Les troubles de la personnalité (TPs)

Scolarisation

Près des trois quarts de l’échantillon (70,57 %; n = 16; 8 femmes, 8 hommes) n’ont pas complété d’études secondaires et un peu plus du tiers (34,78 %; n = 8; 3 hommes, 5 femmes) ont une sixième année du primaire de complétée ou moins. En contrepartie, 30,43 % (7 femmes, 1 homme) ont complété des études secondaires. Aucun des participants n’a complété des études universitaires (voir Tableau 2). Il n’y a pas de différence significative entre le niveau d’instruction des hommes et des femmes de l’échantillon t(21) = – 0,954, p = 0,351.

Structure familiale

Près de la moitié de l’échantillon (47,8 %) vit en union de fait, près du tiers (30,4 %) est célibataire, 17,4 % sont séparés ou divorcé et 4,3 % veuf. Seuls trois participants n’ont pas d’enfant, les autres participants ont une moyenne d’environ quatre enfants, soit d’un à huit enfants. À peine 45 % des participants-parents vivent avec au moins un de leurs enfants, alors que pour les autres, leur(s) enfant(s) ou certains de leurs enfants vivent soit avec l’autre parent (n = 3), un autre membre de leur famille (n = 3), en famille d’accueil (n = 7) ou ne sont plus à leur charge, parce que majeurs (n = 4).

