L’élevage de porcs en quelques chiffres

L’élevage de porcs en quelques chiffres

L’élevage de porcs en quelques chiffres

Une production en croissance

Dans le secteur des productions agricoles, l’élevage est le secteur qui connaît la croissance la plus forte depuis 1990. (Faye B., Renard J.F., 2001) L’élevage du porc est la filière de production animale qui a connu une des plus fortes augmentations, sa croissance s’est maintenue à + 5,7% par an depuis les dix dernières années. (Poste d’expansion économique de Hanoi, 2001) .

Une viande appréciée des Vietnamiens

Le niveau de consommation par habitant de la viande de porc est de 11,5 kg/habitant/an. La viande de porc reste la viande la plus prisée des Vietnamiens, bien avant les volailles et les bovins avec des consommations respectives par habitant de 2,1 et 0,8 kg de carcasse/an. (Delate J.J. et al,1999)
La croissance du cheptel, largement supérieure à celle de la population indique une augmentation significative de la consommation de viande par les familles vietnamiennes. (Delate J.J. et al, 1999)
Toutefois, avec la modification des habitudes de consommation et la prise de conscience (surtout par la jeune génération) des règles d’hygiène alimentaire, la viande de porc pourrait perdre son monopole au profit de la viande de poulet, plus maigre. (Poste d’expansion économique de Hanoi, 2001)

Les chiffres de la production actuelle et les objectifs visés

La production porcine au Viêt-nam est aussi particulièrement importante en quantité , puisque le cheptel porcin, avec près de 20 millions de têtes actuellement est le 7ème cheptel mondial (à titre comparatif, la France possède 14,6 millions de têtes). (Bastianelli D., 2001)
Le Viêt-nam est le premier producteur de l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) qui regroupe la Birmanie, le Brunei, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Viêt-nam.
Par rapport aux autres animaux de rente (bovins et buffles), il se situe largement devant en nombre de têtes.
L’objectif est de porter la production actuelle de viande de porc, soit 1,4 millions de tonnes en 2000, à 3-4 millions en 2005 (soit un effectif troupeau de 25 millions de porc en 2010).
Cet objectif implique la mobilisation d’importants investissements en matière de production, de transformation et de conservation des viandes. (Delate J.J. et al, 1999)

Les exportations : bilan et perspectives

Le Viêt-nam est autosuffisant en viande porcine, les importations sont insignifiantes et ne concernent que des reproducteurs.
La production est destinée prioritairement au marché national.
En matière d’exportations, le Viêt-nam disposait de débouchés traditionnels avec la vente de viande congelée vers l’URSS et l’exportations de porcelets vers Hong-Kong et Taiwan.
L’effondrement du marché soviétique et la crise asiatique, ont remis en cause cette situation, et la plupart des entreprises exportatrices connaissent aujourd’hui de sérieuses difficultés. Les statistiques du commerce extérieur, au cours de la décennie passée, confirment la chute des exportations. (Delate J.J. et al, 1999)
Malgré ces revers d’ordre conjoncturel, les autorités vietnamiennes souhaitent relancer un important courant d’exportation, ce qui a conduit le Ministère de l’Agriculture et du développement rural à lancer un programme national d’élevage porcin. Les 50 entreprises et fermes, qui comptent 17 200 truies et 600 verrats, ainsi que les 262 stations d’insémination artificielle seront chargées de mener à bien ce programme. (Delate J.J. et al, 1999)
Dans ce but également, il a conclut un accord pour 5 ans, visant à exporter des porcs vers Hong Kong de 25 à 30 kg chacun. Mais les échanges se heurtent actuellement à des critères de standards de qualité qui ne sont pas satisfaits (seulement 10% de la totalité du cheptel national répond aux normes de qualité internationale).
Pour ces raisons, le commerce avec Singapour et la Malaisie, qui seraient demandeurs sont gelés.
Le marché Russe est un marché porteur, car le pays n’exige pas, à la différence de Hong Kong et Singapour, une qualité irréprochable. (Poste d’expansion économique de Hanoi, 2001)

L’organisation de la commercialisation des produits

Le Goulven et al notaient qu’en 1996, les entreprises d’Etat ont cessé toute activité dans le domaine du marché domestique des produits carnés. Le rôle de l’Etat se limite souvent au monopole d’exportation des produits agricoles. On assiste à un manque d’organisations institutionnelles dans le domaine de l’abattage et de la commercialisation de la viande de porc: (services publics d’abattage fonctionnant mal, contrôles sanitaires et fiscaux rares, absence de groupements de producteurs, de foires, de marchés de gros).
La commercialisation du porc est très variable étant donné la diversité des situations géographiques et économiques et des différents rapports de force entre les acteurs. Elle dépend notamment de l’éloignement des éleveurs par rapport aux marchés, aux abattoirs et aux grandes villes de la quantité et de la qualité des porcs produits par les éleveurs (marché local ou export).
On trouve schématiquement plusieurs circuits qui peuvent être utilisés indifféremment par les éleveurs (dans la mesure où ces circuits existent dans leur région). Le circuit faisant intervenir les abattoirs d’Etat n’est pas le plus important et concerne surtout les gros élevages et les élevages du gouvernement, dont la production est destinée à l’exportation.

