L’élevage du mouton

Faire du Sénégal un pays émergeant à travers une stratégie de croissance accélérée est l’option politique en cours des pouvoirs publics du pays. Le secteur agricole devrait constituer le moteur de cette croissance. La population rurale pourrait ainsi bénéficier de s fruits de la croissance. L’élevage, au Sénégal, contribue significativement au revenu agricole. Le NISDEL (Nouvelle Initiative Sectorielle de Développement de l’Elevage), la nouvelle politique de développement de l’élevage, s’est fixée comme objectif général, d’accroître les productions animales, d’améliorer les revenus des producteurs et de préserver les ressources naturelles. Cette politique met l’accent sur l’élevage extensif en milieu rural. Cependant, l’élevage urbain constitue une activité génératrice de revenus et contribue à la lutte contre la pauvreté en milieu urbain. Il est donc intéressant de connaître le rôle que ce type d’élevage joue et quelles sont ses perspectives. Une étude a tenté de faire le diagnostic de l’élevage ovin dans la commune de Saint-Louis (Diaw Y et al. 2005). Ces travaux ont montré que le mouton occupe une place importante dans la vie des saint-louisiens, mais le rôle exact reste ambigu : rôle économique ou passion ? L’amélioration génétique et celle des performances de reproduction constituent des voies pour réussir le développement de cette activité quelle soit à finalité sociale ou économique. Les biotechnologies comme l’Insémination artificielle pourraient servir de levier pour améliorer la race. Voilà, les raisons qui nous motivent, dans le cadre de ce travail de mémoire de DEA, d’envisager d’étudier « les perspectives de l’insémination artificielle ovine dans la commune de Saint-Louis ». Ce travail a comme objectifs : (i) de faire une synthèse bibliographique des connaissances sur l’élevage du mouton en particulier dans la commune de Saint-Louis, (ii) de faire une étude diagnostique de cet élevage dans la commune et (iii) d’ effectuer une esquisse d’étude prospective de l’utilisation de l’insémination artificielle comme outil de développement de cette spéculation.

PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE

Le milieu physique

La ville de Saint-Louis est située dans la région du même nom. Elle occupe le nord du Sénégal et constitue une zone tampon entre l’Afrique arabo-berbère et l’Afrique noire. La région de Saint-Louis est au carrefour de l’océan, du désert et des régions sahéliennes et est traversée par le fleuve Sénégal sur toute sa longueur (Chamard P.C. et Sall, 1977). La ville est située dans un site amphibie du Delta du fleuve Sénégal et dans une zone de formation quaternaire particulièrement basse et plate. A l’ouest, nous avons un cordon littoral constituant la Langue de Barbarie qui donne une forme générale au relief et à l’hydrographie. Seules les terres situées à l’est du site se trouvent dans des zones exondées. La structure du site est tripolaire et est composée de :(i) la Langue de Barbarie dans le littoral, (ii) l’Ile de Saint-louis au centre, (iii) l’Ile de Sor qui est une cuvette. Le climat est de type sahélien caractérisé par deux saisons :
– une saison de pluies chaude ;
– une saison sèche avec deux périodes : une froide et une chaude.

Deux types de sols sont rencontrés dans le territoire communal :
– des sols de type argileux communément appelés « sols du Waalo » ;
– des sols de type sableux dans la zone dite des « Niayes ».

La température, relativement douce, ne dépasse guère une moyenne annuelle de 25°C. Un tel environnement est propice au développement de l’élevage intensif notamment des petites espèces comme la volaille et les petits ruminants. La pluviométrie est faible et mal répartie : elle est de l’ordre de 250 mm sur trois mois de pluies. La végétation est riche et variée, d’ailleurs, l’arboriculture et l’horticulture occupent une place importante dans les activités des ménages notamment dans le faubourg de Sor (l es quartiers de Ndioloffène, Khor et Bango). Le réseau hydrographique est déterminant dans l’architecture de la cité.

les aspects démographiques 

Selon le recensement général de la population et de l’habitat (décembre 2002), la commune de Saint-Louis compte 154 555 habitants dont 76271 (49,35%) hommes et 78284 (50,65%) femmes. La commune compte 14 496 concessions pour 17 670 ménages, soit une moyenne de 8,8 personnes par ménage. La population est jeune : 58% des habitants ont moins de 20 ans avec une légère prédominance de filles. Toutes les ethnies du Sénégal sont représentées avec cependant une prédominance des Wolofs et des Toucouleurs. Du point de vue confession religieuse, les musulmans dominent avec 98,6% suivis de loin des chrétiens 0,4% et 1% de religions traditionnelles ou sans croyance (Diaw Y. 2005).