Antécédents suicidaires

Pour près de 75 % de l’échantillon (n = 17; 9 femmes, 8 hommes) au moins un membre de leur famille s’est suicidé et pour 30,4 % (n = 7; 6 femmes, 1 homme) des participants c’est au cours de la dernière année qu’ils ont perdu au moins un membre de leur famille ou ami(s) décédé(s) par suicide. Tous les participants répondent avoir déjà eu des idéations suicidaires au cours de leur vie et plus de la moitié de l’échantillon a fait au moins une tentative de suicide au cours de leur vie (n = 12, 6 femmes et 6 hommes).c’est-à-dire sans problème manifeste; 2) la consommation problématique, c’est-à-dire avec problèmes manifestes; 3) le trouble d’abus de substances, tel que conçu dans le DSM-IV; et 4) la dépendance alcoolique ou à une autre substance, également tel que conçu dans le DSM-IV (Tremblay et al., 2004). Les questionnaires DÉBA sont constitués d’un amalgame d’instruments mesurant d’une part le niveau de dépendance et d’autre part, les conséquences de la consommation permettant d’identifier l’abus de substances, selon les critères du DSM-IV.
Le DÉBA-Alcool est d’abord constitué de trois questions qui visent à dépister si la consommation d’alcool du participant s’avère à risque, selon les critères du National Institute on Alcoholism and Alcohol Abuse (NIAAA) (Tremblay & Blanchette-Martin, 2009). Ces questions permettent d’évaluer : 1) la fréquence de la consommation d’alcool depuis la dernière année, 2) la quantité d’alcool bu lors d’une semaine typique de consommation et 3) le nombre d’épisodes de forte consommation durant les 12 derniers mois. Lorsque les réponses du participant à ces trois questions correspondent à une consommation à risque, l’administration du questionnaire est poursuivie. Dans le cas contraire, l’administration était cessée. Les items 4 à 18 du DÉBA-Alcool constituent le Questionnaire bref sur la dépendance à l’alcool (QBDA). Le QBDA est la traduction du Severity of Alcohol Dependence Data (Raistrick, Dunbar, & Davidson, 1983), dont la traduction a été réalisée par Tremblay, Dupont et Sirois en 1999, selon la procédure de traduction proposée par Brislin, Lonner et Thorndike (1973, cités dans Tremblay & Blanchette-Martin, 2009). Un score total de moins de 10 points au QBDA indique une faible dépendance, 10 à 17 points indiquent une dépendance moyenne, alors qu’un score de 18 points ou plus révèle une forte dépendance. Plusieurs études démontrent les très bonnes qualités psychométriques de cette échelle (Davidson, Bunting, & Raistrick, 1989; Davidson & Raistrick, 1986; Doherty & Webb, 1989; Jorge & Masur, 1985; McMurran & Hollin, 1989; Raistrick et al., 1983). La troisième partie du DÉBA-Alcool consiste en l’Échelle des conséquences de la consommation d’alcool (ÉCCA) a été conçue en langue française par Tremblay, Rouillard et Sirois (2000, cité dans Tremblay & Martin-Blanchette, 2009). L’interprétation de cette échelle est qualitative.
L’ÉCCA compile des indices pouvant dépister la consommation problématique ou encore l’abus d’alcool selon les critères du DSM-IV.
Le DÉBA-Drogues est pour sa part d’abord constitué de neuf questions vérifiant la fréquence d’utilisation de huit catégories de drogues, ainsi que la fréquence de consommation de plus d’une drogue à la fois, durant la dernière année. Certains critères basés notamment sur la fréquence d’utilisation et du mode d’administration de chaque substance indiquent si la poursuite ou non de l’instrument est requise. Ces neuf premières questions sont suivies de l’Échelle de sévérité de la dépendance (ÉSD), qui consiste à la version francophone du Severity of Dependence Scale (Gossop et al., 1995), dont la traduction a été réalisée en 1999 par Tremblay, Dupont et Sirois selon la méthode de Brislin et al. (1973, cités dans Tremblay & Blanchette-Martin, 2009). Un score de moins de 3 points à l’ÉSD indique l’absence ou une faible dépendance; un score de trois à cinq révèle une dépendance moyenne et un score de 6 et plus signale une forte dépendance. Les indicateurs de fidélité et de validité de l’ÉSD s’avèrent dans l’ensemble satisfaisants (Darke, Cohen, J., Ross, J., Hando, & Hall, W., 1994; Darke, Ross, J., & Hall, W., 1996; Gossop, Best, Marsden, & Strang, 1997; Gossop et al., 1995; Gossop et al., 1998; Swift, Hall, W., Didcott, & Reilly, 1998; Topp & Mattick, 1997). Toutefois, une étude révèle que l’échelle dépiste moins bien les personnes qui sont dépendantes au cannabis depuis longtemps (Swift et al., 1998). La troisième partie de l’instrument consiste en l’Échelle des conséquences de la consommation de drogues (ÉCCD), qui a été conçue en français par Tremblay et al. (2000, cité dans Tremblay & Martin-Blanchette, 2009). Cette échelle permet notamment de vérifier la présence des critères diagnostiques d’abus de substance, selon le DSM-IV.
L’Alcool Dependence Scale (ADS) et le Drug Abuse Screening Test (DAST-20) sont également des questionnaires qui mesurent la sévérité des troubles liés à l’alcool et aux drogues. L’ADS a été développée par l’Organisation mondiale de la Santé (Edwards et al., 1977 cité dans Brunelle, Guyon, & Landry, 1992) afin de mesurer le syndrome de la dépendance à l’alcool, tel qu’il est décrit par Edwards & Gross (1976). Le DAST-20 (Skinner, 1982a, 1982b) est une version abrégée à 20 items de la version originale qui est composée de 28 items. Cette version courte est corrélée (r = .97 à .99) presque parfaitement avec le DAST original (Brunelle et al., 1992; Yudko, Lozhkina, & Fouts, 2007). Le DAST-20 évalue la consommation abusive de drogues incluant les médicaments sans ordonnance. Il a originalement été développé par Skinner à la Fondation de la recherche sur la toxicomanie (Toronto) (Skinner, 1982a). L’objectif d’intégrer ces instruments au présent protocole de recherche est d’évaluer de façon rétrospective la sévérité de la consommation passée d’alcool et de drogue chez les participants qui ne présentaient pas de trouble actif de consommation de substances pour l’année précédant le traitement au CRW et ainsi identifier les participants qui souhaitaient prévenir une rechute en suivant un traitement des dépendances au CRW. En d’autres mots, l’ADS (Horn, Skinner, Wanberg, & Foster, 1984) et le DAST-20 (Skinner, 1982b) ont été utilisés, de façon rétrospective, afin de dépister la présence ou non d’un trouble lié à l’alcool ou à d’autres substances à vie.
L’ADS et le DAST-20 ont, tous deux, été traduits par l’Addiction Research Foundation (Toronto) (Brunelle et al., 1992). Les diverses mesures de fidélité et de validité de ces instruments indiquent qu’ils présentent de bonnes qualités psychométriques (Annis, Herie, & Watkin-Merek, 1996; Connor, Young, R. H., Williams, & Ricciardelli, 2000; Ross, H. E., Gavin, & Skinner, 1990; Skinner & Allen, 1982; Skinner & Horn, 1984; Yudko et al., 2007). L’ADS présente notamment une excellente valeur de prédiction avec le diagnostic de dépendance à l’alcool du DSM (Connor et al., 2000) et sa cohérence interne est élevée (Skinner & Allen, 1982). De plus, la version française du DAST-20 a été utilisée auprès de personnes francophones et de groupes culturels présentant des patrons de consommation différents de ceux observés dans la société occidentale (Annis et al., 1996; Philippe-Labbé, 2006d; Ross, A., 2013). Les points de coupure retenus sont 4 points et plus pour dépister la consommation problématique de drogues au DAST-20 (Maisto, Carey, M. P., Carey, K. B., Gordon, & Gleason, 2000) et 9 points et plus sur l’ADS pour dépister la dépendance à l’alcool.
Pratiques des jeux de hasard et d’argent. Ce type de questionnaire a permis d’obtenir un portrait des habitudes de jeux de hasard et d’argent présentes et passées des participants et de catégoriser leurs données selon la présence ou non d’un trouble des pratiques liées aux jeux de hasard et d’argent (TPJHA).
Le DÉBA-Jeu a permis de décrire la présence ou non d’un problème de jeu pathologique et même d’un problème de jeu en émergence (Tremblay & Blanchette-Martin, 2009; Tremblay, Ménard, & Ferland, F., 2005; Tremblay et al., 2009). La décision d’intégrer cet instrument repose notamment sur les fréquentes observations cliniques du personnel du CRW quant à la présence de comportements laissant entrevoir une problématique concomitante de jeu problématique ou pathologique au sein même de la clientèle en traitement au CRW. De plus, la présence de demandes d’admission en traitement, dont le motif constitue la dépendance aux jeux de hasard et d’argent, se fait de plus en plus fréquente, bien que la mission et le financement du CRW consistent historiquement à traiter les dépendances spécifiquement liées à l’alcool, aux drogues et aux médicaments.
Le DÉBA-Jeu a été développé auprès de personnes alcooliques et toxicomanes. Il a été conçu à partir d’une sélection de deux items du questionnaire South Oaks Gambling Screen (SOGS) (Lesieur & Blume, 1987) et de quatre items de l’entrevue semi-structurée « Critères diagnostiques du jeu pathologique » (DSM-IV-JP19) qui ont été intégrés au SOGS sur la base d’analyses statistiques (Stinchfield, 2002; Tremblay et al., 2005). Cette grille a permis de discriminer les participants qui ne présentent pas de problèmes de jeu, de ceux présentant un problème de jeu en émergence, ainsi que de ceux qui présentent un problème de jeu pathologique (Tremblay et al., 2004, 2005, 2009; Tremblay & Blanchette-Martin, 2009).
La version 1.1 du DÉBA-Jeu a été utilisée au début de la collecte des données, la version 8.1 a été intégrée un mois après le début de la collecte. Les points de coupure étaient de 6 points et plus pour la version 1.1 (11 points et plus pour la version 8.1), afin d’identifier les participants ayant des habitudes de jeu problématiques ou pathologiques. Un score de 2 à 5 dépistait un problème de jeu en émergence concernant la version 1.1 (6 à 10 pour la version 8), alors qu’un score de 1 point ou moins pour la version 1.1 (0 à 5 pour la version 8) indiquait des habitudes de jeu à faibles risques (Tremblay et al., 2005, 2009; Tremblay & Blanchette-Martin, 2009; Tremblay, Ménard, Ferland, F., & Blanchette-Martin, 2013).
Une version du SOGS (Lesieur & Blume, 1991), traduite en français (Ladouceur, 1991; avec adaptations mineures par Dion, 2009 et Philippe-Labbé et Dubé, 2010) a servi pour l’évaluation des habitudes de jeu présentes (derniers 12 mois) et passées du présent échantillon. Les qualités psychométriques de cet outil sont bien connues (Stinchfield, 2002). L’objectif de recourir au SOGS était d’avoir une seconde mesure des pratiques liées aux JHA parmi une clientèle de personnes autochtones adultes en traitement de la toxicomanie. Le point de coupure de 5 et plus dépistait les problématiques de jeu pathologique (Lesieur & Blume, 1987; Stinchfield, 2002).

