L’effet du développement financier sur la croissance économique

L’effet du développement financier sur la croissance économique

Développement financier et Croissance économique 

Approche théorique Les crises d’endettement connues par de nombreux pays ont montré la nécessité d’un système financier solide permettant une mobilisation suffisante de ressources nationales afin de financer le développement économique. La plupart des pays en voie de développement se sont alors lancés dans un programme de réformes financières afin d’éliminer les distorsions qui pèsent sur le développement de leurs secteurs financiers. Ce chapitre présentera les principales contributions théoriques. Dans la première section, nous présenterons un aspect général sur la monnaie, les modes de financement ainsi que leur place dans l’activité économique. La seconde section sera consacrée à présenter une synthèse générale de ces travaux théoriques pour appréhender leur pertinence dans le cas du système financier. Nous essayerons d’analyser le système financier et sa contribution à la croissance économique et d’étudier le sens de causalité entre la sphère financière et la sphère réelle. Nous aborderons ensuite les différentes approches qui soutiennent l’adoption de la politique de libéralisation financière, considérée selon certains auteurs (Mac-kinon et Shaw (1973))1 comme condition nécessaire à un développement financier sain et efficient. Nous exposerons leurs prolongements ainsi que leurs critiques.

Aspect général sur la monnaie et les modes de financement 

La monnaie dans les théories économiques L’analyse économique n’apporte pas une vision similaire sur le rôle de la monnaie dans l’impulsion de l’économie. Nous distinguons les théories dites dichotomiques2 et les théories non dichotomiques. L’analyse dichotomique sépare les sphères réelle et monétaire. Contrairement à celle-ci, l’analyse de Keynes intègre complètement la monnaie dans le système économique et les sphères réelles et monétaires ne sont alors plus dissociées. Sur le plan microéconomique, les agents intègrent la monnaie dans leurs projets et les prix des biens deviennent des prix monétaires. Sur le plan macroéconomique, les équilibres économiques (notamment du revenu national) s’obtiennent par le rapprochement des relations d’équilibre qui existent conjointement sur le marché des biens et services et sur le marché de la monnaie. En plus des trois motifs de préférence pour la liquidité de la monnaie (motifs de transaction, de spéculation et de précaution), Keynes introduit le « motif de finance »3 de la monnaie qui se distingue des trois autres par son lien direct aux dépenses des entreprises en matière d’équipement.

A l’instar de Keynes, les post-Keynésiens (comme B.Moore, N.Kaldor, P.Davidson, B.Schmitt, etc.)4 placent la monnaie au centre de l’économie. Pour eux, la monnaie est avant tout le moyen privilégié du financement de l’économie. Elle a un caractère actif et endogène et n’est créée que pour satisfaire les besoins de l’activité économique. La monnaie affecte les prises de décisions concernant la production puisqu’elle est considérée comme étant un outil de lutte contre l’incertitude. Des courants de pensée se structurent autour de l’offre de monnaie. Les horizontalistes se fondent sur une approche passive de l’offre. Les autorités monétaires sont strictement accommodantes avec le système bancaire et n’ont aucun effet sur la quantité de monnaie. Comme les banques sont tributaires de la demande, elles n’ont pas d’autre choix que d’octroyer des crédits aux entreprises. D’après B.Moore (1988)5, le mécanisme de l’offre de monnaie se renverse et est déterminée par la demande d’une façon inconditionnelle. L’intervention des pouvoirs de la Banque Centrale sur la masse monétaire par le biais des instruments traditionnels de contrôle est selon lui exagérée et inefficace. La Banque Centrale n’affecte en aucun cas la monnaie et son offre est strictement horizontale du moment qu’elle ne dépend pas du taux d’intérêt6. Les structuralistes suggèrent que la banque centrale joue pleinement son rôle institutionnel. Elle peut alors refuser le refinancement du système bancaire pour plusieurs raisons: se protéger contre l’inflation, éviter certaines pressions sur le taux de change de leur devise ou sur l’état de la liquidité dans l’économie.

