Égypte, le Liban, le Maroc, le Nigéria, le Kenya et la Tanzanie, les importations de beurre devraient chuter, en raison de la hausse des cours mondiaux. En avril 2004, les cours internationaux du beurre étaient supérieurs de 30% à ceux enregistrés pour le même mois en 2003 (FAO, 2004).
La production de lait en Afrique est marquée par une très forte saisonnalité. Par ailleurs, la consommation suit une évolution inverse de la production. En saison des pluies, la production est importante mais la demande des consommateurs est faible. Au contraire, en saison sèche, le lait se fait rare alors que la demande est très importante. Si la production de lait local est saisonnière, la mini-laiterie a besoin pour fonctionner d’un approvisionnement régulier (DUDEZ et BROUTIN, 2003).

Prix à l’exportation des produits laitiers

En raison de la vigueur de la demande internationale et du manque de produits offerts à l’exportation, la hausse des prix s’est progressée jusqu’au premier semestre 2004. L’indice FAO des prix des produits laitiers était de 140 en mai 2004, par rapport à une moyenne de 117 en 2003. Par rapport aux prix moyens de 2003, les prix des produits laitiers avaient augmenté au mois de mai de 37% pour le fromage, 24% pour le beurre, 11% pour le lait écrémé en poudre et 8% pour le lait entier en poudre. Ces prix internationaux supérieurs à la moyenne de l’année précédente indiquent que les industries nationales des pays en développement bénéficiant de marchés relativement libres souffrent moins de la concurrence des importations à bas prix (tableau IV).

Cours internationaux du lait

La hausse des cours internationaux est principalement due au ralentissement de la production et parfois au recul de la production dans les pays exportateurs d’Océanie, d’Amérique du Sud et de certaines régions d’Europe. La hausse des cours mondiaux s’est accompagnée d’une baisse des subventions à l’exportation versées par certains pays producteurs de l’hémisphère nord où les prix de revient sont élevés. Aux États-Unis, les subventions mensuelles moyennes à l’exportation relatives au lait écrémé en poudre ont chuté, passant de 121 dollars E U la tonne en août 2003 à 39 dollars EU la tonne en janvier 2004. Dans l’UE, les subventions à l’exportation des produits laitiers ont également diminué. À la fin du mois d’avril 2004, et par rapport au début de l’année, les subventions accordées par l’UE au lait écrémé en poudre, au lait entier en poudre, au beurre et au fromage avaient été réduites, de 46%, 19%, 16% et 7%, respectivement. Malgré ces baisses, le montant des subventions nécessaires pour abaisser les prix nationaux des produits laitiers demeure conséquent. Même réduits, à la fin du mois d’avril, les niveaux de subventions nécessaires pour exporter du beurre à partir de l’UE étaient de 1 795 dollars EU par tonne et de 1 063 dollars EU, 1 005 dollars EU et 419 dollars EU par tonne pour, respectivement, le gouda, le lait entier en poudre et le lait écrémé en poudre (FAO, 2004).

Consommation de protéines animales dans le monde

L’analyse de la consommation des protéines d’origine animale en général, du lait frais et des produits laitiers en particulier, révèle une disparité entre les pays du Sud et les pays du Nord aussi bien du point de vue du niveau de consommation que des variétés de produits laitiers consommés. On note par ailleurs une diminution de la consommation d’un certain nombre de produits laitiers dans les pays du Nord du fait des préoccupations liées aux taux élevés de cholestérol et d’acide gras saturé dans certaines denrées d’origine animale (DELGADO et al., 1999).