Instruments de mesure de l’état psychopathologique, de l’impulsivité et des SPIs

Cette section décrit les trois instruments psychométriques qui ont permis de mesurer la sévérité des 24 variables dépendantes étudiées (état psychopathologique, schémas précoces d’inadaptation et impulsivité) à chacun des trois temps de mesures. Il s’agit du Symptom Checklist-90-R (SCL-90-R), de la version française de la forme courte du Questionnaire sur les Schémas de Young (YSQ-S3) et du Barratt Impulsivity Scale-11 (BIS-11). Des estimations de la cohérence interne de ces trois instruments et de leurs échelles sont présentées au Tableau 4.
L’état psychopathologique. Le SCL-90-R (Derogatis, 1977, 1994, 1997) a permis d’évaluer l’état psychopathologique actif (sept jours précédents l’administration) des participants au début et à la fin du traitement, ainsi que trois mois à la suite du traitement. Le questionnaire a été traduit en français par M. J. Fortin et Coutu-Wakulczyk (1985). Il s’agit d’un outil fréquemment utilisé pour dépister les troubles concomitants à la toxicomanie, de même que le niveau de détresse général d’un individu (Derogatis, 1977; Fortin, M. J. & Coutu-Wakulczyk, 1985), notamment chez une clientèle toxicomane en traitement (Benjamin,Mossman, Graves, & Sanders, 2006). Les qualités psychométriques pour évaluer cette population sont satisfaisantes tant dans la version originale que pour la version francophone québécoise (Gosselin & Bergeron, 1993; Haver, 1997). Gosselin et Bergeron (1993) indiquent que l’indice de détresse générale est corrélé significativement avec la sévérité de l’alcoolisme. Toutefois, les études qui portent sur les analyses factorielles des données issues des populations toxicomanes démontrent une certaine instabilité entre les dimensions psychopathologiques, ce qui suggère que l’instrument représente un meilleur indice de la détresse globale des individus qu’un indicateur spécifique des différentes formes de psychopathologie (Gosselin & Bergeron, 1993).
Le SCL-90-R comprend neuf échelles cliniques (Somatisation, Obsession-compulsion, Sensibilité interpersonnelle, Dépression, Anxiété, Hostilité, Anxiété phobique, Idéation paranoïde et Psychotisme) composées de 90 items symptomatiques, dont le participant évalue au moyen d’une échelle Likert allant de « Pas du tout » à « Extrêmement » jusqu’à quel point chacun des symptômes correspond à son état, expérience ou comportement au cours des sept derniers jours. En plus des neuf échelles cliniques, trois indices globaux qualifiant l’intensité des symptômes du répondant. Il s’agit 1) de l’Indice global de sévérité (IGS) comportant un très bon indicateur de la sévérité de la détresse du participant; 2) du Total des symptômes positifs consistant au nombre de symptômes dont une cote supérieure à zéro est identifiée quant à l’intensité de la détresse; et 3) de l’Indice de détresse des symptômes positifs, qui consiste pour sa part en l’intensité moyenne des symptômes endossés.
Outre l’IGS, la présente étude s’intéresse à la sévérité de quatre autres échelles du SCL-90-R. Il s’agit des échelles : 1) Sensibilité interpersonnelle, qui se rapporte aux sentiments d’infériorité et d’inadéquation par rapport aux autres, ainsi qu’au malaise dans les interactions sociales; 2) Dépression, qui évalue notamment l’humeur dysphorique, la perte d’intérêt, d’énergie, de motivation, la présence d’idéations suicidaires et de désespoir; 3) Anxiété, qui mesure la présence de symptômes tels que la nervosité, les tremblements, des sentiments de terreurs, des attaques de paniques, des craintes, des appréhensions et des anticipations; et, finalement, 4) Hostilité, qui évalue la présence de manifestations cognitives, émotives et comportementales colériques (Derogatis, 1977; 1994). Les scores bruts du SCL-90-R, évaluant ces différents symptômes, ont été transformés en scores t à partir des normes issues de la population générale (Derogatis, 1994).
L’impulsivité. Une version française validée du Barratt Impulsivity Scale-11 (BIS-11) (Patton, J. H., Stanford, & Barratt., 1995), traduite par Baylé et al. (2000), a été utilisée. La BIS est fréquemment employée dans le domaine de la recherche sur les troubles de la personnalité (Baylé et al., 2000; Patton, J. H. et al., 1995). Il s’agit de la première échelle à évaluer l’impulsivité (Barratt, 1959). Par la suite, de nombreuses révisions de l’instrument ont permis d’améliorer ses qualités psychométriques (Baylé et al., 2000). La BIS-11 est constituée des 30 items qui corrèlent le plus avec le score total de sa version précédente (BIS-10) (Patton, J. H. et al., 1995). Une analyse factorielle en composantes principales de type exploratoire a permis d’identifier six facteurs principaux et trois facteurs de second ordre : 1) l’impulsivité cognitive (instabilité cognitive et attentionnelle); 2) l’impulsivité motrice (impulsivité idéomotrice et attitudes de persévération) et 3) la difficulté de planification ou d’anticipation (manque de contrôle de soi, d’organisation et de planification d’une action orientée vers le futur, ainsi que des capacités à traiter des tâches cognitives complexes) (Patton, J. H. et al., 1995). La fréquence de chacune des 30 manifestations impulsives composant le questionnaire est estimée au moyen d’une échelle Likert en quatre points: 1) Rarement ou jamais; 2) Occasionnellement; 3) Souvent; 4) Presque toujours. Des liens pourraient être révélés entre le niveau d’impulsivité observé au début et à la fin du traitement, de même que lors de la mesure post-intervention, selon la présence ou non d’une rechute. Dans le cadre de cette étude, seul le score total d’impulsivité est considéré, celui-ci consistant à la sommation des scores à chacun des items du BIS-11.
Les schémas précoces inadaptés. La version française de la forme courte du Questionnaire sur les schémas de Young (YSQ-S3) traduite par Pascal et Cousineau (Young, J. E. et al., 2005b) a permis  d’identifier les schémas précoces d’inadaptation (SPIs) des participants et d’en estimer leur rigidité (Schmidt et al., 1995; Young, J. E. et al., 2005a). Cette version de 90 items est constituée des cinq items les plus représentatifs de chacun des 15 SPIs (Schmidt et al., 1995) auxquels 15 autres items ont été ajoutés, afin de couvrir les 18 SPIs issus de la dernière révision du modèle théorique (Young, J. E. et al., 2005a). L’autorisation de reproduction et d’utilisation du YSQ-S3 dans le cadre de ce projet de recherche est présentée à l’appendice E. Une deuxième et troisième administration de ce questionnaire a permis d’évaluer les modifications quant à l’expression de chacun des schémas entre le début du traitement et sa fin, ainsi qu’au suivi de 3 à 5 mois après la fin du traitement. Le YSQ-S3 peut donc dépister 18 SPIs souvent sous-jacents à un ou à plusieurs troubles de la personnalité et troubles chroniques à l’axe I, selon la théorie des schémas cognitifs (Young, J. E., 1990, 1999; Young, J. E. et al., 2005a). Les études d’évaluation des qualités psychométriques de la version française du questionnaire YSQ-S3 permettent de confirmer la validité des SPIs, mais non des domaines de schémas du modèle conçu originellement (p. ex., Hawke & Provencher, 2012; Lavergne, Marie, & Mehran, 2015). Hawke et Provencher (2010) ont également mis en lumière les capacités de l’outil à prédire le niveau de fonctionnement global de personnes consultant pour des symptômes dépressifs et/ou anxieux.
Cette version courte du questionnaire comprend 90 items évalués sur une échelle de Likert en six points, allant de 1 « Cela est complètement faux pour moi » jusqu’à 6 « Me décrit parfaitement ». Les scores 1, 2 et 3 permettent au participant d’indiquer que le schéma d’inadaptation s’applique peu ou pas du tout pour lui-même, alors que les scores 4, 5 et 6 lui permettent d’indiquer que le schéma s’applique de façon plus intense. En conséquence, les scores 4, 5 et 6 uniquement sont retenus afin de calculer le niveau de saturation de chacun des SPIs. Le score de saturation pour un schéma consiste donc en la somme des scores 4, 5 et 6 pour chacun des 18 schémas.