Les systèmes d’élevage dans les zones de collines : exemples dans les provinces de Vinh Phue et Phu Tho

Les données étudiées proviennent des études réalisées par le Programme Fleuve Rouge (Lamballe P., 1997) et par Vétérinaires sans Frontières en 2001 (Gautier P., Nguyen Hong Anh, 2001). Les districts ayant fait l’objet d’études sont Tam Dao et Ha Hoa.

Environnement et agriculture

Les zones de collines sont très diversifiées avec des zones de plaines inondables et des zones d’altitude (pouvant atteindre 1310 m à Ha Hoa). La densité de population est relativement forte et les surfaces cultivables par tête restent faibles. Le niveau de vie et le niveau scolaire sont relativement bas.
L’agriculture y est très développée et variée (thé, maïs, patate douce arachide, manioc), la sylviculture est importante (bambou, palmier, eucalyptus). L’élevage du porc est fortement lié aux systèmes de cultures et s’est développé depuis la fin des années 80 où des progrès techniques avaient permis l’introduction du maïs d’hiver et de nouvelles variétés de riz plus rentables. Les zones inondables ne permettent cependant qu’une seule culture de riz par an. La pisciculture est aussi une particularité de ces zones (étangs).

Elevage du porc : situation et problématiques relevées

Grâce aux progrès en agriculture, on assiste depuis la fin des années 80 à une intensification de l’élevage porcin et une spécialisation croissante des ateliers d’élevage et à une complémentarité entre les familles. (Lamballe P., 1997)
En majorité, l’élevage comprend un ou deux porcs achetés à 10 kg et engraissés jusqu’à 60 à 70 kg, mais certains éleveurs nourrissent 3 à 6 porcs en une fois et produisent 500 à 1000 kilogrammes de porc par an.
Des éleveurs transformateurs, vont acheter les porcs à 30 40 kg pour les mener à terme, et d’autres familles se spécialisent dans le naissage et la vente de porcelets.
Des familles jeunes souvent, ont des capacités d’élevage de 1 porcelet seulement jusqu’à 30 40 kg. Le système VAC (porciculture intégrée à la pisciculture) se retrouve beaucoup dans ces zones inondables.
Gautier P. de VSF en 2001 notait que les zones reculées restent fortement importatrices de porcelets car l’atelier naissage est peu développé et son développement se heurte à une faible expérience des éleveurs, des structures et des services déficients (services vétérinaires provinciaux). Les éleveurs n’ont de plus pas accès à des reproducteurs de qualité.
Les services techniques provinciaux concentrent leurs efforts sur l’intensification en race étrangère afin de contribuer aux exportations. Ceci ne concerne que les éleveurs ayant du capital à investir et une assise technique suffisante (ou de l’accès à la formation) et les zones bien desservies (infrastructures routières).
Ainsi, on voit se creuser les inégalités avec des familles qui restent en marge des processus d’intensification. Ce sont en général les familles nouvellement installées (manque de capital) dans une zone éloignée et difficile (collines) et les familles avec peu de terres et pratiquant des activités extra agricoles donc disposant de peu de temps et d’argent pour l’agriculture élevage.

Quelques exemples d’actions de soutien à l’élevage

Les deux organismes (VSF et le PFR) d’après les observations faites mettent en place et expérimentent dans ces zones des actions d’aide au développement de l’élevage.
Gautier P. au sein de VSF tente de développer l’élevage de truies (technique d’élevage et pratique de l’insémination artificielle), ce qui donnerait des revenus durables aux familles, les rendraient autonomes face au marché du porcelet et limiterait les problèmes sanitaires liés aux transports des animaux. Le projet concerne aussi le développement de l’insémination artificielle dans les villages (techniques de prélèvement et insémination). Un soutien technique et de la formation sont proposés.
En ce qui concerne la situation sanitaire, le projet de VSF tend à soutenir, mettre en relation et former les acteurs (vétérinaires villageois et services du district) dans la récolte et le traitement des données zoosanitaires pour établir une surveillance épidémiologique plus précise.
La mise en place des thu thuôc (groupe d’élevage avec boutique vétérinaire ) cofinancés par les paysans et le PFR répond à une grande partie des besoins :
– vaccinations, produits et soins
– matinées de formation, entente sur projets individuels utiles à la collectivité (exemple : achat de verrat exotique, cochette Mong Cai) valorisant la complémentarité entre les familles.
Les interventions du PFR proposent différents prêts à court terme , souvent le seul moyen pour les familles pauvres de démarrer et consolider l’élevage du porc. Depuis 96, des fonds de soutien à l’élevage porcin existent , cofinancés par les paysans, pour les différents ateliers : naissage, engraissement, prêts pour achat de porcelets aux plus pauvres.
Le PFR notait que l’appui dans ces zones de forte intégration agriculture-élevage devait être plurisectoriel. Par exemple, les facteurs limitants le rendement en riz peuvent ne pas être levés par des actions uniquement sur les cultures (engrais, variétés…), mais par un développement de l’élevage porcin., source principale de fumier. Dans le district de Ha Hoa, les groupes d’élevage et les groupes de cultures travaillent en synergie .