Les aspects socio-économiques : La pêche artisanale, le commerce et le tourisme, constituent les activités économiques les plus importantes.

Situation et importance de l’élevage au Sénégal : L’économie du pays repose sur le secteur agricole. Le Sénégal compte un cheptel important et varié. Toutes les espèces animales y sont représentées.

Les productions animales occupent une place importante dans l’économie nationale : 36% pour la formation du PIB primaire et 7.5% pour la formation du PIB national et un taux de croissance de 8%. Il existe une correspondance entre l’importance de l’élevage dans la structure des exploitations et leur viabilité. Ceci explique le rôle fondamental des animaux dans le fonctionnement du système de production et l’apport pastoral aux revenus agricoles (Faye, A. 1993). L’élevage joue dans nos pays deux fonctions difficiles à hiérarchiser : une fonction économique et une fonction sociale souvent qualifiée à tord d’irrationnelle (Diop, F.T. 2003).

Une fonction économique

Les animaux constituent pour les paysans un moyen d’accumulation de revenus et d’épargne. Selon Faye A. (1993), « l’acquisition d’animaux est le moyen privilégié par les paysans pour sécuriser les revenus de cultures et différer leur utilisation dans le temps lorsqu’un besoin immédiat n’était pas ressenti.

Une fonction socioculturelle

Dans les sociétés traditionnelles, la possession d’animaux représente un pre stige et un élément de différenciation sociale surtout pour le cheval et les bovins (Diop, F.T. 2003). L’animal occupe une place de choix dans les événements familiaux (dot, funérailles, sacrifices, abattages rituels).

Les atouts et contraintes de l’élevage

Les faibles performances de l’élevage s’expliquent par la combinaison de plusieurs facteurs contraignants qui entravent une mise à profi t des multiples atouts de l’environnement de production (Landais E et al, 1990). Les atouts sont de nature culturelle et religieuse: le Sénégal est traditionnellement un pays d’élevage. L’animal occupe une place centrale dans toutes les religions du pays, mais également économique : La d emande en produits animaux est supérieure à l’offre. Cette situation laisse une marge de progression importante au sous secteur de l’élevage. Les contraintes alimentaires sont de loin les plus importantes. Les péjorations climatiques et les accidents écologiques (feux de brousse, pollution…) éprouvent la productivité des parcours naturels qui constituent la base de l’alimentation des animaux. Concernant les contraintes sanitaires : La situation est relativement maîtrisée et le Sénégal est déclaré indemne de la peste bovine. Néanmoins, la situation reste préoccupante car les parasitoses et certaines pathologies enzootiques comme les pasteurelloses et la peste des petits ruminants constituent encore des défis à relever.

L’élevage du mouton

Les systèmes de production

Système transhumant traditionnel : C’est le système prépondérant au Sénégal. Il est pratiqué par des éleveurs très attachés à l eurs valeurs socioculturelles (Lô MB., 1989). L’alimentation est assurée exclusivement par les pâturages naturels pendant l’hivernage mais pendant la saison sèche le troupeau transhume vers les régions agricoles pour profiter des résidus de récoltes. L’abreuvement se fait au niveau des mares temporaires en saison pluvieuse et autour des puits et forages pendant la saison sèche (Landais E.et al, 1990). Les animaux bénéficient de peu de soins médicaux et l’utilisation de méthodes traditionnelles est le premier traitement en cas de manifestations de signes clinques d’une pathologie (Diop M., 1987).

Systèmes semi intensif périurbains et urbains : Pour des raisons variées d’ordre climatique (climat doux) ou économique (proximité du marché), l’élevage s’est développé autour des grandes villes. L’urbanisation et les problèmes qu’elle pose pour l’entretien des animaux n’ont pas dissuadé les citadins à élever des animaux dans leurs maisons et particulièrement le mouton.