Instruments de mesure d’abstraction verbale et échelle diagnostique du TSPT

Finalement, le sous-test Similitudes du WAIS-III (Wechsler, 2004), appréciant les capacités de conceptualisation et d’abstraction verbale, ainsi que l’Échelle diagnostique de stress post-traumatique (Foa, Cashman, Jaycox, & Perry, K., 1997), qui mesure notamment la symptomatologie post-traumatique, ont complété la collecte de données psychométriques de la présente étude. Les données de cohérence interne de ces instruments sont présentées au Tableau 5.
L’abstraction et la conceptualisation verbale francophone. Le sous-test Similitudes est l’un des 14 sous-tests neuropsychologiques du WAIS-III (Wechsler, 1939/2004), évaluant le fonctionnement intellectuel. Plusieurs traductions et adaptations ont permis la conception de la version française du WAIS-III (Wechsler, 2004). Le sous-test Similitudes a été administré à une seule reprise, soit au début du traitement, afin d’évaluer les capacités d’abstraction logique, de conceptualisation, de raisonnement et d’abstraction en modalité verbale chez les participants, au niveau de la langue française. Cet aspect est important puisque pour plusieurs Autochtones la langue française est une langue seconde. Une mauvaise compréhension de la langue française ou encore de très faibles capacités d’abstraction verbale pourraient avoir une incidence sur l’évolution thérapeutique du patient, puisque le traitement se déroule en français. Outre les capacités de compréhension et d’abstraction, un score élevé à ce sous-test peut révéler de bonnes capacités d’insight et d’introspection susceptibles d’améliorer le pronostic thérapeutique, alors qu’un score très faible peut notamment indiquer une forme de rigidité cognitive qui peut interférer négativement dans les processus d’adaptation (Castro, 2016). Depuis sa conception, plusieurs versions du WAIS ont été élaborées au fil du temps. Ses qualités psychométriques ont largement été étudiées et reconnues comme satisfaisantes (p. ex., Wechsler, 1997). La cotation des réponses des participants a été réalisée selon le manuel d’administration et de cotation du test. Un score total a été calculé, puis transformé en score standard (1 à 19) selon la table de conversion des normes francophones canadiennes (Wechsler, 2004).

Aspects déontologiques

Les aspects déontologiques et éthiques de cette recherche sont approuvés par le Comité d’éthique de la recherche avec des êtres humains (CÉR) de l’UQAC et couverts par le certificat d’éthique portant le numéro de référence 602.23.02 (Appendice F). Le Conseil d’administration du CRW, représenté par les membres de sept Premières Nations ont également autorisé le déroulement de la présente étude et participé à l’élaboration de sa méthodologie (voir Appendice G). Les membres de l’équipe de recherche, incluant les intervieweurs, se sont engagés à respecter le caractère confidentiel des informations nominatives reliées à cette étude, la Politique d’éthique de la recherche avec des êtres humains de l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (voir Appendice H). Plusieurs précautions déontologiques ont été considérées afin de mener à bien cette étude. Notamment, un formulaire de consentement, conforme aux normes des trois Conseils (Institut de la recherche en santé du Canada, Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, 2014) a été lu et expliqué à chacun des participants, afin de respecter le principe d’éthique du consentement éclairé (Lessard-Hébert, Goyette, & Boutin, 1996; Muchielli, 1996). Ce document, présenté à l’appendice I, vise à présenter aux personnes sollicitées les buts de la recherche en plus de les informer du fait que l’anonymat sera respecté, qu’ils peuvent se retirer de l’étude en tout temps sans justification et s’assurer qu’ils acceptent librement de participer à l’étude. Ce document informe également que le participant peut discuter des questions d’ordre déontologique avec les personnes impliquées dans l’organisation et la direction de l’étude, de même que le président du comité de déontologie de l’UQAC, son nom et numéro de téléphone étant fourni. Les données brutes recueillies ont été codées et conservées dans un classeur sous clef. Les formulaires de consentement ont, quant à eux, été localisés dans un autre classeur, également sous clef, afin d’assurer l’anonymat complet des participants. Seuls l’étudiante-chercheuse et les directeurs de recherche possèdent une clef de ces classeurs. De même, un mot de passe, que seuls l’étudiante-chercheuse et ses directeurs de recherche détiennent, donne accès aux données informatisées anonymes. Enfin, les noms des participants ont été remplacés par des codes figurant sur les instruments de cueillette des données.

