L’éducation en santé

L’éducation en santé

Le concept de maladie chronique

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les maladies chroniques sont des affections de longue durée et d’évolution lente. Responsables de 63% des décès, les maladies chroniques sont la toute première cause de mortalité dans le monde. Ces maladies chroniques étant évolutives, elles sont associées à la menace de complications graves, ainsi qu’au risque d’invalidité. Dans les maladies chroniques, on compte notamment les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, les cancers, les affections respiratoires chroniques et le diabète. Ces maladies sont les pathologies chroniques les plus courantes. On compte également des pathologies moins courantes, comme la mucoviscidose, la drépanocytose, et les myopathies, ou encore des pathologies mentales de longue durée telles que la dépression, la schizophrénie. Parallèlement à cela, et grâce à l’essor des thérapies, certaines pathologies transmissibles auparavant comptées comme des pathologies aiguës, telles que le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) ou l’hépatite C, sont désormais considérées comme étant des maladies chroniques.
Le législateur français définit les maladies chroniques comme ayant « une cause organique ou psychologique, une ancienneté d’au moins trois mois, et un retentissement de la maladie sur la vie quotidienne » .

La transition épidémiologique

Avec l’augmentation de la longévité dans les pays industrialisés ou en voie d’industrialisation, un changement de grande ampleur s’est produit dans le milieu de la santé humaine au cours du siècle qui vient de s’écouler. Les maladies chroniques auparavant minoritaires sont devenues la cause principale de décès dans les populations. Ces modifications ont eu de grandes conséquences sur la société en général, et plus particulièrement dans le monde de la santé.
La théorie sur la transition démographique effectuée dans les pays industrialisés, qui ont vu la durée de vie moyenne de leurs habitants augmenter, avec une baisse flagrante de la mortalité infantile, allant de pair avec l’amélioration des connaissances et des techniques en matière de soins, ne date pas d’hier. En effet, le démographe américain Warren S. Thompson en faisait déjà mention en 1929 dans son article « Population ».
A cette théorie de la transition démographique, fait suite la théorie de la transition épidémiologique. Celle-ci, évoquée dans les années 70, étudie les modifications de la répartition des maladies dans la population, en parallèle de la transition démographique dans les pays industrialisés du globe .

L’espérance de vie sans incapacité

Plus récemment, en 2010, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a publié dans sa revue Actualité et Dossier en Santé Publique (ADSP) un dossier thématique sur les maladies chroniques . Dans ce dernier, il évaluait, en se basant sur les exonérations du ticket modérateur pour une affection de longue durée (ALD) faites auprès de l’Assurance Maladie, la prévalence de maladies chroniques dans la population. Il estimait qu’en 2008, le nombre de personnes en ALD sur l’ensemble de la population devait s’élever à 9,4 millions. Mais dans la mesure où une même personne peut bénéficier de plusieurs exonérations au titre de l’ALD, celle-ci étant spécifique pour chaque pathologie, ce chiffre doit être tempéré. On estimait alors à 1,22 le nombre d’ALD par patient . Dans le cas de maladies chroniques telles que l’asthme, leur sévérité ne nécessitant pas nécessairement la demande d’une ALD, et de par le nombre important de protocoles de traitement, il est difficile de pouvoir évaluer la proportion de malades chroniques non identifiée dans ces chiffres. Il faut également bien avoir conscience du fait que les résultats ainsi évoqués sous-évaluent la prévalence des maladies chroniques dans la population française .

Conséquences sur l’individu et le système de santé

Les maladies chroniques et leur impact sur l’état de santé des patients comportent un certain nombre de conséquences, à la fois en terme de santé pour les patients eux-mêmes, mais aussi sur le système de santé, qui subit la recrudescence des pathologies chroniques et tente de s’adapter à cette évolution épidémiologique.
Selon l’OMS, la qualité de vie est la «perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeur dans lesquels il vit, et en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes » . Cette définition reste assez vague. La qualité de vie dépendrait donc de la santé physique et de l’état psychologique du patient, mais également de son autonomie, ses relations sociales et ses interactions avec son environnement. La qualité de vie doit être distinguée de l’état de santé. En effet, si le second relève de l’évaluation médicale, la première ne peut être évaluée et mesurée que par la personne elle-même. Chacune des étapes de la maladie peut avoir un impact sur la qualité de vie, depuis le moment où elle est annoncée au patient, jusqu’au handicap lourd et au décès, en passant par chaque stade de progression des limitations fonctionnelles qui le touchent. La qualité de vie dépend donc des capacités et de l’invalidité physiquement ressenties par l’individu, mais également de son rapport à la vie, de sa capacité mentale à l’apprécier, à entretenir de vieilles relations sociales et à en tisser de nouvelles. Il s’agit pour l’individu de pouvoir ressentir de la satisfaction et du bien-être malgré la maladie et ses conséquences.

L’éducation en santé

Au fur et à mesure de l’augmentation de l’espérance de vie de la population, de l’apparition de plus en plus de maladies chroniques, notamment chez les personnes âgées, et du changement d’état d’esprit qui s’est produit entre les patients et le corps médical, la demande d’actions d’éducation à destination de ceux-ci est devenue de plus en plus forte. L’éducation se distingue en trois types : l’éducation formelle, l’éducation non formelle, et l’éducation informelle. L’éducation en santé se classe typiquement dans le champ de l’éducation non formelle .
En effet, l’éducation dite formelle rassemble l’ensemble des activités instructives officielles. Elle suit des programmes officiels validés par les institutions habilitées dans un but éducatif clairement revendiqué et se caractérise par l’obtention de diplômes. A l’inverse, l’éducation informelle relève de tous les processus d’apprentissages indépendants mis en place tout au long de la vie, de manière plus ou moins consciente, par les individus. A la croisée des chemins, l’éducation non formelle, si elle se revendique d’un objectif éducatif, n’appartient pas au monde des institutions scolaires ou universitaires. L’éducation est réalisée hors des structures officielles et n’a pas pour aboutissement l’obtention d’un diplôme.
Devant cette demande croissante d’éducation, les instances publiques et l’Organisation Mondiale de la Santé ont édité des textes permettant d’encadrer ce que doit être une politique d’éducation en santé.