La monnaie et son rôle dans le financement de l’économie

L’offre de monnaie repose sur les banques et est en fonction des besoins des agents économiques. Les banques ne mettent en circulation leurs dettes que si elles obtiennent un actif équivalent7. Ainsi, l’actif du bilan de la banque se constituera des avances faites aux producteurs et son passif de sa propre dette (monnaie). Traditionnellement, trois fonctions sont attribuées à la monnaie. Selon John Hicks (1967, p. I), « la monnaie n’existe qu’au travers de ses trois fonctions : unité de compte, moyen de paiement et réserve de valeur »8. En accordant des crédits, les banques transforment un actif financier représentatif du crédit octroyé à son client en monnaie. Elle monétise des créances. Mais cette créance sur le client sera conservée dans son actif. C’est la raison pour laquelle la monnaie est un élément aussi bien de l’actif que du passif. Une monnaie créée n’est pas une propriété du client car il est obligé de rembourser le crédit. A ce titre, l’accroissement de la masse monétaire n’aura lieu que si les opérations de création monétaire l’emportent à tout moment sur celles de destruction.

Le rôle de la monnaie bancaire dans le financement de l’économie a fait l’objet de plusieurs débats notamment entre deux grandes écoles de pensée. Selon les auteurs de l’école de la circulation (currency school), tout accroissement de la circulation des billets ne s’opère qu’après une entrée d’or dans le pays qui forme la base monétaire. Son émission n’est confiée qu’à la Banque Centrale pour assurer son contrôle et sa régulation. Selon les partisans de l’école de la banque (banking school), l’offre de monnaie est endogène. Les billets convertibles et les traites sont émis selon les besoins des agents économiques et non en fonction de l’existence des réserves prêtables et excédentaires des banques. A cet effet, l’offre de monnaie ne peut pas être surabondante. Le débat sur le rôle de la monnaie dans le financement de l’économie s’est ensuite poursuivi. Wicksell K9 distingue l’économie d’ « encaissement » où les crédits n’existent pas dans l’économie de « crédit pur » (où l’émission de la monnaie s’effectue par endettement préalable auprès des banques). Cette économie est fondée sur le principe de comparaison entre les taux naturels (taux de profit anticipé) et monétaire fixés par les banques. Si l’écart entre ces deux taux est positif, cela induit une espérance de profit et ainsi une augmentation du volume des investissements financés par l’emprunt bancaire. Un processus cumulatif affectant l’économie et les prix s’amorce et ne s’interrompt que lorsque les banques élèvent leur taux. Pour Kaldor N10, la monnaie est totalement endogène. Elle est créée pour financer l’activité économique. John HICKS (1969)11 distingue les économies d’endettement (où la monnaie est endogène et où les crédits bancaires jouent un rôle primordial dans le financement de l’économie et les taux d’intérêt sont administrés) des économies de marché financier (où l’épargne préalable est une condition aux investissements et où les agents à besoin et à capacité de financement se rencontrent directement sur le marché et les taux d’intérêt sont flexibles et réalisent l’équilibre des marchés des titres).

Les catégories d’agents Gurley et Shaw distinguent les agents non financiers (ANF) dont la fonction essentielle est de dépenser, des agents financiers (AF) dont la fonction essentielle est d’intervenir comme intermédiaires entre les ANF. Les ANF ou (Spending units) englobent tout acteur de l’économie qui ne fait pas profession principale de rendre des services liés au financement et à l’organisation monétaire. Compte tenu des opérations effectuées par les agents économiques dans la « sphère réelle », ces derniers peuvent être classés en deux catégories. Les agents à capacité de financement sont une catégorie d’agents qui épargnent plus qu’ils n’investissent. Ils dégagent alors une « capacité de financement » qu’ils peuvent mettre à la disposition de l’économie. Il s’agit généralement des ménages. Les agents à besoin de financement investissent plus qu’ils n’épargnent. On dit qu’ils dégagent « un besoin de financement ». Il s’agit essentiellement des entreprises. L’expression « financés » leur a été attribuée. Un agent peut subsister « financé » pour des besoins de financement ultérieurs malgré qu’il soit excédentaire dans l’exercice en cours.