Déroulement

La saisie des données s’est déroulée sur une période de 6 mois, soit du mois de janvier à juin de la même année. La première prise de données ou premier temps de mesure (TM-1 : admission ou début du traitement au CRW) a eu lieu les 10 et 11 janvier ainsi que les 7 et 8 février; la deuxième saisie (TM-2 : fin du traitement au CRW) s’est déroulée les 27 janvier et 18 février; alors que la dernière prise de données (TM-3 : post-traitement différé) s’est déroulée de 3 à 5 mois après la fin du traitement, soit du 24 avril au 10 juin. Cette dernière prise de donnée a eu lieu dans la région où réside le participant.
Avant même d’entreprendre la collecte des données, une formation sur le protocole de recherche a été donnée à l’équipe clinique du CRW (7 janvier) par l’étudiante-chercheuse. Cette formation comprenait la présentation du protocole de recherche, l’explication de leur rôle en tant qu’intervenant-recruteur, ainsi que la procédure de recrutement, de même que les particularités de l’administration des instruments de dépistage. Il s’agit du DÉBA-Alcool et de l’ADS pour les troubles liés à l’alcool, du DÉBA-Drogues et DAST-20 pour les autres drogues incluant les médicaments, du DÉBA-Jeu et SOGS pour les habitudes de jeu de hasard et d’argent, tous des instruments que l’équipe clinique du CRW a ensuite administrés à chacun des participants lors de l’entrevue d’accueil. Le schéma de la collecte des données apparaît à l’Appendice J. Cette formation consistait davantage en une révision et transmission des informations quant aux particularités du protocole de recherche et des instruments de mesure, puisque les intervenants cliniques détenaient les connaissances théoriques (Certificat d’intervention en toxicomanie de niveau universitaire) et pratiques, la plupart d’entre eux utilisant déjà plusieurs de ces outils dans le cadre de leur travail. L’équipe clinique du CRW ayant participé à cette étape du protocole de recherche était constituée de six intervenants d’origine atikamekw, algonquine et québécoise.
Les intervieweurs de l’équipe de recherche ont pris connaissance du protocole de recherche quelques jours avant d’amorcer chacune des phases de la saisie des données. L’étudiante-chercheuse a rencontré, le matin même du début de chacune des trois saisies, l’équipe d’intervieweurs concernés afin d’informer des particularités du protocole de recherche et de répondre aux questions. À la fin de chacune des journées d’entretiens avec les participants pour cette phase de la collecte des données, l’équipe de recherche se rencontrait en vue de discuter du déroulement des entrevues avec les participants, des problématiques s’il y a lieu et des particularités observées quant à l’administration du protocole, afin de se concerter pour la suite de la collecte. Comme la saisie post-traitement différée (TM-3) s’est échelonnée sur plusieurs mois requérant plusieurs voyages, les intervieweurs concernés ont été informés des particularités du protocole de façon individualisée tout au long de cette 3e phase de la collecte. L’équipe de recherche était constituée de l’étudiante-chercheuse d’origine ilnue et de trois autres intervieweuses aussi d’origine autochtone (deux Ilnuatsh et une Atikamekw). Le processus de recherche est dirigé par deux professeurs de l’UQAC.
À l’arrivée des patients au CRW pour leur traitement de réadaptation des dépendances (10 janvier et 7 février 2010), les intervenants cliniques ont d’abord réalisé une entrevue d’accueil individuelle, auprès de chacun des résidents. Cette entrevue clinique faisait déjà partie du protocole d’accueil général du CRW et a été adaptée afin d’inclure les besoins du protocole de recherche de la présente étude. Cette entrevue, entre un intervenant de l’équipe clinique du CRW et chacun des patients, visait notamment à expliquer les grandes lignes de la présente recherche, à inviter chacun des patients à y participer et pour ceux qui acceptaient, à planifier un premier rendez-vous avec l’une des intervieweuses, après avoir dûment signé un formulaire d’autorisation consentant à ce qu’un membre de l’équipe de recherche de l’UQAC les rencontre à ce sujet. Une partie de cette entrevue était également dédiée à la mise à jour d’informations fournies par l’intervenant-référent (Questionnaire d’admission), à administrer l’Évaluation d’admission, ainsi que les questionnaires de dépistage des troubles liés à l’alcool, aux drogues et aux habitudes de jeu de hasard et d’argent, soit les questionnaires DÉBA-Alcool, DÉBA-Drogues, DÉBA-Jeu, ainsi que le SOGS, lorsque le participant avait un problème actif (durant la dernière année) de consommation de substance. L’ADS et le DAST-20 étaient plutôt administrés à deux reprises (rétrospective de la période du trouble lié aux substances et lors de la dernière année), lorsque le participant affirmait ne pas avoir de problème de consommation d’alcool et/ou de drogue durant la dernière année. Dans ce deuxième cas, les questionnaires DÉBA-Jeu et le SOGS étaient aussi administrés. Toutefois, quelques intervenants cliniques du CRW ont interchangé l’administration des questionnaires DÉBA-Alcool et ADS, ainsi que DÉBA-Drogues et DAST-20. Cet écart quant au protocole de recherche n’a pas eu de conséquence majeure, puisque les résultats ont tout de même permis la vérification des critères de sélection, en plus de permettre de distinguer la présence d’un premier groupe de participants qui présentaient un trouble actif de consommation d’alcool et/ou d’autres substances (n = 19) et d’un second groupe de participants qui ont déjà présenté un trouble d’abus ou de dépendance à l’alcool et/ou à d’autres substances, mais qui sont sobres depuis au moins un an (n = 4). Ces derniers constituent le groupe Prévention de la rechute.
Chacun des patients qui ont manifesté l’intérêt de participer à cette étude a ensuite été rencontré par une des intervieweuses de l’équipe de recherche. Cette entrevue de cueillette des données constitue la mesure prétraitement (TM-1), dont la durée a varié entre 1,5 et 2,5 heures. Ces entrevues ont eu lieu les 1ers dimanche et lundi du traitement au CRW (Jours 1 et 2 du traitement), soit les 10 et 11 janvier (1re cohorte), ainsi que les 7 et 8 février (2e cohorte). Ce premier entretien entre le participant et l’intervieweur avait pour objectifs d’expliquer les buts et le déroulement de l’étude, de s’assurer de son admissibilité, de recueillir le consentement écrit quant à la participation, incluant la permission de consulter leur dossier clinique. L’entrevue s’est poursuivie avec l’administration : 1) du questionnaire sociodémographique, 2) du SCL-90-R, 3) de l’EDT; 4) de la version courte du YSQ, 5) du BIS-11, ainsi que 6) du sous-test Similitudes du WAIS-III.
La deuxième entrevue de cueillette des données (TM-2) a eu lieu le 18e jour du traitement au CRW (3e mercredi), soit la veille de la fin officielle du traitement (Cohorte 1 : 27 janvier; Cohorte 2 : 18 février). Cette rencontre, qui a duré entre 45 et 75 minutes selon les participants, était dédiée à la réadministration du SCL-90-R, du YSQ-S3 et de la BIS-11.
Finalement, la troisième et dernière rencontre entre chaque participant et son intervieweur a eu lieu de 3 à 5 mois suivant la fin du traitement au CRW, constituant la phase de mesure post-intervention. La durée de cette dernière entrevue était approximativement de 90 minutes et visait à administrer à nouveau les instruments de dépistage des troubles liés à l’alcool, aux autres substances ou aux habitudes de jeu (DÉBA-Alcool, le DÉBA-Drogues ou l’ADS et le DAST-20, ainsi que le DÉBA-Jeu et le SOGS), de même qu’à réadministrer le SCL-90-R, le YSQ-S3 et la BIS-11, couvrant la période allant de la fin du traitement au CRW (TM-2) jusqu’à cette dernière saisie de données (TM-3).

