L’éducation au jugement moral pratique

L’éducation au jugement moral pratique

Le fonctionnement du jugement moral pratique

Parmi les nombreuses questions soulevées dans le cadre de l’exposition de notre problématique, il y en a une qui semble bien résumer notre point de départ et qu’il importe d’examiner plus attentivement : comment des gens que l’on dit « intelligents », parce que pourvus d’une certaine instruction, peuvent-ils à ce point déraper lorsqu’il s’agit du jugement moral pratique, c’est-à-dire dans la manière qu’ils parviennent à réaliser la fin dans le domaine des choses humaines ? Cette question, à vrai dire, plusieurs auteurs ont déjà tenté d’y répondre en invoquant divers arguments puisés dans différentes disciplines : psychologie, psychanalyse, philosophie, sociologie, etc. Dans ce chapitre, nous en présentons quelquesuns ; chacun d’eux vient apporter un éclairage susceptible de nous aider à comprendre la situation paradoxale décrite plus haut et dont nous avons évoqué maints exemples dans notre Annexe 1.

Antonio R. Damasio

Pour Damasio (1995), l’être humain, appelé à prendre des décisions sur différentes questions dans sa vie de tous les jours, ne peut pas transcender systématiquement tout ce qui, en lui, ne relève pas de son intelligence : caractéristiques physiques, émotions, souvenirs, etc. Au contraire, selon lui, il existe des interactions entre le système neural responsable de la capacité de ressentir des émotions et celui sous-tendant la faculté de raisonnement et de prise de décision (p. 81). Contrairement à Descartes (1596-1650), qui était d’avis que l’intelligence et le corps constituaient deux entités totalement séparées, Damasio croit plutôt qu’une telle séparation est impossible pour la personne appelée à prendre une décision en fonction de diverses circonstances : temps, lieu, état d’esprit, personnes impliquées, etc. Le modèle cartésien représente donc une erreur, selon lui, dans la mesure où il ne rend pas compte de la complexité inhérente au jugement moral pratique, c’est-à-dire aux interactions entre les multiples dimensions de la personne (physique, intellectuelle, émotionnelle) impliquées dans la réalisation de la fin dans la sphère des choses humaines :
C’est là l’erreur de Descartes : il a instauré une séparation catégorique entre le corps, fait de matière, doté de dimensions, mû par des mécanismes, d’un côté, et l’esprit, non matériel, sans dimensions et exempt de tout mécanisme, de l’autre ; il a suggéré que la raison et le jugement moral ainsi qu’un bouleversement émotionnel ou une souffrance provoquée par une douleur physique, pouvaient exister indépendamment du corps. Et spécifiquement, il a posé que les opérations de l’esprit les plus délicates n’avaient rien à voir avec l’organisation et le fonctionnement d’un organisme biologique (1995, p. 312).
La célèbre formule de Descartes, le « Je pense, donc je suis » (Cogito, ergo sum), suggérait que seuls le fait de penser et la conscience de penser pouvaient être considérés comme les fondements réels de la personne. Cette manière d’envisager le fonctionnement de l’être humain faisait donc du corps un non-pensant caractérisé par une « étendue » et des organes mécaniques (1995, p. 311). Un non-pensant qui ne peut jamais constitué une menace pour le bon déroulement du jugement moral pratique. Un non-pensant que l’esprit peut transcender systématiquement à toutes les fois que la personne doit choisir de faire ou de dire quelque chose. Damasio, au contraire, croit que l’on ne peut comprendre « l’être humain » que dans la mesure où l’on admet qu’il y a constamment des interactions entre le pensant et le nonpensant, entre le rationnel et le non-rationnel. «Être humain », disions-nous plus haut, c’est être appelé à choisir, du début à la fin de son existence, ce qu’il convient le mieux de faire pour accomplir ses devoirs, exercer ses droits, se réaliser, s’épanouir, donner un sens à sa vie.
Or, cet appel au choix ne se réalise pas, selon Damasio, dans une sphère où la rationalité occuperait toute la place, où l’intelligence ne serait pas susceptible d’être affectée par quelque distraction ou influence que ce soit. Le réductionisme cartésien ne rendrait donc pas compte, selon lui, de la complexité inhérente à « l’être humain ». En d’autres mots, Damasio croit que nos émotions de même que les différents processus biologiques de notre corps sont susceptibles d’influencer l’exercice de notre raison. Une telle influence serait particulièrement importante lorsqu’il s’agit des décisions qui se rapportent à la façon dont il convient de se comporter sur les plans personnel et social. Dans cette perspective, il est d’avis qu’une personne qui ne parvient pas à composer convenablement avec le monde des émotions sera incapable de planifier, de décider et d’agir, de façon responsable, sur les plans personnel et social en fonction de buts à long terme (Zigler, 1999, p. 448).
Enfin, pour vraiment bien saisir les tenants et les aboutissants de cette complexité, il conviendrait plutôt, selon Damasio, de prendre en considération non seulement toutes les dimensions de la personne, mais également les différentes caractéristiques du milieu dans lequel elle doit évoluer :
la compréhension globale de l’esprit humain nécessite de prendre en compte l’organisme ; non seulement il faut faire passer les phénomènes mentaux du plan des processus de pensée immatériels à celui d’un tissu biologique, mais il faut aussi les mettre en rapport avec l’organisme entier, dans lequel le corps et le cerveau fonctionnent comme une unité, et qui interagit pleinement avec l’environnement physique et social (1995, p. 315).

