L’EFFICACITE DU JEUNE INTERMITTENT SUR LE STRESS, L’ANXIETE ET LA DEPRESSION : REVUE SYSTEMATIQUE ET META-ANALYSE (VERSION FRANÇAISE)

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Stratégie de revue de la littérature

Cette méta-analyse a été réalisée conformément aux directives du Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta-Analysis. Des recherches bibliographiques systématiques ont été effectuées selon la méthodologie Cochrane. Ce projet a été enregistré dans PROSPERO (numéro de référence CRD42020197359). Le paradigme de recherche était basé sur l’interface PubMed (base de données Medline) et adapté pour 2 bases de données : ScienceDirect et Google Scholar. Il n’y avait aucune restriction quant aux langues et aux dates. Le paradigme de recherche était basé sur la combinaison suivante des termes MeSH “fasting” ET chacun des termes MeSH : “anxiety” OU “stress” OU “mood disorder” OU “depressi*”. En cas de données manquantes, les auteurs ont été contactés par e-mail si possible. Les listes de référence et les bibliographies des revues et des articles pertinents obtenus à partir des recherches dans les bases de données ont été recherchées manuellement pour trouver d’autres articles éligibles. La dernière recherche a été effectuée le 30 août 2021.

Eligibilité

Les critères d’inclusion étaient les suivants : (1) toute langue et date de publication ; (2) articles de recherche originaux ; (3) intervention de jeûne, (4) évaluation des symptômes de stress et/ou d’anxiété et/ou de dépression après une intervention de jeûne avec une échelle validée ; (5) études observationnelles ou essais contrôlés. Il n’y avait pas de critère d’exclusion. Les titres et les résumés ont été examinés par 2 chercheurs (E.B. et G.F). Les textes complets des manuscrits ont ensuite été examinés pour déterminer si une étude serait incluse (E.B. et G.F.). En cas de non-consensus, un troisième auteur (LB) a pris la décision finale d’inclusion.

Extraction des données

Deux chercheurs (E.B. et G.F.) ont extrait les données des études incluses de manière systématique en utilisant un formulaire d’extraction prédéfini. Chaque divergence dans l’extraction des données a été examinée par trois auteurs (E.B, D.E.E et G.F) pour parvenir à un consensus. Les variables ont été extraites comme suit : ID et conception de l’étude (auteur, année, type d’étude, taille de l’échantillon, description de l’intervention de jeûne, durée du jeûne, jeûne religieux (o/n), intervention de jeûne incluant une restriction calorique (o/n), données sociodémographiques (pays, âge moyen, pourcentage d’hommes, étude incluant une population clinique vs. des volontaires sains, données de base et post-intervention), volontaires sains, indice de masse corporelle au départ et après l’intervention (moyenne/écart-type (ET)), scores de stress, d’anxiété et de symptômes dépressifs au départ et après l’intervention dans les groupes de jeûne et de contrôle (moyenne(ET)), délai entre la fin de l’intervention de jeûne et la première évaluation (semaines), et nombre et type d’événements indésirables potentiels.

Qualité des études

La qualité de l’étude a été évaluée par DEE et GF à l’aide de l’outil d’évaluation de la qualité de l’étude pour les études observationnelles de cohorte ou transversales pour les études sur le ramadan et de l’outil d’évaluation de la qualité pour les études contrôlées pour les essais contrôlés d’intervention de jeûne (15). En cas de non-consensus, un troisième auteur (LB) a pris la décision finale concernant la qualité de l’étude

Analyses statistiques

Les études sur le Ramadan étant observationnelles, à l’exception d’une (16), nous avons calculé un effet pré/post Ramadan. Pour les essais contrôlés, nous avons calculé l’estimation moyenne standardisée entre les groupes recevant l’intervention de jeûne par rapport aux groupes contrôles au point final suivant la fin de l’intervention de jeûne. L’hétérogénéité entre les études a été mesurée par le test Q de Cochrane. Le biais de publication a été évalué à l’aide du graphique en entonnoir du test d’Egger. Nous avons utilisé le logiciel de méta-analyse complet (v3.0). Rôle de la source de financement
Ce travail n’a bénéficié d’aucun financement. Aucune entreprise de fabrication de médicaments n’a été impliquée dans la conception de l’étude, la collecte des données, l’analyse des données, l’interprétation des données, la rédaction du rapport ou la décision de soumettre le rapport pour publication.