 

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Table des matières

Introduction
I. L’éducation en santé, une source d’opportunités pour le pharmacien d’officine ? 
1. Le concept de maladie chronique
1. Définition
2. La transition épidémiologique
3. L’espérance de vie sans incapacité
4. Conséquences sur l’individu et le système de santé
2. L’éducation en santé
1. La déclaration d’Alma Ata (15)
2. La Charte d’Ottawa (16)
3. L’éducation en santé en droit français
3. Entretiens pharmaceutiques et éducation thérapeutique
1. La distinction réglementaire entre entretiens pharmaceutiques et éducation thérapeutique
2. Le pharmacien dans l’éducation thérapeutique du patient
3. Les points communs entre éducation thérapeutique et entretiens pharmaceutiques
4. Contexte de mise en place des entretiens pharmaceutiques
1. La problématique des anti-vitamine K (AVK)
2. Le questionnement autour de l’asthme
5. Un champ d’application encore restreint
II. Les entretiens pharmaceutiques, méthodologie et conditions de réalisation 
1. Objectifs visés par les entretiens pharmaceutiques
1. Renforcement de l’autonomie du patient
2. Développement des connaissances et compétences du patient
3. Amélioration de l’adhésion thérapeutique
4. Restauration de l’estime de soi
5. La notion d’empowerment
2. Éduquer et informer
3. Se former
4. La communication, au cœur des entretiens pharmaceutiques
1. Comprendre les réactions du patient face à la maladie
1. Le deuil du corps sain
2. Les attitudes éducatives
3. L’application de ces attitudes dans le processus de deuil
4. Les représentations du corps malade
2. Accompagner le patient dans son apprentissage de l’autonomie
1. Les compétences psychosociales, ressources dans l’accompagnement
2. Quelques clefs de l’échange éducatif
3. Comprendre les changements de comportement pour mieux les accompagner
4. Les écueils de la communication
5. Le recrutement des patients
6. L’enregistrement des patients dans la procédure des entretiens pharmaceutiques
7. La préparation en amont de la première séance
1. Le patient
2. Le pharmacien
3. Le lieu
4. La durée
5. Quel moment choisir pour la réalisation des entretiens ?
6. Des outils adaptés au patient
1. La fiche de suivi du patient (figure 14)
2. Le guide d’accompagnement des patients (figure 15)
3. Le carnet d’information et de suivi du traitement par AVK (figure 16)
4. Les planches illustrées (figure 17)
5. Le guide d’utilisation des dispositifs d’inhalation dans le cadre de l’asthme (figure 18)
6. Le questionnaire d’évaluation de l’observance (figure 19)
7. Les brochures et dépliants à l’usage des patients
8. Les sites internet ou logiciels informatiques
9. Autres supports
7. Se renseigner sur le patient
8. La première séance
1. L’accueil
2. Identifier les besoins du patient
3. Établir une stratégie pédagogique
4. La phase éducative
5. Résumer la séance
9. En aval de la séance
1. La traçabilité de la séance
2. La coordination entre professionnels de santé
10. Les séances suivantes
1. Intervalle de temps entre deux séances
2. La préparation avant la séance
3. Le contenu
4. Évaluer les acquis du patient
5. Évaluer la séance
6. La place de l’évaluation de l’observance
11. La rémunération
III. État des lieux en 2015 en Pays de la Loire 
1. Objectifs
2. Matériel et méthodes
1. Le questionnaire (annexe)
2. Les moyens de diffusion du questionnaire
3. Méthodes statistiques utilisées dans l’étude des variables
3. Résultats
1. Descriptif de l’échantillon
1. Répartition par départements
2. Répartition par type d’officine
3. Répartition par chiffre d’affaires
4. Répartition par nombre de pharmaciens en exercice
2. Réalisation des entretiens pharmaceutiques
1. Formation des pharmaciens
2. Recrutement des patients
3. Organisation des entretiens
4. Relations interprofessionnelles
3. Opinion des pharmaciens
1. Les entretiens pharmaceutiques
2. Les bénéfices retirés des entretiens pharmaceutiques
3. La rémunération des entretiens pharmaceutiques
4. Les difficultés rencontrées lors de leur mise en place
5. Les évolutions à apporter aux entretiens pharmaceutiques
4. Opinion des patients
1. Satisfaction des patients
2. Fidélisation des patients
5. Réponses des pharmacies non impliquées dans les entretiens
1. Les raisons qui ont poussé les pharmacies à ne pas réaliser les entretiens pharmaceutiques
2. Les demandes spontanées des patients
3. Évaluation de l’entourage direct des pharmacies
4. Discussion
1. Les biais de l’étude
2. Les facteurs favorisant la mise en place des entretiens
3. L’état des lieux de la mise en place des entretiens pharmaceutiques
4. L’opinion des pharmaciens
5. L’opinion des patients
6. Les pharmacies non impliquées
5. Conclusion
Conclusion

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