La capacité de financement des uns permet de financer en partie les investissements des agents qui sont en besoin. Les agents à capacité de financement sont alors structurellement prêteurs, les autres emprunteurs. « Les opérations financières » sont des opérations ayant pour objectif de décrire par quels mécanismes les prêts des uns permettent de satisfaire les besoins des autres. La mise en relation de ces différents agents peut se faire grâce à des intermédiaires financiers d’une part (financement indirect) ou aux marchés comme la bourse (financement direct). Le mécanisme de financement n’est pas aussi facile et il arrive parfois que le montant de l’épargne ne suffise pas pour couvrir la totalité des besoins de financement. C’est donc la création monétaire du système bancaire qui assure cette fonction par la mise à disposition de nouveaux moyens de paiement.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE : APPROCHE THEORIQUE
Introduction
Section 1 : Aspect général sur la monnaie et les modes de financement
1.La monnaie dans les théories économique
2.La monnaie et son rôle dans le financement de l’économie
3.L’épargne et l’investissement dans la théorie économique
4.Typologie des circuits de financement
4.1.Les catégories d’agents
4.2. Les modes de financement
Section 2 : L’effet du développement financier sur la croissance économique
1.Le système financier et sa contribution à la croissance économique
1.1. Institutions financières, allocation des ressources et croissance économique
1.2. La structure du système financier et la croissance économique
1.3. Etude du sens de causalité entre la sphère financière et la sphère réelle
2.La libéralisation financière comme politique du développementfinancier
2.1. Les analyses de la répression financière
2.2. La libéralisation financière et la croissance économique
Conclusion au premier chapitre
CHAPITRE 2 DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE : APPROCHE EMPIRIQUE
Introduction
Section 1 : Indicateurs de mesures du développement financier
Indicateurs de la taille et de l’activité des intermédiaires financiers
Les mesures de la taille des intermédiaires financiers bancaires
Mesures de l’efficacité des intermédiaires financiers bancaires Indicateurs de mesure du niveau de développement des marchés boursiers
Section 2 : Etudes économétriques
Conclusion au deuxième chapitre
CHAPITRE 3 LE SECTEUR FINANCIER ALGERIEN
Introduction
Section 1 : Présentation et évolution du système financier algérien
1.Approche historique et réglementaire
1.1. Situation du système bancaire algérien (1962-1969
1.2. Le système financier et la planification financière (1970-1985)
1.3. Réforme du système financier algérien
1.4. Le système bancaire et le Programme d’Ajustement Structurel (PAS
2.Les différentes mesures d’amélioration et de modernisation du secteur bancaire
2.1.Les différentes mesures de contrôle du système bancaire algérien
Section 2 Le financement à long terme de l’économie algérienne
1.Evolution du financement de l’économie algérienne
1.1.Le financement de l’activité économique durant la période (63 – 87
1.2.Etat des lieux du système financier algérien
1.3.Le financement de l’activité économique durant la période (90- 2005
1.4. Les principaux problèmes du financement de l’investissement
Conclusion au troisième chapitre
CHAPITRE 4 ETUDE ECONOMETRIQUE
Introduction
Section 1 : Présentation du modèle et les caractéristiques de chaque série
1.Présentation des variables
2.Analyse statistique des séries
2.1. Ordre d’intégration des séries
2.1.1. Détermination du nombre de retards
2.1.2. Application des tests de racines unitaires (Dickey et Fuller Augmenté)
Section 2 : Estimation du modèle et interprétation des résultats
1. Estimation du modèle
1.1. Sélection du modèle optimal
Interprétation économique des résultats
Conclusion au quatrième chapitre
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS

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