Résultats

Caractéristiques des études

Au total, 11 études ont été incluses (14,16–18,18–25) (Figure 1 Diagramme de flux). Parmi les 1436 participants, 1009 sujets ont expérimenté le jeûne du Ramadan, 239 ont reçu d’autres interventions de jeûne (jeûne de 2 jours/semaine (N=28) ou d’un jour/semaine (N=22), jeûne limité à 14h avec restriction calorique (N=27) ou restriction calorique sans jeûne intermittent (restriction calorique de 25% ou 800 cal/jour) (N=162)). Une étude a été incluse à la fois dans les études contrôlées sur le ramadan et le jeûne (16).

Études sur le Ramadan

Les caractéristiques des études sur le Ramadan sont présentées dans le Tableau 1 et la qualité des études dans le Tableau supplémentaire 1. Dans l’ensemble, 5 études (1009 participants) (16,19,20,23,25) ont été incluses dans les études sur le Ramadan. Deux études ont été réalisées en Iran (19,20), une en Allemagne (16), une en Turquie(23), et une au Koweït (25). Une étude (19) a été réalisée chez des infirmières hospitalières, une dans la population souffrant de diabète de type II (25), et les autres chez des volontaires sains (20).
Dans l’ensemble, le ramadan a été associé à une amélioration du stress (b= -0.222 [-0.323;-0.121], p<0.0001, I2=0), une amélioration de l’anxiété (b=-0.387 [-0.689;-0.084], p= 0.012, I2=87.79) et une amélioration de la dépression (b=-0.618 [-0.977 ;-0.258], p= 0.001, I2=95.32).
Quatre études ont été classées avec un risque modéré de biais (16,20,23,25) et une avec un risque élevé de biais (19) (Supplementary Table 1). La suppression de cette étude n’a pas modifié nos résultats. Le risque modéré de biais était dû aux études utilisant des auto-questionnaires et au fait que les participants étaient conscients de l’exposition, comme pour toutes les études d’intervention nutritionnelle.
Les graphiques en entonnoir pour les études sur le ramadan sont présentés dans la Figure supplémentaire 1. Nous n’avons trouvé aucun biais de publication (tests d’Egger >0,05 pour l’anxiété et la dépression).
Les études observationnelles sur le Ramadan n’ont pas fait état d’effets indésirables durant le jeûne (19,20,23,25). La fatigue n’a été signalée que dans l’étude contrôlée (16). Le Ramadan était associé à une augmentation de la fatigue pendant la première semaine, mais à une diminution de la fatigue pendant les semaines 2 à 4 et à une diminution de la somnolence pendant tout le Ramadan. Aucune étude n’a signalé d’abandon dû à l’incapacité de suivre le Ramadan.