Paul Ricoeur

Le jugement moral pratique, ou encore la manière de réaliser la fin dans le domaine des choses humaines, renvoie au perpétuel défi de la liberté, de la personne en quête de sens, de réalisation de soi, d’accomplissement, de besoins à combler, de rêves à poursuivre. Un défi perpétuel parce que l’être humain, contrairement à l’animal, ne reçoit pas à la naissance cet instinct fournissant en toutes circonstances ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire, de tenter ou d’éviter. Un défi perpétuel qui est donc marqué, selon Ricoeur, par l’embarras du choix et la nécessité d’en arriver, malgré tout, à une décision :
chaque besoin, chaque désir est problématique, tant que le soi ne s’est pas orienté par rapport à lui. Certes il m’est présent d’une façon immédiate, mais cette présence immédiate est informe et se prête à une inquisition sans fin. C’est pourquoi le temps importe à la connaissance de soi ; mes désirs questionnés ont sans fin des aspects nouveaux qui se prêtent à une élucidation et à une confrontation mouvantes (1988a, p. 137).« C’est pourquoi le temps importe à la connaissance de soi ». Ricoeur rejoint ici la célèbre formule de Socrate (v.470-v.399) : « Connais-toi toi-même. » L’art de faire les bons choix conduisant au bonheur passe nécessairement par la connaissance de soi : les besoins à combler, les handicaps limitant les ambitions, les plaisirs qui rendent vraiment heureux, les ambitions auxquelles il est préférable de renoncer, les erreurs et les échecs qui nous ont fait grandir, les rêves irréalisables pour diverses raisons, l’idéal à poursuivre. L’importance de la connaissance de soi pour le sujet moral est partagée également par plusieurs auteurs, notamment par Goldie (2002), qui perçoit pour sa part dans l’effort visant à comprendre nos capacités personnelles une condition sine qua non pour le contrôle des émotions :
So éducation of the émotions is, in part, also a matter of coming to understand your emotional capabilities, and the power of the emotional desires which are expressions of thèse capabilities. Once you do hâve this understanding, you are in a better position further to educate your capabilities over time, and in a better position to exercice authority on an occasion over your emotional desires (p. 118).Autrement dit, plus on sait qui l’on est — aptitudes, origines, valeurs privilégiées, culture, besoins, handicaps — et ce que l’on doit faire de sa vie — ambitions, plaisirs qui rendent heureux, idéal —, moins on risque de s’y perdre dans cet embarras du choix, dans cet éventail de possibilités, dans ce champ illimité de la motivation : « il est bien vrai que le dernier jugement pratique de préférence emporte le choix ; mais par principe le champ de la motivation est illimité et comporte toujours un horizon indéterminé dont la détermination progressive suscite sans fin de nouveaux horizons indéterminés » (Ricoeur, 1988a, p. 137).
Pour Ricoeur, le perpétuel défi de la liberté auquel est confronté le sujet moral renvoie non seulement à cette indétermination, mais tout autant au problème de la perception de l’objet de sa motivation. Un objet que le sujet moral perçoit toujours avec sa grille d’analyse bien à lui, dans un contexte particulier : son éducation familiale, ses études, ses valeurs, ses croyances, ses auteurs préférés, bref tout ce qui l’habite et à partir duquel il fait la lecture de tout ce qui se présente à lui. « Le problème du choix, d’après Ricoeur, reste celui du bien apparent, c’est-à-dire du bien tel qu’il apparaît ici et maintenant à moi un tel, dans telle situation unique » (1988a, p. 139). Cette grille d’analyse, dont nous venons d’évoquer certains éléments, comporte également tout ce qui relève du domaine de l’affectivité chez l’être humain : les émotions recherchées, les joies et les peines de même que les réussites et les échecs ayant marqué l’histoire personnelle jusque-là, les besoins à combler, les désirs inassouvis, l’idéal à poursuivre, les ambitions, les craintes, les doutes. Or, ce qui relève du domaine de l’affectivité, nous dit Ricoeur, reste problématique dans la mesure où le parfait contrôle de ses divers éléments, nous venons d’énumérer certains d’entre eux, ne va pas de
soi : «La hiérarchie des biens apparaît toujours sous l’obscure livrée du désir et sous les espèces de l’affectivité problématique aux horizons sans fin. Le principe de l’hésitation est dans la confusion corporelle à laquelle est soumise l’existence humaine » (1988a, p. 141).
Le perpétuel défi de la liberté auquel est confronté le sujet moral est souvent marqué par cette affectivité problématique aux horizons sans fin et aux multiples couleurs : plaisir et colère, amour et haine, doutes et certitudes, ambitions et déceptions, joies et peines, rêve et réalité, etc. L’absence d’instinct, noté plus haut, implique cette confusion constitutive avec laquelle le sujet moral est tenu de composer de différentes façons : en pesant le pour et le contre d’un choix, en hiérarchisant ses biens, disait Ricoeur, en se fixant des objectifs et en les modifiant au besoin en cours de route, en se donnant éventuellement les moyens appropriés de les réaliser. Bref, le sujet moral doit essayer d’y mettre un peu d’ordre ou faire des choix personnels, parce qu’il ne peut pas en rester indéfiniment