Plan de l’expérience

Pour répondre aux questions de cette recherche, trois plans d’analyses factorielles à mesures répétées 2 x 3 ont été appliqués aux données. Le facteur intra-sujets consiste aux trois répétitions de la mesure de chacune des variables dépendantes sur le temps, soit à l’admission au traitement (TM-1), à la fin du traitement (TM-2) et au suivi 3 à 5 mois après la fin du traitement (TM-3). Ce facteur temporel intra-sujets est considéré pour l’ensemble des analyses. Un facteur dichotomique inter-sujets différent, dont la nature dépend des questions de recherche, est considéré pour chacun des trois plans factoriels. Les 24 variables dépendantes consistent aux cinq symptômes psychopathologiques (SCL-90-R), à l’impulsivité (BIS-11) et aux 18 SPIs mesurés par le YSQ-S3.
Le facteur inter-sujets du premier plan d’analyses de variance factorielle consiste à l’état du trouble lié aux substances des participants pour l’année précédant le traitement. L’échantillon est donc réparti dans ce plan selon deux catégories (niveaux) soit : 1) Toxicomanie active1 (n = 13); et 2) Prévention de la rechute (n = 4). Ce plan est utilisé pour répondre à la première question de la recherche, quant à l’évolution de la symptomatologie des participants en prévention de la rechute comparativement à ceux qui présentent une toxicomanie active pendant l’année qui a précédé le traitement.
Le facteur inter-sujets du deuxième plan factoriel d’analyse de variance est considéré pour répondre à la deuxième question de recherche, quant à l’évolution des participants ayant, au début du traitement, une toxicomanie active concomitante à un trouble lié aux pratiques des jeux de hasard et d’argent (TPJHA) versus les participants qui présentent au début du traitement une toxicomanie active sans TPJHA. Ce facteur comprend donc deux niveaux, soit : 1) la présence d’un TPJHA concomitant à la toxicomanie active à l’admission (n = 5), donc Toxicomanie / TPJHA; et 2) la présence d’une Toxicomanie sans TPJHA (n = 8). Puisqu’il est ici question de concomitance d’une problématique de jeu et d’un trouble actif lié aux substances, les données des participants en traitement pour la Prévention de la rechute ont été exclues des analyses de ce deuxième plan factoriel.
Finalement, le facteur inter-sujets du troisième plan d’analyses de variance factorielle consiste pour sa part à l’état de la toxicomanie pendant la période post-traitement des participants ayant une toxicomanie active durant l’année qui précédait le traitement. Ce facteur est aussi réparti en deux niveaux, soit : 1) Maintien de la sobriété (n = 6) et 2) Rechute (n = 7). Ce troisième plan factoriel d’analyse de variance permet de répondre à la troisième question de cette étude, quant à l’évolution des participants ayant rechuté versus ceux qui ont maintenu leur sobriété après le traitement chez les participants présentant une Toxicomanie active pendant l’année qui précédait le traitement. Le Tableau 6 résume ces trois plans factoriels considérés pour répondre aux questions de cette recherche.

Résultats

Ce chapitre comprend deux sections. La première décrit les analyses statistiques effectuées, alors que la seconde expose les résultats liés aux questions de cette recherche. Cette dernière section est à son tour subdivisée. Elle comprend d’abord une description de l’échantillon quant à ses différentes variables dépendantes (p. ex., état psychopathologique, impulsivité et SPIs) tout au long de la période étudiée; qui est suivie des résultats des analyses visant à répondre à chacune des trois questions de cette recherche.