Essais contrôlés sur le jeûne

Les caractéristiques des essais contrôlés sur le jeûne sont présentées dans le Tableau 2 et la qualité des études dans le Tableau supplémentaire 2. Sept études (452 participants, 264 recevant une intervention de jeûne, 188 étant des témoins) ont été incluses (5 essais contrôlés randomisés(14,17,18,21,22) et 2 essais contrôlés (16,24)). Les deux études menées en Malaisie ont évalué l’efficacité d’une restriction calorique quotidienne de 300 à 500 kCal pendant 12 semaines, associée à un jeûne musulman Sounnah deux jours par semaine (17,18). Une étude réalisée en République tchèque a étudié les effets d’une restriction calorique de 12 semaines avec ou sans jeûne intermittent de 14 heures par jour dans une population diabétique (14). Une étude américaine a mesuré les effets d’une restriction calorique de 25 % pendant 104 semaines. (21). Parmi les 3 études réalisées en Allemagne, une a étudié les effets du Ramadan (16), une autre les effets d’un régime hypocalorique de 800 calories par jour pendant 12 semaines (22) et la dernière les effets d’un jeûne de 24h consécutives par semaine pendant 8 semaines (24).
Dans l’ensemble, nous n’avons pas constaté que les groupes qui jeûnaient présentaient des niveaux d’anxiété ou de dépression inférieurs à ceux des groupes témoins à la fin du jeûne (p>0,05, figure 3), mais nous avons constaté qu’ils avaient un indice de masse corporelle inférieur (b=-1,446 [-2,677 ; -0,274], p=0,021).
Après avoir retiré les deux essais contrôlés non randomisés (16,24), Les groupes de jeûne se sont avérés présenter des niveaux d’anxiété et de dépression plus faibles (respectivement b=-0,508 [-0,988;-0,028],p=0,038, I2=0 et b=-0,281 [-0,502;-0,061],p=0,012, I2=0).
Quatre essais contrôlés randomisés ont été évalués avec un faible risque de biais (14,17,18,21), un avec un risque de biais intermédiaire (22) et les deux essais contrôlés ont été évalués avec un risque élevé de biais (16,24).
Il n’y avait pas de biais de publication pour l’anxiété et la dépression (tests d’Egger >0,05) mais un biais de publication pour l’indice de masse corporelle (test d’Egger = 0,01). Les graphiques en entonnoir sont présentés dans la Figure supplémentaire 2.
La fatigue a été mesurée dans 4 études (16,18,21,24). Il n’a pas été constaté que les groupes de jeûneurs présentaient des niveaux de fatigue plus faibles ou plus élevés à la fin du jeûne par rapport aux groupes témoins (p>0,05, données non présentées). La limitation de l’analyse aux essais contrôlés randomisés(18,21) n’a pas changé nos résultats.
Dans l’ensemble, 42((15,4%) abandons ont été signalés dans les groupes de jeûne et 20(10,2%) dans les groupes de contrôle (p>0,05). Parmi les abandons des interventions de jeûne, 2 patients diabétiques ont signalé un manque de motivation pour les deux repas par jour (14), 2 participants n’ont pas été en mesure de respecter le jeûne de 2 jours par semaine combiné à une restriction calorique pendant 12 semaines (17) et 3 participants ont été retirés pour des raisons de sécurité pour 104 semaines de restriction calorique de 25% (21). Les autres abandons ont eu lieu pour des raisons non liées au jeûne ou pour des raisons inconnues.
Une seule étude a rapporté des effets indésirables détaillés pour le jeûne d’un jour par semaine (24). Ces effets indésirables étaient les suivants : céphalée, migraines, nausées, fringales, troubles circulatoires, faim, sensation générale de faiblesse, fatigue, maux d’estomac, météorisme, brûlures d’estomac et sensations de froid dans le corps.

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Table des matières

I. L’EFFICACITE DU JEUNE INTERMITTENT SUR LE STRESS, L’ANXIETE ET LA DEPRESSION : REVUE SYSTEMATIQUE ET META-ANALYSE (VERSION FRANÇAISE)
1. INTRODUCTION
2. MATERIEL ET METHODES
3. RESULTATS
4. DISCUSSION
5. CONCLUSIONS
II. INTERMITTENT FASTING EFFICACY ON STRESS, ANXIETY AND DEPRESSION : A SYSTEMATIC REVIEW AND METAANALYSIS (ORIGINAL ARTICLE)
1. INTRODUCTION
2. MATERIALS AND METHODS
3. RESULTS
4. DISCUSSION
5. CONCLUSIONS
REFERENCES

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