Les systèmes d’élevage du porc en zone de montagne : exemple dans le district de Cho Don 

Un milieu difficile un écosystème fragile et des inégalités sociales

Le milieu montagnard est plus froid que dans le delta : à la saison des pluies, elles varient entre 22,9°C et 27,3°C, alors qu’elles sont en moyenne de 18°C en hiver (avec des minimales pouvant atteindre 2,2°C en janvier). (Castella et al, 1999) Les pluies y sont plus fortes que dans le Delta, lessivant les terres de pentes et accentuant l’érosion de ces zones.
La topographie et la pédologie y sont plus complexes avec des hautes collines, des montagnes et des bas-fonds.
Le couvert forestier est important avec quelques forêts primaires résiduelles sur les montagnes. Mais la déforestation par la méthode de culture d’abbati-brûli met en péril l’écosystème forêt et l’équilibre écologique des terres de pentes. (Eguienta Y.K., 2000)
La densité de population est faible : 50 habitants/km2 (contre 1000 habitants au km2 dans le delta du Fleuve Rouge). (Bal P. et al, 1997) mais la croissance démographique est en augmentation constante. (Lhoste P., 2000)
L’espace agricole le plus productif se situe dans les bas-fonds, avec des cultures de riz irrigué, des cultures de maïs permanentes, patate douce, verger … et des jardins familiaux.
Les pentes sont exploitées pour des cultures sur brûlis avec systèmes de jachères : riz pluvial (moins productif que la riziculture irriguée), arbres fruitiers, manioc, maïs..
Les problèmes écologiques principaux sont dus à une surexploitation (causée par la démographie croissante) des zones de pentes avec défrichement de plus en plus important pour y installer des cultures de riz pluvial, de maïs et de manioc (associé à l’élevage du porc). (Lhoste P., 2000)
Bal et al constataient une diversité importante des situations des familles en fonction de la zone occupée (fond de vallée, piémont, pentes) et de la proximité des voies de communication (route asphaltée ou non). De façon général, les paysans possédant des terres en fond de vallée peuvent pratiquer la riziculture de submersion avec d’assez bons rendements (de l’ordre de 3 tonnes à l’hectare et par cycle avec deux cycles de production par an). Les paysans n’ayant pas accès au fond de vallée pratiquent sur les pentes une culture du riz pluvial sur brûlis avec un rendement beaucoup plus faible (1,5 tonnes à l’hectare ).

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : Le Viêt-nam : Présentation générale, histoire agraire et situation économique
I – Territoire et habitants 
I-1. Géographie
I-2. Climat
I-3. Peuplement
II – Histoire du Viêt-nam : conséquences sur les problématiques actuelles de l’agriculture familiale 
II-1. Chronologie historique
II-2. Histoire agraire
III – Situation politique et économique actuelle du Viêt-nam
III-1. Situation politique
III-2. La formidable croissance enregistrée depuis 1986
Conclusion partielle
PARTIE II : Organisation de l’élevage de porc au Viêt-nam
I – L’élevage de porcs en quelques chiffres
I-1. Une production en croissance
I-2. Une viande appréciée des Vietnamiens
I-3. Les chiffres de la production actuelle et les objectifs visés
I-4. Les exportations : bilan et perspectives
II – Répartition et organisation de l’élevage sur le territoire
II-1. Répartition et poids de l’élévage suivant les régions
II-2. Différents types d’élevage
III – Les services en amont et en aval et le rôle de l’Etat 
III-1. L’organisation des services de la santé animale
III-2. L’organisation de la commercialisation des produits
III-3. La reproduction et la génétique
Conclusion partielle
PARTIE III : Etude technique des élevages familiaux au Nord-Viêt-nam en fonction de la zone agro-écologique 
I – Elevages du Delta du Fleuve Rouge 
I-1. Présentation du milieu
I-2. Typologie générale des élevages familiaux
I-3. Paramètres techniques et pratiques d’élevage
I-4. La commercialisation
Conclusion partielle
II – Particularités des systèmes d’élevage en zone de colline et de montagne 
II-1. Les systèmes d’élevage dans les zones de collines: exemple dans les provinces de Vinh Phue et Phu To
Conclusion partielle
II-2. Les systèmes d’élevage du porc en zone de montagne : exemple dans le district de Cho Don
Conclusion partielle
Conclusion générale

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