Consommation de lait et de viande dans le monde

La consommation du lait et des produits laitiers n’est connue avec précision que pour les pays développés. Par contre, la FAO réunit pour tous les pays des données sur la quantité disponible, par personne et par an, de lait et produits laitiers exprimés en équivalent-lait. La grandeur «quantité disponible» est calculée à partir de la production, du solde importation-exportation, des pertes, et des changements dans les stocks. Elle ne correspond pas à la consommation réelle, qui ne peut être connue que par une enquête de consommation alimentaire, mais elle en constitue une approximation qui permet les comparaisons internationales à un moment donné et l’étude de séries chronologiques pour un pays donné.
Le niveau de consommation laitière dans le monde est faible avec 79 kg Eql/habitant. Cette faiblesse du niveau de consommation laitière mondiale serait liée à l’hétérogénéité entre les pays du Sud et les pays du Nord qui ont un niveau élevé. Avec une consommation qui s’est élevée à 277 kg Eql/habitant en 2001, l’Australie était le premier consommateur de lait devant les USA et l’UE des 15 où la consommation était respectivement 257 kg Eql/ habitant et 250 kg Eql/habitant (tableau V). L’Afrique est toujours à la traîne des consommateurs avec son premier consommateur de lait liquide, l’Afrique du Sud, qui est le 29ème pays des consommateurs de lait liquide. Aucun pays africain ne figure au classement des 29 premiers pays consommateurs de crème, de beurre et de fromage. En 2001, l’Irlande (160,8 kg), la Finlande (159,4 kg) et l’Ukraine (150,4 kg) ont été les grands consommateurs de laits liquide dans le monde. Le Danemark (13,4 kg) et la Suède (10,6 kg) représentaient en 2001 les grands
consommateurs de crème de lait. La Finlande (8,4 kg), et la France (8,3 kg) furent en 2001 les grands consommateurs de beurre au monde. La Grèce (25 kg), la France (23,7 kg), l’Italie (20,2 kg) et l’Allemagne (19,3 kg) représentaient en 2001 les grands consommateurs de fromages (CNEIL, 2002).
La consommation moyenne de viande bovine dans le monde est faible, 9 kg par personne par an. En 2001 l’Argentine (56 kg par habitant), les USA (43 kg par habitant) et le Brésil (34 kg par habitant) étaient les plus grands consommateurs de viande dans le monde. La Pologne avec 6 kg par habitant serait le plus faible consommateur (tableau V).

Agriculture et situation démographique

Agriculture et situation alimentaire

Poids économique de l’agriculture sous-régionale

En Afrique l’agriculture occupe une place très importante dans l’économie des Etats. Elle assure 30 à 50% du Produit Intérieur Brut (PIB) et représente pour 70 à 80% de la population une grande source de revenu, de moyens d’existence, d’approvisionnement alimentaire et de recette d’exportation (TOULMIN et GUEYE., 2003). L’agriculture et l’élevage fournissent 52,5%des emplois sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et surtout apportent une contribution majeure au Produit National Brut (PNB). Dans les pays fortement dépendant de l’agriculture, c’est-à-dire où elle représente plus de 20% du PNB, la croissance économique globale est étroitement corrélée à celle de l’agriculture. Ainsi à un dollar d’augmentation du revenu à la ferme correspondrait deux dollars de croît du revenu total de l’économie locale (DELGADO et al, 1999). Dans la région, les revenus des ruraux, principales victimes de la pauvreté, dépendent pour 40 à 78% de l’agriculture (REARDON, 1997).
L’élevage revêt une place importe dans la lutte contre la pauvreté grâce à ses fonctions multiples (sociales, d’épargne, de force de travail, de valorisation des milieux arides…). L’élevage, en particulier, des espèces à cycle court, constitue pour les plus pauvres qui n’ont pas accès au foncier et au capital, un moyen d’augmenter plus rapidement leurs revenus. Dans les pays sahéliens de la région, l’élevage est un facteur macro-économique vital représentant près de 40% du PIB agricole, constituant ainsi le premier ou le second poste d’exportation vers les autres pays de la région. Les flux de céréales et les produits amylacés vont surtout des pays côtiers vers ceux du Nord alors que ceux des produits animaux, la viande en particulier sont séculiers et ils vont des pays sahéliens vers les pays côtiers. En effet, les ruminants et les productions animales sont plus fortement concentrés dans la zone sahélienne, au Nord et à l’Est alors que les plus grands marchés urbains sont localisés sur les côtes au Sud et à l’Ouest de la région (BOUTONNET et al., 2001).