L’analyse des données

Afin d’établir un portrait de l’état des participants au début du traitement, mais également à chacune des trois prises de données (admission et fin du traitement, ainsi qu’au suivi 3 à 5 mois après la fin du traitement), une première série d’analyses descriptives a été réalisée. Elle a en outre permis d’estimer la prévalence des symptômes psychopathologiques, de l’impulsivité et des SPIs chez les participants qui présentaient 1) une toxicomanie active au début du traitement et 2) ceux en prévention de la rechute. Une deuxième série d’analyses décrit l’évolution de ces mêmes variables, selon 1) la présence ou 2) l’absence d’un TPJHA concomitant à la toxicomanie active pour les 12 mois qui ont précédé le traitement. Finalement, une troisième série d’analyses décrit les résultats des participants ayant une toxicomanie active pour l’année précédant le traitement, selon 1) la rechute ou 2) le maintien de la sobriété pendant la période post-traitement. Il s’agit de présenter ici des proportions, des mesures de tendance centrale et de dispersion.
La comparaison entre les groupes, 1) Toxicomanie active versus Prévention de la rechute; 2) Toxicomanie, sans problème de jeu versus Toxicomanie, avec TPJHA; et 3) Rechute versus Maintien de la sobriété, a été réalisée au moyen de tests t de Student pour les variables continues et des khi-carrés pour les variables nominales. Des analyses statistiques non paramétriques (p. ex., test U de Mann-Whitney) étaient plutôt conduites, lorsque les prérequis statistiques formels n’étaient pas tous respectés (p. ex., normalité des distributions). Les données des participants absents à la dernière phase de la saisie des données ont été retirées des analyses statistiques.
Trois séries d’analyses de variance factorielle à trois mesures répétées ont ensuite été produites sur l’évolution des variables psychopathologiques, d’impulsivité et des SPIs tout au long de la période étudiée. La première série d’ANOVAs factorielles mixtes portait sur les groupes 1) Toxicomanie active et 2) Prévention de la rechute. Les deuxième et troisième comparaient l’évolution des participants ayant une Toxicomanie active au début du traitement en fonction : 1) de la présence ou 2) de l’absence d’un TPJHA dans le deuxième plan d’analyses; et en fonction 1) de la présence d’une rechute ou 2) du maintien de la sobriété pendant la période post-traitement dans le troisième plan d’analyses. Lorsque des effets principaux sur le temps de la mesure étaient détectés (facteur intra-sujets à trois niveaux), des tests de comparaisons de moyennes (tests t appariés) ont permis de mieux décrire ces effets et le sens de leur évolution, quant aux 24 variables dépendantes caractérisant l’état psychopathologique, l’impulsivité et la sévérité des SPIs. Pour identifier ces effets principaux sur le temps de la mesure, la correction de la significativité pour plusieurs comparaisons multiples (trois comparaisons) a été établie à un risque de 0,017, selon la procédure de Bonferroni. De plus lorsqu’un effet d’interaction entre le facteur intra-sujets (trois niveaux) et l’un des facteurs inter-sujets (deux niveaux) était détecté, des tests d’effets simples étaient réalisés, afin de décrire cet effet.
Bien que l’analyse de variance s’avère robuste à l’égard des postulats de normalité et d’homogénéité des variances, ces derniers ont été vérifiés et s’avèrent dans l’ensemble satisfaisants. Pour s’assurer de répondre au postulat de la sphéricité, les données ont été ajustées au moyen de l’epsilon de Greenhouse-Geisser (Dancey & Reidy, 2007). L’utilisation du Greenhouse-Geisser diminue le risque d’erreur alpha, rendant ces analyses plus rigoureuses (Dancey & Reidy, 2007).

Présentation des résultats

Résultats des analyses descriptives

Les variables sociodémographiques de l’échantillon ayant été exposées dans le dernier chapitre portant sur la méthode, les Tableaux 7, 8 et 9 qui suivent présentent les statistiques descriptives pour chacune des variables dépendantes soumises à l’analyse, selon les différents facteurs impliqués pour répondre aux questions de cette recherche. Les données des participants absents à la dernière phase de la saisie des données (TM-3) ont été retirées des analyses descriptives.

Résultats aux questions de recherche

Cette section comprend les résultats de l’évolution des variables psychopathologiques, de l’impulsivité et des SPIs, selon les trois temps de mesure. Le premier temps de mesure (TM-1) correspond à l’admission au traitement soit à l’arrivée des participants au CRW, aussi nommé dans cet essai « début du traitement ». Le deuxième temps de mesure (TM-2) correspond à la fin du traitement et le troisième (TM-3), au suivi post-traitement qui a eu lieu de 3 à 5 mois après la fin du traitement, les participants étant alors de retour dans leur milieu de vie. De plus, cette section de la présentation des résultats se divise en trois parties dont chacune correspond aux résultats des trois questions de la recherche. La première partie présente l’évolution des variables à l’étude qui a été analysée en fonction de l’état de la toxicomanie pendant l’année qui précédait le début du traitement, selon les groupes : 1) Toxicomanie active et 2) Prévention de la rechute. La deuxième partie comprend le portrait de l’évolution de ces mêmes variables psychopathologiques, d’impulsivité et des SPIs chez les participants ayant une toxicomanie active dépistée à l’admission au traitement, selon 1) qu’ils présentaient ou 2) non un TPJHA. Finalement, la dernière partie consiste à l’évolution de ces mêmes variables toujours chez les participants ayant une toxicomanie active à l’admission, en fonction de l’état de la toxicomanie pendant la période post-traitement selon la présence : 1) d’une Rechute ou 2) du Maintien de la sobriété.