Types génétiques élevés au Sénégal : Les races élevées au Sénégal appartiennent au mouton à poils que Doutressoule, cité par Lô MB.(1989), a classé en trois catégories ( i) mouton du Sahel ou mouton à poils ras (ii )mouton nain du Sud ou Djallonké (iii )mouton Métisse ou Waralé. La passion des éleveurs de mouton au Sénégal et leur manque d’organisation, notamment dans le domaine de l’amélioration génétique, ont eu des conséquences évidentes sur les races locales pures. En effet, aujourd’hui il est très difficile au Sénégal de dire que tel mouton appartient à telle race ; c’est pourquoi il est plus simple de parler du mouton sénégalais. Néanmoins, d’autres races sont importées et exploitées par des éleveurs privilégiés. Il s’agit des races Ladoum, Bali-bali et Azawak.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE:SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE
I.1. Le milieu physique
I.2 les aspects démographiques
I.3 Les aspects socio-économiques
I.4 Situation et importance de l’élevage au Sénégal
I.4.1 Une fonction économique
I.4.2 Une fonction socioculturelle
I.4.3 Les atouts et contraintes de l’élevage
I.5 L’élevage du mouton
I.5.1 Les systèmes de production
1.5.1.1 Système transhumant traditionnel
I.5.1.2. Systèmes semi intensif périurbains et urbains
I.5.2 Types génétiques élevés au Sénégal
CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION DES OVINS
II.1 Physiologie sexuelle de la brebis
II.1.1 Activité sexuelle chez la brebis
II.1.1.1 Variations saisonnières de l’activité sexuelle dans les pays tempérés
II.1.1.2 Cycle sexuel
II.1.2 Contrôle et régulation
II.1.2.1 Rôle des sécrétions hormonales
II.1.2.2 Rôle de l’environnement social
II.1.2.3 Les manifestations de l’oestrus
II.2 Physiologie sexuelle du bélier
II.2.1 Activité sexuelle chez le bélier
II.2.1.1 Variations saisonnières de l’activité sexuelle
II.2.1.2 Production de spermatozoïdes
II.2.2 Contrôle et régulation
II.2.2.1 Rôle des sécrétions hormonales
II.2.2.2 Rôle de l’environnement social
II.2.2.3 Caractéristiques du comportement sexuel
CHAPITRE III : CONDUITE DE LA REPRODUCTION
III.1 Saillie au hasard
III.2 Saillie assistée
III.3 Insémination artificielle
III.3.1 Avantages et inconvénients
III.3.2 Réalisation de l’IA
III.3.2.1 Insémination en fonction de la nature des chaleurs
III.3.2.1.1 sur chaleurs naturelles
III.3.2.1.2 Synchronisation des chaleurs
III.3.2.2 Insémination en fonction de la qualité du sperme
III.3.2.2.1 Insémination à sperme frais
III.3.2.2.2 Congélation du sperme
III.3.3 Techniques d’insémination
III.3.4 Facteurs déterminant pour la réussite de l’IA
DEUXIEME PARTIE:ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
I.1 La zone d’étude
I.2 Matériel
I.3.1 Technique d’échantillonnage
I.3.2 Méthodes d’entretien
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSIONS
II.1 Présentation des résultats
II.1.1 Données sociodémographiques
II.1.1.1 Sexe et âge
II.1.1.2 Motivation à pratiquer l’élevage et mode d’acquisition
II.1.1.3 Activités professionnelles des éleveurs enquêtés Erreur
II.1.2 Données techniques
II.1.2.1 Composition et structure du cheptel ovin de la commune
II.1.2.2 Origine des animaux
II.1.2.3 Les « Races » élevées
II.1.2.4 La conduite du troupeau
II.1.2.5 La conduite de l’alimentation
II.1.2.6 La conduite de l’hygiène et de la santé des animaux
II.1.2.7 Conduite de la reproduction
II.1.3 Données économiques
II.2.1 Les aspects sociaux
II.2.2 Motivation à pratiquer l’élevage et mode d’acquisition des animaux
II.2.3 Les aspects techniques
II.2.3.1 Composition et structure du cheptel ovin de la commune
II.2.3.2 Origine des animaux
II.2.3.3 Les « Races » élevées
II.2.3.4 La conduite du troupeau
II.2.3.5 La conduite de l’alimentation
II.2.3.6 La conduite de l’hygiène et la santé des animaux
II.2.3.7 Conduite de la reproduction
II.2.3.8 L’insémination artificielle
II.2.4 Les aspects économiques
CHAPITRE III : PROPOSITION DE STRATEGIES D’ORGANISATION DE L’INSEMINATION ARTIFICIELLE DANS LA COMMUNE
III.1 Évolutions du contexte
III.2 Les stratégies d’organisation de l’insémination artificielle
III.2.1 Axe stratégique 1 : Redynamiser les organisations de producteurs
III.2.2 Axe stratégique 2 : Améliorer les compétences des producteurs
III.2.3 Axe stratégique 3 : Appuyer les structures d’appui conseil
III.2.4 Axe stratégique 4 : Créer un centre d’insémination
CONLUSION GENERALE

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