Situation alimentaire

Malgré le poids économique très important de l’agriculture et de l’élevage, le disponible alimentaire par habitant dans la zone ouest-africaine n ‘est que de 2 320 calories, un taux inférieur à la norme recommandée par la FAO qui est de 2 400 calories (UEMOA/FAO, 2002).
Ce déficit alimentaire représente pour l’UEMOA environ 2/3 du service de la dette et la tendance est nettement vers une augmentation. Si les recommandations nutritionnelles sont de 20 grammes de protéines animales par personne et par jour, la consommation dans la région ne varie que de 5,9 grammes en moyenne dans la région commerciale du Nigéria à 8,5 dans le bassin du Sénégal en passant par 7 grammes dans celui de la Côte d’Ivoire (TACHER et LETENNEUR, 2000). En Afrique subsaharienne, on consomme 10 grammes de protéines par jour contre 60 grammes en Europe et 65 grammes aux Etats-Unis. Seul 20% des protéines consommées par habitant et par jour sont d’origine animale en Afrique subsaharienne.
Le déficit en protéines animales est particulièrement aigu avec toutes les conséquences que cela engendre sur le plan nutritionnel et de développement humain. Ces déficits pourraient atteindre 3 millions de tonnes de viande en 2020 contre 254 000 tonnes en 1994 et 13 millions de tonnes de lait en 2020 contre 1 million en 1994, ce qui correspond à une facture totale de 11 milliards de dollars, montant difficilement supportable compte tenu des faibles capacités d’importation des pays. Le développement rapide des productions animales africaines devient donc un enjeu prioritaire pour satisfaire la demande autrement que par les importations (LABEY, 2002). Cette insécurité alimentaire est, en outre, fortement amplifiée par les aléas climatiques, le processus d’urbanisation et la démographie galopante que connaissent les grandes villes de la région. L’urbanisation intense et inéluctable de la sous-région a de profondes répercussions tant démographiques que socio-économiques.

Démographie et productivité

L’Afrique est longtemps restée un continent vide et même encore aujourd’hui malgré une forte poussée démographique. Ce faible peuplement tient aux conditions extrêmes dans lesquelles vivent ces populations : espaces inexploitables des déserts et des forêts tropicales, sécheresse absolue et pluviométrie excessive, endémies multiples et fatales et les multiples guerres. D’environ 220 millions d’habitants en 2000, la population ouest-africaine va s’augmenter d’une centaine de millions d’habitants d’ici 2015. Le poids de la population rurale y restera considérable. Ainsi la pauvreté reste surtout concentrer en zones rurales. La population d’urbain devrait croître de 70 millions d’habitants contre 30 millions de ruraux d’ici 2015. La population urbaine croît très vite et sera presque égale à la population rurale d’ici 2015 (figure 4) (RENARD et al., 2004). De 1995 à 2020, il a été estimé que le taux annuel de croissance démographique de la population totale sera de 2,67% mais de 4,5% pour la population urbaine contre 1,5% pour la population rurale. Une proportion de 48% d’habitants de l’Afrique subsaharienne sera constituée de citadins et 68 villes auront plus d’un million d’habitants en 2020 (DELGADO et al. 1999) et 49,7% de ces africains vivront en dessous du seuil de pauvreté. L’exode rural participe aussi à cet accroissement des populations des villes mais surtout à l’augmentation du nombre de personnes à revenu faible dans les villes. En effet, la plupart des ruraux installés en ville sont souvent sans qualification, et sont obligés de vivre sur le dos des parents fonctionnaires. Cette situation ajoutée à la dévaluation a engendré la baisse des revenus de nombreuses catégories socio-professionnelles (fonctionnaires entre autres) et seront à l’origine de nouvelles conditions difficiles pour les populations urbaines (METZGER et al., 1995).
La production n’évolue pas au rythme de la croissance démographique, surtout urbaine. En 1995, un rural africain nourrissait 1,5 urbain. En 2020, il faudra qu’il en nourrisse 3 avec moins de terre. Actuellement la productivité est très faible en Afrique par rapport aux pays développés. Dans les pays développés, un bovin produit 84,8 kg de viande par an, contre 15,7 kg de viande en Afrique subsaharienne, 7,6 kg contre 3,6 kg pour les petits ruminants et pour les porcins 117,1 kg contre 34,4 kg. Le fossé est aussi grand pour la production de lait par vache par an (LABEY, 2002). L’intensification de la production apparaît comme la seule alternative face à la pression foncière, à la faible productivité et à la croissance démographique qui fait évoluer la demande urbaine des denrées alimentaires en volume et en qualité et qui crée des tensions au niveau des approvisionnements alimentaires des villes.