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Table des matières

Introduction 
Les Premières Nations : une population particulièrement touchée
Le Centre de réadaptation Wapan
Le programme de traitement régulier
Les préoccupations du centre de réadaptation Wapan
Contexte théorique
Définition des concepts 
La toxicomanie
Les troubles concomitants
Les troubles concomitants à la toxicomanie
Le trouble des pratiques liées aux jeux de hasard et d’argent (TPJHA)
Description 
Prévalences du TPJHA dans la population générale
Prévalences des troubles concomitants au TPJHA les plus fréquents dans la population générale
Prévalences des troubles concomitants au TPJHA les plus fréquents dans les échantillons cliniques
Hypothèses étiologiques de la concomitance TPJHA / Toxicomanie.
Influence de la toxicomanie sur le TPJHA
Influence du TPJHA sur la toxicomanie
Influence de la concomitance Toxicomanie / TPJHA sur l’évolution du traitement et pronostic
Les troubles de l’humeur
Description
Prévalences de la concomitance Trouble de l’humeur / Toxicomanie
Hypothèses étiologiques de la concomitance Trouble de l’humeur / Toxicomanie
Influence du trouble de l’humeur sur la toxicomanie
Influence de la toxicomanie sur le trouble de l’humeur
Influence de la concomitance Toxicomanie / Trouble de l’humeur sur l’évolution du traitement et pronostic
Les troubles anxieux
Description 
Prévalences du Trouble anxieux / Toxicomanie
Hypothèses étiologiques de la concomitance Trouble anxieux / Toxicomanie
Influence du trouble anxieux sur la toxicomanie
Influence de la toxicomanie sur le trouble anxieux
Influence de la concomitance Toxicomanie / Trouble anxieux sur l’évolution du traitement et pronostic
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) 
Description
Prévalences du TSPT
Prévalences de la concomitance TSPT / Toxicomanie dans les échantillons cliniques
Hypothèses étiologiques de la concomitance TSPT / Toxicomanie
Influence du TSPT sur la toxicomanie
Influence de la toxicomanie sur le TSPT
Influence de la concomitance Toxicomanie / TSPT sur l’évolution du traitement et pronostic
Les troubles de l’impulsivité 
Description
Hypothèses étiologiques de la concomitance Trouble de l’impulsivité / Toxicomanie
Influence du trouble de l’impulsivité sur la toxicomanie
Influence de la toxicomanie sur le trouble de l’impulsivité
Influence de la concomitance Toxicomanie / Impulsivité sur l’évolution du traitement et du pronostic
Les troubles de la personnalité (TPs)
Description
Modèle des schémas précoces inadaptés.
Prévalences de la concomitance du TP / Toxicomanie dans la population générale
Prévalences de la concomitance Toxicomanie / TP dans les échantillons cliniques
Hypothèses étiologiques de la concomitance TP / Toxicomanie
Influence du TP sur la toxicomanie
Influence de la toxicomanie sur le TP
Influence de la concomitance Toxicomanie / TP sur l’évolution du traitement et pronostic
Les troubles concomitants et le traitement de la toxicomanie : Quelques constats
Objectifs de l’étude 
Questions de recherche 
Méthode 
Description des participants et de l’échantillon
Origine et sélection des participants
Répartition selon le sexe
Sources des revenus
Scolarisation
Structure familiale
Antécédents suicidaires
Expérience du régime fédéral des pensionnats indiens
Événements de vie négatifs et syndrome de stress post-traumatique
Langue et communication
Attrition au fil des mesures
Instruments de mesure
Instruments utilisés pour colliger les données sociodémographiques et contextuelles
Instruments de mesure des troubles liés à l’alcool, aux drogues et au TPJHA
Instruments de mesure de l’état psychopathologique, de l’impulsivité et des SPIs
Instruments de mesure d’abstraction verbale et échelle diagnostique du TSPT
Aspects déontologiques
Déroulement 
Plan de l’expérience 
Résultats 
L’analyse des données
Présentation des résultats
Résultats des analyses descriptives
Résultats aux questions de recherche
Évolution des symptômes selon la présence ou non d’une toxicomanie active à l’admission
L’effet d’interaction Groupe par Temps de la Mesure sur l’hostilité.
Les effets principaux du temps de la mesure
Profil d’évolution no1 « Amélioration maintenue » (A + NC → A)
Profil d’évolution no2 « Perte des gains » (A + NC → NC)
Profil d’évolution no3 « Amélioration lente et progressive » (NC + NC → A)
Profil d’évolution no4 « Amélioration, suivie d’une détérioration et maintien des gains » (A + D → A)
Évolution des symptômes selon la présence ou non d’un TPJHA concomitant (Question 2)
L’effet d’interaction Groupe par Temps de la mesure sur le schéma Méfiance / Abus
Les effets principaux du Temps de la mesure.
Profil d’évolution no1 « Amélioration maintenue » (A + NC → A)
Profil d’évolution no2 « Perte des gains » (A + NC → NC)
Profil d’évolution no3 « Amélioration lente et progressive » (NC + NC → A)
Profil d’évolution no5 « Amélioration, suivie d’une détérioration et perte des gains » (A + D → NC)
Évolution des symptômes selon la rechute ou non après le traitement (Question 3)
Les effets d’interaction Groupe par Temps de la mesure sur la Dépression et l’Impulsivité
Les effets principaux du Temps de la mesure
Profil d’évolution no1 « Amélioration maintenue » (A + NC → A)
Profil d’évolution no2 « Perte des gains » (A + NC → NC)
Profil d’évolution no3 « Amélioration lente et progressive » (NC + NC → A)
Profil d’évolution no5 « Amélioration, suivie d’une détérioration et perte des gains » (A + D → NC)
Discussion 
Rappel des objectifs et questions de recherche
Interprétation et discussion des caractéristiques de l’échantillon étudié
Ratio homme / femme
Moyenne d’âge
Niveau de scolarité atteint
Revenu annuel 
Capacités de raisonnement et d’abstraction verbale en langue française
Antécédents suicidaires
Expérience du régime fédéral des pensionnats indiens
Trouble de stress post-traumatique
Trouble des pratiques liées aux jeux de hasard et d’argent
Interprétation et discussion des résultats aux trois questions de la recherche
Les cinq principaux profils d’évolution de la symptomatologie
Les effets d’interaction observés pour chacune des trois questions de la recherche
Évolution de l’hostilité selon la présence ou non d’une toxicomanie active à l’admission
Tendances évolutives de l’hostilité dans les autres groupes étudiés
Tendances évolutives du groupe Toxicomanie active selon la présence ou non d’un TPJHA
Tendances évolutives du groupe Toxicomanie active selon la rechute ou non après le traitement
Évolution du Schéma Méfiance / Abus selon la présence ou non du TPJHA / Toxicomanie active
Tendances évolutives du schéma Méfiance / Abus dans les autres groupes étudiés.
Tendances évolutives selon l’état de la toxicomanie à l’admission
Tendances évolutives du groupe Toxicomanie active selon la pésence ou non d’une rechute
Évolution de l’état dépressif du gr. Toxicomanie active selon la présence ou non d’une rechute
Tendances évolutives de l’état dépressif dans les autres groupes étudiés
Évolution de l’impulsivité du gr. Toxicomanie active selon la présence ou non d’une rechute
Synthèse de l’interprétation des résultats liés aux questions de recherche
Forces et faiblesses de la recherche
Conséquences de la recherche et retombées possibles
Conclusion 
Références

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