dans cet horizon sans fin. Comment sortir du stade de l’indécision ? Comment en finir avec cet embarras du choix ? Comment hiérarchiser ou se fixer des priorités pour donner un sens à sa vie ? Ces questions-là font également partie du perpétuel défi de la liberté et Ricoeur fait appel à l’analogie du travail de l’artiste pour montrer qu’il faut se donner du temps pour trouver ce sens : premièrement je suis une liberté qui émerge sans cesse de l’indécision, parce que les valeurs apparaissent toujours dans un bien apparent que me montre l’affectivité ; l’affectivité a un caractère problématique qui appelle une clarification sans fin ; elle est comparable dans l’ordre pratique à l’inadéquation d’une perception par touches, par esquisses, par profils ; seul le temps clarifie (1988a, p. 455).
Le temps peut certes aider à clarifier les priorités, à fixer les objectifs, à hiérarchiser les besoins, à choisir le meilleur moyen disponible. Mais, malheureusement, le sujet moral, ayant à composer avec d’innombrables situations pour lesquelles il a été plus ou moins bien préparé, n’en dispose pas toujours autant qu’il en voudrait. Il aimerait bien parfois avoir plus de temps pour consulter les membres de sa famille, lire des articles ou des livres, poser des questions à ses amis, à ses pairs ou à des experts susceptibles de lui apporter un certain éclairage sur ce qui le trouble, l’inquiète ou le fait hésiter. Cependant, il est parfois tout simplement impossible de disposer du laps de temps idéal pour procéder à ces consultations avant de prendre une décision. Cette impossibilité, selon Ricoeur, serait l’une des sources du problème, chez le sujet moral, de la perception de l’objet de sa motivation évoqué plus haut : « mais, comme la clarification des motifs est à jamais inachevée, que la décision est brusquée par l’urgence, que l’information reste toujours bornée, cette liberté de l’attention demeure solidaire des limites mêmes de l’existence corporelle ; elle n’aperçoit que des biens apparents, elle n’est capable que d’une lecture inadéquate des valeurs » (1988a, p. 455-456).
Il est vrai que la décision du sujet moral est effectivement souvent « brusquée » pour toutes sortes de raisons : un délai à respecter, un accident pour lequel on y est pour rien, un abandon dont on était loin de se douter, des ressources financières limitées, des promesses non tenues, le décès d’un proche, les lenteurs de la bureaucratie, pour ne nommer que celles-là. Et il est également vrai que l’information dont le sujet moral dispose lorsqu’il doit arrêter son choix reste toujours «bornée»: l’expert consulté est un incompétent ou manque de professionnalisme, les données disponibles n’ont pas été mises à jour, on manque de temps pour faire le tour des dernières publications consacrées à ce sujet, etc. Pour toutes ces raisons, il va sans dire qu’il est très rare que « la clarification des motifs » soit complètement achevée, que l’être humain puisse contrôler chacune des variables dans les nombreuses situations où il se retrouve. Il n’a pas non plus le loisir de vérifier, avant de procéder à chacun de ses choix, si sa décision est vraiment cohérente par rapport à tout ce qui le constitue : ses valeurs, ses croyances, ses engagements, son idéal, etc. Tel n’est pas le cas, toujours selon Ricoeur, pour le scientifique qui, lui, dans son laboratoire, peut prendre tout son temps afin de respecter scrupuleusement les moindres détails du protocole de sa recherche : « la recherche d’adéquation entre nos idéaux de vie et nos décisions, elles-mêmes vitales, n’est pas susceptible de la sorte de vérification que l’on peut attendre des sciences fondées sur l’observation. L’adéquation de l’interprétation relève d’un exercice de jugement qui peut au mieux se prévaloir, au moins aux yeux des autres, de la plausibilité » (1990, p. 211).
Pour Ricoeur, le perpétuel défi de la liberté auquel est confronté le sujet moral ne se déroule malheureusement pas dans les conditions idéales des laboratoires scientifiques. Les instruments et le matériel sont là en quantité suffisante, on a le loisir de procéder par essais et erreurs, on reprend au besoin certaines expérimentations, on prend le temps de vérifier les hypothèses formulées antérieurement, on simule un fonctionnement ou un processus, on consulte les collègues ayant déjà eu à composer avec les difficultés que l’on s’attend à rencontrer dans le cadre de la recherche. Autrement dit, on met toutes les chances de son côté pour faire en sorte que les pairs puissent penser le plus grand bien de nos résultats. Ricoeur est bien au fait que l’univers du jugement moral pratique, ou encore la manière de réaliser la fin dans le domaine des choses humaines, ne permet pas l’utilisation d’une méthode infaillible et universelle, faisant l’unanimité et aboutissant à des conclusions d’une logique implacable. Le défi de la liberté, de ce point de vue, renvoie à la difficulté consistant en l’obligation de mettre un terme aux délibérations. Ricoeur fait ici référence à Thomas d’Aquin (1225-1274) afin d’illustrer cette difficulté : « C’est ainsi que l’on peut comprendre ce jugement de la psychologie thomiste : le choix procède du dernier jugement pratique, mais faire qu’un jugement soit le dernier, cela est l’oeuvre de la liberté » (1988a, p. 162).