Demande en produits animaux

Tendance de la demande

La croissance démographique et l’urbanisation sont en Afrique subsaharienne les facteurs les plus importants de la croissance de la demande en produits animaux. Elles engendrent entre autres des modifications importantes du comportement alimentaire. Les ménages urbains s’éloignent progressivement des schémas alimentaires locaux. Combiné à l’effet démographique, cet éloignement creuse l’écart entre la demande urbaine et la production alimentaire intérieure. La consommation des produits animaux dans la sous-région est actuellement dramatiquement basse par rapport aux besoins alimentaires (13 kg de viande par habitant par an contre 120 kg aux Etats-Unis). Cependant la demande globale se trouvera fortement augmentée (figure 5). Cette demande concernera de plus en plus les villes côtières du Sud où se concentre la population au détriment des zones de production.
La demande en produits laitiers serait, en 2015, la plus importante de toutes les denrées d’origine animale. Le lait et les produits laitiers jouissent, surtout en milieu urbain d’une excellente notoriété. L’élasticité-revenu, certes délicate à calculer, est estimée pour l’Afrique subsaharienne entre 0,80 et 0,85, ce qui laisse présager une rapide augmentation de la demande (METZGER et al., 1995). A l’exception de la viande de porc, les demandes de la sous-région en lait et produits laitiers, en œuf, en viande bovine, en viande de petits ruminants et de poulet seront, en 2015, le double voire le triple de la demande en 1980. Cette augmentation est en parfaite adéquation avec le croît démographique de la région (RENARD et al., 2004). Le consommateur ouest-africain ne dispose pas de revenus suffisants pour avoir un accès satisfaisant aux denrées d’origine animale.

Couverture des besoins en produits animaux, une situation préoccupante

En 1986, la consommation moyenne de lait au sud du Sahara ne dépassait pas 20 kg d’EqL par habitant et par an. Ce chiffre descendait à 8 kg en Afrique de l’Ouest. Les recommandations de la FAO et de l’OMS préconisent une consommation de 50 kg EqL/habitant/an (METZGER et al., 1995). Les productions d’œufs, de volailles, de lait et de viande de bovin, de petit ruminant et de porc connaissent depuis les années 80 une nette croissance. Selon les projections, ces productions garderont cette croissance jusqu’en 2015. Toutefois, il semble que cette productivité n’est pas suffisante pour couvrir la demande car la population croît plus vite que la production. En effet, la consommation des protéines animales, en général, et des produits laitiers, en particulier, n’atteindront pas le niveau minimum requis pour parler de sécurité alimentaire. Pour le lait et les produits laitiers la quantité consommée par habitant par an n’affranchira pas la barre des 25 kg EqL/habitant/an. L’évolution comparée de la production et de la demande montre que de 1980 jusqu’en 2000 seuls les besoins en viandes de petit ruminant et de porc ont été couverts par la production locale. Les productions d’œufs, de lait, de volaille et de boeuf ont été toujours insuffisantes pour couvrir les besoins des populations (figure 6 et 7).
Il ressort de ces analyses que même en supposant une croissance optimiste de la production, celle-ci restera insuffisante pour assurer une croissance significative de la consommation par habitant. Pour l’ensemble de la zone, les prévisions indiquent un déficit en viande de 1 890 000 tonnes pour 2020. Les déséquilibres offre/demande persisteraient et s’aggraveraient. Les besoins alimentaires de la population ne seront pas couverts d’ici 2015 (figure 7) (RENARD et al., 2004). Il règne donc en Afrique et, en particulier, dans la région ouest-africaine une situation très préoccupante d’insécurité alimentaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
Chapitre 1 : ECONOMIE LAITIERE DANS LE MONDE
1-1- Production laitière dans le monde
1-1-1- Production laitière en Europe
1-1-2- Projection de la production de lait et de produits laitiers dans l’UE d’ici 2011
1-1-3- Production laitière en Amérique du Nord et du Centre
1-1-4- Production laitière en Asie
1-1-5- Production laitière en Amérique latine et Océanie
1-1-6- Production laitière en Afrique
1-2- Rendements laitiers
1-3- Situation de la demande en produits laitiers dans le monde
1-4- Prix à l’exportation des produits laitiers
1-5- Cours internationaux du lait
1-6- Consommation de protéines animales dans le monde
1-6-1- Consommation de lait et de viande dans le monde
1-6-3- Accroissement de la consommation humaine de viande, de lait, et de poisson dans les pays en développement de 1971 à 1995
Chapitre 2 : L’ELEVAGE ET L’INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST
2-1- Agriculture et situation démographique
2-1-1- Agriculture et situation alimentaire
2-1-1-1- Poids économique de l’agriculture sous-régionale
2-1-1-2- Situation alimentaire
2-1-2- Démographie et productivité
2-2- Demande en produits animaux
2-2-1- Tendance de la demande
2-2-2- Couverture des besoins en produits animaux, une situation préoccupante
2-3- Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest
2-3-1- Définition du concept de la sécurité alimentaire
2-3-2- Situation et perspectives de la sécurité alimentaire
2-3-2-1- Situation de la sécurité alimentaire
2-3-2-2- Perspectives
2-4- Compétitivité des productions
2-5- Les échanges régionaux
2-5-1- Un commerce presque régional
2-5-2- Prix et faiblesses du marché
2-5-2-1- Prix
2-5-2-2- Faiblesses du marché ouest-africain
2-6- Contraintes au développement sectoriel et lutte contre la pauvreté
2-6-1- Contraintes au développement sectoriel
2-6-2- Impacts des contraintes sur la lutte contre la pauvreté
2-7- Le poids du Nigéria
Chapitre 3 : BASES DE L’ELEVAGE AU SENEGAL
3-1- Situation de l’élevage
3-1-1- Effectifs et productions animales
3-1-1-1- Effectifs
3-1-1-2- Productions animales
3-1-2- Systèmes de production et contraintes
3-1-2-1- Systèmes de production
3-1-2-1-1- Système pastoral traditionnel
3-1-2-1-2- Système agropastoral
3-1-2-1-3- Système intensif
3-1-2-2- Contraintes
3-1-2-2-1- En matière de productions
3-1-2-2-2- En matière de santé animale
3-1-2-2-3- Contrainte génétique
3-1-2-2-4- Contraintes économiques
3-1-2-2-5- Autres contraintes
3-1-3- Atouts de l’élevage au Sénégal et bilan des réalisations antérieures
3-1-3-1- Atouts de l’élevage au Sénégal
3-1-3-2- Bilan des réalisations antérieures et en cours
3-2- Les importations de produits animaux
3-2-1- Les importations de produits carnés
3-2-2- Les importations de lait et produits laitiers
3-3- Consommation nationale de protéines animales
3-3-1- Approches de la consommation
3-3-1-1- Approche nutritionniste de la consommation
3-3-1-2- Approches économiques de la consommation alimentaire