Thomas d’Aquin

On retrouve également dans les écrits de Thomas d’Aquin un éclairage susceptible de nous aider à comprendre la situation paradoxale des personnes intelligentes qui peuvent parfois déraper lorsqu’il s’agit du jugement moral pratique, c’est-à-dire dans la manière qu’elles parviennent à réaliser la fin dans le domaine des choses humaines. Tout comme Ricoeur, cet auteur ayant vécu au treizième siècle avait lui aussi évoqué le problème de la perception, chez le sujet moral, de l’objet de sa motivation : « la faculté de perception n’est pas attirée par les choses selon qu’elles sont en elles-mêmes, mais elle les connaît selon leur représentation (…) : « le vrai et le faux », qui regardent la connaissance, « ne sont pas dans les choses mais dans l’esprit » » (Ia-IIae, q.22, a.2, conclusion).
L’être humain ne poursuit pas des fins « selon qu’elles sont en elles-mêmes ». Il ne les poursuit que parce qu’il les trouve bonnes pour lui, dans ce contexte particulier qui est le sien à un moment donné de son existence, qu’elles lui permettraient de s’épanouir, de donner un sens à sa vie. Parce que, c’est là notre opinion, il n’y a pas de chose vraie en soi, ou bonne en soi, que l’on pourrait puiser à volonté dans le catalogue intemporel d’une fabrique de sagesse.
Nous ne sommes pas ici dans le monde des noumènes, ou choses en soi, évoqué par Kant (1724-1804) dans sa Critique de la raison pure : des choses pouvant exister indépendamment de toute personne capable de les connaître (1980, p. 288). Nous sommes plutôt dans le monde des phénomènes, c’est-à-dire des choses perçues par le sujet moral avec tout ce qu’il est, hic et nunc : diplômes obtenus, expériences sur le marché du travail, ambitions, craintes, ressources financières disponibles, valeurs privilégiées, difficultés et problèmes rencontrés jusque là, pays visités, croyances religieuses, etc.
On est donc loin d’une certaine conception de « la vérité » selon laquelle il faudrait croire qu’une idée, une théorie ou n’importe quel construit conceptuel constitue une représentation exacte de quelque chose qui se trouverait au-delà de notre domaine expérientiel.
Nous n’avons hélas pas accès à cet au-delà de notre domaine expérientiel, à ces choses « selon qu’elles sont en elles-mêmes ». Le bonheur recherché, dans cette perspective, est d’abord et avant tout la construction d’une personne pouvant rendre compte de ses idées et de ses convictions bien à elle, à un moment donné de son existence. Une construction très complexe, règle générale, parce qu’elle oblige à se faire une idée à partir de diverses sources d’information d’une part, et que, d’autre part, l’être humain ne reçoit pas à la naissance une faculté lui permettant de synthétiser instantanément tout ce qui peut émaner de ces sources : les degrés intermédiaires, par lesquels il faut descendre en bon ordre, sont la mémoire du passé, l’intelligence du présent, la sagacité à l’égard des événements futurs, le raisonnement qui compare une chose avec l’autre, la docilité qui acquiesce aux avis des anciens : par ces degrés l’on descend en bon ordre selon le cours d’une délibération bien faite. Tandis que si l’on se porte à agir par élan de volonté ou de passion en passant outre à ces degrés, on verse dans la précipitation.