3-3-1-3- Approches non économiques de la consommation
3-3-2- Consommation
3-3-2-1- Consommation de viande
3-3-2-2- Déterminants de la consommation de lait
3-3-2-2-1- Milieu de résidence
3-3-2-2-1-1- Consommation en milieu rural
3-3-2-2-1-2- Consommation en milieu urbain
3-3-2-2-2- Revenu
3-3-2-2-3- Prix des produits
3-3-2-2-4- Variation saisonnière
3-4- Situation de la pauvreté au Sénégal
3-4-1- Tendance de la pauvreté
3-4-2- Pauvreté et consommation
3-4-3- Pauvreté et sous-alimentation
DEUXIEME PARTIE
Chapitre 1- METHODE DE RECHERCHE
1-1- Cadre d’étude
1-1-1- Choix de Dakar
1-1-2- Présentation de Dakar
1-1-2-1- Localisation et cadre administratif
1-1-2-2- Migration et urbanisation
1-1-2-3 – Situation socio-économique
1-1-2-4- Evolution de la structure des ménages
1-2- Méthode d’étude de la consommation des protéines animales
1-2-1- Organisation de l’étude
1-2-2- Questionnaire d’enquête sur la consommation
1-2-2-1- Identification des ménages
1-2-2-2- Habitudes et consommation
1-2-2-3- Comportement d’achat
1-2-2-4- Préférences et critères de choix
1-2-3- Guide d’entretien pour les grandes surfaces
1-2-4- Echantillonnage
1-2-4-1- Groupe pour l’Etude et l’Enseignement de la Population (GEEP)
1-2-4-2- Choix du lycée ou collège
1-2-4-3- Choix de la classe dans le lycée ou collège retenu
1-2-5- Déroulement de l’enquête
1-2-6- Saisie, analyse et présentation des résultats
1-2-7- Méthode de projection de la consommation
1-2-7-1- Statistiques de base
1-2-7-2- Taux de croissance
1-2-7-3- Scénarios
Chapitre 2- RESULTATS
2-1- Description des ménages
2-1-1- Lieu d’habitation
2-1-2- Niveau d’instruction du chef de famille
2-1-3- Taille du ménage
2-1-4- Profession des parents
2-1-5- Revenu des ménages
2-1-6- Statut d’occupation du logement
2-1-7- Possession de véhicules et d’appareils électroménagers
2-2- Habitudes et consommation des protéines animales
2-2-1- Le lait et les produits laitiers
2-2-1-1- Importance dans l’alimentation
2-2-1-2- Connaissance et consommation du lait frais
2-2-1-3- Destination des produits laitiers dans le ménage
2-2-1-4- Utilisation du lait et des produits laitiers dans les ménages
2-2-1-5- Fréquence et lieu de consommation du lait et des produits laitiers
2-2-2- Fréquence et lieu de consommation de viande, de poisson et d’œuf
2-3- Comportement d’achat
2-3-1- Fréquence et lieux d’achat du lait et produits laitiers
2-3-2- Fréquence et lieux d’achat de viande, de poisson et d’œuf
2-3-3- Quantités achetées
2-4- Dépenses alimentaires des ménages
2-4-1- Dépenses mensuelles pour la nourriture et le lait
2-4-2- Poids des dépenses alimentaires
2-4-3- Dépenses et consommation des protéines animales dans les ménages dakarois
2-4-3-1- Préférences, dépenses et consommation du lait et produits laitiers
2-4-3-2- Critères de choix du lait et des produits laitiers
2-4-3-3- Satisfaction
2-5- Ordre de dépense et de consommation des protéines animales
2-6- Enquête sur les produits laitiers des grandes surfaces commerciales
2-6-1- Marques, origines et conditionnements
2-6-2- Prix moyens d’un EqL de produits laitiers
2-7- Prix moyens de la viande, du poisson et de l’œuf
2-8- Projection de la consommation du lait d’ici 2020
2-8-1- Résultats du scénario 1
2-8-2- Résultat du scénario 2
2-9- Limites de l’étude
2-9-1- Etude sur les prix
2-9-2- Etude sur la consommation
2-9-3- Limites de la projection
Chapitre 3- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3-1- Discussion des résultats
3-1-1- Caractéristiques des ménages
3-1-1-1- Typologie des ménages en fonction du milieu de résidence et du revenu
3-1-1-2- Influence du revenu et du milieu de résidence sur les facteurs socio-démographiques . 87
3-1-1-3- Influence du revenu et du milieu de résidence sur le statut de logement et la possession
d’appareils électroménagers
3-1-1-4- Influence du revenu et du milieu de résidence sur les établissements
3-1-2- Consommation des protéines animales
3-1-2-1- Perceptions et utilisations des produits laitiers
3-1-2-2- Déterminants de la consommation
3-1-2-2-1- Déterminants de la fréquence de consommation
3-1-2-2-1-1- Déterminants économiques
3-1-2-2-1-2- Déterminants socio-démographiques
3-1-2-2-2- Déterminants des quantités consommées
3-1-2-2-2-1- Déterminants économiques
3-1-2-2-2-2- Déterminants socio-démographiques
3-1-2-2-3- Ordre de consommation et de dépense des protéines animales
3-1-2-2-3-1- Viandes
3-1-2-2-3- 2- Laits, viandes, poissons, œufs
3-1-3- Analyse des projections
3-1-3-1- Scénarios
3-1-3-1-1- Scénario 1
3-1-3-1-2- Scénario 2
3-1-3-2- Conséquences de l’évolution de l’offre et de la demande
3-2- Recommandations
3-2-1- Recommandations en direction des éleveurs
3-2-1-1- Formation des éleveurs
3-2-1-2- Organisation et responsabilisation des éleveurs
3-2-2- Recommandations en direction de l’Etat
3-2-3- Recommandations en direction des structures de recherches
3-2-4- Recommandations en direction des ONG et autres organismes privés
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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