(Ila-IIae, q.53, a.3, conclusion)
Une construction très complexe, règle générale, parce qu’elle devrait normalement viser la meilleure délibération possible aboutissant au choix le plus susceptible de rendre heureux, de satisfaire, de combler les attentes. Or, divers facteurs peuvent empêcher cette délibération bien faite et occasionner les situations évoquées dans notre problématique et dans notre Annexe 1 : ivresse au volant, agressivité au volant, détournements de fonds, accoutumance au jeu, violence conjugale, abus sexuels, vol, embonpoint. Parmi ces facteurs, il y a en premier lieu, selon Thomas d’Aquin, le fonctionnement même de l’intelligence du sujet moral qui ne tire pas exclusivement ses données du champ de la rationalité : « II y a deux choses à considérer dans notre connaissance intellectuelle. D’abord, que cette connaissance prend, en quelque sorte, origine de la connaissance sensible. Or le sens a pour objet le singulier, et l’intelligence, l’universel. La connaissance du singulier doit donc être pour nous antérieure à celle de l’universel » (la, q.85, a.3, conclusion).

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Table des matières

Introduction 
Chapitre 1 L’éducation au jugement moral pratique, composante essentielle de l’éducation à la citoyenneté 
1.1 La socialisation des jeunes
1.2 La préservation du bien commun
1.3 Un effort collectif
Chapitre 2 Le fonctionnement du jugement moral pratique
2.1 Antonio R. Damasio
2.2 PaulRicoeur
2.3 Thomas d’Aquin
Chapitre 3 Ce qui peut occasionner un mauvais fonctionnement du jugement moral pratique 
3.1 Les passions et l’agir humain
3.2 L’embrouillement du jugement moral pratique
3.3 Certaines causes de l’embrouillement du jugement moral pratique
3.3.1 La peur
3.3.2 La colère
3.3.3 L’imagination
3.3.4 L’espoir
3.4 Un défi pour le système scolaire
3.5 Le défi de l’intégration de l’affectivité à l’école
3.6 Le caractère incontournable du défi de l’intégration de l’affectivité à l’école dans le contexte actuel
Chapitre 4 Le développement de l’aptitude au jugement moral pratique 
4.1 Le jugement moral pratique, un système dynamique à trois composantes : intelligence, volonté et passions
4.1.1 Les interactions entre l’intelligence et la volonté
4.1.2 Les interactions entre l’intelligence, la volonté et les passions
4.2 Le rôle déterminant de la volonté dans le fonctionnement du jugement moral pratique
4.3 La nécessité de développer certaines qualités morales
Chapitre 5 Les qualités morales 
5.1 Les qualités morales : leur raison d’être
5.2 Les qualités morales : des habitudes acquises
5.3 La prudence et les autres vertus morales
5.4 Les principales propriétés de la prudence
5.5 La pertinence actuelle de Thomas d’Aquin relativement au fonctionnement du jugement moral pratique
Chapitre 6 Le développement des qualités morales
6.1 Des qualités morales pour assurer le développement de l’aptitude au jugement moral pratique chez les jeunes
6.2 Des stratégies pour favoriser le développement des qualités morales chez les jeunes
Conclusion
Annexe 1
Bibliographie 

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